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Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 03 févr. 2013, 23:29
par Mitsugoro
Entièrement d'accord. Ils auraient du titrer ça "dossier héros morts-vivants".

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 16 févr. 2013, 22:29
par freric
Une interview d'André Juillard sur le blog décalée par Julie.

Par Julie Cadilhac - Bscnews.fr/ André Juillard est un auteur phare de la bande dessinée historique francophone. Il a donné vie notamment à la série "Les 7 vies de l'épervier" ,et sa suite "Plume aux vents", en compagnie de Patrick Cothias qui met en scène les destins croisés d'une famille auvergnate et des membres la famille royale au XVIIème siècle, à "Arno" avec Jacques Martin qui raconte les aventure d'un jeune musicien italien devenu un lord anglais très actif dans les milieux politiques de la jeune République française mais également à une série dont il sera l'auteur et le dessinateur intitulée "Le cahier bleu', une tragédie sentimentale qui eut elle aussi un grand succès. En 1996, il a reçu le Grand Prix de la Ville d'Angoulême qui consacrait son travail. Depuis 2000, il a repris avec Yves Sente la série policière "Blake et Mortimer", symbole mythique de la bande dessinée grand public de qualité. Après La Machination Voronov ( 2000), les deux tomes des "Sarcophages du 6ème continent" (2003 -La menace universelle/ 2004-Le duel des esprits) , Le Sanctuaire du Gondwana (2008), Les Sarcophages d'Açoka (2008), paraîtra mi-novembre Le Serment des Cinq Lords: on y retrouve Sir Francis Blake et son acolyte le professeur Philip Mortimer en Angleterre, mêlés à une affaire de vengeance bien sombre. La figure héroïque de Lawrence d'Arabie ,au coeur de cette intrigue, ressurgit de nombreuses années après sa mort pour rappeler à Sir Blake l'existence d'une société secrète. Un scénario vif et enlevé, des phylactères bavards à souhait, une colorisation singulière et expressionniste auxquels s'additionne à la perfection le trait réaliste et dynamique d'André Juillard. By Jove, si nous résumons bien, nous avons eu l'occasion de poser quelques questions à un grand Monsieur de la Bande Dessinée ( qui exposera à la Galerie Daniel Maghen( Paris) du 14 novembre au 01 déc. 2012) et c'est avec beaucoup d'enthousiasme que nous vous livrons ici ses réponses.


Pouvez-vous nous raconter quand et comment, un jour, votre trait s'est associé à la série Blake et Mortimer?


Je ne pensais pas mon style compatible avec l'univers de la série. Et pourtant, déjà, on m'avait demandé de dessiner la suite des "trois formules du professeur Sato" dans les années 80. Jacobs vivait encore mais n'avait pas envie de faire ce travail. J'ai refusé, ne me sentant pas au niveau et faute d'appétence pour cette histoire qui ne se passait pas dans les années 50. Par la suite, j'ai réalisé une planche-hommage pour un numéro de Tintin qui m'a valu les félicitations du maître et plusieurs sérigraphies reprenant ces personnages pour "Archives Internationales", sans parler d'un petit bouquin illustré avec Didier Convard, "L'aventure immobile" (éd.Dargaud). J'ai tout de même été surpris lorsque Didier Christman m'a proposé de reprendre la série à la suite de Ted Benoît. Cette fois, le scénario de Yves Sente me plaisait beaucoup, le style aussi, celui de la"Marque Jaune", la meilleure période de Jacobs, et le contexte : la guerre froide, les années 50. Alors j'ai accepté.

C'est le cinquième volet que vous écrivez avec Yves Sente...une anecdote à raconter à propos de cette collaboration?

Pour "Le serment des cinq lords", nous avons été à Oxford et à Londres pour faire des repérages. A Londres, la visite du "War Cabinet Museum", non loin de Scotland Yard, nous a enthousiasmés et donné l'idée d'un prochain épisode de Blake et Mortimer.


Etiez-vous un lecteur assidu de la série avant d'en devenir un auteur?

J'ai été, enfant, un lecteur passionné de cette série, que j'ai relue plus tard d'un oeil plus professionnel avec non moins d'intérêt, lorsque j'ai décidé d'être dessinateur de Bande Dessinée.


Qu'est-ce qui vous plaît particulièrement dans cette série?

La savante simplicité du trait, la mise en scène dynamique et surtout l'atmosphère "British" spécialement dans "La Marque Jaune". Sans oublier une mise en couleur très originale avec une gamme qui n'appartient qu'à lui et dont la modernité est évidente.

Une question qu'on a du vous poser de nombreuses fois: pour lequel des personnages-phare avez-vous le plus de sympathie?

Des trois personnages, Olrik, ne l'oublions pas, est celui que j'aime le moins. C'est le problème des "méchants". Indestructibles, ils reviennent toujours pour empoisonner la vie de nos héros mais parfois de façon un peu "tirée par les cheveux" pour finir immanquablement par perdre la partie. Quant à Blake et Mortimer, impossible de préférer l'un ou l'autre. J'ai été très frustré de la quasi-absence de Blake dans "L.e sortilège de Gondwana" mais Yves Sente a refusé malgré mes suppliques de lui donner un rôle plus important ce qui aurait impliqué un bouleversement de son scénario. Il avait raison. L'histoire avant tout!


Si vous deviez citer un album d'Edgar P. Jacobs que vous trouvez particulièrement remarquable, lequel serait-ce?


Disons que j'apprécie moins "L'affaire du collier" et "Les trois formules du professeur Sato". Un petit faible tout de même pour "La Marque Jaune", le meilleur à mon goût pour ce qui est du style, et quelques séquences comme l'atmosphère du Centaur Club, de la bibliothèque du British Museum, et les docks dans le brouillard.


Et si vous deviez citer le nom d'un album imaginé par d'autres auteurs qui ont eu l'honneur ensuite de se mettre au service de ces 2 personnages, lequel serait-ce ? Et pourquoi?

J'ai beaucoup aimé "L'affaire Francis Blake" de Ted Benoît et Jean Van Hamme. Ted Benoît a parfaitement concilié son style personnel ,que je trouve remarquable, et celui de Jacobs pour faire un "Blake et Mortimer" dans l'esprit de la série. Je regrette beaucoup qu'il n'ait pas poursuivi.


Blake et Mortimer, entré dans l'histoire de la BD francophone, répond - on imagine- à des critères scénaristiques et graphiques très précis, attendus par ses fidèles lecteurs. Côté illustration, y en a t- il qui vous ont été imposés? d'autres dont vous vous êtes affranchi volontairement?

Il y a évidemment un cahier des charges quand on reprend une série. Le style, l'époque, les lieux, les personnages principaux et secondaires, la couleur doivent être "dans l'esprit". Yves et moi avons d'autant mieux accepté ces contraintes que l'intérêt dans ce projet ne résidait pas dans l'appropriation de la série pour la bouleverser, la "moderniser à outrance ", mais juste essayer de satisfaire les fans que nous sommes depuis toujours, les enfants qui rêvaient de retrouver dans un grenier l'épisode oublié, celui qui n'était pas sur la liste des ouvrages publiés au dos des albums des éditions du Lombard. Néammoins, j'ai un style un peu plus réaliste que celui de Jacobs et je n'ai pas essayé de le contraindre pas peur qu'il ne devienne superficiel.


Illustrer les aventures de Blake et Mortimer, c'est avant tout, selon vous, un exercice de style? d'humilité? de rigueur?

Exercice de style, certainement, qui demande humilité et rigueur, ça tombe bien, c'est mon credo en toute circonstance. Mais aussi passion pour ce travail. On ne peut pas l'assumer 10h par jour, 6 à 7 jours par semaine pendant 13 ou 14 mois sans être porté par cette passion pour le dessin, la mise en scène d'un scénario, une série, une histoire. Sinon c'est le bagne!


Le serment des cinq lords s'inscrit dans la tradition des romans policiers britanniques...y en t-il un, en particulier, qui aurait influencé votre trait pour cet opus?

Adolescent; j'ai lu à peu près tous les Agatha Christie et autres Conan Doyle, aujourd'hui ce serait plutôt Elisabeth Georges ou des auteurs américains. Il m'en est resté un intérêt marqué pour la civilisation britannique traditionnelle d'autant plus que ma mère, professeur d'anglais, était très anglophile. Mon père, lui, gardait une dent contre la perfide Albion qui avait coulé la flotte française à Mers le Kébir. Mais ce ne sont pas les romans que j'ai lus qui m'ont fait dessinateur, c'est l'histoire de la peinture, des dessinateurs comme Ingres, Dürer, Holbein, Kokusai, des illustrateurs comme Rackham, Pyle, et bien évidemment de dessinateurs de bande dessinée, Hergé, Jacobs, Girand-Moebius etc...


Ce souci constant de mise en scène des vignettes, imaginées comme des prises de vue tout à fait comparables à celles de l'art cinématographique, vous est venu naturellement et correspondait déjà à votre esthétique ....ou a nécessité une adaptation?

La Bande Dessinée est d'une façon générale très influencée par le cinéma, je n'échappe pas à la règle.


Edgar P. Jacobs était un coloriste singulier...est-ce vous qui travaillez la couleur?


La couleur est le domaine de Madeleine de Mille qui avait réalisé celle des albums de Ted Benoît. Elle connaît très bien la série, donc il n'est pas nécessaire de lui donner beaucoup d'indications. Je me contente de quelques précisions : c'est l'aube, il neige...ou de délimiter certaines surfaces quand le dessin est très compliqué.


Avec quels outils réalisez-vous vos croquis et illustrations? Pour vos sujets et paysages, partez-vous de photos ou votre imagination suffit-elle?

Je travaille beaucoup au crayon, instrument que je vénère, parfois d'après mes propres photos, ou d'autres, parfois d'imagination. Je remplis ainsi des carnets de croquis choisis pour leur papier. Le papier, merveilleuse invention que je vénère tout autant.


Outre la sortie prochaine de ce tome 21 de Blake et Mortimer, d'autres parutions en cours ou publiées dernièrement....lesquelles?

Après un livre de nus, Alain Beaulet vient de publier un autre de portraits. Alain Beaulet est un éditeur d'ouvrages précieux, petits tirages, beaux papiers, avec lequel je travaille depuis longtemps et qui satisfait mon goût pour la bibliophilie qui était une des passions de mon père. Pour l'heure, je suis reparti avec enthousiasme dans la Bande Dessinée historique avec un nouvel épisode de la saga "Les 7 vies de l'épervier- Plume aux vents".

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 17 févr. 2013, 06:43
par Will
Superbe , cette interview ! Merci , Freric !!!

Euh ... " Le Sacrilège de Gondwana" ... c'est une faute de frappe de l'auteur de l'interview ? Ou une erreur de Juillard ?

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 17 févr. 2013, 08:44
par archibald
Will a écrit :Superbe , cette interview ! Merci , Freric !!!

Euh ... " Le Sacrilège de Gondwana" ... c'est une faute de frappe de l'auteur de l'interview ? Ou une erreur de Juillard ?
Le sortilège , Will , le sortilège ! :lol: :lol: :lol:
Quoique le Sacrilège du Gondwana , est beaucoup plus prés de la réalité ! 8-)

Maintenant reste à déterminer si c’est un lapsus linguae de Juillard ou une faute de frappe de Julie ?

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 17 févr. 2013, 09:05
par Will
archibald a écrit : Le sortilège , Will , le sortilège ! :lol: :lol: :lol:
Je sais très bien ce qui a été écrit , cher ami . ;) :p

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 20 févr. 2013, 19:27
par freric
Une critique sur unidivers
Unidivers a demandé à Yann Fourne, un fidèle amateur d’Edgar P. Jacobs de donner son point de vue sur le dernier Blake & Mortimer, Le serment des cinq lords, par Yves Sente et André Juillard. Il en suit une recension fouillée et argumentée.



Le manuscrit volé de Lawrence d’Arabie

Berkshire, 1919. L’ex-colonel Lawrence est la victime d’un traquenard tendu par un vieil adversaire, le lieutenant Alistair Lawless, ex-officier de l’armée du Caire et désormais membre du MI5, le contre-espionnage Britannique. Lawless, qui s’est emparé par traîtrise du manuscrit des 7 piliers de la sagesse, est bien décidé à empêcher la publication, du moins sous cette forme, de ce qu’il considère être un brûlot subversif pouvant nuire à l’intérêt de l’Empire. Il exercera désormais un ignoble chantage sur Lawrence afin de l’obliger à réécrire son œuvre phare sous un jour plus convenable.

1954. Le professeur Mortimer débarque à Oxford sur l’invitation du professeur Diging de l’Ahmoleum Museum d’Oxford (A.M.O.) pour participer à un séminaire destiné aux étudiants en histoire de l’All Souls College. Accueilli à sa descente du train par la charmante Lisa Pantry, étudiante et assistante de Diging, il retrouve au musée le professeur en compagnie de l’inspecteur principal Herbert Lush, du chef de l’équipe des gardiens, Mac Tearaway et de l’homme à tout faire, Alfred Clayton. Les quatre hommes sont en effet en pleine conférence : un vol a été commis durant la nuit par un mystérieux individu vêtu de blanc de pied en cap. Curieusement, seul a disparu un violon de faible valeur. Plus curieux encore, le professeur Mortimer fait judicieusement remarquer la manipulation de la scène de crime qui laisse à penser que le voleur aurait tenté de dissimuler l’emprunt des clefs de la vitrine sous la garde de Mac Tearaway.

Par ailleurs, le professeur Diging, faisant découvrir les lieux à Mortimer, lui fait la révélation des liens du musée avec le souvenir de Lawrence d’Arabie, ancien du Jesus College qui légua à l’A.M.O. ses découvertes archéologiques.

Nous retrouvons ensuite Blake à Keyhaven, dans le Dorset, pour les funérailles de son vieil ami Lord Pitchwick, assassiné dans des circonstances troubles. Il renoue à cette occasion avec deux anciennes connaissances, lord Bowmore ainsi que le ténébreux lord Davlon qui ressasse un contentieux vieux de près de dix ans avec le premier. Ne manque à ces retrouvailles que le malheureux lord Toddle qui, à cet instant, subit dans sa demeure l’implacable interrogatoire de deux tortionnaires en quête d’un mystérieux objet. L’Ashmoleum Museum recevra à nouveau cette nuit-là, la visite du fantôme.

Lawrence d’Arabie, quatre lords férus d’archéologie, un officier du contre-espionnage rongé par le ressentiment, une vengeance d’outre-tombe. Voilà qui, sur le papier, nous promet un passionnant récit de suspense à la Agatha Christie !

Des héros ancrés dans leur époque

Le serment des cinq lords est, depuis le décès de Edgar P. Jacobs en 1987, le neuvième album publié des aventures de Blake et Mortimer. C’est également, depuis1996, le huitième réalisé par d’autres auteurs (Mortimer contre Mortimer ayant été dessiné par Bob de Moor d’après un scénario de Jacobs) et le cinquième réalisé par le duo Yves Sente au scénario et André Juillard au dessin.

On peut facilement imaginer les difficultés rencontrées par les différents auteurs ayant travaillé sur d’aussi illustres personnages – Blake et Mortimer firent partie de l’équipe de héros qui accompagnèrent sur les fonts baptismaux le nouvellement-né Journal Tintin et ne tardèrent pas à faire de l’ombre au héros d’Hergé – à commencer par le respect dû au style graphique et scénaristique de Jacobs. Blake et Mortimer font partie de ces héros sans âge, évoluant dans le temps sans prendre une ride. Si Le secret de l’Espadon est un récit de guerre réalisé dans l’urgence, les albums suivants seront aussi fortement ancrés dans leur époque, les années cinquante et soixante, en faisant preuve d’une modernité qui demeure toujours prégnante aujourd’hui, malgré la tendance de Jacobs à réduire la taille de ses cases tout en les surchargeant de textes explicatifs, style qui a pris avec le temps une certaine patine.

Depuis Jean Van Hamme et Ted Benoit (l’affaire Francis Blake), les auteurs qui se sont succédé sur la série ont fait le choix d’explorer le passé des héros en plaçant le cadre de leurs nouvelles aventures dans les années 50 tout en se permettant également des incursions dans les années 20 (Les sarcophages du 6e continent de même que ce nouvel album) afin d’explorer les origines du duo.

On assiste, à travers ces nouvelles aventures à un retrait global du fantastique. Si Jean Van Hamme a fait vivre à nos héros une aventure digne d’Indiana Jones (La malédiction des 30 deniers), alors que Yves Sente explorait le passé et l’avenir lointain de l’humanité (Le sanctuaire du Gondwana et l’étrange rendez-vous), les derniers albums se sont tous inscrit dans une Histoire (conflit est-ouest, décolonisation) dont les auteurs belges des années cinquante et soixante s’étaient prudemment tenus éloignés (voir notamment les problèmes rencontrés par Hubinon et Charlier avec Buck Danny sur leur cycle de la guerre de Corée). Cette attention au contexte géopolitique se ressent particulièrement dans Le serment des cinq lords par la mention visuelle ou écrite de nombreux personnages historiques tels Selim (Dahoum) Ahmed (compagnon de Lawrence), Vernon Kell (fondateur du Secret Service), Henry Williamson (romancier), Oswald Mosley (fondateur de la British Union of Fascists), entre autres.

Par ailleurs, les différents auteurs ont également innové en étoffant la « famille » de Blake et Mortimer. Ainsi a-t-on eu droit au retour de Nasir, vétéran du Makran Levy Corps et chéri des lecteurs du journal Tintin, de Jack et du Bezendjas, comparses d’Olrik mais aussi à la création de divers personnages secondaires – souvent féminins – tels David Honeychurch (assistant de Blake), Nastasia Wardynska (scientifique russe), Jessie Wingo et John Calloway (membres du FBI).

Un dessin figé dans l’hommage au maître

Au dessin, Juillard « livre la marchandise ». Il « fait » du Jacobs tout en laissant apparaître son style propre. Toutefois, on devine le carcan que s’impose ce brillant dessinateur en voulant coller au style du maître, il ne peut librement « se lâcher ». Les personnages semblent figés et enfermés dans des cases qui apparaissent souvent comme autant de tableaux d’où un sentiment de claustrophobie. Le trait de Juillard perd de sa souplesse tout en refusant aux personnages un dynamisme et une fantaisie plus présents dans l’art de Jacobs qu’on a bien voulu le croire. Lorsqu’un personnage semble vouloir quitter sa posture statufiée, le geste paraît déplacé, le mouvement exagéré (cf case 10, planche 9, par exemple). De même, cherchant sans doute à imiter Jacobs, Juillard s’impose des planches rigoureusement divisées en trois bandes de tailles la plupart du temps égales. Le résultat m’aura donné l’étrange impression d’être entraîné dans une danse au rythme répétitif : une, deux, trois ; une, deux, trois… Attention, les pieds.

Entre vaudeville mortel et jeu de Cluedo

Le scénario ensuite. Disons le tout net, je n’ai pas été totalement convaincu jusqu’ici par les scénarios de Sente. Pour une Machination Voronov honnête, on aura eu droit à des Sarcophages et un Sanctuaire bancals et manquant cruellement de crédibilité, l’intrigue reposant presque exclusivement sur une série de rebondissements abracadabrantesques. C’est, hélas, encore le cas de ce « Serment ». Yves Sente paraît de toute évidence s’être fortement inspiré du (très mauvais) film Le secret de la pyramide/Young Sherlock Holmes de Barry Levinson sur un scénario de Chris Colombus d’après (sans doute) des chutes de scénarios StarWars et autres Indiana Jones. On y voit un quatuor d’anciens archéologues victime de la vengeance d’un frère et d’une sœur d’origine égyptienne et dont les parents furent tués lors de fouilles archéologiques. On retrouve donc dans le Serment, la fratrie de tueurs agissant sous couvert d’identités secrètes, le quatuor d’archéologues, le duo d’enquêteurs. Je reconnais toutefois que le scénario de Sente est sensiblement plus crédible que celui de Chris Colombus qui nous demandait de prendre pour acquis que deux enfants d’ouvriers égyptiens puissent s’installer à Londres en se faisant passer pour des professeurs de pure race d’Albion ! Sente et Juillard disséminent les indices, contraignant le lecteur à faire preuve d’une attention constante (et de se munir d’une bonne loupe). Pour un album dont chaque case constitue autant de tableaux plus ou moins figés, il est normal que les auteurs y accordent autant d’importance aux photographies, omniprésentes, jusqu’à en faire des éléments du jeu de piste opposant assassins et héros (voir les photos de groupe case 5, planches 11 et 14 et case 6, planches 25 et 36). On se prend à traquer l’indice dans chaque détail : le lit défait dans la chambre de Lawless, planche 39, renvoyant au même dans la chambre de Clayton, planche 29. Les identités, alors, se mélangent et s’interpellent alors que les auteurs nous en jettent d’autres sous le nez comme autant de fanions rouges. Ainsi, si Juillard prend grand soin de ne jamais nous montrer le profil droit de Clayton avant la planche 29, la révélation de la photo du jeune homme à la cicatrice, planche 44, n’en apparaît que plus téléphonée. Ostentation parfois bien maladroite et qui tranche avec la volonté des auteurs de baliser le récit d’indices discrets mais révélateurs. Ajoutons l’affiche de Hamlet, clin d’œil appuyé à la vengeance de l’héritier perturbé du royaume du Danemark, hanté par le spectre de son père disparu, et les livres de psychologie sur l’étagère, dont seul un fragment des titres émerge, renvoyant au célèbre suspense macabre de Hitchcock. L’indice est bien présent, mais quasi-invisible. Mortimer quitte la pièce « sans parvenir à définir exactement ce qui le trouble… » peut-on lire non sans incrédulité. Se peut-il que le professeur ait remarqué de façon subconsciente les ouvrages de psychologie sans se poser de sérieuses questions sur leur présence dans la chambre d’un simple d’esprit ? Autre référence à Shakespeare, le Juge Shallow des Joyeuses commères de Windsor, personnage vaniteux inspiré de Thomas Lucy, ennemi de Shakespeare qui s’en serait vengé en le brocardant. Le gros Falstaff se retrouve dans cette pièce déguisée en « chasseur Herne », cavalier fantôme du Berkshire, aux cornes de cocu traqué et manipulé tel le malheureux Alfred, amoureux transi de la machiavélique Lisa.

Jeu de piste et théâtralité, le récit hésite donc entre vaudeville mortel et jeu de Cluedo. Romance et manipulation s’invitent à la fête, le cocu de l’histoire jaillit du placard ou de l’allée sombre comme un diable de sa boîte avant d’y retourner aussi brusquement qu’il est apparu. La responsable de son infortune sera Miss Peach armée du pistolet dans la salle à manger.

Personnages secondaires sans consistance

En dehors de Blake et Mortimer qui mènent tout au long du récit deux enquêtes à la fois parallèles et concentriques, les autres personnages apparaissent comme unidimensionnels, sans la moindre consistance à l’exception notable du bouillant lord Davlon. On aura bien du mal à expliquer la vindicte des héritiers Lawless, décidés à accomplir la vengeance d’un père qu’ils n’ont pas connu contre quatre hommes dont la seule faute aura été d’être les récipiendaires du manuscrit de Lawrence. L’essentiel de l’intrigue repose en effet sur l’existence de cet objet que le torturé Lawless aurait pu tout simplement détruire ou se servir afin de contraindre son ennemi à ne pas commettre ce qu’il voyait comme une trahison et dont les cinq lords, une fois le manuscrit en leur possession, préfèrent cacher, alors que c’était la volonté – frustrée – de Lawrence de le voir publié dans son intégralité. La décision du duo assassin d’épargner Blake – le plus dangereux des cinq – jusqu’au dernier acte, apparaît également tout simplement incompréhensible.

Une enquête menée avec amateurisme

Nos deux héros, il faut bien le reconnaître, font dans cette histoire preuve d’un amateurisme qui ne leur fait pas honneur. Contrairement à Jacobs qui marquait une préférence pour Mortimer, Sente privilégie ici l’enquête de Blake. Il est au cœur du récit, il possède en temps qu’officier du MI5 plusieurs cartes maîtresses qu’il se refuse à partager avec Mortimer quasiment jusqu’à la fin. Pire, son attitude frise l’incompétence lorsqu’il se sépare de lord Bowmore sans lui laisser de protection policière alors que ce dernier vient d’être menacé de mort. Et n’est-il pas remarquable de constater que de tous les personnages se déplaçant sur les routes enneigées du Dorset, seul les quatre inspecteurs dépêchés par Blake pratiquent une conduite prudente, provoquant leur retard ? De même les voit-on ensuite se précipiter chez Davlon sans se préoccuper de secourir le majordome et le garde-chasse de Bowmore. Sente, hélas, tout occupé à semer les indices et créer des parallèles en oublie toute crédibilité. Les circonstances de la mort de Lord Davlon renvoient-elles au meurtre de Lawrence ? Lawless serait-il allé jusqu’à décrire minutieusement celles-ci dans la lettre destinée à son héritier ?

Vendetta improbable

Dans la plupart de leurs aventures, Blake et Mortimer affrontaient de puissantes organisations gouvernementales et/ou criminelles. Deux albums font exception : La marque jaune et Le piège diabolique dans lesquels les professeurs Septimus et Miloch se posent en adversaires solitaires mais non moins redoutables. Notons au passage que les fantômes du Serment semblent capables, telle la Marque Jaune, de prouesses physiques aussi spectaculaires qu’inexplicables. Nous n’avons ici – malheureuse initiative – affaire qu’à deux étudiants mentalement perturbés. Que les auteurs parviennent à étirer la sauce de cette vendetta improbable sur soixante planches est ironiquement remarquable. Nul doute que l’autrement plus redoutable Olrik eut renvoyé promptement ces apprentis assassins à leurs chères études de quelques coups de trique bien placés avant de faire un chiffon de papier du manuscrit de l’aventurier du désert.

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 20 févr. 2013, 19:50
par Mitsugoro
Serez-vous étonnés si je vous dis que je suis globalement d'accord avec cette dernière critique ?

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 21 févr. 2013, 09:03
par archibald
Will a écrit :
archibald a écrit : Le sortilège , Will , le sortilège ! :lol: :lol: :lol:
Je sais très bien ce qui a été écrit , cher ami . ;) :p
Je me doutais bien , mais d'habitude , c'est toi le gentil, et moi le méchant ! :lol: d'où mon étonnement !
Mitsugoro a écrit :Serez-vous étonnés si je vous dis que je suis globalement d'accord avec cette dernière critique ?
Un petit peu.... car je la trouve relativement modérée et plutôt gentille ! :D :D :D
Je plaisante of course ,Mitsu !
C'est vrai que cette recension (je ne connaissais pas ce terme ) est vraiment bien menée ! 8-)

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 21 févr. 2013, 12:01
par McClure
Assez d'accord avec la dernière critique. Pour moi, le principal des innombrables défauts du Serment des 5 Lords c'est quand même le côté dérisoire de l'histoire, tout ça pour un manuscrit vaguement subversif qui sera peut-être publié, mais peut-être pas, et dont on ne sait pas trop ce qu'il raconte. Si ça continue comme ça, dans une prochaine reprise l'enjeu sera le sauvetage de la recette originale du Christmas Pudding.

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 21 févr. 2013, 22:40
par Mr Smith
Plutôt d'accord pour la critique de cet album très surfait...
En revanche, je défends ardemment le film Le Secret de la Pyramide qui malgré ses libertés "américaines", demeure un beau et captivant spectacle :!:

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 03 avr. 2013, 21:29
par freric
Numérique : « La lecture ne change pas avec le support »
par Frédérique Roussel


source : http://www.ecrans.fr/La-lecture-ne-chan ... 16119.html

Dans quel esprit abordez-vous le défi du numérique ?

J’apporte peut-être un éclairage nouveau par mon expérience dans la BD. Ce n’est qu’un exemple, mais il peut aider à faire comprendre l’évolution que nous sommes en train de vivre. Première complexité : l’édition BD associe généralement deux auteurs, un dessinateur et un scénariste. Deuxième complexité : la réussite d’une série arrive rarement avec le premier titre et se fait sur plusieurs années. Mais la performance peut durer. Le best-seller de 2012, c’est Blake et Mortimer, dont le premier titre remonte à 1946 ! Nous avons déjà vécu la mutation de la presse BD, omniprésente dans les années 60. Chaque semaine, 2 à 3 millions d’exemplaires s’écoulaient entre Pilote, Tintin, (A suivre), Spirou... Ce fut ensuite un changement de paradigme avec les albums. Avec l’essor de l’audiovisuel dans les années 70, la notoriété s’est déplacée sur le personnage lui-même, qui en est arrivé souvent à transcender son créateur originel. Cela montre, entre presse, albums et audiovisuel, qu’il y a un continuum possible de l’œuvre. La lecture et la création ne changent pas de nature avec le support. Le livre numérique s’inscrit dans cette évolution.

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 04 avr. 2013, 21:25
par Kronos
McClure a écrit :Assez d'accord avec la dernière critique. Pour moi, le principal des innombrables défauts du Serment des 5 Lords c'est quand même le côté dérisoire de l'histoire, tout ça pour un manuscrit vaguement subversif qui sera peut-être publié, mais peut-être pas, et dont on ne sait pas trop ce qu'il raconte. Si ça continue comme ça, dans une prochaine reprise l'enjeu sera le sauvetage de la recette originale du Christmas Pudding.
Moi, j'approuve des deux mains et des deux pieds à cette excellentissime rétrospective de toutes les fautes à ne pas commettre

A croire qu'y zont fait exeprès de tout mettre en une seule fois ?!

Maintenant, espérons que, purgés de toutes les fadaises et autres niaiseries et néanmoins farfeluosités, petit père sente et petite mère juillard vont nous pondre désormais de beaux et gentils alboumes, bien ficelés et bien mitonnés dans une passionnante sauce noire à souhait d'intrigues véridiques

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 13 avr. 2013, 18:30
par freric
critique vu sur Le rapide du Web
A peine sorti de presse, l’opus 21 des aventures de Blake et Mortimer, Le serment des cinq lords, est déjà un best-seller. Les successeurs de E.P Jacobs, Sente et Juillard, jouent en virtuoses la partition laissée en héritage par le maître.

Que recherche le lecteur de 2012 dans cette exécution à l’identique d’une musique créée il y a plus d’un demi-siècle ? Un parfum du temps jadis, un air de nostalgie ? Sans doute.

Mais Il y a chez Sente et Juillard une déférence absolue au maître qui rend l’exercice insupportable. Sans recul, sans même une once de second degré et, le pire, semble-t-il, sans plaisir.

Pour leur défense, on pourrait dire que ceci est fait à leur corps défendant. Sente et Juillard endossent le mauvais rôle de deux barbouzes en mission commandée, chargés non pas de tenir éveillée la flamme créatrice de Jacobs mais plutôt d’entretenir la manne financière que recèle le duo d’aventuriers britanniques.

Un peu comme ces faux Elvis qui pensant rendre hommage au King n’en font qu’une caricature grossière.

La lecture du serment des cinq lords donne ainsi le sentiment que le temps s’est arrêté quelque part dans les années 50.

Le pari fait par les initiateurs du projet est que le lecteur de 2012 est le même que celui de l’immédiat après guerre. Un lecteur réagissant aux mêmes codes et aux mêmes ficelles narratives que celles que fixèrent un certain âge d’or de la BD franco-belge.

Pari réussi si l’on en juge par le succès de librairie mais pari insupportable.
Je vous invite à aller sur le site en question pour les illustrations de ses propos.

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 13 avr. 2013, 18:55
par Mitsugoro
Encore une fois, plutôt d'accord avec cette critique, même si personnellement je ne raffole pas du second degré à tout crin.

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 13 avr. 2013, 20:43
par Erca
Plutôt pas d'accord. Le problème n'est pas pour moi qu'ils reprennent les codes jacobsiens, c'est tout simplement qu'ils ne les maîtrisent pas bien.

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 13 avr. 2013, 23:43
par Mitsugoro
Erca a écrit :Plutôt pas d'accord. Le problème n'est pas pour moi qu'ils reprennent les codes jacobsiens, c'est tout simplement qu'ils ne les maîtrisent pas bien.
Ils ne les maîtrisent pas parce que ce ne sont pas les leurs, tout simplement, et je crois qu'au fond, Jacobs se foutait pas mal de ces histoires de "codes", comme s'il avait écrit un traité sur la question ! Les reprises de Lefranc par Michel Jaquemart sont la preuve qu'on peut faire une reprise réussie et fidèle à l'esprit de l'original sans pour autant singer le style de son auteur.

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 14 avr. 2013, 08:34
par archibald
freric a écrit :critique vu sur Le rapide du Web
Ils ne sont pas tendre . Finalement je me rends compte que je suis assez modéré ! :D
Mais je ne suis pas d'accord à 100% avec tout ....
...../... Les successeurs de E.P Jacobs, Sente et Juillard, jouent en virtuoses la partition laissée en héritage par le maître.

Que recherche le lecteur de 2012 dans cette exécution à l’identique d’une musique créée il y a plus d’un demi-siècle ? Un parfum du temps jadis, un air de nostalgie ? Sans doute.

Mais Il y a chez Sente et Juillard une déférence absolue au maître qui rend l’exercice insupportable. Sans recul, sans même une once de second degré et, le pire, semble-t-il, sans plaisir.
Ce serait trop beau si seulement c'était vrai ... ;)
...../...Le pari fait par les initiateurs du projet est que le lecteur de 2012 est le même que celui de l’immédiat après guerre. Un lecteur réagissant aux mêmes codes et aux mêmes ficelles narratives que celles que fixèrent un certain âge d’or de la BD franco-belge...../...
Je pense pour ma part que les initiateurs du projet ne pensaient qu'à la manne financière. Les lecteurs , comme moi , recherchent le plaisir de la première dose ... 8-)
Mitsugoro a écrit :
Erca a écrit :Plutôt pas d'accord. Le problème n'est pas pour moi qu'ils reprennent les codes jacobsiens, c'est tout simplement qu'ils ne les maîtrisent pas bien.
Ils ne les maîtrisent pas parce que ce ne sont pas les leurs, tout simplement, et je crois qu'au fond, Jacobs se foutait pas mal de ces histoires de "codes", comme s'il avait écrit un traité sur la question ! ..../...
Faudrait laisser les dessinateurs utiliser leur propre style .
Juillard devrait dessiner B&M comme il a dessiné MEZEK( par exemple ) ! ;)

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 14 avr. 2013, 11:30
par Mitsugoro
archibald a écrit :Faudrait laisser les dessinateurs utiliser leur propre style .
Juillard devrait dessiner B&M comme il a dessiné MEZEK( par exemple ) !
Le fait est que même si j'ai trouvé le scénario pourri, et que je ne raffole pas plus que ça du dessin de Juillard, j'ai trouvé le travail de ce dernier bien plus intéressant dans l'Aventure Immobile.

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 15 sept. 2013, 22:03
par Mr Smith
Un ami m'a transmis dernièrement une coupure extraite du magazine L'EXPRESS que je vous soumets à mon tour, sachant que l'ami en question, fan d'E.P. Jacobs, ne possède AUCUN des albums des repreneurs (hormis le cas particulier de "Sato T.2"...), et n'en a lu qu'une partie, sans enthousiasme...
C'est dire si les propos tenus dans cet article l'ont vraiment écœuré :shock: (comme moi d'ailleurs, mais ce n'est pas une surprise pour ceux qui connaissent mon peu d'intérêt pour les reprises)... :evil:

Cette chronique est signée d'un certain Éric Libiot, le "Monsieur Culture" de la revue en question. Voici comment se décrit ce jeune quinquagénaire sur son blog :
Naît à Brest jusqu’à 20 ans, monte à Paris voir des films de toutes les couleurs. Commence à écrire un peu partout et sur un peu de tout (cinéma, Fort Boyard, roman policier, ancien judoka, retraites complémentaires…) Atterrit au magazine Première en 1992, bureau point-virgule et de suspension, en repart rédacteur en chef adjoint le 31 décembre 1999. Entre à L’Express le 1er janvier 2000 comme rédacteur en chef adjoint service culture/arts et spectacles. En devient le rédacteur en chef en 2006. Aime aussi les pommes de terre mais pas le chocolat.

Image

PS : Erca me signale qu'il y est fait déjà allusion ailleurs sur le forum... Désolé, mais il faut dire que je n'ai pas suivi de près tous les débats concernant cet album, guère passionnant à mes yeux :|

Re: La promotion de l'album dans les médias.

Posté : 15 sept. 2013, 23:35
par Erca
Oui, on avait relevé cette saillie ici et ici (et on en avait profité pour s'en indigner également) mais tu fais bien de reprendre cet article in extenso sur ce sujet.