L'Onde Septimus : Les critiques

Scénario : Jean DUFAUX
Dessin : Antoine AUBIN et Etienne SCHREDER
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Erca
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Erca »

Une critique personnelle de l'album (dans laquelle j'évite de reprendre des éléments souvent énoncés ici et avec lesquels je suis d'accord, notamment sur la qualité du dessin d'Aubin gâchée par les directives éditoriales) :

Globalement, un album moyen, qui ne se distingue pas vraiment du niveau des derniers publiés depuis Le Sanctuaire du Gondwana (si l'on excepte la catastrophique Malédiction des Trente Deniers). L'ambition de Dufaux était louable mais il fallait être à la hauteur, à la fois de la reprise massive d'éléments de La Marque jaune et de ses idées foisonnantes : or il ne l'a été que par intermittences. On referme l'album en se posant beaucoup de questions, et elles sont trop nombreuses à résister aux relectures (pour les lecteurs les plus courageux).

Le premier tiers du scénario était particulièrement encourageant, grâce notamment à son efficacité (environ 2 planches pour une scène, présentation rapide des personnages et de l'intrigue). On retrouve enfin une dramatisation et un expressionnisme dignes des albums de Jacobs, bien soutenus par les couleurs de Laurence Croix (la sidération d'Olrik planche 4, le foudroiement du forcené planche 9, l'apparition de Septimus planche 11, le nouveau foudroiement planche 16). Ce rythme est brisé par la brillante scène d'hypnose d'Olrik et son prolongement (5 planches), puis par la scène de l'hôpital (pas moins de 7 planches). Et surtout, la mécanique du scénario s'enraye peu à peu, prise au piège notamment de ses lacunes (volontaires ?) et du flou qui entoure l'onde Mega (on peut même parler d'incohérence, voir ce sujet). Offrant de superbes scènes oniriques (la reprise des "passes magnétiques" brièvement inaugurées par Septimus dans La Marque jaune - planche 50 - est à cet égard une riche idée), Dufaux pèche cruellement dans le traitement de l'intrigue scientifique (là où Van Hamme avait excellé dans L'Etrange Rendez-Vous). Heureusement, l'album sera encore scandé par des scènes mémorables, mais qui ne suffisent pas à sauver l'ensemble (l'apparition d'Orpheus planche 38, la confrontation avec le scaphandrier planche 40, la horde de Septimus sous la pluie battante, et dans une moindre mesure dans l'opéra).

La scène de l'hypnose est d'autant plus décevante qu'on s'attend, avec le superbe sursaut d'Olrik (lorsqu'il assomme Tuog), à un formidable rebondissement de l'intrigue : après l'avoir vu démarrer plus bas que terre, drogué et sidéré au point de susciter une certaine empathie, je voyais le colonel retrouver enfin son panache et son autonomie, s'engager dans une aventure individuelle dont il a le secret, et donner une nouvelle envergure au récit... D'autant plus que Dufaux nous avait promis le retour de la splendeur du personnage, perdue dans les dernières reprises. Las ! Le voilà rattrapé quelques vignettes plus tard, pour finalement reprendre ses vieux habits de Guinea Pig, mais sans ceux de la Marque jaune : plus loser, tu meurs ! Certes, il est la clé du dénouement, mais dans un rôle qui est au fond tout à fait subalterne : il n'est guère plus qu'un pantin de Mortimer, qui lui sauve la vie... avant de le contraindre (gentiment) à la risquer ! L'épilogue est des plus pathétiques puisqu'il retourne à l'état de larve auquel il était réduit à la fin du Mystère de la Grande Pyramide. Pourquoi ne pas l'avoir laissé s'évaporer mystérieusement ? Au passage, cela aurait permis de sauver la cohérence chronologique interne à la série (cf. ce sujet). C'est d'autant plus dommage qu'après l'abandon (heureux) des révélations sur son passé suite aux desiderata d'Aubin, Dufaux avait dressé (malgré lui ?) un portrait d'Olrik qui, jouant avec le mystère qui l'entoure, le mettait d'autant mieux en relief (Blake qui se plaint de ne pas retrouver ses traces planche 6 ; un dialogue bien senti avec Kim Ku-Dum planche 21).

Notons également que la scène de l'hypnose coïncide avec la brusque disparition des rares personnages prometteurs de l'album, à savoir Lilly Sing et ses acolytes.

Quelques éléments de détail :
- Les récitatifs inégaux de Dufaux, bien sentis par endroits mais trop souvent lourds et répétitifs (cf. la figure de style consistant à préciser dans une nouvelle phrase les derniers termes de la précédente). Certains dialogues sont par ailleurs démesurément stylisés (planche 5).
- Personne ne reconnaît Septimus dans la rue alors que sa photo a été présentée dans les journaux, comme l'indique Nasir (planche 17, vignette 7) : étrange, non ?
- Est-il bien sérieux que Dufaux ne transmette son scénario que par bribes successives à son dessinateur, comme Aubin l'a indiqué dans Casemate au moment d'expliquer pourquoi il n'avait pas situé la grotte d'Orpheus assez bas par rapport à ce qu'exigerait le bon sens ?
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archibald
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par archibald »

ImageImageImage
Chapeau Erca .
Ta critique est remarquablement bien construite et argumentée .
Je suis persuadé que tu passes plus de temps à analyser cette aventure que le scénariste n'a mis à l'écrire . ;)
Erca a écrit :..../... On referme l'album en se posant beaucoup de questions, et elles sont trop nombreuses à résister aux relectures (pour les lecteurs les plus courageux). ...../....
La scène de l'hypnose est d'autant plus décevante qu'on s'attend, avec le superbe sursaut d'Olrik (lorsqu'il assomme Tuog), à un formidable rebondissement de l'intrigue : après l'avoir vu démarrer plus bas que terre, drogué et sidéré au point de susciter une certaine empathie, je voyais le colonel retrouver enfin son panache et son autonomie, s'engager dans une aventure individuelle dont il a le secret, et donner une nouvelle envergure au récit... D'autant plus que Dufaux nous avait promis le retour de la splendeur du personnage, perdue dans les dernières reprises. Las ! Le voilà rattrapé quelques vignettes plus tard, pour finalement reprendre ses vieux habits de Guinea Pig, mais sans ceux de la Marque jaune : plus loser, tu meurs !.../...

Quelle déception effectivement .... Olrik est un pantin passant de main en main !!! :o
Lorsqu'il se fait reprendre , Orlik est menacé par un pistolet que tient Kim Ku-Dum
Or , celui-ci est censé être là sous la contrainte, puisque lui même a été 'forcé d'entrer dans une voiture sous la menace d'une arme brandie par Tuog .Image

Le menacé "menaceur" ?
Incompréhensible , surtout que Kim semble être venu de son plein grès à l'appel de Lilly Sing ....
PS : Je suis un lecteur courageux . J'ai lu et relu cet album à la recherche d'une étincelle ! :lol:
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rigolissimo
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par rigolissimo »

Oui, critique bien construite, Erca. Aussi lu la « thèse » sur l'Onde Méga. Bon travail. Je pense que Dufaux est moins bon scénariste que vous ;-)

Perso, je refuse de faire l'honneur de combler les lacunes du scénario, c'est le prendre au sérieux. Je désapprouve la dérive « psychanalyse », « réinvention » de nos héros, « renversement moderne du fort et du bon » et les centres d'intérêt déclarés de Dufaux : le désordre et la folie. Je suis pour des héros classiques. À mon sens, c'est que les gens cherchent en achetant B&M, pas le détournement ni les « autres audaces(*) ». Pour cela, il existe toutes les autres bandes dessinées modernes. Évidemment, on comprend : elles se vendent moins bien, le rapt d'une série classique à succès est donc très tentant.


(*) Audace [Le Soir], remise en cause, inversion [Le Soir], exploration manque plus que provocation du bourgeois coincé. Les mots qui trahissent l'idéologie plutôt que l'idée d'aventure et de divertissement. Pour ne pas parler d'histoire édifiante (Mortimer bon et fort, plutôt que faible et vaniteux).
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Erca
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Erca »

Merci à vous deux !
rigolissimo a écrit :Je pense que Dufaux est moins bon scénariste que vous
Allons-y doucement quand même : comme on dit, "la critique est aisée mais l'art est difficile". ;)
archibald a écrit :Je suis persuadé que tu passes plus de temps à analyser cette aventure que le scénariste n'a mis à l'écrire .
Pour sa défense, Dufaux affirme ici :
Jean Dufaux a écrit :Il m'a fallu 3 ans pour mettre tout ça en place et m'approcher grosso modo de l'album que je voulais.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Olivier »

Chapeau (et merci !) pour cette critique pertinente, Erca.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par mokenamoke »

C'était plus amusant l'année passée avec le Serment, malgré ses défauts cette histoire était encore agréable à lire, sans doute en grande partie grâce aux décors, mais enfin c'était lisible puisque je l'ai relu 3 ou 4 fois. Mais celui-ci je n'ai même pas encore eu le courage de le lire une 2ème fois, c'est tout dire.
Et une chose (parmi d'autres) que je n'ai pas comprise : pourquoi Lili Sing s'est-elle donné tant de mal pour "soigner" Olrik ?
Ce "traitement" a dû lui coûter cher en temps, en personnel, en argent, elle a dû payer des drogues, des trajets en avion, etc. sans parler du stress et des risques. Et tout ça pour revendre un cobaye à ce banquier Oscar Balley ? Elle était donc déjà à la recherche d'un cobaye avant de recueillir Olrik. Et il est arrivé chez elle par un pur hasard, puisque au début de l'histoire Evangely & Co se demandent ce qu'Olrik est devenu, donc ce n'est pas eux qui l'ont placé chez Lili Sing.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Erca »

mokenamoke a écrit :Et une chose (parmi d'autres) que je n'ai pas comprise : pourquoi Lili Sing s'est-elle donné tant de mal pour "soigner" Olrik ?
Kim Ku-Dum donne la réponse planche 21, vignettes 8-9 :
Kim Ku-Dum a écrit :Ma commanditaire aimerait comprendre les moyens qui étaient les vôtres [lorsque vous étiez la Marque jaune], Colonel. Des moyens qui vous ont permis de voler les joyaux de la Couronne, de ridiculiser toutes les polices de ce pays. Il fallait un sacré talent pour cela. Lilly Sing tient beaucoup à ce que vous mettiez ces moyens à la disposition d'un de ses clients [Mac Farlane ?]. Le temps d'effacer votre dette envers elle.
Le Télécéphaloscope a en effet été tenu caché du grand public. Ce qui est étrange, c'est que Lilly Sing sait qu'Olrik a été le Guinea Pig de Septimus (cf. planche 4, vignette 11). Et est-elle la seule ? MacFarlane, qui est probablement le client évoqué par Kim Ku-Dum, et Olrik lui-même ne sont-il pas eux aussi au courant ? Ou alors ils cherchent à savoir s'il n'y a pas quelque chose de plus que l'onde Mega, qui lui ait donné ses pouvoirs...

Malgré des éléments de réponses, que de questions, encore une fois !
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par BAR 83 »

Je me permets d'apporter ma modeste contribution aux commentaires sur cet album.

Il ne s'agit pas d'une critique argumentée avec analyse point par point des aspects positifs et négatifs de l'œuvre, mais plutôt d'une réaction spontanée. Elle se résume en peu de mots : c'est n'importe quoi !

Je ne sais même pas si je vais relire ce truc, tant je suis déçu.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Thark »

BAR 83 a écrit :c'est n'importe quoi !
Je ne sais même pas si je vais relire ce truc, tant je suis déçu.
:lol: Ben, en tout cas, ça a le mérite d'être clair et net, un vrai cri du coeur ! :mrgreen: ;) :!:
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par rigolissimo »

BAR 83 a écrit :Je me permets d'apporter ma modeste contribution aux commentaires sur cet album.

Il ne s'agit pas d'une critique argumentée avec analyse point par point des aspects positifs et négatifs de l'œuvre, mais plutôt d'une réaction spontanée. Elle se résume en peu de mots : c'est n'importe quoi !

Je ne sais même pas si je vais relire ce truc, tant je suis déçu.
Une des plus justes critiques. Juste parce que le scénario ne vaut pas la peine qu'on lui donne de l'importance en se penchant trop sur ses nombreuses lacunes. Sinon la critique devient plus intéressante, plus construite que la bédé elle-même. Dommage pour le dessinateur qui s'est décarcassé.

Onde Septimus ? La seule onde qui émerge est l'onde de choc. Le choc de la mièvrerie, comme le dit un critique anonyme.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Commandant Hamilton »

BAR 83 a écrit :Je me permets d'apporter ma modeste contribution aux commentaires sur cet album.

Il ne s'agit pas d'une critique argumentée avec analyse point par point des aspects positifs et négatifs de l'œuvre, mais plutôt d'une réaction spontanée. Elle se résume en peu de mots : c'est n'importe quoi !

Je ne sais même pas si je vais relire ce truc, tant je suis déçu.
Une des meilleures et plus directes critiques, qui resume bien ce que j'ai senti en finissant la lecture de l'album :-x
Commandant au bord du porte-avions The Intrepid.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Thark »

rigolissimo a écrit :Une des plus justes critiques. Juste parce que le scénario ne vaut pas la peine qu'on lui donne de l'importance en se penchant trop sur ses nombreuses lacunes.
Si ça n'en vaut pas la peine, comme tu dis... pourquoi donc avoir alimenté aussi copieusement cette page du forum en y rassemblant un grand nombre des critiques parues dans la presse ou sur le Web, cher Rigolissimo ?!?... ;) (tu as d'ailleurs procédé là à une "collecte" passionnante et fort utile dans le cadre du Forum et on t'en remercie chaleureusement !).
Mais si l'on suit la logique de ta dernière remarque, parler de ce scénario est donc sensé n'avoir aucun intérêt sous prétexte qu'il n'est pas convaincant... et pourtant, tu en as parlé souvent toi-même, me trompe-je ? 8-) :ugeek:
:)
Quant à dire qu'une sentence telle que "c'est n'importe quoi !" soit une des plus justes critiques ou encore une des meilleures... euh... :shock: , il ne faut pas exagérer :P . C'est une opinion compréhensible, certes (et que je partage partiellement, d'ailleurs ;) ) mais si tout devait se résumer de façon aussi minimaliste, subjective et abrupte concernant les oeuvres de fiction qu'on n'apprécie pas, ça ne serait tout de même pas très enrichissant... :mrgreen:
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archibald
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par archibald »

Une de plus justes , la meilleure ....
Perso , je préfère la critique parfaitement argumentée et construite de Erca !
Mais c'est une affaire de gout . :D
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mokenamoke
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par mokenamoke »

Si je vous comprends bien, à défaut d'une histoire intéressante, nous devrons nous contenter cette année d'une critique intéressante ! :lol: :lol: :lol:
jimmyraker
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par jimmyraker »

j'ai enfin acheté l'album avec beaucoup d'appréhension ... J'avais déjà lu l'histoire en prépublication et je dois avouer que la lecture est plus agréable à lire d'un trait. Du point de vue scénario, encore une fois je la trouve mauvaise ... Jacobs trouvait une explication à tout et ici on se pose encore des questions à la fin de l'épisode. Vous me direz que ça peut ouvrir l'imagination et créer des belles pages de discussion sur le forum mais je trouve que pour une reprise dufaux a tapé trop haut en reprenant la marque jaune. Peut être aurait il dû commencer par une histoire moins tapageuse mais mieux construite ? du point de vue dessin il devient malhabile en fin d'album comme chacun sait et franchement je suis de plus en plus déçu par les reprises ! autant l'affaire francis blake était bien autant les sarcophages étaient mauvais et maintenant sente veut écrire une histoire avant l'espadon remettant en cause la chronologie de jacobs ... Déjà mise en cause par jacobs lui même ! mais dans les cv de mortimer et blake jacobs disait qu'ils se sont rencontrés pendant l'espadon et pas adolescents ... Enfin bon ! j'hésite vraiment à acheter les nouveaux albums ...
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Kronos
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Kronos »

Juste pour en rajouter une couche par rapport aux critiques lénifiantes des Journaleux, ce mail reçu ce matin d'un ami portugais :
DeJosé Menezes À lerman alain
Merci, mon ami.
J'ai finit la lecture de L' onde Septimus. Scenario horrible!
Pour faire ça, mieux vault ne rien faire.
Salutations
José
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Kronos
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Kronos »

Comme le dit si bien Jimmyraker, j'ai entamé la lecture-papier avec un brin d'appréhension vite motivée, hélas, par l'imbroglio temporel auquel nous convie sans sourcilléer Dufaux
Aussi, j'ai bien vite été obligé de me faire à l'idée que nous avions là véritablement atteint un "sommet" dans l'absurde, ce que je vais développer à présent...

Bon, quand faut yaller, faut yaller !!!

Après avoir passé un peu de temps à essayer de clarifier la chronologie des évènements de l’Onde Septimus (qui m’a légèrement perturbé, moi aussi…), et y être, approximativement, arrivé, je me suis penché (peut-être un peu trop…) sur le délicat problème d’insérer cette maudite onde dans le Corpus existant… Et là, patatras, tout fout le camp !

En effet, Dufaux aura réussi la délicate gageure (il fallait tout de même le faire !) de tout bousiller en quelques planches, assez malhabiles par ailleurs…

Je m’explique…

En tout premier lieu, et certitude absolue, la Marque jaune se termine au matin du 25 décembre 1953 (minuit vient de sonner au moment où Blake brandit la couronne impériale) ;

Ensuite, autre certitude on ne peut plus certaine, l’Affaire Francis Blake commence le 17 juin 1954, pour se clore (hors épilogue) le 21 juin !

Selon Dufaux (qui, sous des dehors de vertueux respectueux de l’œuvre… ?!), l’Onde Septimus démarrerait le jour du Trooping the colour, soit le 10 juin 1954…
Jusque-là, a priori, rien de bien perturbant, seulement cela va très vite se gâter car la plume (et le cerveau de Dufaux, probablement lui aussi perturbé par cette maudite onde Méga… ?!) va complètement dérailler, et par qu’un peu :
1-Dès la planche 15, vignette 3, il annonce en effet sans se démonter le moins du monde, et sans que rien ne le justifie, ni dans les récitatifs, ni dans les décors, que nous sommes carrément passés en Automne (…les premières feuilles tombent) !
Ou il méconnaît grandement la météo grande-bretonne en faisant tomber les premières feuilles dès le moins de juin (tout de même !) ???
Ou il nous a effectivement, d’un coup de stylo magique, emmenés au mois de septembre pour on ne sait quelle raison !!

Or, dès le départ, un démarrage un 10 juin pose déjà quelques soucis de cohérence avec le Corpus
Jean Van Hamme, en reprenant le cours des aventures de B&M, avait eu l’intelligence de laisser un intervalle de temps assez juste pour que la mise en place de son histoire tienne la route !
On n’ignore pas en effet que l’organisation d’un réseau d’espions qui couvre toute la Grande-Bretagne doive impérativement prendre plusieurs semaines, voire même plusieurs mois !!!
Et c’est bien pourquoi l’AFB ne commence que le 17 juin lorsque perce dans la Presse britannique la nouvelle qu’un réseau d’agents ennemis serait à l’œuvre sur la Grande Ile…
D’autre part, pour mener à bien cette redoutable tâche, il faut bien que son organisateur soit totalement sain de corps comme d’esprit !!!

Ce qui n’est hélas pas le cas de notre Olrik en cette date du 10 juin, et encore moins le 18 juin suivant, lorsque la pathétique caricature d’histoire pseudo-sciencefictionnesque que nous pond Dufaux trouve son terme.
Déjà, le soir même, si l’on en croit le récitatif de la planche 3, nous faisons connaissance avec un Olrik complètement perdu, déboussolé, en proie à des délires schizophréniques et, qui plus est, sous la totale et complète emprise de Chinois sortis d’on ne sait où, qui le mènent par le bout de la piqûre d’opium et autres séances d’hypnose.
De plus, à ce qu’il nous est dit sans ambages, Olrik est clairement prisonnier ou otage desdits Chinois !!!

Comment, dans ce cas, aurait-il assez de maîtrise de lui-même et de liberté pour diriger sans faillir, de son manoir, un réseau d’agents qui nécessite prudence, clairvoyance, autorité, intelligence et j’en passe… ??
Impossible !!!

D’autre part, et dans le meilleur des cas, en tordant un peu le coup à ce qui nous est dit, en considérant cette première donnée « acceptable », cette pathétique histoire devrait se terminer APRES le début de l’AFB !!!
Avec, en substance, un Olrik à nouveau complètement dans les choux tel que nous le livrent les vignettes 5 à 8 de la dernière planche de l’OS……….

Donc, soit il est sain de corps et d’esprit (nonobstant ce léger décalage entre les deux aventures ; décalage que j’ai élégamment réussi à intégrer, en manipulant le récitatif jaune de la planche 65 pour le raccourcir et le faire ainsi coïncider avec le début de l’AFB…), soit il est complètement maboul. Il faut choisir !

Maintenant, soyons magnanimes, et entrons dans le jeu de Dufaux avec sa projection quasi instantanée en Automne au bout de deux planches…

L’AFB s’est en effet terminée le 21 juin et nous re-découvririons Olrik vers le mois de septembre, tandis que l’ERV ne démarrerait que le 11 octobre 1954 ?...
Cela aurait ainsi laissé à Olrik un peu plus d’un mois et demi pour « récupérer » de son second rapprochement avec le spectre de Septimus… ?!
Ce n’est même pas envisageable, et encore moins crédible !

Pour la raison évidente, encore une fois, que, après s’être évadé en avion d’Ardmuir Castle, il va lui falloir à nouveau un certain temps, voire un temps certain, pour mettre sur pied l’opération « Poplars Trees ».
En effet, planifier le vol d’une bombe « H » et monter le réseau dans les différentes organisations qui sont partie prenante, ne se fait pas en un jour, ni même en dix ou en trente !!!
A la base, il faudrait même que les deux « affaires » AFB et ERV aient été menées de front par les maîtres d’Olrik ! Chose tout à fait admissible et cohérente, car il est parfaitement vraisemblable qu’un maître « arnaqueur » comme Olrik aura plusieurs « plats sur le feu » !

Maintenant, revenons à la fin de la MJ pour nous soucier spécifiquement de l’état de santé tant physique que mental de notre Olrik « national ».
SOIT il est complètement déjanté et bon pour l’asile… Ce qui invalide irrémédiablement aussi bien l’AFB que l’ERV…
SOIT il est parfaitement sain de corps et d’esprit… Ce qui invalide alors l’OS que nous impose Dufaux en dépit des contraintes irrépressibles du Corpus existant…

Et même, en étant vraiment très très « coulants », en admettant que l’OS trouve sa place après l’ERV, et même après le Serment, nous nous retrouvons toujours avec les mêmes questionnements basiques : soit Olrik a toute sa tête, et l’OS ne peut donc exister, soit Olrik a complètement disjoncté, et les aventures antérieures, comme postérieures, ne peuvent exister !!!
Las, il nous faut encore une fois faire appel au Corpus qui a été notoirement augmenté depuis 1996. A la fin de l’ERV, Olrik est « embastillé » dans un pénitencier américain dont il ne sortira qu’aux alentours de 1957 (?!) pour participer, un peu à son corps défendant, à la pauvre historiette des 300 deniers !
Etant aimablement hébergé par l’Etat américain, il ne peut donc être dans le même temps à Londres, sous l’emprise des Chinois et de Septimus !!!
On tourne définitivement en rond avec cette Onde mégaperturbante…
La conclusion est alors on ne peut plus aisée à faire !

D’un autre côté, quand bien même nous ferions appel à un douteux et délicat paradoxe temporel causé par le « repêchage in extrémis » d’Olrik sur le Potalah en même temps que Basam, pour le réintégrer au début de l’an 1954 afin de mettre en place et activer son réseau d’espions…
Il nous faudrait faire table rase de « l’ancien Olrik » définitivement « perdu » dans des néants absolus dont il ne devrait plus sortir, pour privilégier un « nouvel Olrik », rescapé de l’Espadon…
Mais on sait pertinemment que cette aventure « en-dehors du temps » ne peut réellement se raccorder à aucune des histoires suivantes puisque Jacobs l’a, un peu trop vite et sans penser vraiment aux futures histoires, placé lui-même dans une « autre dimension d’espace-temps »…

EN fait, on tourne en rond avec cette absurdité que Dufaux nous présente un peu comme le « script du siècle » ; script sur lequel il aurait planché longtemps, après maintes relectures de la MJ et mûres réflexions… Mais sans réfléchir une seule secondes aux implications imparables engendrées par les aventures suivantes qui l’ont précédé, lui !

De ce fait, il a réussi à faire encore plus fort dans l’absurde, l’impossible et l’incohérent que Sente dont on a fini par découvrir le besoin absolu de laisser Son empreinte dans la Saga de B&M, un peu envers et contre tout !

Je suis et revendique d’être un être rationnel, pragmatique et cartésien, et je me demande comment des êtres censés être sensés peuvent pondre et faire accepter de telles inepties, d’abord à l’Editeur, puis à certains lecteurs… Dont aucun ne s’est semble-t-il posé l’évidente question de savoir somment cette histoire pouvait bien co-exister avec les autres…
A moins, à moins, une fois pour toutes, de considérer l’OS comme faisant partie d’un autre cycle se déroulant dans une autre strate d’espace-temps, au même titre que l’Espadon ???!
Mais ce serait là pousser décidément le bouchon un peu loin !
Car l’Onde, non contente de se tirlipoter le schmilblic via de pseudos considérations scientifiques, est une pure hérésie rédactionnelle, un pur non-sens, compte-tenu de l’existant préalable à son écriture, et il est à craindre que toute poursuite de Dufaux sur cette veine, ne saurait être qu’une nouvelle torsion, contorsion et distorsion d’une réalité incontournable !
Cette OS-là n'aurait jamais dû être écrite, ni dessinée, ni encore moins produite !!!

Tout ce qui précède n'engage que moi, je le revendique haut et fort, et tant pis si cela dérange certains, ou tant mieux !
Même si je suis le seul à être de mon avis :lol:
Je sens déjà certains affuter leurs plumes pour me répondre... Ouh que cela va être plaisant !
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par abbas »

Tu as entièrement raison, mon bon Kronos, mais ceux qui l'on lu autour de moi se foutent complètement de nos datations précises et ont apprécié une histoire captivante. ????? pour eux.....
Perso, après 2 relectures je reste déçue car c'est un album qui n'appelle aucune recherche (j'avais aimé me balader en Inde ou essayer de mieux connaitre l'histoire de Lawrence..etc), là...rien. Aucun développement possible, il n'excite pas mon imagination.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par mokenamoke »

Bien sûr que Chronos a raison, c'est indiscutable. Avant même l'Onde Septimus il y avait déjà du télescopage dans cette fameuse année 1954 : l'AFB - l'ERV - le Serment, c'était déjà beaucoup trop pour une seule année, voire impossible. Et tout ça parce qu'ils veulent tous que leur histoire se déroule juste après la Marque Jaune ! Mais pourquoi ? C'est ridicule : on dirait qu'ils font tous une fixette là-dessus, comme si il ne restait plus assez d'autres années après 1954. Ou qu'ils font un concours pour celui qui commencera le plus tôt après la Marque Jaune : tiens, ils reste de la place entre le 26 décembre 1953 et le 10 janvier 1954, il faut vite occuper cette position stratégique !
Et en plus ça implique que toutes ces histoires se déroulent AVANT l'Atlantide et SOS Météores. Donc si jamais l'OS devait se prolonger, ça promet . . .
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Erca
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Erca »

abbas a écrit :Tu as entièrement raison, mon bon Kronos, mais ceux qui l'on lu autour de moi se foutent complètement de nos datations précises et ont apprécié une histoire captivante. ????? pour eux.....
Je dois dire que même moi qui me suis plié au même exercice que Kronos en matière de chronologie (voir ce sujet), j'en fais un élément tout à fait marginal de mon jugement... D'ailleurs, je n'ai pas abordé ce point dans ma critique postée ci-dessus. Cette réflexion chronologique permet de garder des points de repère et me semble essentielle à ce titre (puisque les auteurs et les éditeurs ont décidé d'insérer très précisément les nouveaux albums dans le corpus jacobsien), mais ce que j'attends d'un B&M, c'est avant tout de me captiver et de m'enthousiasmer.
Cynik, diabolik et machiavélik, mais surtout, anthologik...
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