L'onde Septimus dans les médias

Scénario : Jean DUFAUX
Dessin : Antoine AUBIN et Etienne SCHREDER
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archibald
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par archibald »

rigolissimo a écrit :Le Matin

Economie, dimanche 22 décembre 2013, p. 24

La marque Blake et Mortimer est devenue une vraie «cash machine» [By Jove ! Exit la « vache à lait »[1] ?]

Ivan Radja

La couverture de «L'onde Septimus» est presque un aveu: autour d'Olrik vissé à sa chaise de Guinea Pig, référence à «La marque jaune», se dressent onze docteurs Septimus. L'archétype du savant génial et totalement barré, cher à Edgar P. Jacobs (1904-1987), se démultiplie même à l'intérieur de ce 22e tome, comme les lecteurs, comme les clins d'oeil aux épisodes fondateurs de la série. La machine est en marche et se déploie sur tous les fronts: calendrier, agenda, thé et même parfum Vétiver. Meilleure vente chez Payot, la BD finit 3e à la Fnac France, juste derrière le Goncourt, et devant «Astérix chez les Pictes»..../....
Voilà des arguments que je peux comprendre ... L'histoire on s'en fout du moment que c'est rentable ..../... :D
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shamelord
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par shamelord »

TF1 ? Quel Vlek ! :?: :x :o
Quel vlek !
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par Erca »

Hudson a écrit :Erca, ces propos sont rapportés par Didier Pasamonik (l'Agence BD) dans le documentaire de Francis Gilery "E.P. jacobs : Blake ou Mortimer ? "('2005). ;)
A ce sujet, je te renvoie aux 3 articles de mon blog Hangar N°7 où je conteste quelque peu cette vision dévolorisante de l'œuvre de Jacobs (posts avec liens dans la section du forum consacré à "L'Enigme de L'Atlantide" ) ... :arrow:
Merci de ces précisions !
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par Erca »

archibald a écrit :Avez-vous lu quelque part une référence à Michael Curtiz dans les ouvrages sur EPJ (ou biographies , ou interviews ... etc ...) Je n'en ai pas souvenir et cela m'évitera de chercher .. Déjà [Jules] Verne, J'ai plus l'impression que c'était du ressort de Van Melkebeke, :-?
Extrait du Journal de Tintin n° 30 du 17 avril 1974 :
A l'époque, les écoliers d'origine modeste n'étaient que rarissimement conduits dans les musées et pour ce qui concernait leur culture générale, la bibliothèque scolaire n'offrait que peu de ressources. Mais toutes les fois qu'il en avait l'occasion, Jacobs se plongeait dans "Le Grand Larousse", véritable océan de savoir qui stimulait son imagination. Déjà passionné de science-fiction, il dévorait les œuvres de Jules Verne, de Conan Doyle et de HG Wells, sans oublier l'Histoire, qui l'exaltait.
;)
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par rigolissimo »

Le Jdd.fr

culture, mardi 24 décembre 2013 - 12:43 (UTC +01:00)

livres
... et pour grands enfants

Jean-Maurice de Montremy
Des histoires-frisson, des pages pour rire ou pour rêver, et de la bande dessinée.
Apparus en 1946, avec Le Secret de l'espadon, Blake - l'impeccable officier - et Mortimer - le valeureux savant - ont survécu à la disparition d'Edgar P. Jacobs, leur auteur, en 1987. Malgré de grands succès, ces suites n'ont pas toujours convaincu les admirateurs des huit aventures originelles. Voici la restriction levée avec L'Onde Septimus, grâce à Jean Dufaux, narrateur aguerri dans le traitement de l'inquiétante étrangeté. Il prend ici le relais du scénario en parfaite complicité avec les dessinateurs Antoine Aubin et Étienne Schréder.

Dufaux a l'excellente idée d'inscrire cette nouvelle aventure entre la célèbre Marque jaune (1956) et L'Énigme de l'Atlantide (1957), jouant d'une double contrainte : utiliser les fils tendus puis repris par Jacobs lui-même. Nous retrouvons Londres à peine remise de la diabolique machination du professeur Septimus, inventeur d'une onde qui permet de contrôler à distance le cerveau humain. Des clones du savant fou se multiplient pourtant dans la City et des menaces renaissent dans les vertigineux souterrains en ruine de King's Cross. Au même moment Olrik, l'ennemi récurrent de notre duo, refait surface. Ancien cobaye de Septimus, jadis siglé de la terrifiante "marque jaune", il a des comptes à régler avec tout le monde... Dufaux approfondit la part d'ombre de Mortimer et la complexité d'Olrik tout en offrant aux dessinateurs de "grandes scènes" dans le droit fil des opéras qu'aimait Jacobs. Bien que parfaitement fidèle, il ne s'agit pas d'une habile reprise mais d'une véritable réinvention. [malheureusement]

L'Onde Septimus, Jean Dufaux, Antoine Aubin et Étienne Schréder, Dargaud, 72 p. 15,25 euros.
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rigolissimo
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Message par rigolissimo »

Erca a écrit : Extrait du Journal de Tintin n° 30 du 17 avril 1974 :
A l'époque, les écoliers d'origine modeste n'étaient que rarissimement conduits dans les musées et pour ce qui concernait leur culture générale, la bibliothèque scolaire n'offrait que peu de ressources. Mais toutes les fois qu'il en avait l'occasion, Jacobs se plongeait dans "Le Grand Larousse", véritable océan de savoir qui stimulait son imagination. Déjà passionné de science-fiction, il dévorait les œuvres de Jules Verne, de Conan Doyle et de HG Wells, sans oublier l'Histoire, qui l'exaltait.
;)
Je trouve ce genre de dénonciation (peu de ressources, excursions rarissimes) assez comique quand on voit le peu d'Histoire avec un grand H et de culture générale des nouvelles générations. Les budgets en éducation ne font que grimper, les résultats stagnent (voir PISA malgré toutes ces imperfections, il ne teste même pas la culture générale!) C'est l'illusion du fric comme solution, plutôt que l'insistance sur l'effort et la valorisation de la culture et des faits.

Il n'y avait pas de bibliothèque dans mon école (la même qu'Hergé et Franquin à Ixelles), mes parents étaient d'origine modeste. Mais, nous avions cependant nettement plus de culture générale que mes neveux restés en Belgique, malgré toutes les bibliothèques, le matériel informatique et les excursions d'aujourd'hui. Les jeunes de nos jours connaissent la culture «pop» américaine fabriquée pour eux, toutes les causes humanitaires de manière superficielle, participent aux rites modernes, parlent de Mandela en régurgitant ce qu'on leur dit, ce qu'ils ont vu dans un film projeté à l'école, mais on ne leur apprend pas d’abord les faits sur l'Afrique du Sud avant de les sommer de réagir. Parlez-leur d’Inkhata, de Volkstaat, de Constant Viljoen, du SACP, des Hottentots, de Shaka, du Mfecane, de 1652 et des Xhosa. Ils restent bouche bée. Quoi? Les Bantous n'étaient pas au Cap quand van Riebeek s'y établit? Quoi, l’ANC a éliminé par la force les fédéralistes noirs de l’Inkhata? Quoi il y avait une autre option que le jacobinisme sud-africain actuel? Même ma grand-mère connaissait les Hottentots (fameux fourche-langue en flamand : Hottentottententententoonstelling).

Les jeunes sont mobilisés, entraînés à s’indigner avant d’être instruits. Il y a un mois encore, le thème de la séquence en français pour ma fille qui étudie via le CNED était l’indignation (coucou Stéphane Hessel) et le devoir une imitation de Pablo Neruda (coucou les cocos) dans le registre de la condamnation. D’abord les sentiments, la révolte, peu importe les faits, le rationnel, le réel. Ah, ce mois-ci le devoir porte sur le rêve et le voyage et la condamnation des visées étriquées de petits bourgeois dont se satisfont les jeunes sauf le héros du court roman analysé pendant la semaine. Tous des rebelles, tous des non-conformistes ?

Malgré l'absence de bibliothèque scolaire (pardon de centre de documentation et d'information), il y avait quelque chose comme la valorisation de la culture générale à l'époque: on s'attendait à ce que nous lisions beaucoup à la maison (nous devions faire des résumés chaque mois d'un livre différent de notre choix) et pas uniquement quelques extraits tirés d'un livre qui répond à un thème politiquement correct. Nous passions des heures à lire des classiques en classe, à la maison, des heures de latin, de grec avec tous ses aspects historiques (Xénophon, Lucien, Ovide, etc.), en plus des cours d'histoire et même de religion (à nouveau l'Antiquité, je me rappelle encore d'une carte de la Décapole au mur), etc. L'Histoire qui exaltait tant Jacobs, ce n'est donc pas « la folie et le désordre » chers à Dufaux.

L'histoire (avec un petit h) pondue par Dufaux est également très différente du roman d'anticipation à la Jules Verne qui était un «scientiste» rationaliste. Enfin... Je pense que l'on réinvente Jacobs. Je suis vraiment triste pour le dessinateur qui a fait un excellent travail. J’ai l’impression que Dufaux et ses obsessions passent bien avant le divertissement (quel concept vulgaire!), bien avant l’histoire ou la fidélité (quel vilain mot rétrograde!) à Jacobs.

Bon, je reviendrai peut-être dans un an sur le forum, pas sûr car on sait déjà que les critiques dans les journaux seront d'office majoritairement bonnes. L'enjeu financier est trop important. Le scénario pourra être médiocre comme dans L'Onde Septimus, on lui trouvera des subtilités rédemptrices, une originalité et des audaces qui échapperont aux οἱ πολλοί dont je fais partie.
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par Mr Smith »

rigolissimo a écrit :
Erca a écrit : Extrait du Journal de Tintin n° 30 du 17 avril 1974 :
A l'époque, les écoliers d'origine modeste n'étaient que rarissimement conduits dans les musées et pour ce qui concernait leur culture générale, la bibliothèque scolaire n'offrait que peu de ressources. Mais toutes les fois qu'il en avait l'occasion, Jacobs se plongeait dans "Le Grand Larousse", véritable océan de savoir qui stimulait son imagination. Déjà passionné de science-fiction, il dévorait les œuvres de Jules Verne, de Conan Doyle et de HG Wells, sans oublier l'Histoire, qui l'exaltait.
;)
Je trouve ce genre de dénonciation (peu de ressources, excursions rarissimes) assez comique quand on voit le peu d'Histoire avec un grand H et de culture générale des nouvelles générations. Les budgets en éducation ne font que grimper, les résultats stagnent (voir PISA malgré toutes ces imperfections, il ne teste même pas la culture générale!) C'est l'illusion du fric comme solution, plutôt que l'insistance sur l'effort et la valorisation de la culture et des faits. (...)
...Et pourtant, Rigolissimo, les propos cités par Erca sont de la plume d'un certain "Jacque ALEXANDER", pseudonyme du fameux Jacques VAN MELKEBEKE (dont on sait qu'il était d'origine très modeste, ce qui ne l'empêcha pas d'acquérir une grande culture ) ! ;)
Pour autant, il est vrai que par rapport aux moyens - pléthoriques - dont disposent aujourd'hui les jeunes pour s'instruire, on est souvent effaré de constater chez beaucoup des lacunes considérables, et le peu de curiosité en général pour les choses du passé (même récent)... :|
Mais je te suis tout à fait sur les carences (et déviances) de l'éducation actuelle qui fait dire, à juste titre, aux anciens que les titulaires du brevet d'antan en savaient plus que les bacheliers d'aujourd'hui (sans parler de la maîtrise de l'orthographe)... :-?
Modifié en dernier par Mr Smith le 26 déc. 2013, 14:53, modifié 1 fois.
NB : inscription au forum (en 2010) sous le pseudo "HUDSON", suite en tant que "Mr Smith", animateur du blog "Hangar N°7" sur à E.P. Jacobs.

Image
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par Erca »

Hudson a écrit :...Et pourtant, Rigolissimo, les propos cités par Erca sont de la plume d'un certain "Jacque ALEXANDER", pseudonyme du fameux Jacques VAN MELKEBEKE (dont on sait qu'il était d'origine très modeste, ce qui ne l'empêcha pas d'acquérir une grande culture ) ! ;)
Merci de cette précision ! Du coup, la boucle est bouclée par rapport à la remarque de l'ami archibald.
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par Captain Gregg »

Je ne peux que me réjouir de toutes ces remarques concernant l'admiration d'EPJ pour Jules Vernes car il existe une filiation évidente entre les deux.

J'ai toujours comparé le sublime Espadon d'EPj au sublime Albatros de Robur Le Conquérant.....Ces deux inventions ne sont que les fruits d'un brillant esprit scientifique : D'un côté l'extraordinaire Professeur Philip Mortimer, jovial et communicatif; de l'autre l'Ingénieur Robur qui lui est plutôt du genre atrabilaire.....
Je reste persuadée qu'EPJ n' a pu oublier cette oeuvre audacieuse et que les images de L'Albatros parcourant tous les territoires l'ont fortement marqué (comment ne pas résister aux descriptions de L'Albatros survolant L'Himalaya et qu'un orage spectaculaire éclate, l'Albatros ne fonctionnant qu' à l' électricité....)

L'intention première de Jules Verne était d'instruire tout en distrayant....remarque aisément transposable pour EPJ. Jules Verne a su exploiter un créneau bien à lui dans l histoire de la littérature et EPJ n'a pu qu'admirer un écrivain qui a essayé d'explorer et la mer et la terre et la lune...;Jules Verne était passionné par la cartographie et l'aviation. Qu'en pensez-vous??
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par Captain Gregg »

Allez en prime une petite image de Robur le Conquérant et son splendide Albatros, qui est bien entendu un hommage à notre cher Charly Baudelaire!! ;)
Fichiers joints
363px-Robur_1.jpg
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par rigolissimo »

L'Est Républicain

22, V'là l'onde Septimus !

Lysiane GANOUSSE

Ah, la Marque Jaune ! D'aucuns y ont vu le chef-d'oeuvre d'Edgar P.Jacobs, et tous sont d'accord pour y reconnaître la marque emblématique de Blake et Mortimer. C'est dire la tentation d'en exploiter à nouveau la puissance évocatrice. Et c'est chose faite, 56 ans après son apparition, avec L'onde Septimus, 10e album des aventures de l'officier du MI5 et du génial savant reprises par les successeurs de Jacobs.

Souvenez-vous ! Septimus avait réduit Olrik à l'esclavage grâce à son télécéphaloscope. Quelques mois plus tard un petit groupe d'admirateurs tente de réanimer l'onde Mega pour en faire un outil de pouvoir. Mortimer de son côté croit en ses vertus curatives et se prête à d'étranges expériences. Simultanément Blake est alarmé par des cas spontanés d'aliénation dans la rue...

Ainsi donc démarre l'un des scénarios les plus enchevêtrés qu'il nous a été donné de lire sous la marque Blake et Mortimer. Et pour tout dire pas convaincant, d'autant que l'abus des légendes, chères à Jacobs, n'a jamais été aussi encombrant et parfois ridicule. Les références y fourmillent mais sans faire mouche.

En revanche, graphiquement c'est une merveille. Élégant et fin, d'une présence souvent magnétique, le trait tire le meilleur parti du profil fantoma-british de Septimus. Ne serait-ce que pour la prouesse d'Aubin et Schréder au dessin, ce tome 22 ne mérite vraiment pas qu'on donne l'alerte !
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par archibald »

Je suis assez d'accord avec cette critique de l'Est républicain . :p
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par Erca »

Le journaliste était certainement limité par le nombre de mots, mais je trouve qu'il argumente assez peu son jugement.
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par Captain Gregg »

Entièrement d'accord avec toi Erca, critique évasive .......
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par rigolissimo »

(Encore Dufaux qui explore la folie, la post-modernité occidentale des bobos, etc. Ça m'exaspère. Je copie juste pour être complet.)

Le Soir

Culture, lundi 30 décembre 2013

«Cette onde Septimus dérègle le monde codifié de Blake et Mortimer»

DANIEL COUVREUR
entretien

Un quart de siècle après la disparition de Jacobs, Jean Dufaux déchire la page de la nostalgie. Mortimer met l'humanité en péril en cherchant à maîtriser l'onde Méga de Septimus. Le professeur casse son image de scientifique humaniste, réfléchi, altruiste et se laisse aveugler par l'orgueil du chercheur. Un accident ressuscite Septimus mais pas tout à fait. Olrik entretient avec l'ectoplasme de ce savant fou une relation proche de celle de la créature et de son Docteur Frankenstein. Lilly Sing et Lady Rowana, deux femmes mystérieuses, tirent les ficelles de cette suite psychanalytique au chef-d'oeuvre de la Marque jaune. Jean Dufaux décrypte avec nous cette création hallucinée dans les souterrains clairs-obscurs du Théâtre Marni.

Vous êtes un maître des séries avec Murena, Jessica Blandy, Giacomo C, Djinn, Niklos Koda... C'était facile pour vous de reprendre Blake et Mortimer?

Derrière le succès d'édition de Blake et Mortimer, il y a la tension entre auteurs et marketing. Je savais où je mettais les pieds mais pour moi, les chiffres ne devaient pas précéder les mots. Cet album ne devait pas sentir la commande. En relisant La marque jaune, j'ai eu immédiatement en tête des images fortes, de celles qui s'impriment à jamais sur la rétine avec l'envie de bousculer un peu l'oeuvre et de la colorer de quelque chose de personnel.

Il faut assumer une forme d'autocensure quand on s'attaque à un univers aussi verrouillé?

J'éprouvais le besoin de changer quelques pièces de la grammaire mais quand on crée un nouveau Blake et Mortimer, on est forcément en liberté surveillée. Il y a des éléments imposés comme le fait que le récit doit s'inscrire dans la chronologie existante et dans les années 1950. Cela peut paraître cohérent mais ça ne l'est pas du tout. Avec son premier album, Le secret de l'Espadon, Jacobs a fait le récit d'une Troisième Guerre mondiale or celle-ci n'a toujours pas eu lieu. Donc le temps de la série peut être celui des années 1950 comme celui d'un futur postérieur à 2013...

Vous créez des premiers rôles féminins. Jacobs avait été traité de «cochon» pour avoir dessiné un mannequin à la une d'un journal que Septimus lisait dans «La marque jaune». La présence des femmes est plus facile à imposer aujourd'hui?

Je voulais des femmes contrastées, loin des archétypes. Il m'a fallu 3 ans pour mettre tout ça en place et m'approcher grosso modo de l'album que je voulais. J'aurais aimé développer davantage le personnage de Lady Rowena mais l'éditeur m'a rappelé à l'ordre: ce n'était «pas jacobsien». J'ai, par exemple, été contraint de supprimer une bulle où Mortimer disait de Lady Rowena qu'elle avait «de jolies épaules». [Ah, si l'éditeur avait pu intervenir davantage!]

La plus grande audace [grrr] de cet album est pourtant ailleurs, dans les références visuelles à l'oeuvre de Magritte. Pourquoi cette note surréaliste?

Jacobs exprimait déjà une forme de folie surréaliste dans La marque jaune. Septimus s'égarait dans la mégalomanie, la vengeance, la folie. Cette dimension me correspond profondément. La dimension surréaliste du retour de Septimus permet de développer des situations intéressantes. Il n'est armé de rien d'autre que d'un parapluie et pourtant il fait peur! Le tableau est anodin mais génère des images de cauchemar. Il faut voir ce retour de Septimus comme une projection fantomatique propice aux scènes oppressantes. On ne sait plus où se trouve la réalité. [soupirs]

A l'époque de «La marque jaune», Jacobs s'était inspiré des travaux de Garbedian sur le surhomme pour imaginer l'onde Mega. Quelles sont vos sources pour l'onde Septimus?

Je suis plutôt allé voir du côté de 2001 l'Odyssée de l'espace. Je préfère décrypter les comportements humains sous l'angle de la psychanalyse. Cette onde Septimus trouble l'esprit, dérègle le monde codifié de Blake et Mortimer... Aucun personnage n'en sortira indemne.

Olrik sauve le monde et Mortimer manque de l'anéantir. Vous inversez les rôles?

C'est un signe de modernité. Regardez les derniers James Bond ou Batman: les héros sont devenus plus fragiles. [re-grrr] Je voulais aussi qu'Olrik retrouve une vraie place. Au départ de cette histoire, il est drogué. J'ai eu beaucoup de difficultés à faire comprendre le bien-fondé de cette idée. Jacobs n'a jamais expliqué comment Olrik avait survécu au traumatisme de La marque jaune. Dans L'onde Septimus, Olrik tente de reprendre le dessus avec l'aide de la morphine. Il a été humilié, réduit à l'état de guinea-pig, et veut retrouver sa dignité. Il n'y arrive pas. C'est ce qui le poussera au sacrifice, à une sorte de remise à zéro de son existence au bout de laquelle il demandera asile au genre humain mais ne trouvera en face de lui que des hommes dans le même état. [Bâillements.]

«Asile»: le mot n'est pas innocent dans l'époque actuelle...

L'asile, c'est la seule perspective qui reste à l'être humain lorsqu'il a été broyé par le système. On vit dans un système où celui qui demande asile ne reçoit plus de réponse. Il se retrouve enfermé sans pouvoir espérer quoi que ce soit. Ce n'est pas très éloigné de ce que vit Olrik à la fin de L'onde Septimus... [Je me demande si Dufaux est un abonné des divans de psychanalyse.]

Cette fin appelle une suite?

Les personnages appartiennent aux dieux. Les dieux vivent sur une autre planète.
Modifié en dernier par rigolissimo le 30 déc. 2013, 08:16, modifié 2 fois.
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Message par rigolissimo »

Captain Gregg a écrit :Entièrement d'accord avec toi Erca, critique évasive .......
Pas évasive : elle est franchement négative, mais laconique : sans doute un manque de place.
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par Erca »

Jean Dufaux a écrit :J'éprouvais le besoin de changer quelques pièces de la grammaire mais quand on crée un nouveau Blake et Mortimer, on est forcément en liberté surveillée. Il y a des éléments imposés comme le fait que le récit doit s'inscrire dans la chronologie existante et dans les années 1950.
C'est quand même gros de sortir un truc pareil alors que le prochain album, déjà sur les rails, va se tenir dans les années 1940...
Jean Dufaux a écrit :Cela peut paraître cohérent mais ça ne l'est pas du tout. Avec son premier album, Le secret de l'Espadon, Jacobs a fait le récit d'une Troisième Guerre mondiale or celle-ci n'a toujours pas eu lieu. Donc le temps de la série peut être celui des années 1950 comme celui d'un futur postérieur à 2013...
Je ne comprends pas cette dernière phrase : si quelqu'un peut m'éclairer...
Jean Dufaux a écrit :J'aurais aimé développer davantage le personnage de Lady Rowena mais l'éditeur m'a rappelé à l'ordre: ce n'était «pas jacobsien». J'ai, par exemple, été contraint de supprimer une bulle où Mortimer disait de Lady Rowena qu'elle avait «de jolies épaules».
C'est le même éditeur qui a laissé passé une histoire d'amour de jeunesse dans Les Sarcophages ? :mrgreen:
J'espère que Dufaux pensait à autre chose qu'aux "jolies épaules" de Lady Rowana quand il parle de "développer davantage" le personnage...
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par archibald »

Erca a écrit :..../...
Je ne comprends pas cette dernière phrase : si quelqu'un peut m'éclairer...
Jean Dufaux a écrit :J'aurais aimé développer davantage le personnage de Lady Rowena mais l'éditeur m'a rappelé à l'ordre: ce n'était «pas jacobsien». J'ai, par exemple, été contraint de supprimer une bulle où Mortimer disait de Lady Rowena qu'elle avait «de jolies épaules».
..../...
Je pense que tout scénariste doit montrer qu'il est incompris ! :lol: :lol: :lol:
Te rends tu compte de tout l'apport qu'aurait pu amener cette réplique ? L'album aurait été cent fois meilleur !
"Vous voyez je suis si proche de Jacobs que les ciseaux d'Anastasie ne me loupe pas "!
L'asile, c'est la seule perspective qui reste à l'être humain lorsqu'il a été broyé par le système. On vit dans un système où celui qui demande asile ne reçoit plus de réponse. Il se retrouve enfermé sans pouvoir espérer quoi que ce soit. Ce n'est pas très éloigné de ce que vit Olrik à la fin de L'onde Septimus...
Pas de discours moralisateur ? Hum ! Image
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par rigolissimo »

Les Echos, n° 21595

Mardi 31 décembre 2013, page 18

ÉDITION

L'offre de BD en repli, une première en dix-sept ans

ALEXANDRE COUNIS

Au total, 5.159 titres ont été publiés en 2013, soit un recul de 7,3 % par rapport à 2012.Les tirages des locomotives du secteur sont tous en baisse. Et le numérique traîne.

De mémoire d'éditeur, on n'avait pas vu ça depuis dix-sept ans. La production d'albums de bande dessinée en Europe francophone a baissé en 2013. Au total, 5.159 titres ont été publiés sur l'année, soit un recul de 7,3 % par rapport à 2012, selon le rapport annuel publié hier par l'Association des critiques et journalistes de bande dessinée (ACBD). « La baisse est essentiellement due à la réduction de l'offre des grands groupes », explique Gilles Ratier, secrétaire général de l'ACBD. La bande dessinée est néanmoins l'un des segments de l'édition qui résistent le mieux à la crise. Selon Livres Hebdo-Electre, la production de BD a représenté, cette année, 6,7 % de la production éditoriale totale sur le marché français.

Quatre groupes continuent de dominer le marché avec, à eux quatre, 43,7 % de la production (Delcourt avec 16 %, Média-Participations avec 14,1 %, Glénat avec 7,9 % et Gallimard-Flammarion avec 5,5 %). « Plutôt que de continuer à produire à tout-va, chacun est occupé à restructurer le marché pour y renforcer son emprise, analyse Gilles Ratier. Delcourt est monté cette année à 100 % dans Soleil, Glénat a racheté 12 Bis et Mad Fabrik, Gallimard est en pleine reconstruction depuis le rachat de Flammarion... »
Sur les 3.892 nouveautés figurent 189 reprises et 2.257 traductions d'oeuvres achetées à l'étranger, soit au final 1.436 véritables créations. C'est 242 de moins qu'en 2012. Tous les genres sont en retrait, sauf la BD érotique. Signe de vitalité cependant, la bande dessinée, le neuvième art, inspire le septième : dix BD francophones ont été adaptées au cinéma cette année, parmi lesquelles « La vie d'Adèle », « Quai d'Orsay », « Le Transperceneige », « Les Profs », « Boule et Bill » ou encore « Les Schtroumpfs ».

Potion magique

Au total, 117 albums ont été tirés à plus de 50.000 exemplaires en 2013, dont 86 pour la seule BD franco-belge. Le trio de tête : « Astérix chez les Pictes », tiré à 2,48 millions d'exemplaires, « Black et Mortimer » avec « L'Onde Septimus » (445.000) et « La Bible selon le Chat » (350.000). « Cette année devrait être marquée par une bonne dizaine de blockbusters [en français?] , résume Gilles Ratier. Le dernier trimestre devrait être bon et l'année très bonne en termes de ventes, notamment grâce à l'effet Astérix ». « Les tirages des locomotives du secteur sont néanmoins tous en baisse, précise le rapport. C'est l'augmentation des titres tirés entre 20.000 et 50.000 exemplaires qui assure la bonne tenue du secteur ». Autre motif d'inquiétude : malgré les tentatives de consolidation et de restructuration des catalogues, rien de significatif n'a été fait dans le domaine du numérique en 2013.

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La Tribune.fr
BD: la production baisse en 2013, une première depuis 17 ans

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1492 auteurs vivent de la BD

Le passage à la BD numérique reste quant à lui toujours marginal malgré de nombreuses initiatives d'éditeurs ou d'auteurs. Et selon l'enquête:

La totalité de l'offre légale payante, réellement disponible, dépasse à peine les 7 500 titres et alimente les plateformes d'achat mondiales avides de contenu comme Amazon, Google Play, l'Apple Store et même ebay, la grande distribution, des applications spécialisées comme BD Buzz (200 000 téléchargements) et quelques librairies généralistes ou en ligne.

En 2013, 1 492 auteurs de BD réussiraient à vivre de leur création sur le territoire francophone européen, selon les critères établis par l'ACBD tandis que 1 678 personnes ont publié au moins un album cette année. Enfin, il y a eu 514 événements organisés autour de la BD en 2013 contre 489 l'an passé.
Modifié en dernier par rigolissimo le 31 déc. 2013, 05:29, modifié 1 fois.
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rigolissimo
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Re: L'onde Septimus dans les médias

Message par rigolissimo »

Le Soir (Bruxelles)

Lundi 30 décembre 2013

Un travail de moine copiste

Le dessinateur belge Étienne Schréder, disciple de François Schuiten, a encré la plupart des planches de L'Onde Septimus avec une formidable maestria. «Quand j'étais môme, j'adorais ça, Blake et Mortimer, et voilà que maintenant, c'est moi qui le fais. Avec vingt ans de métier, on peut parfois réaliser des miracles... Ce fut un rush inouï mais j'aime ça, l'encrage et les défis! Et puis les crayonnés d'Antoine Aubin sont tellement extraordinaires qu'il n'y a qu'à les suivre et jouir du trait. Ce travail de moine copiste me procure un plaisir immense. La pression était énorme sur cet album parce que c'était une toute nouvelle équipe. À l'arrivée, il y a des images iconiques, des signes forts comme on en trouvait autrefois dans les albums de Jacobs, à la grande époque de La Marque jaune ou du Mystère de la grande pyramide. Les spectres de Septimus vont hanter les esprits pour longtemps.»

Da.Cv.
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