Je réponds à cette courte note de ta part, ce qui me donne 'l'occasion de te saluer et de faire connaissance puisque nous n'avions encore jamais échangé.Alhellas a écrit :Ou alors Sente et Juillard, qui connaissent notre envie de pinailler, nous envoient sur une piste tellement compliquée qu'ils en rigolent déjà !!
Et comme ça on ira pas les embêter sur les cadrans de téléphones sans trous ou avec 7 trous...
Tu as raison de publier cette belle formulation non dépourvue d'ironie salutaire. Il est vrai que toute cette discussion a quelque chose d'un peu délirant qui à quelque distance est risible. J'y ai un peu contribué moi-même ces derniers jours avec cette affaire de téléphones et en découvrant ta remarque de ce matin, je me suis senti un peu ridicule d'avoir perdu du temps à une telle discussion, même si la visite de différents sites que j'ai consultés m'a permis de faire des découvertes intéressantes, en relation plus ou moins directe avec le sujet. Mais en définitive, il est vrai que comme je le disais précédemment, au début de la conversation "téléphonique", le diable est dans les détails. Et à vrai dire, cette "erreur" de nombre de trous au cadran téléphonique ne m'aurait guère passionnée et serait totalement dérisoire si elle avait été un cas isolé dans ce que nous connaissons maintenant par la prépublication. Mais il semble qu'elle s'ajoute à un trop grand nombre d'autres erreurs similaires pour que cela ne devienne pas à la longue gênant, voire irritant et très décevant.
Personnellement, je tiens à le préciser, je n'ai aucune espèce d'antipathie de principe pour les auteurs. J'ai beaucoup aimé La Machination Voronov et ne m'en dédit pas. J'ai très peu apprécié Les Sarcophages du 6e continent, à l'exception de certains passages au début du premier tome - le double prologue indien. Le Sanctuaire du Gondwana m'a semblé assez artificiel et ne m'a pas du tout intéressé. En revanche, contrairement à d'autres lecteurs, j'ai beaucoup aimé Le Serment des cinq Lords, tant pour son récit que son dessin. N'ayant donc quant à moi aucune aversion intime envers Yves Sente ni André Juillard, ma critique n'a pas de motif passionnel et ne relève pas d'une logique du procès en imposture. Cependant, je comprends tout à fait que des lecteurs bien plus érudits que moi et soucieux que la continuation de la série ait un vrai sens, puissent être extrêmement déçus et l'exprimer parfois avec colère, même si cette colère peut le cas échéant prendre dans sa forme un tournure un peu excessive.
On pourrait aussi trouver que les jugements de tel ou tel d'entre nous, par exemple Kronos, sont trop systématiquement sévères. Toutefois, je partage à ce sujet l'opinion exprimée par Erca qui disait courant avril, page 2 de ce sujet : "Je suis d'accord sur le fait que les remarques de l'ami Kronos, toujours hautement intéressantes en soi, n'ont pas vocation à être prioritaires pour juger de la qualité d'un album, sauf bien sûr si les erreurs se répètent outrancièrement. Mais en l'occurrence, c'est Yves Sente qui donne le bâton à Kronos pour se faire battre si je puis dire : il ne cesse, à longueur d'interview, d'insister sur la cohérence historique de ses albums."
Mais l'essentiel ou la vraie cause de toutes ces erreurs et approximations est à mon avis ailleurs. Il me semble que pour cet album les auteurs se sont "plantés". A mon avis, la raison de ce qui finit par ressembler à une sorte d'enchaînement mécanique d'actes manqués à répétition est due pour grande partie au fait que, comme je l'ai suggéré hier - voir même page un peu plus haut - c'est le sujet même de cet album qui était impossible et devait être évité. Il n'est pas crédible et je soupçonne, à tort ou à raison, les auteurs de ne pas vraiment y croire eux-mêmes, qu'ils en aient ou non conscience - d'où peut-être aussi la multiplication des déclarations destinées à justifier leur travail ?
D'ailleurs tu as toi-même eu la même impression d'une inutilité flagrante de cet album il y a quelques temps lorsque tu as écrit dans le sujet intitulé : "Ce que nous savons" : "Je suis aussi perplexe devant la sortie de ce nouvel épisode de B&M... Autant je peux comprendre que B&M aient de nouvelles aventures où par ci par là ils retrouvent quelques vieilles canailles de leur connaissance (les premières reprises), autant je trouve désastreux qu'on puisse vouloir tenter de justifier un épisode de leur vie. La seule justification possible et acceptable, c'est JACOBS qui pouvait la faire ou éventuellement autoriser de son vivant une série parallèle."