Park Lane a écrit :Il y a bien longtemps que je n'étais venu. Je passe en coup de vent.
Dans Le Sceptre d'Ottokar, Hergé a commis de nombreuses erreurs de placement de poignées de portes et de sens d'ouvertures de celles-ci dans l'appartement de Tintin.
Je n'ai jamais entendu personne le lui reprocher en déclarant que c'est une chose inadmissible, qu'il ne s'est pas relu, etc., etc. De même je me moque bien de savoir si une cave vénitienne peut ou non être sèche ; c'est la poésie et les péripéties palpitantes du récit qui m'intéressent, ainsi que son sens. Mais il est vrai qu'ici c'est parfois moins le Centaur Club que L'Eglise de Sentophobie -
Pour moi, Le testament de William S est un magnifique épisode que j'ai lu d'une traite avec passion dès sa sortie il y a deux jours, et dont je me délecte maintenant de relire chaque case et chaque planche. N'en déplaisent aux esprits chagrins, André Juillard et Yves Sente y sont en grande forme et donnent à mes yeux avec ce volume l'une de leurs meilleures contributions à la série, avec Le serment des cinq Lords et bien sûr La machination Voronov.
Je salue bien bas les pontifes de la Sentophobie !
Moi aussi, je passe en coup de vent, et je suis au regret de lire ce genre de pamphlets car on ne peut guère comparer Hergé à Sente et lycée de Versailles ; ce serait faire injure au premier ! Comme tout auteur, il a fait lui aussi pas mal de bourdes, mais jamais personnes à ce jour ne s'est encore donné la peine de les recenser. Cependant, j'en suis sûr (même si je n'apprécie guère l'homme) qu'il y en a moins dans son oeuvre, en 24 albums que chez Sente en.... Combien déjà ????
Je ne suis donc pas trop d’accord avec Park Lane dont la propre diatribe, elle-même un peu excessive et digne de l’Inquisition, est « légèrement » orientée dans un sens « tout pour Sente ». Les gens, sérieux, du Forum, ne s’adonnent certainement pas par pur plaisir au « dénigrement systématique » des fabrications falotes des sieurs Sente et Juillard.
Au fait, il a aussi été dit en son temps pas mal de mal sur Dufaux et sa monstrueuse « Onde Septimus », ainsi que sur Van Hamme, et sa puérile « Malédiction d’Indiana Jones » !!!
D’un autre côté, je connais un auteur d’études sur le Monde de Jacobs qui ne se prive pas d’égratigner Mr Jacobs lorsqu’il est patent que celui-ci a clairement pataugé dans la mélasse ; et cela lui est arrivé un certain nombre de fois, à lui aussi, car nul n’est infaillible.
Et le Forum est bien le SEUL endroit LIBRE de pensée qui ose émettre un ou des avis défavorables à l’encontre de MM. Sente et Juillard ; tout en ne négligeant aucunement leurs autres qualités, bien présentes !
Si Mr Sente cessait un peu de dire n’importe quoi, les gens du Forum, qui ne sont pas, par nature, des « gardiens du temple », mais des gens respectueux de l’Oeuvre que Jacobs a créée, cesseraient de relever la continuelle litanie d’anachronismes et d’invraisemblances en tous genres que recèlent ses récits qui s’apparentent ainsi plus au genre « comic » qu’à la BD réaliste. Soyons un peu sérieux !
Une BD « réaliste » se doit d’être réaliste ; ce que ne peut pas prétendre un scénario écrit par Mr Sente, j’en suis le premier navré ; bien que Voronov semblait nous promettre monts et merveilles, hélas…
Mais nous allons provisoirement laisser du côté obscur de la force tout ce qui est reproché à Mr Sente pour nous focaliser sur le seul et unique point prouvant abondamment que Mr Sente ne maîtrise absolument pas son sujet : celui de la présence d’Olrik, à tout bout de champ et « un peu » n’importe comment !
Prenons le cas de S.O.S. météores dont nous savons avec une certitude absolue qu’il se déroule au mois de mai ou août 1958 ! La période précise est en effet encore en balance, même si bien des indices laisseraient penser que le mois d’août serait le plus approprié.
Je ne vais pas entrer dans les détails, mais je ne saurais trop conseiller aux douteurs impénitents de vérifier mes dires (voir les chronologies précises et sans faille de Mr Lerman, par le biais de ses ouvrages très documentés sur l’oeuvre de Jacobs ; contrairement à la fallacieuse et improbable « chronologie » proposée par Mr Sente, et diffusée « urbi et orbi » dans la Presse dite « spécialisée »).
Ceci étant posé de manière certaine, n’en déplaise à quelques esprits tordus ou tortueux…, revenons à nos moutons et à la présence d’Olrik.
Dans le cours de S.O.S., Jacobs laisse clairement entendre que, depuis de longs mois, Olrik est à la tête de sa bande de ruffians, en charge de la logistique criminelle de l’Organisation qui s’est mise à modifier le Climat de l’Europe occidentale, en vue de lancer une invasion militaire orchestrée par une « Puissance de l’Est ». Miloch en étant la tête scientifique, tandis que le « Général » en est le responsable politique et militaire.
On apprend donc que toute l’opération (avec Olrik à son poste !) est en place depuis déjà suffisamment longtemps pour en arriver à la conclusion inévitable qu’il ne peut ni ne pouvait être ailleurs pendant cette période !
D’autre part, nous savons que, à la fin de S.O.S. (le 13 mai ou août), Olrik sera « embastillé » à la Santé, dont il ne sortira qu’en septembre 1963 !!!
La précédente aventure, l’Atlantide, ne pourra jamais être datée avec certitude, cependant, nous savons qu’à la fin de l’Atlantide, Olrik parvient à s’échapper et est donc libre d’agir comme bon lui semble et d’aller où il veut.
C’est ce créneau que Mr Sente va alors investir une première fois avec son Affaire Voronov qui prend acte, si vous vous en souvenez, du 16 janvier au 4 octobre 1957 ! La nuit du 3 ou 4 octobre, Olrik se jetant dans l’Elbe depuis le « pont des espions »…
Sente restera silencieux sur le sort dévolu à Olrik suite à ce plongeon.
Mais… car il y a un gros « mais » !
Dans les Sarcophages, qu’il place au 17 avril 1958, on retrouve Olrik prisonnier du K.G.B. (Comment ? Quand ?) et utilisé à son corps défendant pour « vampiriser » les installations de l’Expo ’58.
Déjà, nous avions là une impossibilité majeure car, même en considérant que S.O.S. se déroulerait en août 1958, de la fin avril à la fin juillet, cela laissait assez peu de temps pour « monter » toute cette opération !
Entre parenthèse, Sente se paiera le culot de faire se connaître Blake et Labrousse dans les Sarcophages, alors que ces deux hommes ignoraient tout l’un de l’autre avant de se rencontrer dans les bureaux de la D.S.T. dans S.O.S. Couac !!!
Une quinzaine de jours plus tard à peu près, démarre le Gondwana dans lequel nous apprenons que l’esprit d’Olrik a réintégré le corps de Mortimer, et vice-versa.
A la fin du Sanctuaire, qui s’étale sur une quinzaine, nous devrions donc être aux alentours du 15/20 mai 1958 ! Et Olrik est toujours là, mais cette fois, il semble bien embarqué dans le « Flying Yacht » pour être mis à la disposition des Autorités britanniques.
Donc, d’après Mr Sente, Olrik aurait été, d’abord prisonnier du K.G.B. puis des sarcophages d’Açoka, puis du corps de Mortimer, alors que, DANS LE MEME TEMPS, il montait en France, l’Opération « Météores » avec Miloch et le Général ?!
Certains esprits, résolument prêts à défendre Mr Sente, persisteront à dire que S.O.S. se déroule donc en 1959… ?!
Créneau assez peu vraisemblable puisqu’on sait que Jacobs, tout en évitant bien de situer précisément ses aventures dans une année bien définie, les plaçait officieusement dans l’année de leur publication dans le journal Tintin. Jacobs donnant toujours quelques repères bien précis, quoique parfois à la limite du visible, pour ancrer définitivement et totalement son histoire en cours dans l’année précitée ; par exemple, après qu’il eut réalisé de longs et minutieux repérages in situ durant l’année 1957, le contrat avec Le Lombard sera signé le 13 décembre 1957, et le début de publication commencera dans Tintin le 8 janvier 1958 ! Un esprit cartésien se demanderait donc pourquoi « positionner » son S.O.S. deux ans après le début de ses repérages, et un an après le début de la publication…
Ceci ne modifiant en rien les lacunes que Mr Sente met en place, dans chaque nouvel album.
En effet, dans son dernier scénario sorti tout dernièrement, qui se déroule à partir de la fin du mois d’août 1958 (il est très clair là-dessus), Olrik est bien, selon lui, emprisonné dans l’une des prisons les plus dures du Royaume-Uni ! Prison dont il ne sortira toujours pas à la fin de cette histoire !
Comment donc Olrik (et Sharkey, à ne pas oublier !) pourrait-il être à la fois à Wandsworth et à Paris ???
C’est une question que ne semble pas s’être posée Mr Sente tout au long de ses quatre albums ; ce qui montre bien à quel point il considère les histoires de Jacobs comme n’ayant importance à ses yeux. Et c’est là le plus gros reproche à lui faire, en-dehors de tous les autres qu’il attire, comme à plaisir !
A la suite de cette longue mais éloquente démonstration qui établit un constat sans appel, s’il se trouve encore une seule personne à dire que je fais du « Sente bashing » (expression très à la mode ces temps-ci) ou du dénigrement basique et systématique, je plains énormément cette personne.
Sur tous les autres points que l’on nous reproche d’épingler, je ne dirai pas un mot, car une lecture objective et éclairée se suffit à elle-même, et ce ne sont certes pas les « critiques » lénifiantes de la Presse qui vont prouver le contraire… Il suffit d’écouter les professionnels du scénario et du dessin.