JACOBS Edgar-Pierre (1906 - ) Dessinateur et sujet belge né dans la banlieue de Bruxelles en 1908. La date exacte est inconnue en raison du secret de Jacobs à cet égard et ne peut être déduite que d'une étude attentive de sa carrière. Jacobs a coutume de dire qu'il ne se souvient pas de l'époque où il ne dessinait pas encore et où, en compagnie de son ami Jacques van Melkebeke, il parcourait les musées et les galeries de Bruxelles. Alors qu'il préparait déjà ses examens d'entrée à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Jacobs réalisait des travaux secondaires, tels que des illustrations pour des catalogues de vente par correspondance. C'est également à cette époque que, profitant de son agréable voix de baryton, il s'inscrit au Conservatoire pour devenir chanteur d'opéra, de sorte que le "bel canto" prend pendant un certain temps le pas sur le dessin. Après avoir obtenu son diplôme, il est engagé en France à l'Opéra de Lille, où il chante des rôles de baryton dans des opéras italiens, français et allemands. Mais de retour en Belgique, sans un sou et sans perspectives d'engagement, il décide de se remettre au dessin. Après avoir réalisé des dessins humoristiques et des illustrations pour des périodiques tels que Bimbo, Stop, A.B.C. et Lutin, il trouve en 1942 un poste à l'hebdomadaire de bandes dessinées Bravo, qui publie encore à l'époque plusieurs bandes américaines, dont Gordon d'Alex Raymond. Comme, à la fin de l'année 1942, le magazine se retrouvait sans les planches en question, Jacobs fut chargé de produire une conclusion logique à l'aventure en cours. Son travail s'avère si excellent que le rédacteur en chef du magazine commande alors une nouvelle série de science-fiction pour remplacer Gordon. En février 1943, Le Rayon U paraît alors. Puis, en 1944, Jacobs devient l'assistant d'Hergé pour Tintin, ce qui marque le début d'une longue amitié entre les deux. Sur la recommandation d'Hergé, en effet, Jacobs devient l'un des premiers illustrateurs du nouvel hebdomadaire Tintin, pour lequel il crée sa série la plus célèbre, les fameux Blake et Mortimer, qui débute en 1946. Mais outre cette série, Jacobs réalise de nombreuses illustrations pour l'hebdomadaire, dont les plus remarquables restent celles de La Guerre des mondes de Wells. Parmi les dessinateurs européens, la renommée de Jacobs en tant que dessinateur n'est surpassée que par celle d'Hergé. Il a reçu d'innombrables prix, ses histoires sont constamment rééditées et, en 1973, une puissante étude lui a été consacrée, intitulée Edgar-Pierre Jacobs : 30 ans de Bandes Dessinées (E.-P.J.).