Jacobs ou reprise: votre premier B&M?
Re: Jacobs ou reprise: votre premier B&M?
Pour répondre à ta question, cependant : peu m'importe qu'une œuvre soit fidèle à la réalité ou non, d'autant plus quand elle ne prétend être rien d'autre qu'une fiction - pour autant qu'elle soit crédible (oui, la nuance est importante). Il faut qu'elle ai sa cohérence propre, que ça se tienne, que l'auteur y croie assez pour me convaincre. Je veux qu'on me raconte une (bonne) histoire, c'est tout.
Après il y a plusieurs manières d'y parvenir, et la méthode de Jacobs - mélange de fantastique et de documentation scrupuleuse - PEUT fonctionner. Pourquoi ce conditionnel ? Eh bien ! Les reprises successives ont prouvé que bien que la formule soit théoriquement simple, l'alchimie est difficile à obtenir.
Je ne m'étonne pas des louanges de Jean-Pierre Corteggiani quant à Jacobs, dont la rigueur n'est plus prouver ; et son frère est scénariste de bd après tout
Re: Jacobs ou reprise: votre premier B&M?
http://www.slate.fr/story/96451/chausse ... zeh-kheops
Re: Jacobs ou reprise: votre premier B&M?
Je ne pourrais pas mieux dire !...Roberto a écrit :... //... Après il y a plusieurs manières d'y parvenir, et la méthode de Jacobs - mélange de fantastique et de documentation scrupuleuse - PEUT fonctionner. Pourquoi ce conditionnel ? Eh bien ! Les reprises successives ont prouvé que bien que la formule soit théoriquement simple, l'alchimie est difficile à obtenir...//...
En règle générale, ceux qui essaient de nous faire croire - tout en essayant d'y croire eux-mêmes - qu'un certain nombre d'ingrédients ou de recettes soi-disant parfaitement identifiés et analysables chez EPJ permet de faire du Blake et Mortimer se sont fourvoyés ou n'ont réussi au mieux qu'à engendrer des ersatz plus ou moins convaincants.
Dans la cagégorie "convaincants", il faut reconnaître que Jean Van Hamme (nanti d'un bagage scientifique impressionnant et bien aidé par le talent et l'investissement sincère de Ted Benoit) est peut-être celui qui s'en est le mieux sorti, du moins dans les 1ères reprises.
Par exemple, qu'on le juge "nanar" ou artificiel - à l'instar de notre regrettée complice Mitsugoro... le récit étant truffé de clins d'oeil plus ou moins ironiques à la fiction "naïve" des années 50 - ou au contraire audacieux, documenté et malin, le scénario et l'argumentaire fantastico-scientifique de L'Etrange Rendez-Vous sont quand même un bon exemple (à mes yeux) de cette alchimie délicate...
D'autre part, même si certaines facilités (ou références trop "lourdes") peuvent devenir plombantes - cf La malédiction des 30 deniers - , Van Hamme possède un vrai sens du rythme, du suspense, du tempo narratif... Une vraie force qu'on retrouve peu ou pas du tout (ou alors par intermittence) dans les albums + récents.
Re: Jacobs ou reprise: votre premier B&M?
Et surtout, la fin part dans le grand n'importe quoi avec "wonder woman" Jessie Wingo, l'attitude d'Olrik totalement improbable sur le barrage, le désamorçage ridicule de la bombe, etc.
La malédiction des 30 deniers démarre aussi bien mais Van Hamme tombe très vite dans la facilité et le cliché, perd justement le rythme qui le caractérise habituellement
pour finir en grand guignol complet...
Surtout, La Jeunesse de Blueberry peut se lire de façon totalement indépendante des albums de la série mère, avec des personnages et un contexte différentsarchibald a écrit :Dans le genre préquelle , je préfère la jeunesse de Blueberry : il y a plus d'actions et le caractère du héros est déjà bien trempé .
(je parle des albums de Giraud et Charlier seulement, les autres, je ne connais pas assez...), fait des choix assez radicaux (Mike Steve Donovan est loin d'être sympathique au tout début)
au lieu de se contenter de faire de la redite et développe des points de la série mère de façon totalement cohérente
Quand un personnage de la série mère apparaît (Dodge), c'est justifié et cohérent avec la série mère (la passerelle entre les deux est réfléchie et pas forcée), il n'est pas collé là juste pour
faire plaisir au lecteur ou parce que le scénariste tente de combler son manque d'imagination et de légitimer sa connaissance de la série avec des clins d’œil lourds
Pour caricaturer, l'erreur aurait par exemple été de mettre Vigo ou Chihuahua Pearl dans ces albums
Un des gros problèmes du scénario du Bâton de Plutarque, c'est justement qu'il essaie d'intégrer à toute force des éléments et des personnages postérieurs
(chronologiquement parlant dans la série) sans que ce soit justifié, de tout raccrocher à ce qu'a créé Jacobs en les réinterprétant plus ou moins n'importe comment
sans réel souci de cohérence, de multiplier les références et les explications sans grand intérêt au lieu de raconter une bonne histoire (c'est aussi tout le problème de L'Onde Septimus).
Je suis d'accord avec Erca, on n'a pas besoin de commencer nécessairement par Le secret de l'espadon (le premier B&M que j'ai lu était Le secret de la pyramide) parce que justement,
chaque récit de Jacobs fonctionne en tant que tel et qu'il n'y a pas une continuité absolue entre les albums mais juste éventuellement des allusions aux récits précédents qui ne gênent pas la lecture
Par contre, lire L'Onde Septimus avant La marque jaune, c'est forcément délicat puisque le scénario de Dufaux se pose quasi entièrement comme un miroir déformé de La marque jaune...
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Re: Jacobs ou reprise: votre premier B&M?
Aujourd'hui, je préfère nettement les albums des repreneurs dont le dessin ressemble plus à du Jacobs même si j'aime bien le testament de William S...