Le style EPJ: Les débuts d'histoire
Le style EPJ: Les débuts d'histoire
On peut constater quelques grands traits assez caractéristiques malgré le nombre relativement et malheureusement peu élevé d'albums!
1 la lumière : La plupart des aventures commence par une scène d'extérieur avec une luminosité assez faible. Jacobs semble avoir un gout prononcé pour la nuit ou les ciels couverts, plus riches en couleurs qu’un ciel d’azur sans nuage. Cela apporte également une ambiance de mystère et un climat plus pesant qui se marient bien avec les aventures de nos héros.
2 le voyage : Les rapports avec les avions (ou avec le voyage) ne sont jamais bien loin. Nos deux amis ne commence que très rarement l'aventure ensemble. Le voyage peut être synonyme de rapprochement ou d'éloignement .
3 le lieu : Les aventures commencent toujours en milieu urbain. Souvent dans des capitales.
4 le contexte : On prend assez souvent l'action en cours : des évènements préalables importants sont juste évoqués des les premières pages: par exemple les différents méfaits de la Marque Jaune.
Ceci est peut être du qu'EPJ a débuté dans le métier en reprenant la suite de Flash Gordon.
5 le papier : On remarque également la présence de documents écrits dés les premières pages de l'aventure:
- le message de l'empereur dans le Secret,
- le papyrus de Manéthon dans la pyramide,
- les journaux dans la marque Jaune, SOS et l'Affaire du collier,
- la lettre de Myloch et le testament dans le piège.
- Dans l'Atlantide , on ne le voit pas directement :il s’agit d'une lettre que Philip a écrite à Francis et qui aurait été dérobée.
Illustrons ceci en évoquant les différentes histoires.
Le secret de l’Espadon:
Absence de nos héros dans les premières planches. Blake apparaitra le premier suivi de peu par Mortimer !
Contexte : la tension monte entre l'empire Jaune et le reste du monde !
EPJ a redessiné certaines planches pour l'édition de l’album, et le début du récit s'en est trouvé légèrement modifié. La première planche de la pré-parution est passée en deuxième position, La première vignette représente une vue de Lhassa, à la tombée de la nuit sur un fond de montagne tibétaine. Jacobs a probablement souhaité nous faire entrer dans l'action moins brutalement, et nous présenter plus longuement, le troisième personnage important de cette histoire, Olrik.
Les deux approches sont intéressantes. Le fait que la première planche de la préparution n'ait pas été remplacée mais déplacée, peut laisser supposer que cette modification du début est due à des problèmes de mise en forme et de nombre de pages.
Le mystère de la Grande Pyramide:
Mortimer apparaît dés la troisième vignette .Blake ne viendra qu'à la planche 39
Contexte : Le professeur Amhed Rassim Bey a fait une importante découverte. Il invite le Mortimer à profiter de ses vacances pour venir l'assister
Trafic d'antiquités égyptiennes.
La Marque Jaune :
Absence de nos héros dans les premières planches. Mortimer débarque du train à la planche 4 et retrouve Blake au Centaur club dans la même page.
Contexte : Londres est la proie d'un mystérieux malfaiteur
Mortimer interrompt ses vacances pour apporter son aide à Blake...
L’énigme de l’Atlantide :
Apparition de nos deux amis dés la deuxième vignette.
Extérieur tombée de la nuit, Aérodrome de Sant Ama
Suite à une demande du professeur, Blake est venu le rejoindre en avion.
Contexte : Mortimer a fait une importante découverte au cours de ses explorations spéléologiques
Cela n'est pas dit mais on suppose que le professeur profite de ses vacances pour visiter les vallons et les gorges sauvage avoisinant la vallée de Furnas . On se demande quand il travaille !
SOS météores :
Extérieur Milieu d'après midi par une temps orageux .on se croirait presque à la tombée de la nuit , Paris place d'Opéra
Philip apparaît des la première page. Blake n'entrera dans ce récit qu'à la Planche 22
Contexte : Un dérèglement climatique inexplicable et inexpliqué, provoque une crise mondiale.
Mortimer, de passage à Paris est invité par le professeur Labrousse qui désire connaître son opinion concernant le dérèglement climatique déferlant sur le monde.
Le piège diabolique
Blake, de passage à Paris, attend son ami , également à Paris suite à une convocation de Maitre Lesage .
Nos deux amis se retrouvent dans la première planche. Blake disparaît dés la troisième planche pour ne réapparaitre qu'à la planche 61 !
Contexte : Dans cet album, pas de contexte particulier. Il y a un lien avec lSOS Météores, crée par le testament de Miloch , mais on ne peut pas considérer cet album comme une suite du précédent .
Blake évoque sa présence requise à Bonn (ce qui donnera peut-être des idées aux repreneurs.)
Un peu étonnante la phrase que prononce Blake à la quatrième vignette : « Aujourd'hui est peut-être 'le bon temps’, gentlemen » qui sonne un peu comme la conclusion de cette histoire.
L’affaire du collier :
Bien que Blake soit « présent », il reste dans l'ombre de Mortimer. Nos deux héros, qui ont fait ensemble le déplacement de Londres à Paris resteront inséparable tout au long de cette aventure
L'aéroport d'Orly est mentionné dans le texte
Contexte : Nos deux amis sont convoqués par le Palais de Justice une confrontation avec Olrik. On est dans la continuité de SOS météores, sans que cela soit clairement énoncé .On apprend par la une d'un journal, l'événement à la base de ce récit : « la décision de Sir Williamson d'offrir le collier de Marie-Antoinette à la reine d'Angleterre ».
L'histoire est plutôt lente à démarrer, les problèmes de censure des précédents albums ont affectés le moral de l'ami Jacobs est cela se fait sentir. Le ton primesautier de nos deux héros montre bien que l'auteur a du mal à prendre cette aventure au sérieux. L'évasion d'Olrik n'affecte même pas la bonne humeur de Philip et Francis !
Les trois formules du professeur Sato:
Absence de nos deux héros. Mortimer n'apparait qu'à la planche 9 .Blake restera désespérément absent de cet album.
Contexte : Pour la première fois, l'histoire débute avec la première planche. Le contexte est crée par lés 5 premières planches qui constitue ce qu'on appelle dans le domaine de l'audiovisuel : une séquence pré générique.
Re: Le style EPJ: Les débuts d'histoire
- ceux du Secret de l'Espadon et de la Marque Jaune font dans l'hyperbole en insistant sur le gigantisme des deux capitales (Lhassa et Londres), censées impressionner le lecteur et le plonger au coeur de l'action ;
- ceux du Mystère de la Grande Pyramide et de l'Enigme de l'Atlantide, avec une présentation historique ou topographique censée au contraire donner du recul et de l'information au lecteur (néanmoins, pour l'Atlantide, il s'agit davantage de servir une ellipse narrative causée par la compression du scénario initialement prévu) ;
- ceux de SOS Météores et de l'Affaire du Collier, qui prennent tous deux pour cadre un taxi. L'aspect trivial de cette scène sera vite subverti dans le premier album, donnant le ton de l'oeuvre (un cadre banal, à savoir la périphérie parisienne, perturbé par un temps détraqué et des événements de grande ampleur). En revanche, dans le second seuls l'évasion d'Olrik et le vol du collier de Marie-Antoinette tenteront de "secouer" la bonhommie de ce début, je te rejoins là-dessus.
A noter également que le début des 3 Formules du Professeur Sato est parmi les plus stupéfiants, et pourrait rejoindre le groupe du Secret de l'Espadon et de la Marque Jaune en nous confrontant à un phénomène surnaturel à priori très difficile à expliquer. Mais contrairement aux autres albums de science-fiction, où le mystère n'est percé que longtemps après (voire à la fin de l'album), on aura dès les planches suivant cet incipit l'explication à l'intervention du Ryu, à savoir la maladresse d'un savant. Cet album produit donc dès le début un goût de désenchantement, comme si Jacobs avait voulu forcer la nature des choses mais avait vite été rattrapé par le cadre de son aventure (à mes yeux inadapté à sa série et aux codes qu'il avait installés), à savoir les années 70, le Japon et l'omniprésence de la technologie (alors qu'elle avait traditionnellement la fonction d'intrus dans la série). La technologie est certes toujours au coeur du problème, mais le savant fou a laissé place au savant maladroit : il n'est plus question de détruire la science malfaisante mais de la contrôler (voir Jacobs et la science).
Re: Le style EPJ: Les débuts d'histoire
J'avais trouvé à cette époque que c’était une excellente idée de faire une étude là-dessus.Erca a écrit :Excellente idée d'avoir repris ce dossier. Je me souviens avoir écrit qu'il y avait des similarités entre certains débuts d'albums et dressé une typologie sommaire .../.....
Mais malheureusement je n'avais pas fait de sauvegarde de ce Topic ...
Heureux de relire ce que tu avais dit sur ce sujet , old chap !
Je me suis concentré sur le début des aventures dans les pré parutions dans le journal Tintin.Erca a écrit :- ceux du Mystère de la Grande Pyramide et de l’Énigme de l'Atlantide, avec une présentation historique.../...
C'est vrai que dans la version album de la Pyramide , il y a une très belle présentation au départ que l'on peut considérer comme le début de l'histoire .
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- Momie de Grossgrabenstein
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