Tout au plus se bornera-t-il - et encore, parfois assez vaguement ! - à donner une date, comme cela, au milieu d’un récitatif ou d’une vignette, ou à indiquer la période de l’année où pourraient se dérouler les évènements qu’il va relater.
Pour cela, il va nous falloir jouer les limiers de l’Histoire contemporaine dans le but de commencer par cerner au mieux les dates butoir qui ne sauraient être dépassées, dans un sens comme dans l’autre, en revenant un peu en arrière, sur la date à laquelle Jacobs, en ayant définitivement terminé avec les corrections sur l’Espadon, se tournera, libéré, vers sa nouvelle histoire.
Nous savons, de source sûre et dûment établie, que la prépublication du Secret l’Espadon se terminait le 8 septembre 1949. Mais il lui fallut encore travailler dessus dans le but de reprendre intégralement les 23 premières planches dont le dessin était en grande partie de son ami Jacques van Melkebeke, en y ajoutant une première planche en guise de « prologue-mise en situation » ; laquelle manquait cruellement dans la version publiée dans le journal Tintin.
Jusqu’au dernier instant avant la mise sous presse, Jacobs s’ingéniera à retravailler et peaufiner ces premières planches, et les autres par la même occasion, avec le soin qu’on lui connaît désormais, en retravaillant également certains textes récitatifs et dialogues.
Nous pouvons donc d’ores-et-déjà rayer cette fin d’année 1949 de notre calendrier, pour avoir été suffisamment chargée avec les retouches sur l’Espadon. Nous entrons donc directement dans l’année 1950 qui, avec 1951, devrait en toute logique être l’une des deux durant lesquelles se déroulera notre histoire, puisque nous allons voir que 1952 en était impérativement exclu. Et je vais m’appliquer à expliquer pourquoi en vous faisant revivre (ou vivre pour ceux qui étaient soit trop jeunes, soit qu’ils ne s’intéressaient pas vraiment à l’Histoire égyptienne) dans les lignes qui vont suivre les dramatiques évènements qui se déroulaient dans cette partie du Monde à cette époque-là.
Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale en Égypte sont très lourdes tant d’un point de vue social qu’économique. Le pays sort du conflit ruiné et hanté par le chômage. Le train de vie du Roi Farouk est alors vivement critiqué ; accusé de débauche et d’avidité. De plus, son image est ternie par de sombres affaires de corruption. Pendant les dernières années de son règne, la corruption atteint même une ampleur sans précèdent. Pour calmer les tensions, Farouk tente une nouvelle fois de miser sur une politique régionale et défend l’unité arabe. Il décide ainsi, en 1948, et malgré les mises en garde du Corps miliaire qui lui rappelle que l’armée égyptienne n’est pas prête à combattre, de déclarer la guerre au jeune Etat d’Israël. Mal lui en prend car, en février 1949, l’Égypte sera finalement le premier Etat arabe à devoir se résoudre à signer un traité d’armistice avec l’état hébreu. Accusé d’incompétence, Farouk est immédiatement tenu pour responsable de cette humiliation. La Cour est de plus soupçonnée d’avoir acheté du matériel militaire de mauvaise qualité pour s’enrichir. La colère populaire atteint alors son paroxysme.
Cette corruption endémique et la poursuite de l'occupation militaire britannique vont favoriser les affrontements avec les forces britanniques qui stationnent autour du Canal de Suez ; affrontements qui se font de plus en plus violents et se transforment en une véritable guérilla. En janvier 1952, des symboles de la présence occidentale sont détruits, des émeutes au Caire rendent la situation incontrôlable. Le 27 février, Farouk renvoie le gouvernement wafdiste, au pouvoir depuis 1950, et suspend le Parlement.
La Révolution est en route et, quelques mois plus tard, dans la nuit du 22 au 23 juillet, qui sera appelée la « Nuit des Bikbachis - colonels) », le groupe des « Officiers libres » dirigé notamment par le colonel Gamal Abdel Nasser orchestre un coup d’État contre le roi. Farouk est contraint d’abdiquer et quitte l’Égypte le 26 juillet à bord du yacht royal Mahroussa, après avoir tenté en vain d’obtenir le soutien de la Grande-Bretagne.
Cette donnée historique, ainsi que le créneau « officieux » qui nous est imparti pour dater notre histoire, sont confirmés, si besoin en était, par des détails qui figurent en bonne place dans notre histoire : tout d’abord, la voiture rouge, planche 26, qui provoque un accident au carrefour, est une Ford « Custom Deluxe 4door » qui n’est apparue qu’en 1950 ; le Mena House, tel qu’il est présenté, apparaît après ses réaménagements, après-guerre, de 1950 ; le Helmia/Helmieh Palace ne fait plus paraître d’encarts pour ses spectacles après 1951 dans le Journal d’Égypte ; le Shepheard’s Hôtel est totalement détruit le 26 janvier 1952 par les tirs anti- britanniques (« Cairo Fire ») qui ont lieu pendant la guerre civile qui conduit à la Révolution ; le Continental Savoy sera (partiellement) incendié en janvier 1952, puis restauré à l’automne de la même année ; le pont du Khédive Ismaïl changera de nom après la prise de pouvoir des Colonels, pour devenir le Qasr El-Nil Bridge.
Nous avons donc réduit la « fenêtre de tir » à deux années : 1950 et 1951 ! Mais, pour décider en toute fin quelle sera l’année élue, il nous faut encore aller fouiller dans les archives de Jacobs et dans les diverses relations qu’il nous fit de ses démêlés avec les uns et les autres dans le but de se rendre sur place pour s’imprégner des lieux ; comme à son habitude… Ou ce qui deviendra chez lui comme une seconde nature.
En dépit du fait que des correspondances furent échangées entre E.P. Jacobs et ses divers « contributeurs » jusque dans le cours de 1952 (Cf. courrier du Pr Gilbert daté du 3 février 1952), il ne saurait bien évidemment pas être question de dépasser la date-butoir historique qu’est celle des premières émeutes d’importance qui emportèrent l’Hôtel Shepheard ; soit en janvier 1952 !
Et, tout à fait entre nous, en me basant sur les calendriers respectifs de 1950 et 1951, j’en viendrais personnellement à pencher plutôt pour le premier semestre 1951, car le télégramme adressé à Blake par Mortimer est daté du 30 avril !
A noter que la planche indiquant cette date d’importance est la 39ème publiée dans Tintin ! Soit, 39ème semaine de publication, ou la 1ère semaine de 1951 ! Ce qui pourrait être contradictoire avec la date du 30 avril ! Cependant, ce 30 avril, aimablement communiqué par Jacobs tombe un lundi en 1951 ! Ce télégramme serait donc arrivé au Yard le mardi 1er mai ! Qui n’est pas et n’a jamais été férié au Royaume- Uni.
Le « créneau temporel » serait donc dès lors au plus près de la parution dans le journal Tintin-Kuifje à partir du N°12/1950 (en Belgique, pour se terminer au N°22/1952 (79-194 France), soit début mai, après quatre interruptions, n°22/1950 au 32/1950, au 52/50, aux n°s 29 et 30/1951, puis du 40 au 43/51, liées à une sorte de « ras le bol consécutif aux problèmes rencontrés dans sa vie personnelle...
Mais, pour ce faire, j’ai tout d’abord été contraint de partir de la date vraie apparue par hasard dans la vignette 5, planche 42 de l’album (41 dans Tintin), puis de remonter le Temps à l’envers, jusqu’à parvenir à la première planche, via le rythme des jours découpé par Jacobs.
1er jour - 17 avril, planche 1 (décomptée sur les planches « vraies », hors planches de présentation).
Et ce premier jour ne va pas aller plus loin que cette première planche car, le temps que notre avion franchisse la distance séparant la côte de l’aéroport d’Almaza, il faudra bien compter vingt minutes, temps qui le sépare de minuit ; heure à laquelle il touche terre… en haut de la plancher deux.
« A minuit exactement, le quadrimoteur vient de se poser… »
Ces deux planches nous donnent juste le temps de satisfaire au contrôle de la douane et d’aller jusqu’au Continental Savoy avec la voiture du Pr Rassim Bey pour une bonne nuit de sommeil déjà perturbée par une voiture noire qui semble des plus suspecte à ce brave Nasir…
Le texte de la vignette 1 qui nous dévoile une vue superbe du Musée égyptien du Caire précise, si besoin en était : « Le lendemain matin… ».
Cette journée va être assez longue pour nos amis, qui vont commencer par faire une visite guidée assez complète (du moins, nous en doutons-nous…) du musée, en faisant au passage la découverte de la « pierre de Maspéro », avant d’entamer la lecture des morceaux de papyrus retrouvés sur le sarcophage d’une momie en compagnie du sieur Abdul, qui, déjà, présente des agissements suspects ; mais, comme le temps passe vite, il est temps d’aller souper au Continental Savoy.
Au sortir du restaurant, Ahmed Rassim Bey et Mortimer, guettés par un sinistre personnage de notre connaissance, repassent par le Musée où l’horloge du laboratoire indique alors 23h10 !
Après quelques nouvelles péripéties liées à la présence assez incongrue et peu convaincante du sieur Abdul à cette heure tardive, telle que la découverte opportune par Mortimer d’un fragment de papyrus tombé sous la table, c’est le retour au Savoy pour une nuit bien méritée…
Ce qui a amplement laissé du temps à Mortimer et à Nasir pour reprendre du « poil de la bête »…
Dès les premières minutes, nous prenons part à la confrontation entre Ahmed et son mystérieux commanditaire qui va l’obliger à retourner au musée pour tenter de retrouver le morceau de papyrus « égaré » par Abdul, et inopinément découvert par Mortimer la veille au soir.
S’ensuit, outre l’agression contre le malheureux gardien de nuit, celle sur la personne de Mortimer ; et, premier coup de théâtre, nous découvrons que ce louche personnage n’est autre que le colonel Olrik que nous avions laissé pour mort dans les ruines du Potalah avec Basam-Dadu…
Mortimer et Abdul font leur déposition devant le commissaire Kamal, puis, tandis que Mortimer et Rassim Bey se retrouvent autour d’un verre, Abdul a rejoint la planque d’Olrik pour déchiffre les textes du papyrus.
Aussi, démarrons-nous cette nouvelle journée - qui va « durer » 18 planches - au bas de la planche 19 avec la vignette 11 avec une sonnerie de téléphone stridente, où l’on nous dit que : « Huit jours plus tard… ».
Là, les interprétations peuvent évidemment changer. Quant à moi, je suis parti d’un point de vue pragmatique en disant, 20 plus huit égale 29, puisque le 20 ne compte pas ; pas plus que les huit jours entre. Nous serons donc le 9ème jour suivant le 20 !
Les 20 planches dédiées à cette nouvelle journée vont voir défiler une kyrielle de situations, parfois cocasses ; comme la désopilante rencontre avec le « véhicule » de l’étonnant et éminent égyptologue, herr doktor Grossgrabenstein…
Tandis qu’Abdul est soumis à, une filature en règle qui va te terminer en « eau de boudin », Mortimer décide d’aller rendre visite à une certaine boutique d’antiquités située dans le Vieux Quartier ; où il tombe entre les mains du Bézendjas et de son acolyte, avant de provoquer une mémorable bagarre dans les sous-sols de la boutique du douteux marchand d’art Youssef. Il va réussir à échapper à ses ravisseurs grâce à l’arrivée bienvenue de Kamal et de ses hommes qui débarquent toutes armes dehors. A ce moment, planche 35, nous faisons connaissance d’un nouveau lascar que nous retrouverons un peu plus tard.
La police, qui écoute le téléphone d’Abdul, « loge » le colonel Olrik au Shepheard’s, et fait une entrée remarquée mais vouée à l’échec du fait de l’absence d’un mandat en bonne et due forme… Handicap que Mortimer va tenter de contourner en attendant Mr « Hilton » et ses comparses dans l’Arabic H » particulier corsé !
Mortimer décide alors de brusquer les choses et « l’ami » Abdul en l’amenant à trahir ses comparses ; mais mal lui en prend car Olrik, qui subodorait cette trahison, décide de l’éliminer et, même si nous n’en voyons rien, l’expression stupéfaite de l’inspecteur qui filochait le félon est sans équivoque. Exit l’assistant du Pr Rassim Bey !
Dans le cours de la vignette11, planche 41, nous apprenons tout à fait fortuitement qu’une Lincoln noire a écrasé le pauvre Abdul… C’est dans cette dernière planche de la journée que Mortimer se décide à faire appel à son ami le capitaine Blake que nous n’avions pas encore revu depuis la chute de l’Empire jaune, à la fin du Secret de l’Espadon, tandis que Kamal, un rien remonté contre les méthodes « douces » de Mortimer et Ahmed Rassim Bey, pique une sainte colère et décide de reprendre les choses en main de manière, plus « virile ».
Nous nous quittons donc, en cette belle fin d’après-midi, en bas de la planche 41.
Cette planche marque ainsi la seule date précise qui va nous permettre d’établir avec une absolue certitude le calendrier des évènements, ainsi que nous le conte si aimablement notre cicérone dans la case 6.
Cette planche est aussi le début du périple mortel qui attend l’ami Blake au départ de Londres, mais qui, après une traversée par la Malle Douvres-Ostende, va d’abord faire un arrêt « dodo » à l’hôtel Métropole- Brouckhère à Bruxelles, où la soirée est déjà bien avancée puisque l’horloge de la tour de la gare du Nord indique déjà 22h34 lorsqu’il hèle un taxi pour le Métropole.
Nous embarquons à Melsbroek avec Blake et son « ombre » qui le suit jusqu’à Hellinikon Airport, d’Athènes où le drame fatal va se jouer au bout du canon d’un pistolet « Lüger » à silencieux*… pendant que Mortimer et Nasir l’attendent vainement dans l’aérogare de Farouk Airport.
A ce moment du récit, pour laisser au lecteur le temps de « digérer » la mort totalement inattendue de Blake, Edgar a marqué une courte pause de 4 jours.
De ce fait, nous reprenons le récit en haut de la planche 45 où le récitatif de la case 2, nous dit que : « Quatre jours ont passé », et nous sommes le 6 mai.
Au Mena House, Mortimer se morfond dans l’attente de nouvelles de Londres qui lui confirmeraient ce qu’il est advenu de son vieux compagnon d’aventures ; nouvelles qui ne viennent pas. Aussi décide-t-il d’aller se changer les idées en faisant une promenade à cheval qui va l’amener jusqu’au chantier de fouilles de Grossgrabenstein pour y assister à une scène qui le révolte : le dénommé Sharkey y fouette un pauvre fellah lorsque le cheik Abdel Razek tente d’intervenir, tout en dignité.
Mais c’est Mortimer qui va « clouer le bec » à Sharkey, juste avant que n’apparaisse le digne doktor. Mortimer réchappe in extremis à ce semble bien être un attentat, et passe ensuite un moment avec l’égyptologue qui l’invite à lui rendre visite en sa villa située rue Ebn Bakil.
Enfin de retour au Mena House, Mortimer reçoit le télégramme du Yard (planche 51 album, et 49 in Tintin). A sa lecture, nous nous apercevons que Jacobs a fait une erreur en datant du 16 (mai ?…) le télégramme envoyé par le major Brown de Scotland-Yard. A moins que ne soit un 5 précédé d’une barre, ainsi qu’on serait tenté de le lire dans la version prépubliée dans le journal Tintin ?
Ce en quoi, nous pourrions éventuellement retomber sur nos pieds, ce télégramme ayant alors été envoyé le 5, pour n’arriver que ce jour-là ?! A ce propos, on peut d’ailleurs noter que Jacobs aura hésité entre un ‘5’ et un ‘6’ lorsqu’il écrira cette date, comme s’il se doutait que quelque chose n’allait pas…
Dans la version album, ce télégramme arrivera qu’à la planche 52, quelques minutes après que Mortimer ait appris la nouvelle en lisant le journal, tandis qu’il se passera bien plus de temps entre les deux évènements dans la version prépubliée ; Mortimer entamant alors sa balade à cheval au pied des pyramides…
Alors que la version journal Tintin commençait directement son haut de page en indiquant : « Le même jour, dans l’après-midi… ». On note donc que, entre les deux publications - Tintin et album - Jacobs aura remanié son texte pour donner plus de temps au temps.
La seconde version semble bien proche de la réalité, car il paraîtrait assez surprenant que, aussi bien Associated Press que le Yard aient déjà été au courant, le même jour, de l’identité réelle du passager Blake qui avait été assassiné à Athènes !
Durant ces quelques planches, Mortimer va rendre visite au doktor Grossgrabenstein au domicile duquel vont se dérouler de surprenants évènements ; puis il rentre au Mena House pour ce qu’il espère une nuit réparatrice… mais, dans l’ombre, une main malfaisante délivre un « visiteur » bien spécial dans la chambre de Mortimer formule rituelle que lui a adressé Abdel midi, puis à l’irruption fort opportune du...
Mais le point-clé qui m’a fait décider de cette case comme passage d’un jour à l’autre est le récitatif de la case 8, planche 12 qui est sans équivoque : « Les premières lueurs de l’aube colorent l’antique nécropole lorsque Mortimer arrive à l’hôtel ».
S’il revient au Mena House à l’aube, cela veut dire que minuit a passé dans le cours de la planche précédente, très probablement entre la case 5 et la case 6 qui démarrera donc notre nouveau jour !
De la planche 11 à la planche 16, nous assistons à la confrontation de deux hommes - Sharkey et cheik Abdel Razek - que tout oppose, tant du point de vue corpulence que du point de vue personnalité. Et Mortimer va découvrir que la maison du cheik a été bâtie avec des matériaux enlevés des pyramides…
Ayant entendu la « bonne parole » (Cf. case 14, planche 10), Mortimer se voit simplement congédié et retourne à, pied vers les pyramides lorsqu’il aperçoit deux ombres se faufiler dans les fouilles d’une ancienne tombe…
Ensuite, case 9, même planche, il donne comme instructions à Nasir d’avertir le commissaire Kamal dans le cas où il ne serait pas revenu pour minuit…
Après être tombé dans le piège tendu par Olrik, qui a pris la place du bon docteur, Mortimer ne va pas se laisser capturer aussi facilement, ne s’avouant vaincu que par une porte soudainement électrifiée à la dernière case de la planche 16 dans laquelle Jacobs s’était pour une fois (malheur à lui !!!) essayé à faire un peu d’humour au détriment de son personnage. Ligoté de main de maître, le temps passe…
Enfin, dernière clé qui nous aide précieusement, case 2, planche 17, Mortimer se contorsionne pour arriver à lire l’heure à sa montre-bracelet et s’écrie : « Au fait, quelle heure peut-il être ? / ...Ah, m’y voici… Minuit et demi !!!... ».
Cette fois-ci, pas de doute, nous avons bien tourné la « page » en tournant la page, et nous sommes bien le 23 mai.
C’est la plus longue et la plus étoffée séquence/journée des deux albums, et s’étire sur les deux tiers du second volume.
Donc, journée du 17 mai qui démarre peu ou prou aux alentours de minuit, ainsi que nous l’avons vu précédemment, et qui va voir se dérouler les ultimes péripéties, avec l’assaut de la villa de Grossgrabenstein investie par les hommes du commissaire Kamal que Nasir a rameuté selon les ordres que Mortimer lui avait laissés avant de partir. De bagarres mouvementées en bataille rangée, Mortimer retrouve enfin son ami Francis Blake déguisé depuis le début en Abbas, travaillant sur le chantier de fouilles. Et, tandis que Nasir sème les policiers chargés de les escorter, Blake et Mortimer se rendent sur le site pour y attendre Olrik.
Sur leurs pas, nous ferons alors la découverte, enfin, de la fameuse Chambre d’Horus et assisterons, comme en direct, aux maléfices lancés sur Olrik par l’Initié depuis le village de Nazlet el-Sammân ; avant que de voir se dérouler devant nos yeux la rétrospective historique assez incroyable déroulée par cheik Abdel Razel- le dernier Initié…
Jusqu’au réveil de nos deux amis dans la Chambre du Roi, bien loin de la Chambre d’Horus dont ils ne gardent aucun souvenir.
En case 9, planche 52, lorsque Philipe et Francis émergent enfin de la Grande Pyramide, « le jour est levé !... ».