Lu il y a quelques année, relu cette semaine, il y a effectivement des trucs qui ne passent pas.
Le dessin (notamment les traits de Mortimer, plus spécifiquement le nez) me pose problème. Comme cela a été dit, il y a effectivement "correction" au fur et à mesure de l'album (sur la fin, certaines planches londoniennes sont mieux), mais quand on lit la série chronologiquement, le passage de Ted Benoit à André Juillard interpelle. Beaucoup de personnages sont également trop proches "physiquement", ce qui est pénible à la lecture (Steele du MI6, Blake déguisé en assistant de Mortimer et John Ryan notamment).
C'est surtout la mise en couleur qui est complètement ratée. Il y a quelque chose "d'enfantin", de naïf, de régressif dans le choix des tons. Une palette de kaki, de beige, de violet et de vert mal fagotés ensembles, de surcroît apposée sur les murs interminablement lisses des ambassades et autres QG.
L'histoire se tient plutôt bien, mais qu'est-ce que c'est loooooong. Cette histoire n'en finit pas. Les conciliabules entre agences de renseignement se succèdent, avec une dimension claustrophobique certaine, sans que le parti pris "huit-clôt" soit complètement assumé.
Ted Benoit avait introduit un personnage féminin mais (dans mes souvenirs) il n'y avait que très peu de mièvreries. Avec "La Machination Voronov", on rentre de plein-pied dans le pathos avec des formules de type "vous n'aurez plus jamais peur Nastasia" qui ouvrent la porte à une sentimentalité (souvent de mauvais goût) reprises dans pas mal de suites en plus d'être totalement anachronique.
A conseiller pour l'enquête policière, mais je peine toujours à accrocher à l'ensemble.