Enfin, je l'ai lu, j'aurais mis cinq ans pour le faire.
Il ressort de cette première partie des
Sarcophages du 6ème continent, un bilan en demi-teinte.
Dans un premier lieu, le scénario, d'un point de vu strictement narratif, souffre de facilités et de longueurs, n'offrant de fait que peu de tension dramatique. Dès le commencements des attentats, l'histoire y aurait gagné si son rythme s’'était accéléré.
Il est néanmoins très intéressant de découvrir les origines de Mortimer. Il est vrai que le fait de narrer les débuts d'un héros agace de nombreuses personnes, mais que voulez-vous je fais partie de ce public qui a poussé les éditeurs à lancer cette mode !
La partie dans le "présent" est elle en revanche relativement mauvaise et contraste radicalement avec la première plutôt bonne. S'il était intéressant de voir Mortimer en Inde dans les années 20, cela l'est beaucoup moins en Belgique dans les années 50, tant l'histoire d'espionnage et peu palpitante. Si l'on omet le manque de rythme que j'ai évoqué, les clichés sont légions et les rebondissements cousus de fil blanc.
Tout ceci ressemble davantage à une parodie, Jean Dujardin n'était pas loin, qu'à une histoire d'espionnage/SF à la
Blake & Mortimer. Même nos deux héros ne semblent pas investis. D'autant plus que c'est un tantinet ridicule cette nouvelle arme révolutionnaire qui détruit des nacelles de téléphériques. A mon avis, il existe des moyens plus économiques pour faire cela. Et puis faire de l'exposition universelle une plaque tournante du trafic d'uranium et un lieu où se joue un complot tiers-mondiste est également plus que tiré par les cheveux !
Avec cette "arme", Açoka ne pourrait-il pas plutôt s'attaquer à des ministères, des centres de commandement, des laboratoires de recherche où des usines ?
Je vous le dis, Jean Dujardin devait se trouver dans le pavillon français.
Il est bon de noter malgré tout que Juillard offre de belles planches (très joliment colorisé par Madeleine DeMille). Et ce même s'il s’essouffle considérablement dans la partie bruxelloise, mais peut-on réellement lui en vouloir ?
Somme toute, l'album est sauvé de la noyade grâce à la découverte des origines de Mortimer qui offre un aspect curiosité à l'ouvrage. Passé cela l'album s'effondre et s'embarque dans une histoire d'espionnage mal écrite et peu originale. Ce n'est donc certainement pas un bon album, mais il mérite au moins une lecture.