Wininger

[Will]

Un hommage de Wininger , paru dans le journal Tintin 49/39 du 4 décembre 1984 .

[abbas]

Merci pour la piqure de rappel, j'achetais Tintin en 1984, mais celui-là, je ne m'en souviens pas.

[Pykov]

je n'achetais plus Tintin en 84, donc je ne connaissais pas

[catallaxie]

Olrik en grand-pa mini.

[freric]

Alexis Wininger nous fait parvenir un visuel de la planche originale en noir et blanc...



... Et grâce à lui, nous apprenons qu'Edgar P. Jacobs a envoyé un courrier de remerciement à chaque dessinateur qui a participé à ce tintin Hommage :







Merci de ce partage.

[Kronos]

Oui, A n'en pas douter, Edgar était un vrai gentleman. C'est beau

[shamelord]

Réponse d'homme civilisé à un dessinateur talentueux : tout un cercle de gentlemen ?

[archibald]

Alexis Wininger nous fait parvenir un visuel de la planche originale en noir et blanc...
.../...

Grand merci à Alexis Wininger.

[Thark]

Salut à toutes et tous.
Je me permets un témoignage personnel.

Cela me touche tout particulièrement de découvrir cette lettre écrite par Jacobs à l'attention du (très) regretté Pierre Wininger.
Pour 2 raisons : d'abord bien sûr parce que ce "geste" délicat démontre bien la considération et l'élégance d'EPJ envers ceux qui lui ont rendu des hommages inspirés et respectueux.

Mais surtout, c'est précisément parce qu'il s'agit ici de P. Wininger. Un auteur que j'ai découvert tout gamin dans Okapi (Bayard Presse), avec comme personnage principal le journaliste Nicéphore Vaucanson puis dans Circus (Glénat) via les aventures de Victor Billetdoux ou encore Terminus Crusoé, et dont j'ai adoré les récits et les planches...
Un excellent dessinateur, narrateur et créateur d'ambiances fantastiques qui, en plus, a joué un grand rôle dans ma volonté de "faire dessinateur" comme métier (pour le meilleur et pour le pire).

Un beau jour de novembre 1980 - j'avais 10 ans - un Univers tout entier s'est ouvert à moi à l'intérieur d'un numéro d'Okapi. Un "Univers" dans tous les sens du terme, en effet, puisque c'était le nom des fameux dossiers thématiques (suppléments détachables) que ce mag' jeunesse très populaire proposait à ses lecteurs et abonnés, tous les 15 jours.
Dans ce N°215 j'ai donc découvert avec passion un dossier intitulé "Faire une bande dessinée avec Pierre Wininger". 16 pages simples mais immersives, très bien conçues, qui m'ont fait éclater la tête et qui m'ont révélé quelques-uns des petits secrets techniques, des coulisses de la création et des conseils de base pour réaliser une BD de façon professionnelle. Des pages destinées à un public enfant/ado, donc sobres, claires, synthétiques et surtout très vivantes puisqu'elles étaient abondamment illustrées par un exemple quasi idéal : celui des méthodes et des travaux en cours d'un auteur-maison, si l'on peut dire.

Par la magie de ce petit dossier, on regardait littéralement par-dessus son épaule : Pierre Wininger était alors en pleine prépublication d'un de ses petits chefs-d'oeuvre : "Evergreen", une délicieuse BD d'aventures et de mystère "début de siècle", assez marquée par l'influence de Tardi, d'Hergé, de Forest et bien sûr de... Jacobs !
Un opus qui sera suivi au fil des ans par "L'ombre du scarabée" puis "Le mystère Van Hopper").
D'album en album, la dimension fantastique (voire occulte) s'accentue, mais la documentation rigoureuse utilisée par l'auteur donne à ses décors et à ses personnages un ancrage solide et réaliste que Jacobs lui-même n'aurait pas renié...

J'étais déjà passionné, la BD et le dessin étaient "mon monde-refuge et mon monde-plaisir", mais là c'est devenu d'un seul coup plus tangible, un peu plus accessible et... très très excitant.
J'ai toujours conservé cet 'Univers' avec un soin maniaque. Et je l'avais clairement en tête lorsque j'ai réalisé mes 1ères planches "sérieuses" en vue du Concours Scolaire de BD du festival d’Angoulême, quelques années après..., avant d'y recevoir un prix encourageant ).

Alors merci, Freric, et un grand merci à Alexis Wininger pour avoir fourni ces documents épatants... sans se douter, sûrement, qu'au-delà de leur intérêt historique & jacobsien, ils pourraient aussi raviver de précieuses émotions et des souvenirs personnels chez certains membres du Centaur Club...

[archibald]

.../...
Je me permets un témoignage personnel. Merci d'avance - et courage ! - à ceux qui le liront en entier.

.../...

J'ai lu de A à Z,et je vais me replonger dans son œuvre. Enfin ce que j'ai sous la main.

[Thark]

Merci Archie !

Et j'en profite pour insérer ici un lien vers les rares éditions (très difficiles à trouver) de l'album Evergreen... et des 2 autres albums ayant Nicéphore Vaucanson comme héros.

Je n'ai jamais compris pourquoi les albums Bayard étaient si peu (ou si mal) diffusés... Les prépublications dans Okapi touchaient pourtant un très large public jeunesse !
D'autres auteurs fortement talentueux [Nicole Claveloux, Philippe Sternis, Patrick Cothias, Rochette, Tito, Claude Pascal, Frédéric Boilet, Danard (alias Dan) - pour ne citer qu'eux] en ont eux aussi fait les frais...

[Alhellas]

voici un lien pour retrouver sur internet le dossier d'Okapi dont parle Thark : " faire une bande dessinée avec Pierre Wininger"
https://www.bajram.com/wp-content/uploa ... r_1980.pdf

[Thark]

voici un lien pour retrouver sur internet le dossier d'Okapi dont parle Thark : " faire une bande dessinée avec Pierre Wininger" https://www.bajram.com/wp-content/uploa ... r_1980.pdf

Merci pour ce lien, Alhellas.
Un lien que je connaissais - d'ailleurs, merci à l'excellent auteur Denis Bajram pour qui cet Univers made in Okapi a été aussi un 'moment' important ! - mais je ne l'avais pas indiqué car cette version numérisée n'offre pas à mes yeux une qualité de repro à la hauteur de l'original. Loin de mon exemplaire perso, en tout cas . Certains visuels (photos des originaux, des crayonnés et de l'atelier de P. Wininger, notamment) ont perdu pas mal de détails, c'est dommage.
Mais ça donne quand même un assez bon aperçu...

[Thark]

[edit : comme si ma tharktine de texte n'était pas déjà assez longue, j'y ai rajouté quelques petits éléments ]

[freric]

Chouette cet éloge. Merci de partager ce souvenir

[Thark]

C'est le topic (et le moment) idéal pour partager ici une partie d'un texte écrit par l'excellent Numa Sadoul.

[Aujourd'hui surtout auteur, acteur et metteur en scène, Numa Sadoul est & fut aussi un grand journaliste/critique de Bande Dessinée, essayiste et bien sûr interviewer hors-normes (cf ses exceptionnels livres d'entretiens avec Hergé, Moebius, Franquin et j'en passe). Une plume, un style et une signature que connaissent bien tous les BéDéphiles suffisamment expérimentés ! ]

En 1979, sur la 4ème de couverture d'une des premières œuvres de Pierre Wininger ("Le jardin sanglant", scén. Henri Filippini, collection Pilote), N. Sadoul présentait ainsi celui qui était à l'époque un tout jeune auteur :

" Wininger, au cas où vous ne le sauriez pas, cela se prononce VI-NIN-Gé. Mais là ne s'arrête pas la particularité de ce jeune dessinateur. En effet, il possède une autre caractéristique de taille, qui s'appelle l'exigence, ou le perfectionnisme, c'est comme vous voudrez.
Sa première bande, "La pyramide oubliée", le démontre aisément : lors de sa parution dans CIRCUS, le dessin évolua si vite que la fin de l'histoire ne ressemblait plus à son début. Aussi, pour la publication en album de cet épisode, Wininger, scrupuleux, voulut absolument réajuster ledit début à l'image de la fin. Et il le fit.
Chapeau pour la conscience professionnelle ! Pour le reste, il suffit de préciser que les "maîtres" de ce dessinateur semblent être Forest et Tardi - excellents maîtres, n'est-ce pas ? - mais que sa personnalité propre s'affirme de planche en planche, à grande vitesse, et qu'il est loin d'être au bout de sa courbe, l'heureux homme !... ". ../...

Puisque notre sujet concerne au premier chef le courrier de remerciement envoyé à Wininger par Jacobs, cette "anecdote" se montre extrêmement révélatrice d'un autre point commun entre les deux auteurs.
En effet, les scrupules et le perfectionnisme de Wininger font directement écho à la démarche identique qu'eut Jacobs lorsqu'il décida de remanier voire de redessiner tout ou partie des planches initiales du "Secret de l'Espadon" pour la parution en album, afin de mieux harmoniser stylistiquement le début de La poursuite fantastique avec les planches de SX-1 contre-attaque.

En 2 ou 3 albums seulement, P. Wininger fit des progrès impressionnants. Pour moi, son style et son trait sont à leur apogée dans le fameux "Evergreen" (le 1er Nicéphore Vaucanson dont j'ai parlé plus haut), ainsi que dans les tomes 2 et 3 de sa série Victor Billetdoux, chez Glénat (pour lesquelles ses couleurs contribuent grandement à installer pour de bon sa personnalité d'auteur) : "Les ombres de nulle part" et "La nuit de l'Horus rouge".

[archibald]

voici un lien pour retrouver sur internet le dossier d'Okapi dont parle Thark : " faire une bande dessinée avec Pierre Wininger"
https://www.bajram.com/wp-content/uploa ... r_1980.pdf

Merci beaucoup pour le lien.