
Juillard
ANDRÉ JUILLARD
BLAKE ET MORTIMER
La Machination Voronov (T.14),
Blake et Mortimer
Projet de couverture, publié dans Entracte aux éditions
Daniel Maghen en 2006. Signée. Encre de Chine sur papier
31,97 × 40 cm (12,567 × 15,75 in.)
Pour La Machination Voronov, son tout premier album de Blake et Mortimer scénarisé par Yves Sente, André Juillard suggère divers projets de couverture. Sur la présente illustration, Philip Mortimer arbore un costume de bonne coupe. Un seyant nœud papillon rehausse sa chemise immaculée. Une tenue impeccable, certes, mais peu taillée pour l'aventure. Son compère Francis Blake se tient à ses côtés, vêtu pour sa part d'un uniforme d'officier de l'armée soviétique. Si on n'imagine pas un seul instant qu'il ait pu trahir sa chère Grande-Bretagne, on n'en reste pas moins dubitatif. Que vient faire le tandem en URSS ? Car nous sommes bien à Moscou, comme l'attestent les fortifications du Kremlin aperçues à travers une baie vitrée, et le peu discret agent du KGB. Autre question : à quoi peuvent bien servir ces matriochkas posées à l'avant-plan ? L'une d'entre elles, plus contrastée et posée quasiment au centre de l'image, attire le regard. Cacherait-elle quelque secret ? Cette mise en scène quasi cinématographique, privilégiant une sorte de caméra subjective zoomant des poupées gigognes aux remparts extérieurs, n'est pas sans rappeler certaines compositions savantes d'Alfred Hitchcock. Du grand art.
Estimation : 8000 - 10000 €

Juillard
ANDRÉ JUILLARD
BLAKE ET MORTIMER
Le Bâton de Plutarque (T.23),
Blake et Mortimer 2014
Couverture originale.
Signée. Encre de Chine sur papier
30 × 45 cm (11,8 × 17,72 in.)
L'aviation m'a toujours fasciné. Quand j'étais gamin, on allait à Orly, car j'avais un oncle qui était steward à Air France. De la terrasse, on voyait les Super Constellation. Un autre oncle était pilote de reconnaissance dans l'armée de l'air. A.J.
Cette illustration de couverture s'inspire d'une des séquences clés du Bâton de Plutarque : l'attaque suicide du Parlement britannique par l'aile volante Ho 229 des frères Horten. Déclinées en spirale descendante, des traînées de condensation s'échappent des tuyères et traduisent la vitesse et la puissance de l'appareil ennemi. « J'aime dessiner le mouvement », ajoute l'artiste. À bord d'un prototype du Golden Rocket, parti à la rescousse d'une poignée de chasseurs Seafire, le capitaine Francis Blake tente de couper la course de l'avion nazi et d'empêcher ainsi la destruction d'un des fleurons de l'Empire… En arrière-plan, imperturbable, Big Ben, la tour horloge du palais de Westminster, continue d'égrener les heures. En cette journée de printemps 1944 se joue rien de moins que l'avenir du monde libre !
J'ai trouvé le scénario du Bâton de Plutarque, préquel de L'Espadon, absolument formidable ! Pour moi, s'attaquer à ce qui précède L'Espadon n'est pas un sacrilège. Cela m'a permis de redessiner le Golden Rocket. J'aime dessiner des avions, comme ce combat aérien avec le Horten allemand, sorte de cousin de l'Aile rouge d'Olrik. A.J.

Juillard
ANDRÉ JUILLARD
BLAKE ET MORTIMER
Blake et Mortimer
Ensemble de deux illustrations originales réalisées
pour un ex-libris de la librairie Bédé en Bulles à l'occasion
de la sortie du Sanctuaire du Gondwana en 2008 (Mortimer)
et du Serment des cinq lords en 2012 (Blake).
Encres de couleur et mine de plomb sur papier
Illustration avec Mortimer : signée, 21 × 21 cm (8,27 × 8,27 in.)
Illustration avec Blake : signée, 21 × 24,5 cm (8,27 × 9,65 in.)
Un doigt de sherry pour Blake, une boisson plus ambrée pour Mortimer. Précisons que les deux compères aiment fumer la pipe… Mortimer avouant sa préférence pour le tabac Virginie ou le Old Navy. Un bon fauteuil et un bon livre ne nuisent pas dans le décor. Ainsi qu'un bon feu dans la cheminée. Réalisées à quatre années d'intervalle, à l'occasion de la sortie du Sanctuaire du Gondwana et du Serment des cinq lords, les deux illustrations se complètent. Il s'en dégage une atmosphère douillette. Le calme avant que le tandem s'en aille sauver le monde ? À moins que Philip et Francis ne goûtent plus simplement un repos mérité ?
Estimation : 5000 - 7000 €

Juillard
ANDRÉ JUILLARD
BLAKE ET MORTIMER
Signé Olrik (T.30),
Blake et Mortimer 2024
Couverture originale, accompagnée de
sa mise en couleurs aux encres sur papier.
Encre de Chine sur papier
24,4 × 31,9 cm (9,61 × 12,56 in.)
Mise en couleur : 20,8 × 29,5 cm
« De toute évidence, vous ne savez pas qui je suis, messieurs », assure-t-il à ses « colocataires ». Enfermé à la prison londonienne de Wandsworth, Olrik n'a rien perdu de sa morgue, ni de son côté dandy de grand chemin. En toute circonstance, le coquin continue d'arborer son éternel fume-cigarette, tel qu'il le fit naguère, pour la première fois, dans Le Secret de l'Espadon. Ainsi se construit une légende.
André tenait beaucoup à cette couverture qui montre Olrik derrière les barreaux. Il a toujours aimé le dessiner. Selon moi, de tous les artistes qui ont repris Blake et Mortimer, c'est lui qui s'est le mieux approprié Olrik. Il lui donnait une espèce d'élégance, tout en faisant de lui un personnage ambigu, entre l'espion et l'aristocrate déchu. Dans les autres titres de la série, Olrik est rarement présent en couverture. Il figure seulement sur L'Affaire du collier, L'Onde Septimus et Le Cri du Moloch. Lorsque nous avions envisagé l'idée de le faire « gagner », afin qu'il ne soit pas l'éternel perdant, nous avions évoqué la possibilité de le mettre en avant. Yves Schlirf
Estimation : 7000 - 8000 €

Juillard
ANDRÉ JUILLARD
BLAKE ET MORTIMER
La Machination Voronov (T.14),
Blake et Mortimer 2000
Planche originale n° 55, prépubliée dans
Le Figaro Magazine n° 17221 du 24 décembre 1999.
Signée. Encre de Chine et mine de plomb sur papier
41 × 53 cm (16,14 × 20,87 in.)
La Machination Voronov scelle l'entrée en scène d'Yves Sente et d'André Juillard dans la galaxie Blake et Mortimer.
J'avais raconté à Yves Sente que j'aimais beaucoup les ambiances portuaires. Ça a lui a donné l'idée de la poursuite sur le port
de Liverpool. Merci Yves ! A.J.
Après s'être emparé de la fillette adoptive des Clayson, censée être immunisée contre une bactérie venue de l'espace - arme ô combien redoutable en ces temps de guerre froide -, Olrik fonce en direction du port, afin d'embarquer à bord du Baltisky, un navire soviétique. S'engage alors une trépidante course contre la montre ! Pas le temps de souffler tout au long de cette planche 55 ! Lancé à la poursuite du ravisseur, un véhicule de la police piloté de main de maître par Stirling, un natif de Liverpool, le meilleur volant de la brigade, se faufile à travers les raccourcis des docks. Si le sergent Clarke semble habitué à la conduite sportive de son subordonné, Philip Mortimer et David Honeychurch n'en mènent pas large. Bah, ne dit-on pas que la fin justifie les moyens ? André Juillard nous livre ici un formidable découpage : « Ma première ambition était juste de réussir Voronov le mieux possible. Quand on fait du dessin réaliste, il y a toujours moyen de cacher ses lacunes avec des artifices, des petites hachures, des choses comme ça. En ligne claire, vous n'avez pas le droit à l'erreur. Un trait trop gros, trop fin, une forme qui n'est pas impeccable sautent immédiatement aux yeux ! Il m'a fallu du temps et encore plus de rigueur que d'habitude, pour y arriver. »
Estimation : 4000 - 5000 €

Juillard
ANDRÉ JUILLARD
BLAKE ET MORTIMER
Signé Olrik (T.30),
Blake et Mortimer 2024
Planche originale n° 62, publiée dans le journal
breton Le Télégramme n° 24930 du 7 novembre 2024.
Encre de Chine et mine de plomb sur papier
37,9 × 49,9 cm (14,92 × 19,65 in.)
Cette ultime planche de Blake et Mortimer dessinée par André Juillard se termine, ô surprise, par la victoire d'Olrik. Mortimer en convient : « Reconnaissons que, cette fois, le colonel a gagné la partie… » Blake, un peu contraint et forcé, précise tout de même : « Mais cette fois seulement ! » Signé Olrik paraît en librairie le 31 octobre 2024, trois mois jour pour jour après le décès d'André. Yves Schlirf, son éditeur, souligne que le dessinateur a mis un point d'honneur à terminer cet album dans les délais : « Il n'a jamais été en retard, il travaillait régulièrement malgré la maladie. »
Le thème de l'album vient d'une idée d'André. André et moi voulions mettre Olrik au centre du jeu, lui redonner un peu de crédibilité. Il serait devenu ridicule à force de prendre des gamelles en fin d'album. Et ce n'est pas le but… Ici, Olrik termine mieux l'aventure qu'il ne l'a commencée. Il va pouvoir se refaire une santé financière. J'aime quand les méchants développent des moyens dans leurs actions, mais j'aime aussi savoir de quelle manière ils se financent. Concernant Olrik, je n'ai plus à m'en inquiéter pour quelques albums… Je sais qu'André a donné le meilleur de lui-même jusqu'à la fin, et Signé Olrik restera comme son « oeuvre-testament ». Yves Sente
Estimation : 3000 - 4000 €

Benoit
TED BENOIT
BLAKE ET MORTIMER
L'Affaire Francis Blake (T.13),
Blake et Mortimer 1996
Planche originale n° 48.
Encre de Chine sur papier
37 × 50 cm (14,57 × 19,69 in.)
Ted Benoit est sans doute l'un des plus élégants et des plus fidèles disciples de Jacobs sur la série Blake et Mortimer. Mais si l'on constate la parfaite orthodoxie de son trait, la justesse des expressions et des attitudes de ses personnages, le résultat donne l'impression au lecteur d'être face à un objet plus moderne que l'oeuvre du maître bruxellois. À quoi est-ce dû ? Au scénario de Jean Van Hamme, sans doute, qui imprime un rythme plus dynamique à l'intrigue, utilisant des dialogues plus naturels et moins redondants. Pour animer ces récits davantage orientés vers le polar d'espionnage ou le thriller politique que la science-fiction métaphysique de Jacobs, Ted Benoit use aussi d'une approche plus cinématographique comme dans cette planche où la focale se raccourcit ou s'allonge à mesure que la conversation progresse, le tout dans un paysage aéré.
Estimation : 3000 - 4000 €

Tardi
JACQUES TARDI
ADÈLE BLANC-SEC
Illustration originale réalisée pour Tania
de la librairie Pepperland. Signée. Encre de
Chine et encres de couleur sur papier
20,1 × 26,1 cm (7,91 × 10,28 in.)
Tania Vandesande a été une des premières librairies spécialisées en BD de Bruxelles, dirigeant dans les années 1970, la librairie Pepperland à la Porte de Namur pas loin de l'avenue Louise. Un lieu où les chats régnaient en maître. C'était surtout le point de ralliement de la nouvelle bande dessinée franco-belge, celle qui publiait dans les nouvelles revues L'Écho des Savanes, Métal Hurlant ou (À Suivre). On y croisait les jeunes Schuiten et Sokal, et des artistes plus chevronnés comme Tardi, Moebius, Druillet, F'murr ou Claude Auclair. Dans cette belle illustration parodiant quelque peu La Marque Jaune de Jacobs, Tardi représente ses héros d'alors : Adèle Blanc-Sec et Brindavoine.
Estimation : 2000 - 3000 €





