delaroche a écrit :j'aime bien cette image, évidemment réferencée au Nosferatu de Murnau (voir pièce jointe), par contre à l'origine c'est juste un teaser comme on dit pour la prépublication dans Tintin et pas une couverture pour un album ce qui justifie à mon sens l'utilisation de quelquechose qu'on ne retrouvera pas dans l'album mais dans le cadre de cette réédition pourquoi pas ?
C'est d'ailleurs la seule et unique fois où Jacobs fait référence de façon aussi explicite à l'une de ses nombreuses influences cinématographiques (expressionnistes), du moins pour un dessin de couverture !
(bien sûr, y'a les dinosaures en couv du Piège Diabolique - y compris la couv faite pour Tintin - , façon "Le monde perdu" de Conan Doyle, mais c'est un peu différent).
Quand tu parles de "teaser", pour la Marque Jaune, c'est tout à fait ça !
EPJ a voulu d'emblée frapper les lecteurs de Tintin en entourant la 1ère aventure londonienne de ses héros d'une aura carrément maléfique...
D'ailleurs, dès la planche 6 (au Centaur Club
), Septimus compare la Marque Jaune à un "
génie du mal"... puis enchaine en évoquant son livre : "
Du rôle MALEFIQUE de l'influx cellulaire du cingular gyrus" ^^
C'est donc aussi cet arrière-plan diabolique et particulièrement flippant que Jacobs a voulu "métaphoriser" (comme dit
Erca), en y rajoutant une dose de surnaturel quasi-vampirique, propre à faire cauchemarder les + ou - jeunes lecteurs de 1953 qui allaient aussitôt être hantés par les scènes nocturnes et pluvieuses d'un Londres plongé dans la Terreur et le Mystère...
Inutile de préciser que, sous la houlette frileuse d'un Hergé soucieux de ne pas choquer la partie catho-réac-puritaine du lectorat, faire apparaître une espèce de démon-vampire aux doigts crochus en couv de "son" journal était extrèmement audacieux.
...
Mais Jacobs, à l'époque, croyait encore que son "ami" Hergé était son allié inconditionnel...
Grave erreur (trahison ?
), dont le pauvre EPJ ne s'est jamais totalement remis, d'ailleurs...