Alhellas a écrit : ↑07 mai 2022, 09:16
.../... Quant à moi, comme d'hab, ces dessins ne me disent rien... mais j'aime bien surtout le dernier.
Petite question technique : Thark,
tu parles de "Comme par exemple ces légions de dessinateurs italiens, espagnols, argentins qui produisaient quantité de planches pour des petits ou 'moyens' formats ?"
Combien de temps faut-il pour dessiner une case comme celle-ci ? Faite à l'encre, je suppose qu'il n' y pas d'informatique là-derrière...
RaVi de te retrouver toi-aussi-par-ici.
En effet, Alhellas, ces dessins datant des années 1976/77, il n'y avait pas le moindre outil informatique (de près ou de loin) impliqué dans la réalisation graphique. On est là dans du pur et traditionnel
encrage au pinceau sur du solide papier à dessin (avec quelques hachures à la plume parfois).
Le dessinateur-mystère
est à classer parmi les meilleurs de sa catégorie à l'époque, dans le contexte particulier de ces Petits Formats publiant des tonnes de planches souvent d'origine transalpine, transpyrénéenne ou transatlantique (Argentine). Il parvenait donc à travailler vite tout en maintenant une réelle qualité graphique et sans bâcler les cadrages. Ce qui n'était pas le cas de tous ses collègues, évidemment. Entre "travailler très vite" et "bâcler par obligation", la frontière est parfois ténue...
Ici, l'auteur travaillait seul. Une planche lui demandait donc un peu plus de temps qu'à certains
collègues particuliers, comme par exemple "le" fameux
EsseGesse (qu'on prononce S-G-S), un pseudo qui, en fait, cachait
TROIS dessinateurs italiens... (!) ; d'où une productivité hallucinante !...
[Pour info, "EsseGesse" est le trio qui a créé certains héros célébrissimes de la BD populaire au format de poche, comme le capitaine MIKI mais aussi, plus connu, le Commandant Mark (alias "Cap'tain Swing" en version française ) et surtout "Le Grand Blek" (BLEK LE ROC, trappeur blond et musculeux luttant contre les troupes anglaises pendant la guerre d'indépendance des États-Unis au 18ème siècle).]
Pour revenir à ta question, le temps d'exécution d'une case (comme celui d'une planche entière) peut varier du simple au double... voire au triple. Cela dépend de la technique employée, de la complexité des plans et, tout simplement, du tempérament du dessinateur.
Dans le cas présent, cet illustrateur étant donc soumis à un rythme extrêmement soutenu et devant fournir plusieurs planches par semaine - un peu comme ce que font les "mangaka" japonais - , une case comme celle-ci ne devait pas lui prendre plus d'une heure, crayon et encre inclus, et ce malgré les textures de bois en arrière-plan et les flocons de neige 'déposés' par-dessus, à la gouache ou acrylique blanche...
ps : quand je dis que le temps nécessaire est extrêmement variable d'un auteur à l'autre, comment ne pas faire ici référence (a contrario de l'exemple ci-dessus) à notre cher
Jacobs-l'ultra-perfectionniste ?
Claude Le Gallo, dans son livre "
Le Monde de Edgar P. Jacobs", écrit que "
la seule case représentant la fin du spectacle de Kabuki [dans Sato 1] lui a demandé trois jours de labeur intensif"...