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Pykov
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Re: Lefranc

Message par Pykov »

Mitsugoro a écrit :Mais si, en cherchant bien...

EDIT: trouvé Alix, Enak + un gorille ! :mrgreen:
quand je disais "tu pourras pas" je voulais dire "tu résisteras pas, pense à ton pauv' coeur...c'est un truc à devenir cardiaque :lol:
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abbas
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Re: Lefranc

Message par abbas »

Mitsugoro a écrit :Mais si, en cherchant bien...

EDIT: trouvé Alix, Enak + un gorille ! :mrgreen:
Houba ! Je ne connaissais pas ce site, et sans être fan de J Martin, ça vaut le détour...
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Mitsugoro
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Je confirme ! C'est d'ailleurs un album tellement pauvre que je n'ai même pas réussi à trouver suffisamment de matière pour faire un relevé décent ! Pourtant, ça aurait pu donner matière à des choses intéressantes: imaginez un bon gestaporn, avec un Lefranc chahuté par un Borg en officier SS... :P
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Mitsugoro
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Voilà ouvertes pour vous:

Les portes de l’enfer.

C’est dans cet album marqué par une certaine tendance au surréalisme que nous retrouvons Lefranc, et Jeanjean qui l’a bel et bien suivi jusqu’au bout depuis l'Ouragan de feu, malgré les manières pour le moins hussardes de Lefranc qui nous gratifie de petits martinismes sympathiques dès la première page:

(Quand Jeanjean monte dans l’avion) « (…) Monte, toi !... »
(Au décollage): « Tiens-toi, Jeanjean !... »

Mais Lefranc a un mérite: il ne cache pas ses relations. Voici comment il présente Jeanjean à une bergère (personnage sur lequel j’aurai l’occasion de revenir plus tard), venue les secourir alors que leur avion s’est crashé en pleine montagne page 7: « Ah ! Jeanjean revient à lui !... C’est mon compagnon. (…) »

...Sans oublier que Jeanjean, en uke responsable, sait instinctivement maintenir la distance de sécurité nécessaire à sa survie face à la gent féminine:

http://s2.noelshack.com/old/up/07-7cae9ad986.jpg
Image


Je dois maintenant vous signaler un petit running gag dans le début de l’album: Lefranc a perdu une chaussure dans le crash, et ne cesse de nous le rappeler chaque fois qu’il doit marcher,et comme il a l’esprit pratique, il finit par en faire page 11, devinez quoi ? Une martinerie !
Lefranc: « (…) Prends une longue corde et viens avec moi, Jeanjean. Je vais m’appuyer sur ton épaule pour marcher, car avec une seule chaussure… »

(Là une vieille rencontrée auparavant dans l’album vient casser l’ambiance, il y a des jours où on regrette l’absence de canicule !)
Tatie Danielle: « Il y a ici d’anciennes bottes qui appartenaient à mon mari. Elles vous iront certainement. (…) »

http://s2.noelshack.com/old/up/11-34771ba289.jpg
Image
Sabotage !


Là, nous abordons un sujet bien connu des lecteurs de Martin: le Martin qui veut faire de l’hétéro, mais qui n’obtient qu’un résultat… bon, c’est du même niveau que Sarkozy quand il veut faire croire qu’il est de gauche et écolo, vous voyez le degré de crédibilité et d’aisance dans le traitement du sujet ! On a donc, page 17, le grand cliché du martinien hétéro où le héros, Alix ou Lefranc, etc… caressera la joue d’un personnage féminin qui se montre aimable avec lui en lui susurrant (je reprends le terme de Groesteen) « Comme tu es charmante ! »:

http://s2.noelshack.com/old/up/17-9cf0e68480.jpg
Image
Donnez-moi une batte en acier... quelqu'un !


Mais, comme pour nous faire avaler la pilule, Martin nous donne à voir dès la page 21 un dialogue tout simplement surréaliste entre la bergère mentionnée plus haut (nommée Lisa) et Lefranc. Pour une meilleure compréhension du passage, sachez que nos héros sont coincés en haut d’une montagne cernée de nuages empoisonnés:

Lisa:« Je peux parler ?... Je ne dérange pas ? »
« Comment ?... »
(Case suivante.)
Lefranc: « Lisa !? Toi !? Tu n’as pas sommeil ?... »
Lisa: « Non ! Nous nous demandions ce que vous étiez devenu… »
(Case suivante.)
Lefranc : «Je prenais un peu l’air avant d’aller dormir… Je pensais aussi à des tas de choses. »
Lisa: « A nous ?... »

(Case suivante, c’est à partir de là que ça commence à être amusant: )

Lefranc: « Bien sûr, ma petite Lisa. Puisque nous devrons vivre sans doute très longtemps à quatre sur cette montagne, cela posera naturellement quelques problèmes… Alors ! »
Lisa: « Mais nous sommes certainement les seuls survivants de toute une race… bloqués ici ! »
(Case suivante.)
Lefranc: « Comment le savoir ?... »
Lisa: « Pour continuer cette race, il faudrait que je me marie avec Jeanjean… Plus tard. »

(Case suivante, et je vous signale que la jeune fille en question n’est absolument pas une enfant candide !)

Lefranc:, perplexe (on le serait pour le moins): « Euh ! Certes !... Bien sûr, mais. »
Lisa: « Parce que je suis la seule, ici, qui puisse avoir des enfants. »

(Case suivante, ce n’est pas fini !)

Lefranc: « Pourquoi parles-tu ainsi ? »
Lisa: « Cela vous ennuie ?...Vous préféreriez qu’après nous il n’y ait plus personne ? Plus rien? »
Lefranc: « Pas du tout ! »
Lisa, ajoutant la cerise confite au sommet de son improbable pièce montée: « Alors je ne peux avoir comme mari que Jeanjean… ou vous ! »

(Case suivante, comme vous le voyez, Lisa a tout compris au martinisme… hétéro ! Ca doit être ce qu’on appelle le mal des montagnes…)

Lefranc, sentant la situation lui échapper de plus en plus:
« Nous n’en sommes pas encore là, rentrons, Lisa. »
(En son for intérieur: « Bigre ! Voilà qui risque de compliquer encore les choses ! »)

Je le comprends, un couple gay coincé sur une montagne en compagnie de deux femmes dont une nymphomane hystérique, il y a de quoi s’inquiéter !

Après de nombreuses péripéties assez abracadabrantesques, Lefranc et ses compagnons sont secourus par une équipe militaire, donnant ainsi l’occasion à notre blonde préférée de dévoiler ses charmes page 41/42 tout en satisfaisant son fantasme de l’uniforme en sortant de la douche à peine couvert par une serviette devant un officier:

http://s2.noelshack.com/old/up/41-970839ff91.jpg
http://s2.noelshack.com/old/up/42-dc9e8c7b32.jpg
On ne s'en lassera jamais...

Le dialogue n’est pas mal non plus.

L’officier, apprenant à LEFRANC: que ce dernier est mis au secret militaire:
« Je n’ai même pas la possibilité de vous laisser sortir de cette tente ! D’ailleurs, il serait vraiment dommage qu’il vous arrive un accident, n’est-ce pas (…) »
(Case suivante, « Et le soir venu. »)
Lefranc, jouant les faux innocents (c’est dans son rôle de uke après tout):
« Il y a tout de même quelque chose que je ne comprends pas, colonel !? »
Le colonel: « C’est-à-dire ? »
Lefranc: « Vous m’avez déclaré qu’il était nécessaire que mes compagnons et moi, soyons isolés par souci d’hygiène. »
(Case suivante)
Le colonel: « Cela vous étonne ? »
Lefranc: « Non, mais ce qui me surprend, c’est que vous ne craignez pas de m’inviter à votre table ? »

Et le plus amusant dans tout cela, c’est que le colonel ne répondra jamais directement à la question ! :P

La suite au prochain épisode...
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Pykov
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Re: Lefranc

Message par Pykov »

c'est "al dente" comme toujours!Image, vite la suite :D
Il est de notoriété publique que la véritable passion des Hobbits est la boustifaille. C'est une rumeur plutôt injuste car nous avons aussi développé un intérêt certain dans le brassage de la bière et le fumage de l'herbe a pipe.
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Mitsugoro
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Pykov a écrit :c'est "al dente" comme toujours!Image, vite la suite :D
J'y bosse ! Mais je suis un peu embêtée, j'aimerais bien savoir qui m'avait envoyé le mp pour le Repaire du Loup...
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Mitsugoro
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Une petite soif ? Voici l’OASIS remis en ligne pour vous !

L'oasis est un album surprenant pour la sensibilité yaoïste. Malgré l’absence de Borg, l’esprit yaoi est bien là, ne serait-ce que par le thème central du scénario qui est, rappelons-le, le sauvetage de Jeanjean d’un détournement d’avion ayant débouché sur une prise d’otage en plein désert. Mais ce qui est étonnant, c’est que Jeanjean n’apparaît pratiquement pas de toute l’histoire. Le yaoïste avisé, cependant, pourra y voir avec raison une transposition moderne du mythe de la demoiselle en détresse, ainsi qu’une représentation intéressante de Lefranc en tant que seme, ce qu’on n’avait pas vu depuis les tout premiers albums.

Les choses commencent dès la première page par un petit martinisme bon teint:
« Bon sang ! Ce que c’est étroit ! (…) »

… Bon d’accord, il parle de ses difficultés à poser son planeur mais avouez que…
Et puis bon, il y a aussi page 6: « (…) Fichtre que c’est bon ! »

Image

…Bon, je sais, il boit à une gourde, mais le geste est quand même un peu évocateur, non ?

S’ensuit un flashback où Lefranc, apprenant le détournement de l’avion de Jeanjean, laisse éclater page 8 sa frustration de seme loin de son uke: «Mais Jeanjean est dans ce jet, nom d’un chien !... Et je suis là à ne pouvoir rien faire, paralysé ! C’est fou, aberrant ! »

On peut penser qu’à cet instant, sans qu’il en ait conscience, Lefranc touche du doigt le sentiment de frustration que doit éprouver Axel Borg à son égard. Cruauté du destin ! D’ailleurs, comme il le dit sur la même page, « rien n’aurait pu le retenir ».

Heureusement, un inventeur compréhensif (la preuve: il a des testicules géants pendus au plafond de son salon page 9, case 4) donnera les moyens à Lefranc de jouer les paladins. Toutefois, ce dernier ne manque pas de joindre l’utile à l’agréable puisque ce sauvetage est l’occasion d’une nouvelle rencontre exotique page 20/21 avec Rahim et sa minijupe.

Le charme opère tout de suite:
«Depuis hier je t’observe… tu es courageux… c’est bien… Il fallait bien que je te sauve… (…)
…malgré quelques couacs made in Lefranc page 32:
« Et si Rahim m’avait trompé ? (…) »

On mettra ça sur le compte de la chaleur.

De toute façon, Lefranc, en bon uke qui se respecte, se reprend très vite page 35 avec une bonne martinerie:
«Pourvu que Rahim ne soit pas tombé dans leurs griffes !?... Qui sait, ces bandits m’attendent peut-être derrière un fourré !? »
Merveille du sixième sens des uke…

Mais je laisse à présent la place aux retrouvailles entre Lefranc (revenu à son rôle de seme) et Jeanjean, grand moment de pur bonheur yaoïste…

http://s2.noelshack.com/old/up/lefranc_ ... d2cd78.jpg
Image
Mr Jacques Martin, le yaoi franco-belge ne sera plus le même sans vous...

C’est bouleversant, et en plus il y a une petite ellipse sur la page suivante qui permet d’imaginer n’importe quoi entre les cases (« Quelques instants plus tard »). Et là, amis lecteurs, je vous le dis solennellement: c’est devant des scènes comme celles-ci que le yaoïste sait que Dieu existe.

Pendant ce temps-là page 38, les preneurs d’otage s’amusent avec des containers de forme douteuse, et l’un d’entre se pique d’une « jolie fille »… qui ressemble à Enak ! Il est intéressant de noter à cette occasion que la femme chez Martin en général et dans Lefranc en particulier, est souvent passablement maléfique et/ou dingue (les portes de l’enfer…). Nous y reviendrons dans d’autres relevés. Nous retiendrons ici que quand un personnage féminin est positif, il ressemble à un personnage masculin !

http://s2.noelshack.com/old/up/lefranc_ ... 08d491.jpg
Image
Mais que va dire Arbacès ?! (Futanari ?)

Hélas ! Tout ceci n’empêche pas Rahim de périr, ce qui permet à Lefranc de prononcer un éloge funèbre lourd de métaphores page 47: en effet, on parle de la terre géographique, mais il pourrait s’agir de la terre symbolique ? La terre étant ici une Voie, un choix de vie que Rahim et Lefranc partageraient et qui serait l’essence de ces présents relevés:

« Comme ce malheureux Rahim, mais lui ne se réveillera plus ! D’où venait-il, que cherchait-il ?... … Probablement se fixer sur ce sol où sa famille a vécu et que des bandits ont souillé… Mais le destin est souvent cruel avec ceux qui aiment trop leur terre !... » « (…) C’est même affreusement terminé pour lui qui aura été jusqu’au bout de sa passion. »
- « Que voulez-vous dire ? »
- « Qu’entre ce paysage, cette terre et lui, il y avait une sorte d’amour secret… »

La tombe de Rahim peut en témoigner:
http://s2.noelshack.com/old/up/lefranc_ ... 6ec230.jpg
Image
Non, non, non, mon seme n'est pas mort... (comment ça c'est de mauvais goût ?)

La tragédie emo-gay est en route, ce ne sera pas la seule… et tandis que page 48 les militaires et Lefranc se disputent les faveurs de Jeanjean :
« …nous devons ramener au pays ce jeune homme, c’est la règle pour tous les passagers de l’Airbus. »
- « Tranquillisez-vous, Jeanjean s’en fera une idée. »
… Nous resterons en fin de page sur une vue de la tombe de Rahim, qui semble occuper encore le cœur de Lefranc, ce qui expliquerait cet étrange détachement à l’idée de laisser Jeanjean repartir de son côté. Mais gageons que ce n’est que partie remise…

Et oui, comme en quarante. Et n'hésitez pas à commenter, suggérer, contester, ou que sais-je encore, il peut toujours y avoir une martinerie qui m'échappe...
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Re: Lefranc

Message par Pykov »

je n'ai jamais réussi à lire véritablement cet album, je me suis arrêté à "Opération Thor", j'ai supporté "L'arme absolue"; puis je n'ai plus lu de Lefranc, j'ai recommencé avec "Londres en péril" et "Noël noir", je n'ai pas acheté "Le châtiment"; tout çà pour dire que je ne suis pas spécialement qualifié pour critiquer ton commentaire en bien ou en mal...mais çà ne m'a pas empêcher d'hurler de rire en te lisant (la tombe quand même!!!!! :lol: :lol: )
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Le Maître de l'Atome était un bon Lefranc, bien dans l'esprit de la série sans pour autant la "singer". Michel était de loin le meilleur repreneur de la série. Je n'ai pas lu les suivants, à part le très médiocre Londres en Péril. Je crois en fait qu'il y avait dans le contrat passé avec Casterman une obligation de tant d'albums à fournir par an, ce qui pourrait expliquer, en partie, certaines choses.

Pykov: s'il n'y en avait qu'un à lire parmi les Lefranc ce serait l'Apocalypse ! Jacques Martin y est au sommet de son art ! Une oeuvre majeure dans l'histoire du yaoi franco-belge ! INDISPENSABLE !!!
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Re: Lefranc

Message par Pykov »

en réalité je l'ai lu, mais comme je n'avais pas "l'entrée Yaoï", je me suis contenté de trouver çà nul :oops: :oops:
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Pykov a écrit :en réalité je l'ai lu, mais comme je n'avais pas "l'entrée Yaoï", je me suis contenté de trouver çà nul :oops: :oops:
Eh oui, c'est ça la magie du yaoi ! Plus sérieusement, je ne vois pas quel autre signification donner à cet album, tant la vision du futur y est improbable (et caricaturale).
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Re: Lefranc

Message par Pykov »

je maintiens que depuis "l'opération Thor"; les albums deviennent difficilement lisibles, à l'exception de "l'arme absolue" où il y a un bout d'idée et une sorte d'aboutissement de la dualité Lefranc/Borg (en l'absence de Jeanjean évidemment ;) ); "Le maître de l'atome" était une sorte de revival de la "Grande menace", à mon sens très léger sur le plan du scénario, je n'ai pas lu "la momie bleue"...rien que le titre :mrgreen: ..., "Londres en péril" était un peu grandiloquent, mais certainement intéressant sur un plan yaïoiste (Lefranc y est clairement infidèle à Jeanjean), "Noël noir" est trop caricatural dans son côté "Germinalien" et je n'ai pas lu "Le châtiment".
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Re: Lefranc

Message par Olrik »

Mitsugoro a écrit :
Pykov a écrit :en réalité je l'ai lu, mais comme je n'avais pas "l'entrée Yaoï", je me suis contenté de trouver çà nul :oops: :oops:
Eh oui, c'est ça la magie du yaoi ! Plus sérieusement, je ne vois pas quel autre signification donner à cet album, tant la vision du futur y est improbable (et caricaturale).
Moi j'ai bien aimé, c'est mal ? :p
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Non ce n'est pas "mal" ! :mrgreen: Seulement, cet album, au premier degré, je n'arrive pas à y croire une seule seconde. Par contre, en tant qu'oeuvre yaoi, il est un de mes livres de chevet avec le Grand Défi et Blue Retro !
Pykov a écrit :je maintiens que depuis "l'opération Thor"; les albums deviennent difficilement lisibles, à l'exception de "l'arme absolue" où il y a un bout d'idée et une sorte d'aboutissement de la dualité Lefranc/Borg (en l'absence de Jeanjean évidemment ;) ); "Le maître de l'atome" était une sorte de revival de la "Grande menace", à mon sens très léger sur le plan du scénario, je n'ai pas lu "la momie bleue"...rien que le titre :mrgreen: ..., "Londres en péril" était un peu grandiloquent, mais certainement intéressant sur un plan yaïoiste (Lefranc y est clairement infidèle à Jeanjean), "Noël noir" est trop caricatural dans son côté "Germinalien" et je n'ai pas lu "Le châtiment".
Hmm... tu es sévère avec le Maître de l'Atome. L'histoire est peut-être "basique", mais elle est bien menée et Lefranc se bouge le cul là-dedans (pas comme dans la Colonne où il fait sa chochotte pour dormir dans un hôtel de luxe en plein pays sou-développé !). Il faut aussi tenir compte des contraintes du cahier des charges, Michel ayant des projets bien plus audacieux se déroulant à l'époque contemporaine, mais qui ont été refusés !

Par contre, pour la Momie Bleue... c'est un jeu de massacre ! Michel m'a d'ailleurs dit que le synopsis de base de Martin a été complètement déformé par le scénariste en charge du projet.

Je n'ai pas lu Noël Noir et le Châtiment, mais contrairement à toi, j'ai trouvé Londres en Péril chiant comme la mort, même d'un point de vue yaoiste. Alors du coup, je te propose de faire comme pour le Repaire du Loup: soumets-moi tes observations à chaud, je me charge de mettre tout ça en forme, et on voit ce que ça donne (bien sûr, tu seras crédité) ! Ca te tente ?
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

L’arme absolue.

Toujours dans la continuité, jamais dans la lassitude, l’intensification des efforts d’Axel Borg pour séduire Lefranc se poursuit dans cet album riche en martinismes divers et variés.

Ne croyez pas pour autant que Martin laisse complètement de côté la relation Lefranc/Jeanjean.

En effet, si Jeanjean n’apparaît pas dans cet album, il est évoqué dès la page 10, alors que Lefranc est en compagnie d’un gentleman, qui ironie du sort ? a les mêmes tempes blanchies qu’Axel Borg:

Lefranc, prêt à partir pour une nouvelle investigation:
«Mon seul problème c’est Jeanjean. Vais-je l’emmener ou pas ?»

Jacques Martin disait dans le livre d’entretiens « Avec Alix » que la présence de Jeanjean pouvait poser problème, et il est vrai qu’à la fin, il n’apparaît plus que de loin en loin dans les albums, seulement quand sa présence se justifie.
Nous avons une théorie complémentaire: Jacques Martin, inconsciemment, ne veut pas répéter le schéma du couple Alix/Enak, même si celui de Lefranc/Jeanjean n’est pas complètement similaire, et veut, au fil des albums, recentrer l’attention sur les liens entre Lefranc et Borg.
Et croyez-moi, amis yaoistes en herbe, vous n’allez pas être déçus !

On commence déjà par une petite martinerie, page 16 qui, hors contexte, prête à une confusion probablement calculée: imaginez Lefranc, se balandant en pleine nuit dans un cimetière, être attiré dans un bâtiment attenant par une silhouette lui disant: «Venez donc… Ne soyez pas ainsi…»

Lefranc est ensuite sauvé d’une agression certaine par un tireur inconnu. Le détail a son importance, vous verrez plus tard…

On enchaîne avec une autre belle martinerie page 20: Lefranc entrant cette fois-ci dans une grotte avec pour commentaire «Diable !! C’est profond ! ».

La subtilité de cette symbolique dont on retrouve d’ailleurs une variante dans l’album d’Alix « L’enfant grec » n’échappera pas à votre sens désormais aiguisé de yaoiste.

Mais tout cela n’est que l’apéritif précédant le baba au rhum suivi du Christmas pudding.

Les choses deviennent vraiment sérieuses page 22/23 où Lefranc découvre un billet lui donnant rendez-vous sur un rempart, signé « votre sauveur ».
Et qui voyons-nous au dit rendez-vous? Axel Borg ! Qui donc était le sauveur de Lefranc (!), et qui cette fois passe à l’offensive en exploitant le fantasme de ce dernier pour l’uniforme, en se présentant à lui –je vous jure que c’est vrai- déguisé en officier militaire ! Rien de moins. L’échange suivant vaut aussi son pesant de capotes anglaises:

Borg:«Bonsoir cher ami… Pardonnez-moi de vous donner un rendez-vous aussi précipité, cependant c’est devenu indispensable.»
Lefranc: AXEL BORG: !
Borg: «Pour vous servir, du moins durant quelques temps ; si vous êtes d’accord… (…)»
(car Axel Borg n’est pas un violeur non plus)
Lefranc, alors que Borg s’éloigne, lui tournant ainsi le dos pour que Lefranc l’admire sous toutes les coutures: «Ça ! Si je m’attendais ! Quoique ce genre d’individu est par nature dans tous les coups fourrés ! »

Lefranc, comme toujours, roi du lexique martinien…

Comme la démonstration en militaire n’a pas suffi, Borg décide de passer à la vitesse supérieure page 24, où, à l’occasion d’une nouvelle entrevue, il arrive cette fois déguisé en prêtre !
Non ? Si.

Lefranc semble un peu s’émouvoir. Notez dans le dialogue suivant la technique martinienne de glissement sémantique et d'ambiguïté dans la portée de certains mots choisis, ici celui de « sacrifice ».

Lefranc:«En prêtre !? Décidément, aucun sacrifice ne vous rebute.»
Borg:«Même pas celui de vous sauver la vie… Je vous suggère que durant le déjeuner, nous parlions de banalités, ensuite nous irons faire une petite promenade durant laquelle nous converserons utilement.» (Hum !)

Une heure plus tard, nous retrouvons nos deux tourtereaux au cours de la promenade en question.
Et là, Axel Borg en a marre. Marre de cette blonde frigide qui réagit à peine à toutes les parades de séduction que Lui, le grand Axel Borg daigne déployer à son égard.
Il décide alors de le rendre jaloux page 25, dans une tentative d’approche féminine dont le niveau de naturel égale celui de la prothèse mammaire commune, car franchement, un type de l’envergure de Borg en train de draguer les minettes… C’est un peu comme si Olrik se mettait au tuning, si vous voyez ce que je veux dire.

Borg: «(…) Hé ! Vous avez vu, là-bas, cette fille magnifique. Vous permettez, je vais tenter ma chance. »
Lefranc: «Ho ! Vous oubliez votre costume ! Cela ne me paraît pas être le genre d’accessoire idéal pour un tel exercice ! »
Borg, l’air soulagé, car ayant probablement compris que le problème du costume n’était qu’un prétexte:
«Ha ! Ha ! C’est ma foi vrai ! Vous voyez, la moindre distraction peut devenir dangereuse ! N’empêche, c’eût été piquant… Maintenant il faut nous quitter, c’est plus sage. Je vous fixerai un autre rendez-vous car j’aurai besoin de vous, et réciproquement*. Au revoir, mon cher. »
(*Aah, le romantisme martinien…)

Je reviens un instant sur la fille. En poursuivant ma première lecture, il s’est avéré que ce personnage devait revenir et tenir un certain rôle. Détail amusant: on ne voit clairement le visage de la minette en question en tout et pour tout qu’une fois dans l’album ! Le reste du temps, elle est vu de dos ou de loin, ce qui en dit long sur l’intérêt que nos deux princes (et Martin ?) lui portent…

Et ce ne sont pas ces derniers mots au naturel d’injection de botox qui vont me convaincre du contraire:

Borg:«Je vous laisse le champ libre: tentez votre chance ! »
(Et d’ailleurs, les double-sens étant légion chez Martin, qui nous dit que Borg ne parle pas plutôt de Lefranc et lui-même ? Hmm ?)
Lefranc, visiblement plus à l’aise dans les martineries:
« Cette ravissante va partir aussi. Bah ! Ce sera pour une autre fois ! Le devoir avant tout. »

C’est vrai ça, si les uke se mettent à devenir hétéro, où va le monde, je vous le demande, où va le monde ?

Sans oublier que la martinerie est un hobby à temps complet comme le montre la page 28 où Lefranc parle dans un demi-sommeil:
« Euh !…M’oui… je… oui… »

Il semblerait en tous cas que les fruits issus des efforts d’Axel Borg commencent à germer, surtout quand, page 29, on voit Lefranc tâter généreusement une poutre en bois dont la symbolique subtile, à l’instar de celle de la grotte, sait flatter à coup sûr l’œil averti du yaoiste.

Image
Et le commentaire n'arrange rien...


Les gens raffinés en question ont à leur tête Axel Borg, qui invite Lefranc à sa table, et en profite pour lancer à son tour un dialogue martinien bien senti:

Borg:«(…) Alors où en êtes-vous ? Cette nuit a-t-elle été profitable ? »
Lefranc, réagissant au stimulus: « Hum ! Délicieux !... Oui, j’ai appris pas mal de choses. »

Manque de bol, la fille évoquée plus haut rôde avec sa queue de cheval dans le coin, Lefranc et Borg doivent s’éclipser discrètement, échangeant un dernier set martinien. Savourez les différents niveaux de lecture:

Lefranc: «Axel Borg, dans cette situation trouble, vous nagez comme un poisson dans l’eau. Vous êtes vraiment un homme d’intrigues et de complots. N’oubliez quand même pas que notre accord n’est que momentané (…).»
Borg: «Je n’oublie jamais rien, cher ami. Nous avons conclu une trêve, pas davantage, mais n’en parlez pas plus qu’il ne faut… Je vous donnerai des nouvelles. »

Traduction: « Pourquoi tournes-tu autant autour du pot ? »
« Ce n’est pas que l’envie me manque d’être plus explicite, mais on nous regarde!»

Après un bref intermède avec descagoulés SM, page 32/33, Lefranc se trouve partie prenante d’un échange d’otage: lui contre la queue de cheval que Borg et ses complices avaient réussi à capturer pour qu’elle ne puisse plus servir la cause hétéro. Et de voir relâchée cette vermine, ça déprime Lefranc: « Dommage ! »

Mais ne vous frappez pas, nous avons aussitôt un nouvel intermède martinien entre Borg et Lefranc:

Borg: « (…) Ah ! J’y pense, je me suis permis de téléphoner à votre majordome afin qu’il mette Jeanjean à l’abri (…). »

La remarque est intéressante car le majordome en question qui apparaissait, comme Jeanjean, surtout dans les premiers albums, était aussi source de pas mal de rumeurs vaseuses… comme Jeanjean !

Lefranc:« Mais !? Vous avez donc mon adresse !?... Bien sûr, encore l’annuaire ! (…) »

Aaah, Lefranc, même sur liste rouge, vermillon, arc-en-ciel (surtout arc-en-ciel…), Axel Borg aurait remué ciel et terre pour connaître une information pareille. Peut-être même a-t-il engagé vingt détectives privés pour te suivre et prendre des photos de toi dans des situations intéressantes ? En d’autres termes, réveille-toi Guy !

Tiens, voilà d’ailleurs une raison de plus pour lui de se réveiller. Imaginez Axel Borg, le corps légèrement penché vers l’arrière, fumant son cigare les yeux fermés, d’un air rêveur et s’adressant à Lefranc en ces termes:
« (…) Ah ! Vous me serez donc toujours indispensable ! »

Oh et puis allez, c'est trop beau:

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Pourquoi ne tire-t-on pas d'ex-libris de ce genre de merveille ?


A ce niveau-là, je n’appelle pas ça tendre une perche, mais un poteau en chêne massif, assez semblable d’ailleurs à celui que tripotait Lefranc quelques pages plus haut.

Mais le chef-d'œuvre de l’album se trouve page 47. Lefranc a sauvé la vie de Borg, comme Borg a sauvé la sienne. Déjà, c’est beau. Mais si voyiez la scène ! Imaginez comme cadre une colline balayée par le vent, un coucher de soleil…
Dommage que le pansement sur la tempe de Borg casse un peu l’ambiance, mais qu’importe ! Les mots reflètent suffisamment ce grand moment de romantisme qui s’y déroule.

Borg: « Curieux rapports que les nôtres: nous nous repoussons tels des pôles, et en même temps nous nous attirons comme des aimants !... (A un « i » près sur ce mot, la réputation de Martin l’a échappé belle...) Impossible d’effacer cela de nos mémoires !... (…) »

Là, Borg déroule un microfilm et le fait lire à Lefranc en le plaçant sous une loupe de forme oblongue, le tout assemblé ressemble à un agrandisseur de pénis suédois, mais passons.

(Quelques cases après…)
Lefranc:« (…) …J’hésite à vous dire à bientôt ! »
Borg:«Laissons faire les choses, mon cher. L’essentiel est de ne pas tomber dans la routine, cette sorte de néant.»

Image
Une autre de mes cases préférées. Notez avec quel objet tenu dans sa main droite Borg sort à Lefranc une pareille réplique...

Ce sera le mot de la fin ! J'espère avoir évité de peu la pension chez Axel Borg. Maintenant vous pouvez lire la Crypte et patienter pour l'APOCALYPSE !!!
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Mitsugoro
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Et hop ! Un nouveau relevé pendant que j'ai encore le temps: LA CRYPTE !

L’arme absolue mettait en évidence les sentiments de Borg, la Crypte se penche davantage sur Lefranc, ses amis, ses amours, ses emmerdes.

Tout commence page 4 avec les emmerdes : Lefranc, à qui on a donné rendez-vous dans son bateau, sent confusément que c’est une femme qui va lui rendre visite, comme ses paroles l’indiquent : « Pff ! Pas même possible d’écouter la radio. Je risquerai de ne pas entendre frapper. Charmante soirée en perspective !... »

Quant aux amours, il sont évoqués dès la page 15, où Lefranc, dont nous allons dès à présent juger, au fil des pages, de l’évolution de ses sentiments envers Axel Borg, est en pleine séance de martinerie dans un musée : « Prudence !... Prudence !... Mais oui ! Il ne manquerait plus qu’aller me buter contre Axel Borg ! »

Borg, d’ailleurs, que nous retrouvons page 23 avec le méchant de service, celui-ci désirant louer ses talents pour une sale besogne, jugez-en plutôt :
Borg : « Et quelle tâche particulière me destinez-vous, monsieur Fischer ? »
Fischer : « Celle de vous attaquer à un homme que vous connaissez bien et qu’il est indispensable, cette fois, d’éliminer définitivement. Il s’agit de Guy Lefranc. (…) »

Je profite du passage à la case suivante pour vous jurer encore une fois que tout ce qui est relevé ici est parfaitement authentique. Savourez donc la réponse de Borg, tout en nuances martiniennes :

Borg : « Aah !... C’est contrariant. Figurez-vous, monsieur Fischer, que si depuis un certain temps, il ne m’est pas toujours donné de sélectionner mes amis, en contrepartie, je me réserve le soin de choisir mes ennemis. Celui-là m’a coûté déjà tellement cher que je ne crois pas avoir les moyens de m’acharner sur lui. Je regrette… Croyez-le bien. »
Fischer : « Un refus… C’est audacieux, monsieur Borg. (…) il faut le (Lefranc) retrouver très vite, de préférence en mauvais état… (Aaah, ces hétéros, ils ne respectent vraiment rien !) Quel prix désirez-vous ? Combien ? »
Borg : « Ce serait trop coûteux, n’en parlons plus. »
Fischer : « Ne m’irritez point, c’est toujours dangereux. »
Borg, royal : « Je suis seul juge de ce qui est dangereux pour moi. Si je change d’avis, je vous le ferai savoir… Ainsi que le prix. (…) »

Et ça continue page 24 en suivant le fil des pensées de Borg : « …Le tuer ne me plaît pas du tout… Il faudrait trouver un moyen de le faire partir tout en empochant l’argent de Fischer. » (Dont le c du nom a parfois des envies de liberté soit-dit en passant.) Notre homme est particulier troublé… au point de provoquer un accident de la route permettant à Renard d’alerter Lefranc de sa présence !

Quant à Lefranc, il fallait bien qu’il fasse un peu de fan-service, sinon ce ne serait pas vraiment un héros martinien. Il tombe donc la veste à partir de la page 28:

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Lefranc: le respect de la tradition.


Est-ce ce qui met Borg en manque page 32 ? On le voit s’arrêter au volant de sa voiture et ouvrir sa portière juste devant Lefranc à vélo :
Lefranc : « Eh bien ! Dites donc, je… »
Borg : « Calmez-vous, cher ami, simple astuce pour entrer en contact avec vous. (…) »
Borg : « Ne moisissons pas ici… Il faut que nous parlions ensemble. (…) »
(Case suivante, j’avoue avoir doucement rigolé en lisant ça :)
Lefranc : « Ca alors ! »
La jeune fille accompagnant Lefranc : « Qui est celui-là ? »
Lefranc : « Je vous expliquerai. »

Déjà, le trouble s’insinue dans le cœur de Lefranc… Et ça ne fait que continuer !

Par exemple, ce petit flirt page 32 à propos des tendances transformistes de plus en plus affirmées de Borg (A quand le costume de dragqueen ? Je dis ça c’est pour faire naître des images mentales.) :

Lefranc : Ah ! Toujours du goût pour les déguisements.
Borg, nanti de perruque, fausse barbe et lunettes : « Et vous pas assez. (…) »

C’est vrai ça, c’est pas toujours aux mêmes de faire des efforts ! Et Lefranc en soubrette, ça le ferait.

Il est temps à présent de passer, après les emmerdes et les amours, aux amis… ou plutôt aux ex. Page 33, Lefranc accueille à l’aéroport deux collègues (il est journaliste). Si l’un a une réaction anodine en voyant la jeune femme accompagnant Lefranc, l’autre…
Lefranc : « Ohé ! Julien ?... Stéphane ?... »
Journaliste 1 : Hé ! Pas mal la fille ! »
Journaliste 2 : « Houhou ! Ce vieux bandit… »

Je subodore pour ma part que le deuxième journaliste est un ex de Lefranc avec lequel celui-ci a gardé de bonnes relations (mais non pas celles-là !).

Ca continue au moment d’entrer dans la voiture :
Journaliste : « Allez ! En route ! Viens avec nous, bandit ! »

Et ça ne sera pas la dernière fois, croyez-moi !

Revenons maintenant aux amours. Je vous rappelle que cet album est plus centré sur l’évolution des sentiments de Lefranc envers Borg. Voyez sa réaction alors que Borg (déguisé) lui sauve la vie en envoyant dans un poulailler la voiture de ses poursuivants, et le croise ensuite au volant de son propre véhicule page 24 :
Journaliste « bandit », voyant le visage de Borg : « Mais !? Qui c’est celui-là ? »
Lefranc : « Quelqu’un qui m’étonne de plus en plus… »

Quand je vous parlais de troubles et de possibilités nouvelles… Tiens bon Axel, c’est bientôt dans la poche !

En tous cas Lefranc semble avoir laissé un excellent souvenir à son ex, ainsi que quelques notions de martinisme, comme on peut le constater page 35 :
Ex de Lefranc, posant une main sur l’épaule de ce dernier : « Tu as vu, bandit, affaire vite réglée (Nd Mitsu : il a soudoyé un employé d’hôtel)… Demain on ira voir ta crypte de la même manière. Ha ! Ha ! »

Il serait vraiment temps que la psychanalyse se penche sur cette obsession de la grotte que l’on retrouve chez tant de dessinateurs « classiques », Martin, Hergé et Jacobs, pour ne citer qu’eux…

On enchaîne page 36 avec ce qui a du être un régal de mise en scène pour Jacques Martin et son dessinateur : imaginez une piscine d’hôtel fréquentée par une foule au ratio d’une femme pour dix hommes, tous en maillots de bain, et tous plus virils les uns que les autres. Malheureusement une bombe éclate, et Lefranc, toujours, suivi par la fille qui l’avait rencontré au début de l’album, doit quitter l’hôtel vêtu en tout et pour tout de son maillot et d’un peignoir. Et évidemment, qui vient au secours de sa demoiselle en détresse en sortie de bain ? Axel Borg !

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Zorro est arrivé, empressé...

Notez la réaction amusante de la nana, quand Borg les invite à monter dans sa voiture : « Borg !... Heu… Non ! »

Mais si, t’en fais pas, toi tu ne risques rien.

Nous abordons maintenant un passage délicat : quand Jacques Martin veut faire du fan-service, mais avec des femmes pour un résultat subtil et raffiné.

Heureusement, Borg veille au grain et tout rentre dans l’ordre dès la moitié de la page 43 avec un martinisme de ce dernier en train de braquer les policiers : « (…) Méfiez-vous, je tire très vite ! (…) »
…pour ensuite les ficeler en slip à un arbre, Lefranc, Borg et la fille ayant piqué leurs uniformes. C’est bien, c’est beau, c’est Borg.

Et pour que vous soyez totalement remis, un magnifique martinisme de Lefranc page 47, alors que Borg s’éloigne du groupe des « gentils ». Le dialogue en lui-même n’est d’ailleurs pas dénué d’un certain romantisme :
Borg : « Eh bien bonne chance. Comme j’ai affaire ailleurs, adieu ! »
Lefranc : « Je n’ose vous dire au revoir ! »
La fille : « Mais où va-t-il ? »
Lefranc : « Il n’est pas bon que les loups se mêlent aux brebis, ma chère Julia. Axel Borg est un grand fauve. (…) »

La fin de l’album est encore mieux : Lefranc apparaît en mini-short blanc page 47, regardant la mer avec des jumelles. Ou plutôt…
La fille : « Non, il regarde ce bateau à l’horizon, celui d’Axel Borg. »

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Une séquence aussi romantique que le dialogue du grand fauve... Et après ça il y a encore des gens qui vont me dire que Jacques Martin n'était pas yaoïste ?!


Et le rythme reste soutenu jusqu'à la dernière page ! Du tout bon Martin ! L’évolution des sentiments de Lefranc est ici manifeste, même si il ne le dira pas ouvertement, en tous cas pas tant que Martin refusera d’assumer :
La fille : « Alors ? Vous paraissez regretter le départ de cet étrange compagnon ? »
Lefranc : « Mais non, Julia, j’ai bien davantage de peine à vous quitter. »
(Case suivante –qu’est-ce qu’il est poli ce Lefranc !-)
La fille : « Ah ! Tout de même un mot gentil ! Au fond, vous n’êtes pas tellement plus aimable avec une femme qu’avec un homme. »

Vous vous demandiez peut-être pourquoi je n’appelais pas la fille par son prénom de toute la review. Eh bien c’est tout simplement parce que c’est à peine si Lefranc la remarque ! Mon compagnon et disciple yaoiste devant l’éternel, Skiwi, a une théorie : Martin a du s’apercevoir qu’il avait collé une nana à Lefranc tout en oubliant de les faire flirter ensemble au profit de sa relation avec Borg. D’où cette phrase pour le moins « parachutée » et qui à mon sens ne fait que rajouter des trombes d’eau à la chute du Niagara du martinisme.

Ah oui ! A la toute fin, Lefranc remet aussi la main sur un jeune garçon qui lui avait piqué son vélomoteur au début de l’album. La phrase est à prendre au sens littéral, puisque Lefranc, tel un pedobear en rut le soulève et le jette à l’eau, avec un commentaire tout à fait martinien :
Lefranc : « Tu m’as dit qu’à ton âge, tout est permis… »
(Case suivante, empoignant le garçon…)
Lefranc : « Eh bien, voilà ce qu’on peut faire au mien ! »
Et histoire de compléter le chef-d’œuvre, l’ex de Lefranc se pointe :
« Ah ! Formidable, bandit ! Mais pourquoi as-tu balancé ce garçon dans l’eau ? »
Lefranc, maître incontesté du martinisme : « Une vieille histoire ; mais lui la connaît. »

Quant au récitatif de la dernière case de l’album, il essaie encore de faire du Martin hétéro, mais avec les résultats désespérés qu’on lui connaît : « (…) Julia et Lefranc se saluent longuement, très longuement, comme s’ils redoutaient de ne plus jamais se revoir ! »

Et heureusement pour nous leurs craintes sont fondées ! De toute façon, Lefranc pourra oublier sans problème cette ombre féminine dès l’album suivant, le magistral Apocalypse !

EDIT: je viens de m'apercevoir que dans ma distraction, je me suis mélangée les pinceaux et j'ai oublié de mettre le relevé de l'Arme Absolue ! Je bosse dès que possible à réparer cet oubli !

Edit catallaxie: j'ai inversé tes relevés pour qu'il soit dans l'ordre chronologique de publication, oubli réparé. :D
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Merci Catallaxie, tu es un soutien précieux à la cause yaoïste !
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Pykov
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Re: Lefranc

Message par Pykov »

j'ai eu du mal avec La Crypte, je veux dire du mal à lire l'album que j'avais trouvé sans intérêt; le décryptage yaoïste lui donne toute sa saveur...

L'Arme Absolue est le dernier Lefranc/Martin que j'ai bien aimé; le rapport entre Lefranc et Borg est effectivement encore plus "complexe" que dans Opération Thor, mais Mitsu a raison, l'absence de Jeanjean dans l'Arme Absolue permet de voir le duo Lefranc-Borg sans prisme aucun, je ne sais pas aussi bien le dire que toi, Mitsu, mais lorsque j'ai vu Borg successivement en officier puis en curé avec la "queue de cheval" dans le coin de la case ...j'ai henni de plaisir!!! :lol: :lol: :lol:
Il est de notoriété publique que la véritable passion des Hobbits est la boustifaille. C'est une rumeur plutôt injuste car nous avons aussi développé un intérêt certain dans le brassage de la bière et le fumage de l'herbe a pipe.
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Re: Lefranc

Message par Mitsugoro »

Pykov a écrit :j'ai eu du mal avec La Crypte, je veux dire du mal à lire l'album que j'avais trouvé sans intérêt; le décryptage yaoïste lui donne toute sa saveur...

L'Arme Absolue est le dernier Lefranc/Martin que j'ai bien aimé; le rapport entre Lefranc et Borg est effectivement encore plus "complexe" que dans Opération Thor, mais Mitsu a raison, l'absence de Jeanjean dans l'Arme Absolue permet de voir le duo Lefranc-Borg sans prisme aucun, je ne sais pas aussi bien le dire que toi, Mitsu, mais lorsque j'ai vu Borg successivement en officier puis en curé avec la "queue de cheval" dans le coin de la case ...j'ai henni de plaisir!!! :lol: :lol: :lol:
Je ne pensais pas que le yaoïsme pouvait causer ce type d'effet secondaire. Ce que tu dis pour la Crypte est encore plus vrai pour l'Apocalypse: à mon sens, on passe complètement à côté de l'album si on ne le lit pas sous l'angle yaoi. Je suis sérieuse, je ne vois pas comment ça peut fonctionner autrement !
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Re: Lefranc

Message par Olrik »

Il faudra, je pense, créer un sujet spécifique sur le yao-machin.
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