Bien ! Devant le succès foudroyant remporté par notre jeu et à la demande générale ( bis), je mets fin à un suspense intenable !
(J'en profite pour féliciter Freric qui a très vite trouvé de quelle [vieille] série il est question et Archibald pour avoir aussi trouvé le bon album... après de légers indices).
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Héros & série : Martin Milan (de Christian Godard)
Album : tome 5 (dans la 1ère série) : "Les hommes de la boue", paru au Lombard dans la collection Jeune Europe en janvier 1975, mon exemplaire perso étant la réédition à l'identique publiée chez Dargaud quelques mois plus tard, en octobre 1975.
Martin Milan est un personnage attachant et plutôt atypique. Son métier de pilote d'avion-taxi l'amène à vivre des péripéties échevelées qui ne se contentent pas d'être drôles, exotiques et dépaysantes. Surtout truculentes à leurs débuts, ses mésaventures et ses 'missions' s'écartent vite de tout manichéisme, se teintent souvent de mélancolie, de poésie, tout en développant une vision très personnelle - féroce ou désabusée - sur les individus ou les sociétés et systèmes autoritaires, avides, intolérants, conflictuels ou exclusivement matérialistes... [sur la connerie, quoi, en gros ]
J'ai précisé "dans la 1ère série", car Martin Milan (un peu à l'instar du génial Chlorophylle de Macherot) fait partie de ces séries qui ont connu des publications en album plutôt chaotiques : le fil chronologique exact s'est retrouvé franchement embrouillé au gré de parutions mêlant inédits, nouveautés et rééditions. Cet album-ci en est un bon exemple : en 1975, cet excellent "Les hommes de la boue" est le tome 5 de Martin Milan.
Mais au moment de publier un tout nouvel opus intitulé "Mille ans pour une agonie", Dargaud - puis Le Lombard puis Dargaud de nouveau - semble vouloir réinitialiser les choses : sans crier gare, l'album (inédit) qui sort en 1978 se retrouve numéroté "1" et devient de ce fait le premier volume de ce qui formera donc une... 2ème série (!)...
Seulement voilà, quand arrive le nouveau tome 2, surprise ! Il s'agit en fait des "Clochards de la jungle", l'ancien tome 3 de 1973... ( vous suivez ?!? ), qui réapparaît sous une nouvelle couverture.
La suite des parutions accentuera la confusion entre 'ressorties et vraies nouveautés'... C'est ainsi qu'en 1983, "Les hommes de la boue" ressort sous une nouvelle couverture et s'affiche désormais comme un "tome 8" !
(gasp !)...
Quoiqu'il en soit, j'ai toujours eu un faible pour "Les hommes de la boue". Cet album est un parfait exemple du style Godard à son meilleur, c'est à dire lorsque son tempérament scénaristique bien particulier lui fait mélanger harmonieusement des éléments pourtant difficiles à manipuler : un humour grinçant et burlesque qui ne bousille pas le suspense, un récit aventureux et dynamique qui offre son lot de rebondissements sans s'éparpiller et une passionnante dimension ethno-sociologique (bien amenée et très touchante) qui traduit ses profondes préoccupations humanistes. Comme souvent, derrière son humour décapant, Godard construit un arrière-plan engagé autour de thèmes sérieux voire dramatiques. Mais ici, il trouve un bel équilibre : aucun "abus de philosophie" ne vient plomber l'action ou ennuyer le lecteur friand de péripéties loufoques...
Autre caractéristique savoureuse : une complicité très ludique avec le lecteur, Godard usant alors allègrement d'un second degré appuyé et un peu cabotin... qui n'est pas sans rappeler l'ironie et les fantaisies narratives de Greg.
Album : tome 5 (dans la 1ère série) : "Les hommes de la boue", paru au Lombard dans la collection Jeune Europe en janvier 1975, mon exemplaire perso étant la réédition à l'identique publiée chez Dargaud quelques mois plus tard, en octobre 1975.
Martin Milan est un personnage attachant et plutôt atypique. Son métier de pilote d'avion-taxi l'amène à vivre des péripéties échevelées qui ne se contentent pas d'être drôles, exotiques et dépaysantes. Surtout truculentes à leurs débuts, ses mésaventures et ses 'missions' s'écartent vite de tout manichéisme, se teintent souvent de mélancolie, de poésie, tout en développant une vision très personnelle - féroce ou désabusée - sur les individus ou les sociétés et systèmes autoritaires, avides, intolérants, conflictuels ou exclusivement matérialistes... [sur la connerie, quoi, en gros ]
J'ai précisé "dans la 1ère série", car Martin Milan (un peu à l'instar du génial Chlorophylle de Macherot) fait partie de ces séries qui ont connu des publications en album plutôt chaotiques : le fil chronologique exact s'est retrouvé franchement embrouillé au gré de parutions mêlant inédits, nouveautés et rééditions. Cet album-ci en est un bon exemple : en 1975, cet excellent "Les hommes de la boue" est le tome 5 de Martin Milan.
Mais au moment de publier un tout nouvel opus intitulé "Mille ans pour une agonie", Dargaud - puis Le Lombard puis Dargaud de nouveau - semble vouloir réinitialiser les choses : sans crier gare, l'album (inédit) qui sort en 1978 se retrouve numéroté "1" et devient de ce fait le premier volume de ce qui formera donc une... 2ème série (!)...
Seulement voilà, quand arrive le nouveau tome 2, surprise ! Il s'agit en fait des "Clochards de la jungle", l'ancien tome 3 de 1973... ( vous suivez ?!? ), qui réapparaît sous une nouvelle couverture.
La suite des parutions accentuera la confusion entre 'ressorties et vraies nouveautés'... C'est ainsi qu'en 1983, "Les hommes de la boue" ressort sous une nouvelle couverture et s'affiche désormais comme un "tome 8" !
(gasp !)...
Quoiqu'il en soit, j'ai toujours eu un faible pour "Les hommes de la boue". Cet album est un parfait exemple du style Godard à son meilleur, c'est à dire lorsque son tempérament scénaristique bien particulier lui fait mélanger harmonieusement des éléments pourtant difficiles à manipuler : un humour grinçant et burlesque qui ne bousille pas le suspense, un récit aventureux et dynamique qui offre son lot de rebondissements sans s'éparpiller et une passionnante dimension ethno-sociologique (bien amenée et très touchante) qui traduit ses profondes préoccupations humanistes. Comme souvent, derrière son humour décapant, Godard construit un arrière-plan engagé autour de thèmes sérieux voire dramatiques. Mais ici, il trouve un bel équilibre : aucun "abus de philosophie" ne vient plomber l'action ou ennuyer le lecteur friand de péripéties loufoques...
Autre caractéristique savoureuse : une complicité très ludique avec le lecteur, Godard usant alors allègrement d'un second degré appuyé et un peu cabotin... qui n'est pas sans rappeler l'ironie et les fantaisies narratives de Greg.