Interview d'Yves Sente et André Juillard dans Ouest-France

Scénario : Yves SENTE
Dessin : André JUILLARD
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freric
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Interview d'Yves Sente et André Juillard dans Ouest-France

Message par freric »

Le nouveau Blake & Mortimer en avant-première sur Ouest-France !

Propos recueillis par Laurent BEAUVALLET.
Modifié le 27/09/2013 à 00:38

À partir de ce mardi 10 juillet, et pendant tout l’été, Ouest-France publie le nouvel album de Blake et Mortimer, Le serment des cinq lords.

Une ambiance à la Agatha Christie

Une exclusivité pour une histoire captivante ancrée à Oxford, autour d’une sourde vengeance, dans une ambiance digne d’Agatha Christie. Cet album est le 21e d’une série mythique créée en 1948 par Edgar Pierre Jacobs, avec Le secret de l’Espadon.

« La série Blake et Mortimer est considérée comme l’un des chefs-d’œuvre absolu de la bande dessinée franco-belge », juge Patrick Gaumer, l’auteur du dictionnaire mondial de la BD. En s’appuyant sur « une narration crédible mêlant l’aventure, le policier, le fantastique ou la science-fiction » et « un graphisme clair et documenté », Edgar Pierre Jacobs a donné vie à une série et des personnages terriblement attachants, du professeur Mortimer, spécialiste de physique nucléaire, au capitaine Blake, des services secrets britanniques, en passant par le colonel Olrik, le méchant qu’on aime détester.

Ce nouvel opus est signé d’André Juillard et Yves Sente, un duo d’auteurs qui a pris la relève de Jacobs à sa mort, en alternance avec Jean Van Hamme et Ted Benoît. André Juillard et Yves Sente ont bien voulu décrypter, pour nous, les codes de cette série mythique.

« On est des fieffés nostalgiques, on a envie de retrouver notre bonheur de lecteur »

Comment entrer dans les pas du « maître » et créateur de la série Edgar P. Jacobs, tout en faisant écouter sa propre musique ?

André Juillard : D’abord, sa propre musique, on l’oublie un peu pour mieux se mettre dans les pas du maître, et elle revient quand on s’est bien familiarisé avec le style de Jacobs. Mon naturel revient un peu, mais j’essaie de le convenir dans des limites acceptables (rires).

Yves Sente : L’important est que l’on se sente dans un Blake et Mortimer. On fait du Blake et Mortimer, pas du Jacobs.

Vous humanisez davantage les personnages ; pourquoi ?

André Juillard : Il fallait que la série évolue, se modernise. Nous avons approfondi la personnalité de Blake et Mortimer en allant visiter leur passé et en intégrant des personnages féminins.

Yves Sente : Jacobs était tout à fait d’accord pour qu’il y ait des figures féminines. C’est une manière de lui rendre hommage.

Quels sont les « codes » d’un album de Blake et Mortimer ?

Yves Sente : Dès la première page, on doit savoir où l’on est que l’on est, à travers la ligne épurée du dessin, une certaine densité dans le texte sans qu’il soit redondant. Les deux personnages principaux se vouvoient, l’un boit du whisky, l’autre du gin… (sourires). Il faut respecter aussi la manière narrative de Jacobs et une certaine élégance dans le langage.

N’est ce pas trop contraignant de respecter ces codes ?

André Juillard : Non, ce qui nous amuse justement, c’est de composer avec. Ça stimule l’imagination et l’énergie. On est des fieffés nostalgiques, on a envie de retrouver notre bonheur de lecteur. On se plaît dans cet univers, alors le trahir, non !

Quel album de Blake et Mortimer vous sert-il de « bible », de référence ?

André Juillard : Graphiquement, c’est La marque jaune. Il est très réussi, assez homogène au niveau du style, avec de très belles couleurs. On « tient » le style Jacobs dans sa meilleure expression.

Yves Sente : On passe beaucoup de temps à relire les épisodes précédents, car c’est parfois compliqué d’établir une chronologie. Est-ce que tel personnage a pu rencontrer tel autre ? C’est un jeu pour les lecteurs nostalgiques ! Nous nous appuyons aussi sur l’autobiographie écrite par Jacobs, Un opéra de papier, dans laquelle il décrit les parcours de Blake, Mortimer et Olrik.

Comment gérer la cohérence de la série quand un autre duo d’auteurs – Van Hamme et Benoit, et bientôt Dufaux et Aubin – publie d’autres histoires ?


On vérifie juste les contradictions potentielles, notamment en ce qui concerne les personnages créés par d’autres auteurs, avec lesquels on échange régulièrement. On n’est pas concurrents, on a tous intérêt à respecter l’esprit et la lettre de la série. Après, c’est le job de l’éditeur.

Pourquoi avez-vous situé l’action du Serment des cinq lords à Oxford ?

Yves Sente : Après la Belgique et l’Antarctique (Les Sarcophages du 6e continent) ou l’Afrique (Le Sanctuaire du Gondwana), nous avions envie d’un album purement anglais. Londres, on l’a déjà vu. Nous avons découvert Oxford et singulièrement l’Ashmolean muséum, qui abrite des collections très variées. C’est une sorte de cabinet de curiosités à très grande échelle. Une fois la trame du récit définie, il fallait aller sur place pour le plaisir de sentir les lieux.

Quel ton avez-vous voulu donner à ce nouvel opus ?

Yves Sente : J’avais envie d’un scénario dans l’esprit d’Agatha Christie.

Comment se construit votre collaboration ?

Yves Sente : On discute de l’idée au départ, et après il y a un travail d’écriture et d’illustration assez solitaire. Tout se règle au téléphone. On n’a pas d’ego surdimensionné, on est au service du résultat final.

À découvrir, ce lundi 9 juillet dans Ouest-France, une page complète dédiée au nouvel album de Blake et Mortimer, avec de nombreuses esquisses inédites.
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