Centaur Club

le testament des 30 D.
Je feuilletais récemment la malédiction des 30 deniers ,et il m'est venu à l'esprit qu'il y a des ressemblances scénaristiques avec le testament de William S.

D'abord l'élément déclencheur :
- Un séisme qui permet de découvrir une chapelle et un manuscrit dans un cas.
- la collision d'un bateau contre un palais vénitien qui permet la découverte d'une chambre secrète avec également un manuscrit.
Dans les deux cas le rédacteur , le prêtre Janos dans un cas , Guillermo da Spiri dans l'autre, se retrouve enfermé son manuscrit avec celui ci suite à un séisme.

Les deux histoires peuvent être vues comme une sorte de chasse au trésor , pour découvrir un éléments manquants , les 29 deniers pour la Malédiction et le reste du manuscrit pour le Testament.
Mortimer n’intervient qu'en dilettante . Il assiste à chaque fois une femme . qui représente une 'autorité supérieure' qui ne peut pas participer à la chasse au trésor.
- Eleni Philippidès, qui représente son oncle , le Dr Géorgios Markopoulos, retenu par son métier.
- Élisabeth McKenzie , déléguée par sa mère , Sarah Summertown immobilisée par une blessure.

Dans les deux cas il y a un autre concurrent dans la chasse au trésor qui n'hésite pas à utiliser des moyens malhonnêtes , en ayant recours notamment aux services d'un scélérat comme Olrik, dont on retrouve les complices Jack dans la malédiction , Sharkey et Freddy pour le testament.

La chasse au trésor aboutit dans les deux cas , mais finalement pour quoi ?
Les 30 deniers s’autodétruisent... et le testament de William S. est irrecevable !

Comme quoi , les scénarios , c'est un éternel recommencement !

C'est vrai que je n'avais jamais remarqué cela !
Mais je donnerais mon petit avis : La Malédiction des 30 deniers est un scénario bien plus poussé que celui de William S. Sachant qu'il a été rédigé par Jean Van Hamme, cela paraît normal je ne voudrais pas insulter ici Yves Sente qui, je le reconnais, à déjà écrit de très bons scénarios (tels que la Machination Voronov et Le Serment des Cinq Lords

J'ai remarqué également quelque chose d'autre. Les deux jeunes femmes que Mortimer assiste dans ces deux aventures ont un "plus" sur le professeur:
Eleni Philippidès, ses connaissance en araméen , et Élisabeth , le latin.
Maintenant on peut préférer un scénario à l'autre , comme toi , Miloch.
Pour ma part, je ne suis convaincu ni par l'un , ni par l'autre. Je voulais juste vous faire part de mes réflexions en dehors de toute polémique .
Je suis persuadé que Sente a utilisé sans s'en rendre compte, les mêmes ficelles que Van Hamme, qui sont probablement enseigné dans toutes bonnes écoles de scénaristes!

Archibald a écrit :Je suis persuadé que Sente a utilisé sans s'en rendre compte, les mêmes ficelles que Van Hamme, qui sont probablement enseigné dans toutes bonnes écoles de scénaristes!

Aaaaaaah c'est pas bête, ça ! Je n'avais jamais songé à ce qu'il y ait une école de scénaristes ! ça paraît normal pourtant

Ben alors certains étaient peut-être des cancres

shamelord a écrit :Ben alors certains étaient peut-être des cancres

On ne mentionnera pas leurs noms

Les similitudes sont troublantes en effet mais à l'inverse de Georgevitch-Miloch je préfère de loin le Testament. On pourra lui reprocher son côté poussif, ses incohérences scénaristiques et tout ce qu'on veut, mais je lui trouve beaucoup plus d'originalité dans le thème (une enquête sur l'identité de William Shakespeare et l'émouvante histoire qui lui est associée), des personnages secondaires mémorables (Peggy Newgold et les Teddys), des séquences inquiétantes qui lorgnent vers les ambiances expressionnistes jacobsiennes (la menace des Teddys sur le Londres nocturne, la découverte de la chambre de la momie), un ton littéraire, British et mondain qui sied aux personnages de Blake et Mortimer...
Donner la préférence à la daube de Vanhamme juste sous prétexte que c'est Vanhamme, c'est fermer complaisamment les yeux sur la paresse cynique de celui qui fut l'un des plus grands scénaristes de l'histoire de la bédé franco-belge, certes, mais qui se contente depuis des années (en particulier sur B&M) de capitaliser sur sa gloire passée et d'encaisser le chèque en ne livrant que des scénarios mécaniques, lorgnant vers des genres peu jacobsiens (pures histoires de polar, espionnage, ou aventures à la Indiana Jones), gros plans sur les fesses d'Eleni, plagiat éhonté de la fin des Aventuriers de l'Arche Perdue, méchants Nazis (il nous a refait le coup avec le Dernier Espadon : faut un méchant ? Attends je vais te mettre un Nazi, facile !)
Toutes les idées de Sente ne sont pas forcément heureuses, mais il s'efforce de se placer dans la continuité des albums de Jacobs et d'étoffer l'univers, là où j'ai plutôt la conviction que Vanhamme repompe vite fait quelques éléments disparates histoire de faire "couleur locale" mais les plaque sur des histoires qui n'ont rien de B&M.
Je préfère de loin le tacheron respectueux et appliqué au génie embourgeoisé, paresseux et cynique.