Schuiten dans "Lalibre.be" du 21/09/2018

Scénario : Thomas GUNZIG & Jaco Van DORMAEL
Dessins : François SCHUITEN
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freric
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Schuiten dans "Lalibre.be" du 21/09/2018

Message par freric »

Ce qu’il faut savoir sur le "Blake et Mortimer" de Schuiten
Par lorfevre alain le vendredi 21 septembre 2018
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François Schuiten met la dernière main à une aventure de “Blake et Mortimer”. L’auteur des “Cités obscures” emmène les héros de E.P. Jacobs au cœur de Bruxelles. Cet album permet à l’auteur de dénoncer indirectement un scandale urbanistique. Mais que faut-il savoir à propos des deux héros? Petit tour d'horizon.

L’origine

Les éditions Blake et Mortimer ont offert à François Schuiten de réaliser un album "hors collection". "Ils m’ont donné carte blanche, pour réaliser un album dans mon style. J’ai toujours été réservé sur les reprises des classiques. Le seul auteur pour lequel j’étais ouvert, c’était Jacobs. Mon frère me lisait La Marque jaune quand je n’étais pas encore en âge de lire. Cela m’a fasciné de me mettre au service de cette œuvre incroyable."
Les auteurs associés
"J’ai soumis d’abord l’idée à Benoît [Peeters], mais il n’était pas intéressé. J’ai demandé à mon ami Jaco Van Dormael s’il connaissait un scénariste qui pourrait m’aider. Il m’a envoyé ce SMS : ‘J’ai réfléchi : moi !’ Quelle bonne idée ! Il est venu avec Thomas Gunzig [qui a co-écrit plusieurs films de Van Dormael]. Nous avons réalisé un story-board très poussé en concevant le scénario. Ils pensent ‘image’ mais différemment. J’ai demandé à Laurent Durieux de réaliser la mise en couleurs. Laurent est un grand coloriste mais aussi un grand illustrateur d’affiche, qui travaille aux États-Unis. Il a un regard très critique et n’a pas craint de me bousculer. Il m’a poussé dans mes retranchements. Tous les trois m’ont secoué. Sur un objet tel que celui-ci, on ne peut pas se reposer sur ses lauriers. Cette collaboration m’a permis de me remettre en question."

Le récit

François Schuiten ne peut rien dire ni montrer de l’histoire. Mais il nous offre quelques précisions sur l’époque. "Je n’ai pas voulu être nostalgique. C’est une époque indéterminée, mais qui correspond à mes débuts en bande dessinée. On voit par exemple des ordinateurs. J’ai voulu éviter de figer Blake et Mortimer dans le passé, dans leur âge d’or, comme le font la plupart des reprises. C’est un paradoxe car des auteurs comme Jacobs ou Franquin étaient en phase avec leur temps. C’étaient des modernistes qui regardaient même vers le futur. Pour eux, cela aurait été une aberration d’être figés dans le passé."

Le décor

"Comme vous le savez, le palais de justice me fascine. Mais il y a un trait d’union avec Jacobs : on a retrouvé des notes selon lesquelles il projetait une histoire qui s’y serait déroulée. C’est plausible, parce qu’il a grandi dans les Marolles, au pied du palais. Je me suis dit que le palais était une autre ‘grande pyramide’. C’est comme si Jacobs me donnait le feu vert à titre posthume. En lisant cette histoire, vous saurez pourquoi il y a encore des échafaudages au palais !"

Le style

"Je me suis trouvé confronté à cette question cruciale : qu’est-ce que la fidélité à un auteur ? S’aligner sur son style ou lui rendre hommage avec le mien ? Finalement, j’ai fait ce que j’aimerais qu’on me fasse ! C’est-à-dire ne pas copier son style, respecter l’esprit, pas la lettre."

L’expérience

"Il y a plusieurs couches dans ce livre : ce palais dont l’abandon symbolise la Belgique ; un hommage à un auteur malmené, dont le patrimoine a été spolié ; la conjonction avec la découverte d’une immense salle au cœur de la pyramide de Gizeh, qui rejoint l’album mythique de Jacobs. Artistiquement, c’est sans doute ce que j’ai fait de plus exigeant. Quand nous ramions avec Jaco et Thomas, on se rappelait que Jacobs, lui, était seul. Il était laborieux, sa méthode de travail était hallucinante, contraignante, avec des calques, mais tout était dans la mise en scène. Il s’est attaqué à un grand mythe par album, avec une dramaturgie incroyable. Franquin n’était pas un grand amateur de Jacobs. Mais il disait que c’est une œuvre avec des images qu’on n’oublie jamais. Il avait raison."

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Erca
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Re: Schuiten dans "Lalibre.be" du 21/09/2018

Message par Erca »

François Schuiten a écrit :Artistiquement, c’est sans doute ce que j’ai fait de plus exigeant.
Ça promet ! Interview très intéressante par ailleurs.
Cynik, diabolik et machiavélik, mais surtout, anthologik...
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