Centaur Club

Sur la table à dessin de Teun Berserik, Blake et Mortimer sont spectateurs d'une course automobile.

Sympa, on dirait un ex-libris.

Yes ! J'adore ce genre de petit coup d'oeil (indiscret ) par-dessus l'épaule du dessinateur. Merci à lui - et à toi, Freric.

Le brouillon du dessin en haut... ; et la mise au net en bas, faite par transparence sur du beau papier costaud, pour ensuite accueillir l'encrage.
On voit d'ailleurs un petit flacon d'encre de Chine Pélikan en bas à droite (même si Teun Berserik & Peter Van Dongen ont dit qu'ils utilisaient surtout des feutres pour les planches, mais ici c'est forcément une illustration, sans doute un ex-libris comme tu le suggères, Shamelord).
Allez, tiens, soyons fous ! Je profite de l'occasion pour vous saouler
en parlant un peu technique graphique, pour une fois !
Et si la thark'tine de texte ci-dessous vous épuise d'avance,
courage, fuyez, y'a pas de souci !
La méthode de la table lumineuse offre de nombreux avantages, pour passer proprement et souplement de l'esquisse au résultat final, sans endommager le précieux support qui sera scanné/imprimé. Ca revient grosso modo à "décalquer" son croquis initial (parfois anarchique, un peu "sale", embrouillé), tout en l'épurant. On redessine directement sur un nouveau papier, posé sur le brouillon qui reste bien visible en-dessous grâce à la source lumineuse.
A ce stade, et bien qu'utilisant plutôt des calques, Hergé décrivait très bien ce qu'on cherche à obtenir : "Parmi ces traits qui s'entremêlent .../... , je vais choisir le meilleur, celui qui me semble le plus souple et le plus expressif, le plus clair, le plus simple.../... ".
Il ajoutait : "Cette façon de procéder.../... me permet également de cadrer les dessins de façon plus précise, en rapprochant ou en éloignant l'un de l'autre deux personnages, par exemple."
En revanche, ces mises au net via calques ou table lumineuse, outre leur aspect un peu fastidieux, présentent un inconvénient de taille : il y a le risque de perdre au passage la spontanéité et le dynamisme du 1er croquis. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle de plus en plus de dessinateurs - surtout ceux qui travaillent en numérique - préfèrent mettre au point des esquisses puis des crayonnés assez peu détaillés, sur papier ou écran, puis se servir de cette base pour se lancer directement dans de "l'encrage" précis à la tablette/palette graphique.
Histoire d'être constamment dans la création, l'enrichissement et l'amélioration du dessin (les outils de retouches et de retour en arrière étant quasi infinis), plutôt que d'avoir cette longue et délicate étape de "décalque".

Ceci dit, ça reste un excellent procédé quand on vise une certaine "ligne claire"... (André Juillard, lui aussi, est un grand adepte de la table lumineuse ! ).
Tous les passionnés d'ici le savent bien, Jacobs travaillait énormément par transparence, privilégiant le calque. [Il utilisait aussi un "épiscope", système permettant de projeter un dessin ou une photo par réflexion, un peu à la façon d'un rétro-projecteur]. Chez lui, ça prenait des proportions dantesques : il multipliait les "couches", refaisant ou peaufinant sans cesse ses crayonnés sur des morceaux de calques scotchés les uns par-dessus les autres. Ce qui devait rendre particulièrement difficile le report "au net" sur le papier définitif ! (... et la conservation complète des crayonnés dans tous leurs "états"... ).
D'autant que la mine de plomb sur calque, c'est trèèès salissant et qu'en plus, après avoir décalqué, il faut encore reporter le trait sur la planche définitive ! Argh ! 3 étapes minimum pour un seul crayonné, avant même de commencer à encrer !!! Damned !

Merci pour ces explications Thark.

Ce dessin de Teun Berserik est une commande pour une affiche de la librairie Bulle au Mans.

Voici la version crayon de l'affiche :



Voici la version encrée de l'affiche :

Voici un détail de la mise en couleur :



digigraphie, 50 exemplaires signés et numérotés

Très sympa !

Beaux visuels !
Et je remercie Thark pour son explication qui, ma fois, m'aidera très certainement dans mes années "Productions BD" qui viendront...un jour peut-être ! Je rêve de pouvoir m'adonner à cela dans un futur proche...mais très proche...

Je me demande qui à préparé le piqure-nique ? Il ne reste plus qu'à espérer que Blake et Mortimer se montrerons bons citoyens et nettoieront tout avant de partir dans le carton OXO ( Sponsors du dessinateur ?) et que Mortimer , s'il termine la flasque de Whisky qui est sous son fauteuil , ne se mettra pas au volant .