Votre avis sur Signé Olrik

[BMJ]

Bonjour à tous,
A mon tour de vous donner mes impressions. Tout d'abord, je tiens à faire remarquer que je me classe dans la catégorie des lecteurs, fan de B&M, mais pas extremiste Jacobsien non plus, bien que mes albums préférés sont des oeuvres originelles. Je n'ai donc pas le profil du lecteur qui va tout analyser et passer à la moulinette pour découvrir et mettre à jour les invraissemblances, anachronies, ou tout autre problème dans le récit ou le dessin. (Je ne suis pas un pro de la BD, donc je vais tenter de rester dans mon rôle de lecteur lambda).

Ceci étant dis, je n'aurais peut-être pas du lire les avis et autres critiques avant d'entamer la lecture, car celà a quelque peu gaché mon plaisir et surement aiguisé mon sens critique malgré tout.

J'ai fini l'album hier, en le lisant en trois fois. Je suis assez partagé car autant j'ai pris plaisir à retrouver mes héros favoris dans une nouvelle aventure, autant j'ai pu constater par moi-même certains défaut qui ont entravé ma lecture.
Le plus flagrant pour moi semble être le cumul de décisions invraisemblables de Blake, et autres "hasard qui tombent bien". Et même si je mets celà de coté, j'ai aussi été choqué par le non-réalisme de la taupe, dont un simple pare-brise protège les occupants, en dehors de la surface creusée par le mécanisme... Impossible !
Et que deviennent les gravats ? qui devraient prendre encore plus de volume que la roche compacte ? Bref grosse déception technique.
Déception également coté décor lors de la scène se déroulant au golf... Aucune vue d'ensemble...
Heureusement, j'ai bien aimé le lieu et le thème du récit: Les Cornoualilles et la légende du roi Arthur. C'était pourtant prometteur.
Olrik, lui, malgré un rôle-titre semble plat et absent du récit. Il n'échafaude aucun réél plan de génie et profite de la situation.

Au final, cet opus ne restera pas dans mes mémoires, à classer comme le Testament de William S. Je n'ai même pas envie de le relire J'avais beaucoup aimé le Baton de Plutarque, ou le Dernier Espadon. Mais ici, déception !
Je suis aussi surpris des notes attribuées sur les sites spécialisés et autres avis très positifs sur le site de la FNAC par exemple.

Vivement le prochain, histoire de me remonter le moral.

[Kronos]

A te lire, je vois que nous avons des idées totalement différentes sur les albums des Repreneurs
Le Testament était, dans l'ensemble, et si l'on oublie très vite les innombrables âneries proférées par Sente et gentiment dessinées par ce pauvre Juillard...
Par contre, le Bâton et son cortège d'invraisemblances crasses, totalement absurde et déconnecté de la Réalité et de la simple réalité, de même que le Dernier Espadon, ultime avatar d'un homme qui ne sait plus quoi écrire, m'ont tout simplement fait "g.....r", tant ces récits étaient d'une nullité scénaristique
Je sais, je suis cash et dur, mais comment ne pas l'être à la lecture d'histoires qui ne reposent sur rien de réaliste et farcis d'absurdités en tous genres ??
A côté de ça, je peux comprendre que des lecteurs un peu moins pointilleux que moi sur la "faisabilité" d'un scénario, aient aimé l'histoire qui a un délicieux parfum rétro, même si complètement "hors temps"
Si le dessin des Hollandais pouvait permettre d'être magnanime, le pôvre dessin "à l'économie" (il le dit lui-même !) de Juillard sur le Bâton, ne permet aucun pardon pour l'ensemble de cet album

[Chavaro]

Encore un album de reprises qui m'a déçu. Je me suis ennuyé tout au long de la lecture. Quelques moments d'actions, malheureusement manquant souvent d'originalités, mais truffés d'incohérences ou de facilités scénaristiques.

[nasir]

Salut,
Je viens de finir ce nouvel album.
Je suis un peu mitigé. L'intrigue commence lentement avec un Olrik, prisonnier le plus recherché (et enfermé) avec d'autres détenus: pas trop logique, me semble.
Comme on dit les autres intervenants, B&M sont pas mal menés par le bout du nez, voire même assez naïfs, il me semble. Mais surtout, dès que j'ai vu apparaître ce personnage, j'ai su tout de suite que ce sera lui le Druide! Tant, dans La MarqueJaune (la première fois que je l'avais lu), je ne savais pas que c'était Septimus le gredin, tant ici, c'était quasiment marqué sur son visage !!! Je m'attendais à la fin à un retournement, mais non, je pensais que c'était lui et en effet, c'était lui, Aucune surprise.

Pour la TAUPE, ces appareils qui creusent la terre si facilement, m'exaspèrent toujours. C'est qd même pas mal oublier le fait de quoi faire avec la terre qui est enlevée. Certes, on fait un trou, mais où va la terre déplacée ?
Elle disparaît ? Abracadabra ?
Tout le monde a déjà creusé un trou avec sa pelle, je suppose, bon, la terre enlevée doit bien aller quelque part, non ?
La déblayer...
En tous cas.

Je dira un B&M dans la moyenne inférieure.

[Chipie]

Salut,
Je viens de finir ce nouvel album.

Tout le monde a déjà creusé un trou avec sa pelle, je suppose, bon, la terre enlevée doit bien aller qq part, non ?
La déblayer...
En tous cas.

Je dira un B&M dans la moyenne inférieure.

Bravo pour ton généreux moyen inférieur tu te différencies de la plupart des critiques de BD.

D'autre part quand tu dis tout le monde… on peut légitimement se poser la question pour Sente

[voltof]

Salut,
Je viens de finir ce nouvel album.
Je suis un peu mitigé. L'intrigue commence lentement avec un Olrik, prisonnier le plus recherché (et enfermé) avec d'autres détenus: pas trop logique, me semble.
Comme on dit les autres intervenants, B&M sont pas mal menés par le bout du nez, voire même assez naïfs, il me semble. Mais surtout, dès que j'ai vu apparaître ce personnage, j'ai su tout de suite que ce sera lui le Druide! Tant, dans La MarqueJaune (la première fois que je l'avais lu), je ne savais pas que c'était Septimus le gredin, tant ici, c'était quasiment marqué sur son visage !!! Je m'attendais à la fin à un retournement, mais non, je pensais que c'était lui et en effet, c'était lui, Aucune surprise.

Pour la TAUPE, ces appareils qui creusent la terre si facilement, m'exaspèrent toujours. C'est qd même pas mal oublier le fait de quoi faire avec la terre qui est enlevée. Certes, on fait un trou, mais où va la terre déplacée ?
Elle disparaît ? Abracadabra ?
Tout le monde a déjà creusé un trou avec sa pelle, je suppose, bon, la terre enlevée doit bien aller quelque part, non ?
La déblayer...
En tous cas.

Je dira un B&M dans la moyenne inférieure.

Je suis plutôt d'accord avec ton point de vue. L'histoire manque légèrement d'imprévu, et la révélation concernant le Druide est bel et bien trop attendue. Les incohérences techniques telles que la célèbre TAUPE m'ont également séduit. C'est dommage, car il y avait du potentiel, mais la réalité reste moyen.

[Capitaine Blake]

Je viens à mon tour plusieurs mois plus tard, puisque nous sommes à l'automne 2025, présenter ma propre vision de Signé Olrik.

Je l'ai lu dans ses deux versions, classique et en strip ayant une prédilection particulière cette présentation en format italien dont Le Testament de William S avait déjà fourni un exemple il y a quelques années. Cette double édition a l'avantage de permettre de lire l'album tel que les auteurs l'ont découpé et de comprendre l'architecture des planches, puis de le reprendre en parcourant les cases agrandies par l'effet de l'édition à l'italienne et de mieux profiter de leur beauté.

Car ce qui me frappe essentiellement dans cette dernière contribution d'André Juillard, c'est bien la beauté des paysages du pays de Galles, notamment toutes les scènes au bord de la mer, mais aussi le charmant village où l'ecclésiastique et chef secret de ceux qu'on pourrait appeler les "Arthuriens" a son presbytère. Il y a d'ailleurs dans les scènes situées dans cette maison une certaine atmosphère de roman policier classique anglais qui m'a fait songer à Miss Marple, sauf que l'intrigue est d'un autre type que les affaires de meurtres résolues par la délicieuse vielile dame, et qu'en fait de Miss Marple, nous avons ici un Mortimer toujours barbu et fumeur de pipe ! Mais il a les mêmes indiscrétions obstinées, comme dans toutes les aventures de B&M ,que la célèbre enquêtrice provinciale d'Agatha Christie. Je salue la mise en couleur de Madeleine Demille qui m'a également beaucoup plu et contribue à la sensation de vaste espace iodé des rivages du Pays de Galles. Les bleus légers du ciel sont de toute beauté ! Sans parler de las fabuleuse mise en scène visuelle de la traversée de la chaussée gagnée par l'approche de la marée montante et le brouillard de fin de jour qui accompagne ce moment !

L'idée du cauchemar inaugural est une belle surprise narrative. C'est la première fois que la mort vient si directement rôder autour d'Olrik, révélant, pour une courte séquence, les angoisses du renégat, donc une fragilité qui l'habite malgré son arrogance. Il est vrai que n'importe qui, même un bandit à l'âme chevillée au corps, éprouverait une grande émotion au moment d'être pendu. Cette scène a en tout cas quelque chose d'un prélude théâtral qui se détache de la suite car elle n'a pas vraiment de lien avec l'histoire elle-même, sinon que la crainte d'une exécution décuplera l'énergie d'Olrik à se glisser dans le projet des "Arthuriens" comme je les appelle, et à obtenir une rocambolesque libération, dans des conditions dignes de l'audace habituelle au personnage. Et peut-être est-ce l'une des clés de cet album que le jeu théâtral de la mise en scène avec son cortège de fausses pistes et d'indices permettant cependant au lecteur de deviner bien des ressorts de l'intrigue, dans la tradition des romans feuilletons dont justement aventures de Rocambole font partie. En tout cas avec cette scène, les trois coups sont frappés d avec énergie !

Le récit est quant à lui riche d'événements, de rebondissements et même les moins crédibles du point de vue du réalisme ordinaire, comme cette fameuse Taupe capable de percer la roche comme du beurre, ne me dérangent pas. Après tout, qui croit une seconde dans la majorité des inventions techniques mises au point par Mortimer ou ses rivaux savants dévoyés dans les albums écrits par Jacobs ? Pourvu que l'histoire nous tienne en haleine et nous donne du plaisir, le reste ne me gêne pas. Nous sommes dans un domaine de fantaisie où, me semble-t-il, les libertés sont autorisées. Et dans le genre, même si à la fin les ficelles sont je le reconnais un peu grosses, cet album me semble très honorable.


S'agissant de cette fin, il est vrai que ce n'est pas le plus intéressant, mais j'ai remarqué que dès qu'on entre dans le domaine du croisement entre le réalisme et la pure fantaisie, il est fréquent que la conclusion donnée à une histoire soit un peu tirée par les cheveux. C'est ce qu'on reprochait dans un autre registre à Molière d'ailleurs, dont les fins de pièces étaient jugées quelque peu artificielles. Mais le dénouement n'était qu'une convention, l'essentiel étant le contenu de la comédie. C'est pour moi un peu pareil ici. Certes on aurait peut-être pu souhaiter une fin plus inventive, moins prévisible selon les critères de ce type d'histoire, mais d'un autre côté, le jeu avec les stéréotypes fait aussi partie des codes du genre. Il est certain que nous ne sommes jamais avec Blake et Mortimer dans un univers d'implacable réalisme !

Bref, pour moi, cet album me laisse une impression agréable. Je l'ai rouvert depuis ma première lecture , relu en partie et, surtout, j'y ai contemplé avec émotion l'ultime œuvre d'André Juillard qui sait si bien évoquer les campagnes et rivages britanniques et leurs intemporels villages.