Invraisemblances et impossibilités
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Invraisemblances et impossibilités
Il me semble que "la Menace Atlante" manque de souffle par rapport à "l'Atlantide". Un peu comme dans les épisodes qui ont suivi la première saga de Star Wars. Tout avait déjà été inventé, et l'émerveillement devant ces engins volants extraordinaires, ces planos qui rôdent au-dessus de la piscine, ces chars en lévitation, ces monorails... J'étais jeune quand j'ai découvert tout ça.
Mais je voudrais relever quelques incongruités flagrantes dans ce dernier album :
1. Déception déjà devant ce Poseidopolis 2, bien étriqué dans ses cloches à fromage, sur une planète inhospitalière. Mais qu'ont donc fait ces Atlantes qui avaient sois-disant anticipé les recherches du nouvel Eldorado depuis de longues années ?
2. De plus ce nouvel Atlantide est situé dans une autre galaxie ! (p44). Donc à une distance de 10 à 100000 années-lumières minimum de la nôtre. S'il faut un seul jour pour s'y rendre (p41) alors il faut voler à plus de 3 millions de fois la vitesse de la lumière. La télétransportation s'imposait peut-être ?
3. J'ai adoré le bruit du "démarreur" de la navette de secours (GNI-GNI-GNI) (p42). Tout-à-fait celui de ma première 2CV !
4. Le vaisseau-mère est en orbite géostationnaire ... à 400 km de la terre. Bon, l'orbite géostationnaire est quand même à 36000 km, c'est un tout petit peu plus loin.
5. Quid des pubs mixtes en 1958 ou 1959 ? (p13-14). En Angleterre ce n'était pas le cas. Peut-être en Écosse ?
6. Enfin mention TB pour le choix du whisky (p10). Lagavulin, qui dit mieux ? Une bonne idée de cadeau de Noël...
Tout cela dit avec beaucoup de gentillesse, quand on aime on ne compte pas.
- Capitaine Blake
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Re: Invraisemblances et impossibilités
J'aime l'humour des commentaires que vous faîtes, tout particulièrement la comparaison avec le démarrage de la 2CV ! C'est vrai que ces engins Atlantes semblent un peu rouillés !
Quant à l'invraisemblance relative au déplacement à travers l'espace-temps, elle est criante, mais je crois qu'elle est parfaitement assumée. J'imagine assez mal qu'un scénariste de 2025 ignore l'impossibilité de faire en un jour un tel voyage par des moyens qui semblent assez classiques. Mais comme toute la seconde partie me paraît un hommage amusé au cinéma de science-fiction populaire des années 1950 où l'invraisemblance était presque une règle et n'empêchait nullement le spectateur d'éprouver les diverses émotions que procurent les péripéties et les rebondissements, il me semble que loin de fournir matière à reproche, elle fait partie du jeu en quelque sorte. Bien entendu, on peut préférer une approche plus réaliste, qui convient mieux à notre sensibilité contemporaine, mais il faut songer que déjà en imaginant ses Plantes à l'époque de l'album initial, Jacobs ne s'embarrassait guère de scrupules réalistes !
J'ai bien aimé aussi le choix du Lavagulin. Je crois que c'est un petit hommage à André Juillard car si mes souvenirs sont bons, les deux anciens amis en dégustaient volontiers un verre quand ils se reposaient de leurs travaux.
Re: Invraisemblances et impossibilités
En un, je ferai remarquer qu'il était tellement facile de faire faire le voyage en une seule journée, voire même nettement moins, en utilisant un "trou de ver" ou, en allant dans une autre direction, faire comme dans Star Wars, en utilisant la télé-portation ; cela aurait fait son effet, tout en restant assez réaliste, mais cela demandait bien trop de travail à sente qui est partisan du moindre effort, on le sait bien, depuis le temps !Capitaine Blake a écrit : ↑30 nov. 2025, 18:23Quant à l'invraisemblance relative au déplacement à travers l'espace-temps, elle est criante, mais je crois qu'elle est parfaitement assumée. J'imagine assez mal qu'un scénariste de 2025 ignore l'impossibilité de faire en un jour un tel voyage par des moyens qui semblent assez classiques. Mais comme toute la seconde partie me paraît un hommage amusé au cinéma de science-fiction populaire des années 1950 où l'invraisemblance était presque une règle et n'empêchait nullement le spectateur d'éprouver les diverses émotions que procurent les péripéties et les rebondissements, il me semble que loin de fournir matière à reproche, elle fait partie du jeu en quelque sorte. Bien entendu, on peut préférer une approche plus réaliste, qui convient mieux à notre sensibilité contemporaine, mais il faut songer que déjà en imaginant ses Plantes à l'époque de l'album initial, Jacobs ne s'embarrassait guère de scrupules réalistes !
Et, contrairement à toi, je ne crois nullement que cela soit un hommage au Cinéma de science-fiction des Années 50 ; c'est surtout de la facilité
Et, puisque tu cites Jacobs, je te précise que les pantes mises en scène par lui dans l'Atlantide et, ensuite, le Piège étaient bien réelles, justes décalées dans le Temps : les droseras et les dionaes géantes existaient bien même si, toutes géantes qu'elles soient, sont tout de même bien plus petites en réalité... Idem pour les fougères géantes, de même que le williamsonia, là encore habilement sur-dimensionnées par notre cher Auteur
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Re: Invraisemblances et impossibilités
Il est évident que dans La menace Atlante, le scénariste, qui a peut-être tous les vices du monde, mais n'est quand même pas le parfait imbécile que vous vous plaisez à supposer, ne peut pas avoir imaginé le voyage éclair des vaisseaux tel qu'il nous est raconté sans jamais songer qu'il relève de la pure fable. Il ne fait donc à mes yeux aucun doute que le récit joue des codes fantaisistes du cinéma populaire de cette époque où toutes les inventions futuristes étaient permises. C'est ce qui en fait aussi le charme.
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Re: Invraisemblances et impossibilités
Et moi donc !Capitaine Blake a écrit : ↑30 nov. 2025, 18:23J'aime l'humour des commentaires que vous faîtes, tout particulièrement la comparaison avec le démarrage de la 2CV ! C'est vrai que ces engins Atlantes semblent un peu rouillés !
J'aime beaucoup cette idée !Capitaine Blake a écrit : ↑30 nov. 2025, 18:23Quant à l'invraisemblance relative au déplacement à travers l'espace-temps, elle est criante, mais je crois qu'elle est parfaitement assumée. J'imagine assez mal qu'un scénariste de 2025 ignore l'impossibilité de faire en un jour un tel voyage par des moyens qui semblent assez classiques. Mais comme toute la seconde partie me paraît un hommage amusé au cinéma de science-fiction populaire des années 1950 où l'invraisemblance était presque une règle et n'empêchait nullement le spectateur d'éprouver les diverses émotions que procurent les péripéties et les rebondissements, il me semble que loin de fournir matière à reproche, elle fait partie du jeu en quelque sorte.
Et puis, la science-fiction porte bien son nom, sur le principe. Quand je regarde Star Wars, j'ai beau savoir que l'Étoile de la mort est improbable du point de vue des lois de la physique et de l'ingénierie, ça n'empêche pas de procurer des frissons d'angoisse à chaque fois. Pareil pour certains scénarii de Star Trek, Stargate, Jurassic Park, Dune, ou chez Asimov...
L'objectif est souvent narratif. Comme dit Capitaine Blake : "C'est ce qui en fait aussi le charme" !
Je ne sais pas. Si les Atlantes avaient maîtrisé la télétransportation, l'album n'aurait sans doute pas existé... Ils auraient en effet certainement pu extraire de l'orichalque sans provoquer des catastrophes sur Terre, non ?
Après, ce qui me dérange surtout dans La Menace Atlante, c'est que les Nouveaux Atlantes, avec leur technologie avancée, aient besoin de revenir sur Terre pour l'orichalque, justement. Et ils n'ont pas songé à "terraformer" leur nouvelle planète... ?
Donc... une invraisemblance, tout comme il y en a dans La Menace AtlanteKronos a écrit : ↑02 déc. 2025, 18:08Et, puisque tu cites Jacobs, je te précise que les pantes mises en scène par lui dans l'Atlantide et, ensuite, le Piège étaient bien réelles, justes décalées dans le Temps : les droseras et les dionaes géantes existaient bien même si, toutes géantes qu'elles soient, sont tout de même bien plus petites en réalité... Idem pour les fougères géantes, de même que le williamsonia, là encore habilement sur-dimensionnées par notre cher Auteur
Re: Invraisemblances et impossibilités
Si vous relisez attentivement le corpus jacobsien vous découvrirez aussi bon nombre d’invraisemblances qui participent au charme de cet univers. Souvenez vous, surtout, que Jacobs concevait des aventures de B et M pour Tintin, c’est à dire pour un public d’ados, voire de pré-ados, ce que nous ne sommes manifestement plus.
Et de grâce ne cédons pas à la tentation de devenir les gardiens d’un dogme en l’entourant d’une nuée de midrashs.
Et surtout, soyez assurés que mes propos sont exprimés sans méchanceté et qu’ils ne sont pas destinés à blesser celles et ceux qui ne pensent pas comme moi
- olY-san
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Re: Invraisemblances et impossibilités
Bon sang, mais c'est bien sûr ! J'en ai eu 3 de 2CV et la plus vieille, une Azam Export de 1967 faisait exactement ce bruit-là ! Bravo pour le rapprochement !



