Invraisemblances et impossibilités

[Serge25]

Bonjour à tous,
Il me semble que "la Menace Atlante" manque de souffle par rapport à "l'Atlantide". Un peu comme dans les épisodes qui ont suivi la première saga de Star Wars. Tout avait déjà été inventé, et l'émerveillement devant ces engins volants extraordinaires, ces planos qui rôdent au-dessus de la piscine, ces chars en lévitation, ces monorails... J'étais jeune quand j'ai découvert tout ça.
Mais je voudrais relever quelques incongruités flagrantes dans ce dernier album :
1. Déception déjà devant ce Poseidopolis 2, bien étriqué dans ses cloches à fromage, sur une planète inhospitalière. Mais qu'ont donc fait ces Atlantes qui avaient sois-disant anticipé les recherches du nouvel Eldorado depuis de longues années ?
2. De plus ce nouvel Atlantide est situé dans une autre galaxie ! (p44). Donc à une distance de 10 à 100000 années-lumières minimum de la nôtre. S'il faut un seul jour pour s'y rendre (p41) alors il faut voler à plus de 3 millions de fois la vitesse de la lumière. La télétransportation s'imposait peut-être ?
3. J'ai adoré le bruit du "démarreur" de la navette de secours (GNI-GNI-GNI) (p42). Tout-à-fait celui de ma première 2CV !
4. Le vaisseau-mère est en orbite géostationnaire ... à 400 km de la terre. Bon, l'orbite géostationnaire est quand même à 36000 km, c'est un tout petit peu plus loin.
5. Quid des pubs mixtes en 1958 ou 1959 ? (p13-14). En Angleterre ce n'était pas le cas. Peut-être en Écosse ?
6. Enfin mention TB pour le choix du whisky (p10). Lagavulin, qui dit mieux ? Une bonne idée de cadeau de Noël...
Tout cela dit avec beaucoup de gentillesse, quand on aime on ne compte pas.

[Capitaine Blake]

Il est vrai que renouveler l'émerveillement initial des lectures de jeunesse est un art bien difficile. Pourtant, je ne suis pas déçu à cet égard par ce nouvel épisode, car revisiter ce qu'on a connu, même en mieux par le souvenir et le modèle qu'on suppose supérieur à sa suite tardive, est toujours agréable en soi et comme cela est servi par un dessin et une mis en couleur de belle facture, pour ma part je suis plutôt content du résultat.


J'aime l'humour des commentaires que vous faîtes, tout particulièrement la comparaison avec le démarrage de la 2CV ! C'est vrai que ces engins Atlantes semblent un peu rouillés !

Quant à l'invraisemblance relative au déplacement à travers l'espace-temps, elle est criante, mais je crois qu'elle est parfaitement assumée. J'imagine assez mal qu'un scénariste de 2025 ignore l'impossibilité de faire en un jour un tel voyage par des moyens qui semblent assez classiques. Mais comme toute la seconde partie me paraît un hommage amusé au cinéma de science-fiction populaire des années 1950 où l'invraisemblance était presque une règle et n'empêchait nullement le spectateur d'éprouver les diverses émotions que procurent les péripéties et les rebondissements, il me semble que loin de fournir matière à reproche, elle fait partie du jeu en quelque sorte. Bien entendu, on peut préférer une approche plus réaliste, qui convient mieux à notre sensibilité contemporaine, mais il faut songer que déjà en imaginant ses Plantes à l'époque de l'album initial, Jacobs ne s'embarrassait guère de scrupules réalistes !


J'ai bien aimé aussi le choix du Lavagulin. Je crois que c'est un petit hommage à André Juillard car si mes souvenirs sont bons, les deux anciens amis en dégustaient volontiers un verre quand ils se reposaient de leurs travaux.

[Kronos]

Quant à l'invraisemblance relative au déplacement à travers l'espace-temps, elle est criante, mais je crois qu'elle est parfaitement assumée. J'imagine assez mal qu'un scénariste de 2025 ignore l'impossibilité de faire en un jour un tel voyage par des moyens qui semblent assez classiques. Mais comme toute la seconde partie me paraît un hommage amusé au cinéma de science-fiction populaire des années 1950 où l'invraisemblance était presque une règle et n'empêchait nullement le spectateur d'éprouver les diverses émotions que procurent les péripéties et les rebondissements, il me semble que loin de fournir matière à reproche, elle fait partie du jeu en quelque sorte. Bien entendu, on peut préférer une approche plus réaliste, qui convient mieux à notre sensibilité contemporaine, mais il faut songer que déjà en imaginant ses Plantes à l'époque de l'album initial, Jacobs ne s'embarrassait guère de scrupules réalistes !

En un, je ferai remarquer qu'il était tellement facile de faire faire le voyage en une seule journée, voire même nettement moins, en utilisant un "trou de ver" ou, en allant dans une autre direction, faire comme dans Star Wars, en utilisant la télé-portation ; cela aurait fait son effet, tout en restant assez réaliste, mais cela demandait bien trop de travail à sente qui est partisan du moindre effort, on le sait bien, depuis le temps !
Et, contrairement à toi, je ne crois nullement que cela soit un hommage au Cinéma de science-fiction des Années 50 ; c'est surtout de la facilité
Et, puisque tu cites Jacobs, je te précise que les pantes mises en scène par lui dans l'Atlantide et, ensuite, le Piège étaient bien réelles, justes décalées dans le Temps : les droseras et les dionaes géantes existaient bien même si, toutes géantes qu'elles soient, sont tout de même bien plus petites en réalité... Idem pour les fougères géantes, de même que le williamsonia, là encore habilement sur-dimensionnées par notre cher Auteur

[Capitaine Blake]

Je ne suis pas très sûr que La Guerre des Étoiles soit un modèle de vraisemblance. D'ailleurs, je ne suis en général guère enclin à exiger des récits de science fiction qu'ils donnent des gages de réalisme car leur univers de vraisemblance potentielle, on le sait bien est purement fictif et poétique, même quand ils s'efforcent de donner l'illusion du réalisme rigoureux.

Il est évident que dans La menace Atlante, le scénariste, qui a peut-être tous les vices du monde, mais n'est quand même pas le parfait imbécile que vous vous plaisez à supposer, ne peut pas avoir imaginé le voyage éclair des vaisseaux tel qu'il nous est raconté sans jamais songer qu'il relève de la pure fable. Il ne fait donc à mes yeux aucun doute que le récit joue des codes fantaisistes du cinéma populaire de cette époque où toutes les inventions futuristes étaient permises. C'est ce qui en fait aussi le charme.

[Bobby Cowen II]

J'aime l'humour des commentaires que vous faîtes, tout particulièrement la comparaison avec le démarrage de la 2CV ! C'est vrai que ces engins Atlantes semblent un peu rouillés !

Et moi donc !

Quant à l'invraisemblance relative au déplacement à travers l'espace-temps, elle est criante, mais je crois qu'elle est parfaitement assumée. J'imagine assez mal qu'un scénariste de 2025 ignore l'impossibilité de faire en un jour un tel voyage par des moyens qui semblent assez classiques. Mais comme toute la seconde partie me paraît un hommage amusé au cinéma de science-fiction populaire des années 1950 où l'invraisemblance était presque une règle et n'empêchait nullement le spectateur d'éprouver les diverses émotions que procurent les péripéties et les rebondissements, il me semble que loin de fournir matière à reproche, elle fait partie du jeu en quelque sorte.

J'aime beaucoup cette idée !
Et puis, la science-fiction porte bien son nom, sur le principe. Quand je regarde Star Wars, j'ai beau savoir que l'Étoile de la mort est improbable du point de vue des lois de la physique et de l'ingénierie, ça n'empêche pas de procurer des frissons d'angoisse à chaque fois. Pareil pour certains scénarii de Star Trek, Stargate, Jurassic Park, Dune, ou chez Asimov...
L'objectif est souvent narratif. Comme dit Capitaine Blake : "C'est ce qui en fait aussi le charme" !

La télétransportation s'imposait peut-être ?

Je ne sais pas. Si les Atlantes avaient maîtrisé la télétransportation, l'album n'aurait sans doute pas existé... Ils auraient en effet certainement pu extraire de l'orichalque sans provoquer des catastrophes sur Terre, non ?
Après, ce qui me dérange surtout dans La Menace Atlante, c'est que les Nouveaux Atlantes, avec leur technologie avancée, aient besoin de revenir sur Terre pour l'orichalque, justement. Et ils n'ont pas songé à "terraformer" leur nouvelle planète... ?

Et, puisque tu cites Jacobs, je te précise que les pantes mises en scène par lui dans l'Atlantide et, ensuite, le Piège étaient bien réelles, justes décalées dans le Temps : les droseras et les dionaes géantes existaient bien même si, toutes géantes qu'elles soient, sont tout de même bien plus petites en réalité... Idem pour les fougères géantes, de même que le williamsonia, là encore habilement sur-dimensionnées par notre cher Auteur

Donc... une invraisemblance, tout comme il y en a dans La Menace Atlante

[Jean Luc]

Les invraisemblances font partie du charme des aventures de nos héros, y compris chez Jacobs. Par ailleurs, celles qui sont distinguées par nos lecteurs les plus attentifs voire les plus scrupuleux ne sont pas pires que celles que l’on peut découvrir chez certains auteurs de S-F, ici je pense au cycle du Ā de Van Vogt ou à celui des Fabricants d’armes.

Si vous relisez attentivement le corpus jacobsien vous découvrirez aussi bon nombre d’invraisemblances qui participent au charme de cet univers. Souvenez vous, surtout, que Jacobs concevait des aventures de B et M pour Tintin, c’est à dire pour un public d’ados, voire de pré-ados, ce que nous ne sommes manifestement plus.

Et de grâce ne cédons pas à la tentation de devenir les gardiens d’un dogme en l’entourant d’une nuée de midrashs.

Et surtout, soyez assurés que mes propos sont exprimés sans méchanceté et qu’ils ne sont pas destinés à blesser celles et ceux qui ne pensent pas comme moi

[olY-san]

3. J'ai adoré le bruit du "démarreur" de la navette de secours (GNI-GNI-GNI) (p42). Tout-à-fait celui de ma première 2CV !

Bon sang, mais c'est bien sûr ! J'en ai eu 3 de 2CV et la plus vieille, une Azam Export de 1967 faisait exactement ce bruit-là ! Bravo pour le rapprochement !

[Bobby Cowen II]

Les invraisemblances font partie du charme des aventures de nos héros, y compris chez Jacobs. Par ailleurs, celles qui sont distinguées par nos lecteurs les plus attentifs voire les plus scrupuleux ne sont pas pires que celles que l’on peut découvrir chez certains auteurs de S-F, ici je pense au cycle du Ā de Van Vogt ou à celui des Fabricants d’armes.

Si vous relisez attentivement le corpus jacobsien vous découvrirez aussi bon nombre d’invraisemblances qui participent au charme de cet univers. Souvenez vous, surtout, que Jacobs concevait des aventures de B et M pour Tintin, c’est à dire pour un public d’ados, voire de pré-ados, ce que nous ne sommes manifestement plus.

Et de grâce ne cédons pas à la tentation de devenir les gardiens d’un dogme en l’entourant d’une nuée de midrashs.

Tout à fait d'accord avec vous !

Et surtout, soyez assurés que mes propos sont exprimés sans méchanceté et qu’ils ne sont pas destinés à blesser celles et ceux qui ne pensent pas comme moi

Loin de nous cette idée
Le forum est un lieu de partage et d'échanges ; chacun sa personnalité, sa façon de voir les choses, de les exprimer... et heureusement !

[Capitaine Blake]

Je suis tout à fait d'accord avec vous deux. Et j'ajoute à mon tour que ce que je trouve de passionnant dans ce forum où je viens d'arriver dans automne, c'est la richesse des conversations entre des membres qui ont de conceptions parfois très différentes, ce qui permet des échanges d'autant plus intéressants.

À propos des invraisemblances, Jean Luc semble indiquer des cas de ce genre chez Jacobs lui-même si j'ai bien lu et je serais heureux qu'il en donne quelques exemples. Sur ce point d'ailleurs, même chez Hergé on trouve des impossibilités. Je lisais il y a peu dans un forum consacré à Tintin, je pourrai retrouver la page si cela vous intéresse, que la position couchée à plat ventre des passagers de la fusée lunaire due ait de la pression de la pesanteur au décollage et au retour sur terre, aurait dû avoir des conséquences fatales sur le colonnes vertébrales de tout l'équipage, Tintin et Milou compris, sans parler de ce pauvre professeur Tournesol qui n'est pas un tout jeune homme au moment de l'expédition.

Dans le cas de notre album de Blake et Mortimer, je crois que les invraisemblances sont, contrairement peut-être à d'autres histoires de la série, moins des conséquences de distractions des auteurs, que des effets, souvent en tout cas, volontaires. Le plus évident est le tour de passe passe chirurgical qui permet à Mortimer de retrouver un coeur de vingt ans selon ce que déclare le professeur. Je me demande d'ailleurs s'(il n'y a pas là une allusion à un film de science fiction populaire mettant en scène une telle situation ?

[Kronos]

Sur ce point d'ailleurs, même chez Hergé on trouve des impossibilités. Je lisais il y a peu dans un forum consacré à Tintin, je pourrai retrouver la page si cela vous intéresse, que la position couchée à plat ventre des passagers de la fusée lunaire due ait de la pression de la pesanteur au décollage et au retour sur terre, aurait dû avoir des conséquences fatales sur le colonnes vertébrales de tout l'équipage, Tintin et Milou compris, sans parler de ce pauvre professeur Tournesol qui n'est pas un tout jeune homme au moment de l'expédition.

Justement, les Américains avaient mis au point (pour leurs pilotes de chasseurs) le système même qu'utilisera ensuite Hergé pour les passagers de sa fusée ! Si l'on veut comparer ensuite les effets de la gravité au décollage d'une fusée (nombre de "G" et traumatismes possibles), avec les "G" encaissés par les pilotes dans certaines situations, il faudra demander à l'USAF et à la NASA, même si je connais déjà la réponse...
[/quote] Le plus évident est le tour de passe passe chirurgical qui permet à Mortimer de retrouver un coeur de vingt ans selon ce que déclare le professeur. Je me demande d'ailleurs s'il n'y a pas là une allusion à un film de science fiction populaire mettant en scène une telle situation ?[/quote]
Jusqu'à ce que sente décide que Mortimer avait un coeur malade, nous ignorions tous, et depuis 75 ans, que ce pauvre professeur souffrait du coeur !!! Jamais personne n'en a soufflé mot, même parmi les repreneurs !
C'est la maladie cardio-vasculaire la plus brutale et le plus fulgurante de l'Histoire ; mais certains iront sans doute en chercher la cause dans les expérimentations avec le télé-céphalocospe !?! Tiens, monsieur Sente, vous n'aviez pas pensé à cette possibilité ?!
D'un autre côté, il est un fait que Jacobs a commis un certain nombre d'erreurs et d'invraisemblance, et je suis le premier à les relever dans mes monographies, mais, pour sa défence, il faut rappeler qu'à son époque, n'existaient QUE les livres et qu'il y avait nettement moins d'infos disponibles sur le marché !
Ce qui est très loin d'être le cas de nos jours pour les scénaristes et auteurs qui veulent faire du bon boulot

[Bobby Cowen II]

Jusqu'à ce que sente décide que Mortimer avait un coeur malade, nous ignorions tous, et depuis 75 ans, que ce pauvre professeur souffrait du coeur !!! Jamais personne n'en a soufflé mot, même parmi les repreneurs !
C'est la maladie cardio-vasculaire la plus brutale et le plus fulgurante de l'Histoire ; mais certains iront sans doute en chercher la cause dans les expérimentations avec le télé-céphalocospe !?! Tiens, monsieur Sente, vous n'aviez pas pensé à cette possibilité ?!

Inutile d'aller si loin (y compris dans la virulence du ton, Kronos ) : dans Le Secret de l'Espadon, Olrik, devant le Grand Conseil, explique que le cinquième interrogatoire subi par Mortimer a été interrompu du fait d'une "grave défaillance du cœur"...

[Prisoner]

Jusqu'à ce que sente décide que Mortimer avait un coeur malade, nous ignorions tous, et depuis 75 ans, que ce pauvre professeur souffrait du coeur !!! Jamais personne n'en a soufflé mot, même parmi les repreneurs !
C'est la maladie cardio-vasculaire la plus brutale et le plus fulgurante de l'Histoire ; mais certains iront sans doute en chercher la cause dans les expérimentations avec le télé-céphalocospe !?! Tiens, monsieur Sente, vous n'aviez pas pensé à cette possibilité ?!

Inutile d'aller si loin (y compris dans la virulence du ton, Kronos ) : dans Le Secret de l'Espadon, Olrik, devant le Grand Conseil, explique que le cinquième interrogatoire subi par Mortimer a été interrompu du fait d'une "grave défaillance du cœur"...

Défaillance qui a pu venir de l'interrogatoire et non d'un problème de santé.

[olY-san]

dans Le Secret de l'Espadon, Olrik, devant le Grand Conseil, explique que le cinquième interrogatoire subi par Mortimer a été interrompu du fait d'une "grave défaillance du cœur"...

Ah oui, bien vu Bobby. Sans avoir ta connaissance approfondie des coulisses - intimes - de ce premier épisode de nos aventures préférées, je me souviens de cette réplique ! Sans pour autant faire toujours en sorte que ceci explique cela, cette « grave défaillance », conjuguée à la vie trépidante qu’on a fait mener à nos héros depuis 1946 (et même avant), suffit à justifier une certaine fatigue. C’est que leurs organismes sont soumis à rude épreuve ! Les pauvres ! Je suggère au(x) repreneur(s) le recrutement d’un coach de vie pour le professeur ; et que le prochain album  « Les Vacances De Blake & Mortimer », - plus paisibles que celles de Mr Hulot ? - ait pour cadre les bords du Lago d’Orta. Nos deux héros, confortablement installés sur des transats disposés sur la terrasse de leur Villa, y « goûteraient un repos bien mérité », sirotant d’une main leur sherry ou single malt préférés, la pipe fumante dans l’autre. Rompant un silence complice, les yeux posés sur la paisible majesté du lac, Mortimer lâcherait :
- Good Lord, Francis! Qu’il est bon de ne rien faire !
Les traits reposés, le Capitaine Blake rétorquerait d’un sobre et quasi militaire « At Last! ».
- Old chap, je suggère que vous démissionniez du MI5 et que nous investissions définitivement cette splendide Villa à San Giulio.
Blake, comme mû par une décision soudaine, se lèverait d’un bond.
- Je cours de ce pas télégraphier à Honeychurch !
- Profitez-en pour appeler Mrs Benson et lui demander, toutes affaires cessantes, d’abandonner Park Lane pour nous rejoindre ici.
Mais, tout à leur enthousiasme, nos deux héros n’auraient pas remarqué l’infâme silhouette qui les épie. Dissimulées par la dense végétation qui entoure les chapelles des hauteurs du Sacro Monte, de funestes volutes de fumée bleutée s’échappent d’un porte-cigarette. L’ombre noire qui observe en secret la Villa Serenella nourrirait, à n’en pas douter, de noirs desseins.

[Capitaine Blake]

Jusqu'à ce que sente décide que Mortimer avait un coeur malade, nous ignorions tous, et depuis 75 ans, que ce pauvre professeur souffrait du coeur !!! Jamais personne n'en a soufflé mot, même parmi les repreneurs !
C'est la maladie cardio-vasculaire la plus brutale et le plus fulgurante de l'Histoire ; mais certains iront sans doute en chercher la cause dans les expérimentations avec le télé-céphalocospe !?! Tiens, monsieur Sente, vous n'aviez pas pensé à cette possibilité ?!

Inutile d'aller si loin (y compris dans la virulence du ton, Kronos ) : dans Le Secret de l'Espadon, Olrik, devant le Grand Conseil, explique que le cinquième interrogatoire subi par Mortimer a été interrompu du fait d'une "grave défaillance du cœur"...

Défaillance qui a pu venir de l'interrogatoire et non d'un problème de santé.

Même si la défaillance est venue de l'interrogatoire, une fois installée, elle devient un problème de santé chronique. C'est d'ailleurs le cas de tous les torturés qui ont survécu à leurs interrogatoires. Je me souviens d'avoir vu dans un documentaire consacré au procès de Klaus Barbie, témoignage d'un homme qui a été torturé par le boucher de Lyon. Vous n'imaginez pas les séquelles dont certaines étaient visibles sur son visage. Il me semble aussi qu'on voyait une femme qui avait perdu l'usage de ses jambes à la suite des sévices qu'elle avait dû endurer.

On peut donc aisément imaginer que le professeur soit affecté durablement par les effets des tortures que lui-même a dû subir

dans Le Secret de l'Espadon, Olrik, devant le Grand Conseil, explique que le cinquième interrogatoire subi par Mortimer a été interrompu du fait d'une "grave défaillance du cœur"...

Ah oui, bien vu Bobby. Sans avoir ta connaissance approfondie des coulisses - intimes - de ce premier épisode de nos aventures préférées, je me souviens de cette réplique ! Sans pour autant faire toujours en sorte que ceci explique cela, cette « grave défaillance », conjuguée à la vie trépidante qu’on a fait mener à nos héros depuis 1946 (et même avant), suffit à justifier une certaine fatigue. C’est que leurs organismes sont soumis à rude épreuve ! Les pauvres ! Je suggère au(x) repreneur(s) le recrutement d’un coach de vie pour le professeur ; et que le prochain album « Les Vacances De Blake & Mortimer », - plus paisibles que celles de Mr Hulot ? - ait pour cadre les bords du Lago d’Orta. Nos deux héros, confortablement installés sur des transats disposés sur la terrasse de leur Villa, y « goûteraient un repos bien mérité », sirotant d’une main leur sherry ou single malt préférés, la pipe fumante dans l’autre. Rompant un silence complice, les yeux posés sur la paisible majesté du lac, Mortimer lâcherait :
- Good Lord, Francis! Qu’il est bon de ne rien faire !
Les traits reposés, le Capitaine Blake rétorquerait d’un sobre et quasi militaire « At Last! ».
- Old chap, je suggère que vous démissionniez du MI5 et que nous investissions définitivement cette splendide villa à San Giulio.
Blake, comme mû par une décision soudaine, se lèverait d’un bond.
- Je cours de ce pas télégraphier à Honeychurch !
- Profitez-en pour appeler Mrs Benson et lui demander, toutes affaires cessantes, d’abandonner Park Lane pour nous rejoindre ici.
Mais, tout à leur enthousiasme, nos deux héros n’auraient pas remarqué l’infâme silhouette qui les épie. Dissimulées par la dense végétation qui entoure les chapelles des hauteurs du Sacro Monte, de funestes volutes de fumée bleutée s’échappent d’un porte-cigarettes. L’ombre noire qui observe la Villa Serenella nourrirait, à n’en pas douter, de noirs desseins.

Quel beau synopsis superbement écrit de surcroît ! Franchement ce serait un album hors série tout à fait concevable ! Bravo pour cette idée malicieuse et palpitante - comme le cœur de notre pauvre Mortimer qui de surcroît a manifestement plusieurs fois battu pour des dames, ce qui laisse à penser qu'il souffre peu-être aussi de la maladie du cœur d'artichaut.

[jef]

Chers collègues,
en un mot (je l'ai déjà dit dans un autre onglet), si ce n'est pas le meilleur album de la série "dérivée" (je place la Machination Voronov au-dessus de tout), ce n'est pas le pire non plus. C'est une production dans l'honnête moyenne, avec de bons dessins dans l'ensemble, et un certain respect des codes (voir la scène finale).
Pour y adhérer, il faut évidemment accepter d'entrée le truc de l'espace-temps à la Einstein, qui, finalement, n'est pas moins vraisemblable que le coup de la télétransportation que l'on nous a fait par ailleurs...
Ce gros point étant digéré, il reste quelques scories:
- le terme de "tsunami" n'était connu en Occident que de quelques spécialistes; Mortimer pourrait en être un, mais les pilotes des Sea Hawks en page 17, on ne peut pas y croire);
-l'ampleur de la vague, comme relevé par d'autres, est invraisemblable; Avec une telle dimension, elle devrait engloutir en totalité le village. Le grand tsunami qui aurait ravagé la côte norvégienne à la fin de l'ère glaciaire aurait produit une vague de 20 mètres;
- en page 25, le nom du chalutier qui transporte nos héros est le Seagull...Or, c'est le nom du navire dont l'équipage a été victime des émanations volcaniques en page 9, et on voit clairement que le capitaine du bateau sauveteur, le Smiling Herring, est présent à bord du Seagull en page 25. Il serait plus logique que ce soit le Herring qui soit en page 25;
-un détail sémantique en page 46: on décrit les rebelles comme des "complotistes". On peut désigner comme tels les amateurs de fake news et ceux qui voient des complots partout, mais, là, il s'agit simplement de...comploteurs!
-Enfin, à deux reprises, on nous signale que le navire d'exploration d'Olrik a été ancré sur le point où se raccordent les "frontières maritimes" des pays qui bordent la Mer du Nord. En 1958, cela ne veut rien dire. Précisément cette année là, une convention sur le droit de la Mer (la première du genre) vient codifier des usages antérieurs, mais elle n'établit que des eaux territoriales , de portée limitée( la plupart des Etats de cette époque la fixaient à 3 milles marins), et une zone dite "contiguë" de même largeur. Cela n'a rien à voir avec les zones économiques exclusives, qui sont plus récentes, et qui peuvent aller jusqu'à 200 milles. Donc, parler de "frontières maritimes" allant très loin au large est un anachronisme (de plus, même s'il s'agissait de ZEE; cela ne permet pas aux états d'y exercer des pouvoir de police contre des actes de délinquance).

Bon, malgré cela, j'ai pris un certain plaisir nostalgique à lire cet album.

[olY-san]

Quel beau synopsis superbement écrit de surcroît ! Franchement ce serait un album hors série tout à fait concevable ! Bravo pour cette idée malicieuse et palpitante -

Merci Capitaine Blake ! Droit au cœur ! Je me suis bien amusé, il est vrai !

comme le cœur de notre pauvre Mortimer qui de surcroît a manifestement plusieurs fois battu pour des dames, ce qui laisse à penser qu'il souffre peu-être aussi de la maladie du cœur d'artichaut.

Ce n’est sûrement pas Bobby Cowen II qui te contredira de ce point de vue-là !

[Bobby Cowen II]

Quel beau synopsis superbement écrit de surcroît ! Franchement ce serait un album hors série tout à fait concevable ! Bravo pour cette idée malicieuse et palpitante -

Tout pareil ! Je me suis bien amusée à lire ton synopsis, olY-san
C'est très bien trouvé !

comme le cœur de notre pauvre Mortimer qui de surcroît a manifestement plusieurs fois battu pour des dames, ce qui laisse à penser qu'il souffre peu-être aussi de la maladie du cœur d'artichaut.

Ce n’est sûrement pas Bobby Cowen II qui te contredira de ce point de vue-là !

Et merci pour la publicité, au passage

[olY-san]

Tout pareil ! Je me suis bien amusée à lire ton synopsis, olY-san
C'est très bien trouvé !

Merci Bobby

Et merci pour la publicité, au passage

De rien Bobby ! Je suis en train de te lire, justement !