"Art & Innovation dans la BD européenne"

[Thark]

Je vous présente ici la petite "exposition in-libris" consacrée à Jacobs que l'on peut admirer dans un beau et copieux livre intitulé : "Art et innovation dans la bande dessinée européenne" - sous-titré : "Musée d'Art contemporain".
Sa couverture est directement inspirée de celle de La Marque Jaune !
Ce bouquin de 400 pages, paru en 1987 aux éditions De Buck (Bruxelles), recense et présente une sélection de ce que les auteurs considéraient comme étant l'excellence de la BD européenne à cette époque-là.
Pour chaque auteur, Il y a une petite fiche biographique et une présentation "critique", et surtout la reproduction de quelques planches représentatives de son Art.

A tout seigneur tout honneur, on trouve la section réservée à Edgar P. JACOBS dès le début de l'ouvrage (juste après Hergé !).
Les auteurs et contributeurs de ce "musée d'Art imprimé" - parmi lesquels on retrouve des gens comme Danny Dewilde, Guy Dessicy, Claude Lefrancq, Philippe Biermé (!), Thierry Groensteen, Jean Annestay, etc... - ont sélectionné quelques planches jacobsiennes SUPERBES (périodes Espadon, Gde Pyramide, Marque Jaune), d'abord en version crayonnée, puis en version encrée. Des originaux parfaitement restitués sur lesquels on voit bien les retouches, les rehauts de blanc, les corrections... Des exemples parfaits pour apprécier à leur juste valeur l'intensité phénoménale du dessin d'EPJ et la force unique de son trait et de ses compositions. GRANDIOSE.

Je vous laisse admirer...



Titre : Art et innovation dans la Bande Dessinée européenne.
Auteur : collectif
Éditeur : Editions De Buck
Collection :
Copyright : (c) 1987 by Editions DE BUCK
ISBN : 2-87153-004-1
Dépôt légal : D/1987/4411/004
Illustrations : différents auteurs de BD
Parution : Juin 1987
Format :
Nombre de pages : 402
Tirage :
Numéroté : non
Ex-libris : non
Prix :
Commentaires :
- Couverture Johan de Moor d'après Edgar P. Jacobs
- Préface de Jan Hoet

Page 16 :


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n & b, encre de Chine et gouache blanche sur papier Schoeller

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Page 387 :


Page 398 :


Voilà ! C'était donc la partie réservée à E.P. Jacobs dans ce beau bouquin... où se trouvent réunis pour le plaisir des yeux certains des plus grands Artistes-Créateurs de la BD du XXème siècle... parmi lesquels, bien sûr, une majorité de français et de belges !

[delaroche]

Merci, magnifiques planches

[Thark]

! Ben, ce serait quand même dommage de ne pas partager des trésors pareils avec vous tous ! On croirait presque sentir l'odeur du papier !
A propos de papier... : en haut de la planche 62 (mise à l'encre) tirée du Secret de l'Espadon, EPJ a écrit qques notes au crayon.
Si vous pouvez déchiffrer mieux que moi......
"Attention à la... ?? ??"
et après : "les bleus [sous-entendu : 'de coloriage'].... ?? ??"

[delaroche]

! Ben, ce serait quand même dommage de ne pas partager des trésors pareils avec vous tous ! On croirait presque sentir l'odeur du papier !
A propos de papier... : en haut de la planche 62 (mise à l'encre) tirée du Secret de l'Espadon, EPJ a écrit qques notes au crayon.
Si vous pouvez déchiffrer mieux que moi......
"Attention à la... ?? ??"
et après : "les bleus [sous-entendu : 'de coloriage'].... ?? ??"

"Attention à la gouache ! "(la gouache blanche des repentirs)

"Les bleus très foncés SVP"

il me semble lire ça, des indications pour l'imprimeur à priori, j'imagine qu' EPJ devait être très exigeant avec la qualité de l'impression connaissant l'artiste.

J'avais vu il y a quelques années une expo au musée de l'homme à Paris, il me semble, où il y avait des originaux de Jacobs, du pur bonheur !

[freric]

très belles planches que tu nous fait partager là.

Merci à Toi Thark.

[Thark]

Merci, sieur Delaroche : les indications manuscrites de Jacobs, c'est tout à fait ça ! (tsss, j'aurais dû réussir à lire directement les mots "gouache" et "très foncés", quand même, vu que ça fait partie de mon quotidien en tant qu'illustrateur... ).

Ce qui me frappe, sur ces pages en différentes versions, c'est qu'on ne trouve jamais aucune planche crayonnée "complète", compte tenu de l'invraisemblable nombre d'étapes qu'EPJ s'imposait pour peaufiner son dessin. Sur les pages crayonnées du Myst. de la GP et de la Marque Jaune, les décors et certaines silhouettes sont des épures stylisées, reportées sur papier par le biais des calques (méthode qu'utilisait Hergé et que j'affectionne aussi dans mon travail).
Pour arriver à ce mélange parfait de stylisation et d'efficacité, on devine la foule de croquis préalables pour chaque case...
Ce qui m'interroge, par contre, c'est de réussir à bien comprendre la méthode graphique qui fait que, à partir de ces "reports de crayonnés épurés" sur la planche, on aboutisse ensuite à ces sublimes versions encrées définitives... sur lesquelles on retrouve comme par magie ^^ les mille et uns détails de décors, de costumes, d'arrière-plans, etc... Il y a forcément encore une autre étape avant l'encrage, pendant laquelle EPJ précisait et complétait à nouveau au crayon tous les détails. Mais ces crayonnés-là, les crayonnés "ultimes" en quelque sorte, on n'en voit malheureusement aucune trace ou presque...
Haaahhhhh, si seulement le numérique avait existé à ce moment-là...

[Thark]

[Merci à toi aussi, Fred ! Toujours ravi de contribuer "matériellement" au forum...]

Quand j'ai "retrouvé" ces planches exposées dans ce beau "Livre-Musée", et quand je regarde précisément les pages ENCRÉES dans l'ordre (sachant que c'est aussi l'ordre chronologique de leur création), je suis frappé de voir à quel point la page du Secret de l'Espadon et celle de La Marque Jaune sont proches en terme de graphisme, de détails, de nuances, de matières !
Et du coup on voit d'emblée que la page du Mystère de la gde Pyramide est le résultat (parfaitement abouti lui aussi !) de l'orientation plus épurée et du parti-pris "ligne claire" auxquels EPJ s'est adonné (s'est astreint ?), entre autres pour contenter Hergé, alors directeur artistique de "Tintin"...

Comme l'a écrit François Rivière, EPJ "cherche à tirer le meilleur parti de l'école de l'épure." Mais... "Au regard du reste de l'oeuvre de Jacobs, nous savons qu'il ne s'agit là que d'une étape"... Et en effet, dès les fabuleuses planches inaugurales de la Marque Jaune, le vrai tempérament (intense, pointilleux, tourmenté) du dessinateur Jacobs reprend le dessus, et ça convient à la perfection à l'ambiance nocturne, inquiétante, fantastique, (certains disent "morbide", pourquoi pas, ça rejoint l'expressionnisme allemand... ) de ce chef d'oeuvre.

En tout cas, quelles que soient les raisons (et le contexte) de ces choix graphiques, toutes ces planches sont aussi belles les unes que les autres et je ne me lasse pas d'en admirer le moindre détail !

[Nicfit]

Moi aussi ces étapes de la création me fascinent, c'est presque émouvant de voir dans ces calques la minutie et la recherche du Parfait de Jacobs. C'est juste beau !

À noter que le calque et la planche de l'Espadon se retrouvent dans le portfolio de l'Espadon édité par London Arts, très recommandable pour les amateurs de crayonnés et planches.

[archibald]

...../.... Des originaux parfaitement restitués sur lesquels on voit bien les retouches, les rehauts de blanc, les corrections... Des exemples parfaits pour apprécier à leur juste valeur l'intensité phénoménale du dessin d'EPJ et la force unique de son trait et de ses compositions. GRANDIOSE !!!
Je vous laisse admirer... --->

Merci Thark , je suis muet d'admiration !