
Après le président de la Fondation Jacobs, un galeriste parisien vient d'être inculpé. Il est suspecté d'avoir vendu des planches de "Blake et Mortimer" en sachant qu'elles avaient été volées.
Le galeriste est soupçonné d'avoir vendu des planches de "Blake et Mortimer" appartenant à la Fondation Jacobs, tout en sachant qu'il s'agissait de biens détournés. Le parquet, qui rappelle que la présomption d'innocence prévaut toujours, précise que le montant des transactions litigieuses représente un profit d'au moins 10 millions d'euros. L'instruction se poursuit.
Début octobre, nous annoncions l'inculpation pour blanchiment et abus de confiance de l'ancien président de la Fondation Edgar P. Jacobs. Il avait été arrêté par le juge Claise avant d'être libéré sous conditions strictes. C'est le même scénario qui vient de se dérouler pour un galeriste parisien. Parallèlement à cette première arrestation, des perquisitions menées dans deux galeries parisiennes avaient permis de récupérer une série de planches qui allaient être vendues. D'après une source proche du dossier, une planche originale de "Blake et Mortimer" peut s'écouler entre 200.000 et 300.000 euros à Paris.
Plus d'une centaine
Selon nos informations, plus d'une centaine de planches ont été vendues avant que la Justice ne se saisisse de l'affaire. Hélas, pour celles-là, les acheteurs étant de bonne foi, il ne sera plus possible de les récupérer. C'est donc une partie du patrimoine belge qui a été dispersée chez des particuliers. On savait que les galeristes parisiens suspectés d'avoir vendu les toiles dérobées étaient dans le collimateur de la Justice. Lors des perquisitions effectuées début octobre, les enquêteurs avaient mis la main sur une série de factures. Les deux juges (l'enquête est diligentée conjointement par le juge Claise et un juge français) estiment que ces factures pourraient être des faux réalisés afin de couvrir les ventes en question.
La Fondation Jacobs, mise sur pied par le dessinateur le 30 mai 1984, avait pour objectif de conserver l'intégralité de son oeuvre. Le dessinateur, décédé en 1987, n'aura pas assisté à son délitement. Mais celui-ci fut inexorable.