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Le testament d'Edgar P. JACOBS

Posté : 10 déc. 2016, 12:49
par freric
Il y a 30 ans, E.P. JACOBS rédigeait son testament chez le notaire...

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Page 1 a écrit :L’an mil neuf cent quatre vingt six.
Le dix décembre
Par devant Maître Auguste KUMPS notaire à la résidence de la Hulpe.
Et en présence de 1) Monsieur Charles VERLEGT, employé domicilié à Geuval-Rixeresart et 2) Madame Fernande WERY épouse de Monsieur Joseph DEKEYSER domiciliée à La HULPE.
A comparu Monsieur Edgard Félix Pierre JACOBS, scénariste dessinateur, né à Bruxelles le trente mars 1904, demeurant à Lasne, Ruelle du bois des pauvres n°3, veuf de Madame Jeanne FAIGNART.
Lequel, après nous avoir requis de recevoir son testament nous l’a dicté en présence des témoins ci-dessus nommés comme suit : « Je révoque tous testaments antérieurs et j’établis pour légataire universel XXXXXXXXXX, XXXXXXXXX à XXXXXXXXXX qui recueillera donc tous les biens meublés et illisible composant ma succession, à l’exception des réserves ci-après et à charge des legs particuliers dont il sera ci-après question.
Les objets, dessins originaux, documents, armes de collection dont la liste et les photos sont annexées à l’acte constitutif de la fondation E.P. JACOBS, dont la création a été entérinée par arrêté royal du trente mai mil neuf cent quatre-vingt-quatre, appartiennent et sont donc la propriété de la dite fondation.
En effet, étant donné la formation et les goûts personnels de mon légataire universel, porté davantage sur la technique que sur l’esthétisme et qui d’autre part n’a jamais semblé porter un intérêt particulier à mes travaux,
Page 2 a écrit :J’ai décidé, afin d’éviter la dispersion anarchique de mon œuvre, ou la mainmise sur celle-ci par certains affairistes de la bande dessinée, d’en confier la garde à une fondation que j’ai dotée d’un capital de deux cent mil francs belges.
Après mon décès, je veux que mes droits d’auteur soient versés, comme par le passé, à la SPRL studio E.P. JACOBS. En retour cette dernière reversera à la fondation dont illisible ci-avant, vingt pour cent de ses revenus annuels et veillera au respect des engagements prise par la fondation à savoir : La participation à la vie de la Bande Dessinée, l’organisation d’expositions, la création éventuelle d’un prix de la meilleure histoire dessinée, et cætera.
Par conséquent, je prie mon légataire universel, de faciliter la tâche des membres de la fondation, lors de triage et de l’enlèvement des objets dont la liste est comme dit ci avant, annexé aux statuts de la dite Fondation.
Je nomme mon ami Louis BOS, président du conseil d’administration de la fondation, après mon décès et lui confier le soin de décider en dernier ressort et après avoir débattu avec les membres de la fondation ( à l’exception de Monsieur Lefrancq, gérant de la SPRL Blake et Mortimer) de la façon la plus adéquate d’exploiter ou non, le découpage de la suite des « trois formules du professeur Sato », inachevée à ce jour. Dans le même ordre d’idée, en ce qui concerne le scénario de « Roland le Hardi », titre provisoire destiné à l’hebdomadaire « Tintin », de mil neuf cent
page3 a écrit :Quarante-six, je ne sais dire s’il est encore valable aujourd’hui, n’ayant jamais eu l’occasion de le relire, aussi je demande aux membres de la Fondation (excepté Monsieur Lefrancq prénommé) de décider s’il convient de laisser cette histoire au stade de scénario, ou d’en tirer un récit dessiné. Dans ce dernier cas je suggérerais de tenter un essai avec Monsieur XXXXXX XXXXX en raison de sa fidèle collaboration, et des services rendus en des circonstances parfois difficiles.
Je lègue à Monsieur Louis BOS quatre cent parts de la SPRL Studio E.P. JACOBS.
Je lègue à Monsieur XXXXXX XXXXXX trois cent quinze parts de la SPRL Studio E.P. JACOBS. Je lui lègue également mes cinq parts sociales de la SPRL « Blake et Mortimer » en raison des services rendus, à cette société par mon ami XXXXX XXXXXX.
Je lègue à mon ami XXXX XXXXX XXXXX dit « XXXXX » les deux maquettes petit format ayant servi à la réalisation de l’ouvrage « Un opéra de papier » édité par Gallimard, et ce en souvenir de notre collaboration. Je lègue à mon vieux camarade Jacques Laudy les sept vénérables carnets de croquis de feu notre regretté compagnon Jacques Van MELKEBEKE, datant des années vingt à quarante-quatre.
Je lègue à la fondation E.P. JACOBS dont question ci-avant une somme de deux millions cinq cent mille francs.
J’attache une importance particulière à ce qui suit :
Pour des raisons personnelles, j’entends qu’en aucun cas et sous quelque forme que ce soit, aucun croquis,
page 4 a écrit :Document ou le moindre objet n’ayant appartenu, à moi ou à ma femme, ne passe à la famille XXXXXXXXXX XXXXXX domicilié X XXXXX XXXX XXXX à XXXXXX ou à son épouse XXXXX née XXXX ni à leur fille XXXX XXXXXX.
Il en va de même pour la famille XXXXX XXXXX domiciliée rue XXXX XXXXX à XXXXX et de son épouse née XXXXXX XXXXX, XXXX XX XX XXXXXXXXX, ceci en raison de son odieux comportement à l’égard de sa mère née XXXXX XXXX XXXXX.
Sont exclus également, leurs enfants, et petits-enfants.
J’exclus également de ma succession les membres de ma propre famille, ceux-ci étant tous honnêtement pourvus du nécessaire, et mes contacts familiaux n’étant réduits à quelques rencontres de pure forme. Ceci vaut pour la famille XXXXX XXXXX, la famille XXXXX XXXXX, leurs enfants et petits-enfants, la famille XXXXX XXXXX, son épouse XXXXX née XXXXX et leurs enfants et petits-enfants, la famille XXXXX XXXXX et son épouse née XXXXXX, leurs enfants et petits-enfants.
Je tiens à dire mon amitié à mes chers cousins XXXXX et XXXXX XXXXX qui m’ont toujours témoignés sympathie et réconfort. Malheureusement ils sont tous deux âgés et sans descendance et c’est pourquoi je ne crois pas devoir leur faire un legs.
Je nomme Monsieur Louis BOS, exécuteur testamentaire avec la saisine ( ?). Il pourra s’il le juge nécessaire se faire assister par Messieurs Jacques LAUDY et XXXXX XXXXX a l’exclusion et passe de Monsieur
Page 5 a écrit :Claude LEFRANCQ, gérant de la SPRL « Blake et Mortimer ».
Enfin je tiens à confirmer une fois encore que j’ai fait don manuel à la fondation E.P. JACOBS, le jour de sa constitution de tous les originaux, dessins, tableaux, quels qu’il soient et que ceux-ci se trouvent en lieu sûr dans un coffre au nom de la fondation à la banque Bruxelles-LAMBERT. Tous ceux qui ne se trouveraient pas dans le dit coffre ou qui n’auraient pas fait l’objet du don manuel, je les lègue à la dite fondation.
Le présent testament a été écrit en entier par le notaire soussigné tel qu’il a été dicté par le testateur ; ensuite le notaire en a donné lecture au testateur qui a déclaré qu’il est l’expression exacte de ses dernières volontés et qu’il y persiste ; le tout en la présence ininterrompue des deux témoins instrumentaires.
Dont acte.
Fait et passé à La HULPE en l’étude.
Et le testateur a signé avec les deux témoins et le notaire, après une lecture entière du présent testament, faite par le notaire au testateur, le tout en la présence ininterrompue des deux témoins instrumentaires.
Signatures des personnes

Re: Le testament d'Edgar P. JACOBS

Posté : 10 déc. 2016, 13:05
par freric
<réservé à l'inventaire>

Re: Le testament d'Edgar P. JACOBS

Posté : 10 déc. 2016, 13:26
par archibald
Ça , c'est du lourd .
:-o
Je l'ai lu mais je vais le lire et le relire , of course.
On sent de la rancœur et de la tristesse derrière ces lignes.
Il me semble quand même que la Fondation n'a pas tout récupéré ce qu'il lui était du.
Et Jacobs n'a pas du envisager l'arrêt de la dite Fondation.
Je devine à travers les mots le nom du légataire universel qui n’a jamais semblé porter un intérêt particulier à ses travaux,.
Merci beaucoup Fred pour avoir porté ce document à notre attention. ;)
:chap:

Re: Le testament d'Edgar P. JACOBS

Posté : 10 déc. 2016, 18:13
par Erca
:-o Ça c'est du scoop !
Le ci-devant "légataire universel" se prend un tel tacle qu'on se demande pourquoi il l'a choisi...

Re: Le testament d'Edgar P. JACOBS

Posté : 11 déc. 2016, 13:30
par archibald
Le fait que le légataire universel n'admirait pas le travail de Jacobs ou qu'il ne partageait pas le même sens esthétique , ne retire rien à la confiance.
Edgar P. Jacobs a probablement choisi une personne qu' il supposait respecter ses volontés à la lettre .
Mais tu as raison Erca , on ne sens pas le respect dans les termes utilisés.

Re: Le testament d'Edgar P. JACOBS

Posté : 13 déc. 2016, 10:27
par olrik_col
Document ou le moindre objet n’ayant appartenu, à moi ou à ma femme, ne passe à la famille XXXXXXXXXX XXXXXX domicilié X XXXXX XXXX XXXX à XXXXXX ou à son épouse XXXXX née XXXX ni à leur fille XXXX XXXXXX.

Question: Quand il dit leur fille, il parle de la personne qui a écrit dernièrement un livre sur Jacobs ????