Cela donne à réfléchir ...Blake et Mortimer, entré dans l'histoire de la BD francophone, répond - on imagine- à des critères scénaristiques et graphiques très précis, attendus par ses fidèles lecteurs. Côté illustration, y en a t- il qui vous ont été imposés? d'autres dont vous vous êtes affranchi volontairement?
Il y a évidemment un cahier des charges quand on reprend une série. Le style, l'époque, les lieux, les personnages principaux et secondaires, la couleur doivent être "dans l'esprit". Yves et moi avons d'autant mieux accepté ces contraintes que l'intérêt dans ce projet ne résidait pas dans l'appropriation de la série pour la bouleverser, la "moderniser à outrance ", mais juste essayer de satisfaire les fans que nous sommes depuis toujours, les enfants qui rêvaient de retrouver dans un grenier l'épisode oublié, celui qui n'était pas sur la liste des ouvrages publiés au dos des albums des éditions du Lombard. Néanmoins, j'ai un style un peu plus réaliste que celui de Jacobs et je n'ai pas essayé de le contraindre pas peur qu'il ne devienne superficiel.
Mais malgré tout, je continue à penser que ce cahier des charges ( je ne parle pas de la charge graphique ) est complétement virtuel et qu'il n'y a rien de franchement écrit .
De plus il n'est certainement pas incontournable : j'en veux pour preuve les inadmissibles pages de résumé wincheques au début du tome 2 des trente deniers.
Certes on se doute bien que cela n'a pas du être facile pour Aubin de reprendre le fil , après Sterne et son épouse , mais !