Cela fait un moment que je n'ai pas parlé du "Centaur Club ". Il faut dire également que cela fait quelques albums où il n'apparaît plus dans les albums. (une vignette dans le Cri du Moloch')
Là c’est le retour. Et pas qu’une fois, deux ! Pages 9 et 10 puis à la dernière page…
Première séquence : Blake confie son ordre de mission au professeur dans le fumoir du Centaur Club. Cela devrait être plus ou moins confidentiel ? Mais non.
Nous avons une scène similaire dans la Marque Jaune, le seul album de Jacobs où nous pénétrons dans le club. Dans cette aventure, Blake demandait à James de s’arranger pour les laisser seuls une dizaine de minute. Le même James est aujourd’hui présent dans le fumoir, servant quelqu’un qui ressemble à Edgar P. Jacobs. Très étrange. Cette scène aurait du se passer dans le bureau de Blake, ou dans le Grand Salon du 99 bis.
Mais non. Pourquoi ? Parce qu’ils viennent régulièrement manger au club (serait-il devenu un restaurant ?) alors que la nourriture ne convient pas à Mortimer (Roastbeef trop cuit, kidney pie ou agneau à la menthe).
Mortimer, qui n’est pas encore membre, suggère Blake de changer de club. A mon avis sa question est choquante car on est membre d’un club à vie, me semble-t-il ?
La page 10 est surtout l’occasion de placer un gag. Nous pénétrons dans la salle de restaurant du club, qu’on ne voyait pas dans la Marque Jaune. Elle était juste suggérée.
Beaucoup de dîneurs sont en costume de ville, mes lectures de Sherlock Holmes ou de Poirot m’avaient laissé penser qu’il fallait s’habiller. Mon imagination doit me jouer des tours. Il y a également une femme, alors que je pensais que les clubs de Londres de cette époque étaient exclusivement réservés aux Hommes.
Wikipédia pense un peu comme moi :
« Ces clubs forment une véritable société masculine, et constitue une retraite confortable, un espace de détente, pour les individus souhaitant échapper à la vie familiale. Longtemps l'accès au club fut interdit aux femmes, lesquelles purent, de leur côté, organiser leurs propres women's societies. Cependant, on note des exceptions : ainsi le plus élitiste, le White's Club, s'ouvrit à Rosa Lewis (1867–1952), une « mère » célèbre pour sa cuisine, et propriétaire du Cavendish Hotel. La plupart induisent la forme du dining's club, organisant une fois par semaine un repas, et bien souvent, le local sert de lieu de commémoration en l'honneur d'un membre ou d'un invité de marque. Une certaine tenue vestimentaire, le devoir de confidentialité, la réserve y sont de rigueur »
Nous sommes donc assez loin de la vision restaurantesque des repreneurs. Mais ce n’est pas le plus grave.
Arrive alors le Gag, va-ton savoir l’âge, pardon, le grade du capitaine ? Ben non, car il va le dire à l’oreille du professeur. Cela doit rester secret pas comme la mission qu’il a confié à Mortimer devant James et Jacobs. Ce qui donne l’occasion aux deux vieux du Muppet show de faire une réflexion drolatique sur la possible homosexualité de nos deux héros.
Ces deux «vieux» que nous retrouvons à la dernière page pour faire une réflexion montrant leur racisme, car Blake pour célébrer leurs 75 ans et la fin laborieuse de cette aventure n’a rien trouver de mieux que d’emmener Nasir et Philip dîner au Centaur Club , où nous savons maintenant que la bouffe n’est pas bonne . Mais la cave doit être excellente sans doute ?
Dommage pour Nasir qui ne semble boire que de l’eau.
L'occasion pour Blake de lui propose gentiment l’hospitalité tant qu’il est à Londres. On connaît la suite, il va devenir leur serviteur. (Quelle arnaque !
)
Ce qui me contrarie, c’est cette utilisation du Centaur Club pratiquement dans beaucoup de reprises. Le Centaur Club était un élément clé de l'histoire , dans de la Marque Jaune.
D’abord, l’occasion de faire connaissance avec les principaux protagonistes de cette aventure, puis l’enlèvement de Vernay sur le chemin du retour.
Dans les albums suivants, ce n'est pas franchement le cas,.
C’est une manière de montrer que l’on a lu Jacobs, en tout cas la Marque Jaune, juste au cas où il y aurait un doute dans la tête du lecteur.