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Les "armes" appelée "Espadon"

Posté : 10 juin 2018, 17:04
par Kronos
Une fois n'est pas coutume, je me suis mis à la recherche des "armes" ayant porté ce nom mythique, et cela donne ça...

L’« Espadon » de Jacobs ne fut pas le premier, ni le dernier à porter ce nom exceptionnel, et l’on peut découvrir dans notre Histoire 12 types « d’armes » très diverses ayant porté ce nom. Ce petit historique n'a été fait que pour le plaisir de voir à quoi ressemblaient les "Espadon"

1-Il y eut tout d’abord la longue épée, généralement à deux mains, habilement et habituellement en usage au cours du Moyen-Age ; mais qui resta en usage au moins jusqu’au XVIIè Siècle Appelée indifféremment espadon (de l’italien ‘spadone’) ou épée d’arçon ou brand d’arçon, elle ne pesait guère plus que l’épée « une main » pour une longueur pouvant aller jusqu’à 2 m.
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2-Le premier navire français baptisé Espadon est une corvette à roues de la Classe « Phoque » (1841-1852). Mise à flot à Indret le 4 octobre 1842, elle est destinée à l'origine pour le service transatlantique, mais elle fut mis ensuite à la disposition de la Marine de guerre sur les côtes occidentales de l'Afrique à partir d'août 1844, jusqu'en mai 1847, date à laquelle elle rentre à Lorient. En 1849, ses chaudières sont remplacées par celle de l'Archimède.

3-On trouvera ensuite un aviso à roues de la Classe « Archimède » (1860-1880), mis en chantier à Goole (Grande-Bretagne) à partir d'octobre 1859, lancé le 4 juin 1860, et armé pour essais l'année suivante. Lui aussi sera utilisé à la station des côtes occidentales d'Afrique, pour deux campagnes au Sénégal (3/8/1863-1/7/1868 et 14/5/1870-2/9/1874), entrecoupées par une refonte à Rochefort en 1869-70. En septembre 1878, il participe à l'expédition punitive de Sabouciré dans le Haut Sénégal avec les Castor et Cygne.
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4-Ce nom sera aussi porté par un torpilleur autonome submersible (1901-1919) dont la construction est ordonnée à l'arsenal de Cherbourg le 1er mai 1900 (Q013). Mis à flot le 31 août 1901, il est armé définitivement en juin 1902. En 1909, il est désigné « sous-marin ». Affecté successivement à Brest en 1910 (1ère flottille de sous-marins de l'Océan), puis à Cherbourg, à partir de 1913. Il participera à la première guerre mondiale effectuant des patrouilles et escortes de convois, dans la Division des patrouilles de Normandie, puis aux Patrouilles de Bretagne.

5-Un sous-marin de grande patrouille de la Classe « Requin » (1927-1942) mis en chantier à Toulon le 1er octobre 1923 (Q129), mis à flot le 28 mai 1926, et affecté à sa mise en service, le 16 décembre 1927, à la 3e escadrille de sous-marins, portera encore ce nom. De septembre 1935 à avril 1938, il est refondu aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne-sur-Mer. En janvier 1940, il surveille les mouvements allemands aux Canaries, puis est intégré à la division navale du Levant. En avril 1941, il est mis en gardiennage d'armistice à Bizerte. Saisi par les Allemands le 8 décembre 1942, et cédé aux Italiens (qui le renomme « FR114 »), il est remorqué à Castellamare di Stabia.
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6-Il y eut, un peu plus tard, le Fairey « Swordfish », avion-torpilleur embarqué britannique dans les Années 1930/40, fabriqué au départ à titre privé sous la dénomination de « TSR 1 » par la Firme Fairey, c’était un biplan entoilé, monomoteur, à train fixe et triplace qui ne montra pas que des qualités...

7-Chez nos voisins Britanniques, la Classe de sous-marins diesel-électriques, appelée « S-Class », sous-Classe« Swordfish », fut dessinée en 1930 afin de remplacer la Classe « H » en service dans la Royal Navy. La construction s’étala de 1940 à 1945.
Cinquante-trois bâtiments furent finalement construits et, durant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, ils tinrent une place majeure dans le déroulement des opérations sous-marines.
Après la fin de la guerre, quatre des ces sous-marins furent rachetés/transférés à la Marine royale hollandaise pour devenir la Classe « Zwaardvisch ».
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8-A la fin des Années 40’, l'aéronautique française repartait plus ou moins de zéro après la Guerre. Face à une forte volonté politique, l'Armée de l'Air tentait de rattraper son retard vis-à-vis des Anglais et des Américains. Equipée principalement d'avions étrangers, fabriqués ou non sous licence tel le « Mistral » copie (sous licence) du « Vampire » de chez De Havilland, la France voulait faire renaître son industrie aéronautique pour s'affranchir de cette dépendance des appareils étrangers. C'est ainsi qu'est né un appareil prometteur mais qui n'aura pas de lendemain, le « SO-6020 Espadon » qui eut les honneurs du journal Tintin, en compagnie de celui de Jacobs…

9-En 1948, le Belge Edgar P. Jacobs fut l’inventeur d’un engin amphibie révolutionnaire qui pouvait évoluer aussi bien sous l’eau que dans l’air. Il l’appela « Espadon » du fait, probablement, de ses formes particulièrement effilées, et se référant directement à celles du poisson du même nom. L’Histoire, la grande comme la petite, n’en gardera aucune trace.
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10-Plus tard, en Hollande, les sous-marins « T-class » furent remplacés par les sous-marins « Zwaardvis » et « Tijgerhaai » de la Classe des sous-marins d’attaque conventionnels, à propulsion nucléaire, mis en chantier en 1954 afin de renforcer la Royal Netherlands Navy. Le Gouvernement hollandais fit ce choix dans le but de ne pas remplacer les deux (derniers) sous-marins de la Classe « Dolfijn ». Lancés en 1966, ils resteront en service jusqu’en 1988.

11-Le sous-marin d’escadre« Espadon » de la Classe « Narval », quant à lui, fabriqué par la France, fut lancé en 1962. Ce fut la première génération de sous-marins, construite après la dernière guerre, qui s’inspirait des fameux « U-Boote » allemands. En 1964, il effectua une croisière sous le Pôle Nord qui le rendra célèbre.
Depuis 1987, il est abrité dans l’écluse fortifiée de la base sous-marine de St Nazaire, où il peut être visité.
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12-En 2016, à Singapour, fut officiellement montré le Saab « Swordfish MPA (maritime patrol aircraft) », un appareil stratégique multi-rôles qui combine les derniers senseurs opérationnels éprouvés couplés à la plate-forme « Global 6.000 » très longue portée développée par Bombardier.
C’est un system d’avion de patrouille maritime qui peut voler plus loin, rester plus longtemps en vol, et qui donne des résultats supérieurs dans toutes les tâches que les patrouilles en mer requièrent dans le spectre complet dans ses missions nationales, internationales ou de la coalition de l’OTAN.