Le scénario de la page 15 Par Jacobs.

[freric]

Yves Schlirf sur son compte Twitter a posté cette image, qui me semble être le scénario de la planche 15 de l'album.
Cela correspond à l'instant de l'histoire où Le capitaine Blake et le Professeur Mortimer se rendent chez Septimus.



Nous pouvons remarquer, que sur le découpage prévu, le professeur bondit pour ouvrir la porte à l'avant dernière case, alors que dans le découpage final, c'est la dernière case de la planche.

[Captain Gregg]

C'est tout simplement magnifique et très émouvant. C'est du pur bonheur de constater les ratures (Dire que je ne le découvre que maintenant......)

Septimus même dans son apparat le plus simpliste garde une expression menaçante et narquoise.

Merci beaucoup de nous faire partager ce petit bijou d'art visuel et dommage qu'il n y ait pas toutes les planches....

[Thark]

C'est tout simplement magnifique et très émouvant. C'est du pur bonheur de constater les ratures (Dire que je ne le découvre que maintenant......)
Septimus même dans son apparat le plus simpliste garde une expression menaçante et narquoise.

J'ai le même sentiment que toi, à chaque fois que je décortique un document de ce genre. Dans le processus créatif qui permet de passer du scénario écrit aux planches, ces "découpages crobardés" (où les indications dessinées ne sont que des embryons plus ou moins informes mais tellement vivants !!!) sont parfois négligés et perçus par certains comme de simples "gribouillis" ! Même par des bédéphiles convaincus !!! ... Tssss... ! C'est très dommage, car comme tu l'exprimes si bien, c'est pourtant passionnant.
Contrairement à certains Bédéistes qui, après le synopsis détaillé, préfèrent établir un découpage entièrement écrit, Jacobs privilégiait cette méthode hybride et très souple pour structurer ses histoires en séquences, scènes, planches et cases. (Comme Hergé, d'ailleurs).
Et du coup, tu as raison, c'est émouvant !
Ces pages sont le reflet vibrant du bouillonnement créatif dans son état le plus "pur", une phase où les rêves et les trouvailles fictionnelles de l'auteur commencent à s'incarner. L'énergie déborde ! A ce stade, TOUT est encore possible en ce qui concerne les futurs choix graphiques, et rien n'est encore emprisonné pour de bon dans le gaufrier d'une planche...
C'est pour cela que chez pas mal d'auteurs de BD (Jacobs en faisait partie), cette étape est non seulement cruciale... mais elle est aussi, parfois, celle qu'ils préfèrent !
En bref, c'est le moment où le jaillissement initial commence à trouver son rythme, son fil rouge, ses enchaînements. Le moment où tout s'emboîte, où l'histoire prend vie et où les personnages prennent le pouvoir...

[Captain Gregg]

Cher Thark,

Quel enthousiasme!! Ton écriture est régénérante!! un grand , grand merci!

Je ne connaissais pas les méthodes de travail de Jacobs. C'est très intéressant ce que tu as écrit sur le précieux moment où (je reprends tes mots si beaux)"L'histoire prend vie et les personnages prennent le pouvoir".
C'est exactement ce que ressent un tout autre artiste du 7 eme art ( j'avoue avoir un petit faible pour le cinéma....) Pedro Almodovar. Il expliquait une fois lorsqu'il écrivait le scénario de son sublime film "Todo sobre mi madre", il s'est mis à pleurer parce que justement, ses personnages prenaient vie devant lui et que leur histoire personnelle était triste et bouleversante. Il n'était plus vraiment le maître de la situation.

J'espère que toi aussi tu es en pleine créativité et que l'inspiration va grandissante.

Bonne journée à toi Thark!