(Thark / RV'Blaineau)
(La double exposition), un ouvrage hors-série va bientôt remettre le créateur originel sous les feux des projecteurs, ou plus exactement sous les lasers d'un décorticage passionnant.
Un livre luxueux que l'on pourrait qualifier de « document'Art » et qui sortira lui aussi le 21 novembre,
(«… saison choisie [par lui] à dessein, afin de recréer une ambiance angoissante » *)...
Ce magnifique objet de papier donne l'impression d'être arrivé jusqu'à nous au moyen d'un chronoscaphe étrangement opérationnel, comme mû par une irrésistible nostalgie automnale.

© Éditions BLAKE & MORTIMER/Studio Jacobs S.A. (Dargaud-Lombard), 2025
Convergence temporelle supplémentaire, il vient se matérialiser au cœur d'une actualité jacobsienne plus chaude que jamais. Drôle de climat… En effet, au moment où ces lignes sont écrites, le fameux documentaire sur
« Le mystère du trésor disparu », alias l'affaire atterrante et nauséabonde qui entoure le scandale des planches volées puis dispersées, s'apprête à toucher une très forte audience via la télévision française de service public.
Mais fort heureusement pour les très nombreux lecteurs-admirateurs, les spécialistes… et l'éditeur, une Fondation Jacobs digne de ce nom met désormais ses moyens, sa passion, son expertise - disons même sa dévotion - au service d'une totale préservation des trésors restants et de leur mise en valeur.
Dans ce nouveau contexte, au travers d'expositions, d'articles et d'ouvrages de très haute tenue, c'est non seulement un art touffu et puissant qui révèle toute sa profondeur, strate par strate, mais c'est aussi un tempérament intense et inquiet qui transparaît, illustrant l'engagement hors normes de Jacobs dans un travail dantesque. Au fil du temps, on capte de mieux en mieux l'espèce de sacerdoce inouï qu'exigeait de lui « cette satanée bande dessinée », comme il l'écrivait lui-même.
Évidemment, nous reviendrons en détail par ailleurs sur cet album de 144 pages, dont le propos est résumé ci-après :
L'éditeur BLAKE ET MORTIMER a écrit :
« Eric Dubois et Thierry Bellefroid, tous deux membres du conseil d'administration de la Fondation Edgar P. Jacobs, savaient que les archives du dessinateur recelaient des pépites. Ils les partagent à leurs lecteurs avec Diabolique !.
Et le plaisir est grand d'examiner chaque étape de création, depuis le synopsis jusqu'aux planches originales encrées, en passant par les études de personnages, les croquis, les storyboards.
Toute la partie repérages et documentation est également généreusement présentée. Le texte est riche en détails et en éclaircissement sur les desseins de l'auteur de Blake et Mortimer.
Le Piège diabolique révèle tous ses secrets et notamment ses démêlées avec la censure. Un coup d'arrêt brutal à l'élan créatif de Jacobs, qui jusque-là avait fait un sans-faute avec ses albums. »
Pour ce 1er Décorti'Case spécial EP.J, une des premières pages de l'ouvrage sera à la base d'une petite étude visuelle, dans le post suivant.
(Cf aperçu de la p.11 à droite de la couverture)
Histoire de (dé)montrer, en comparant une superbe case encrée avec le cliché de repérage qui l'a engendrée, comment l'alchimiste Jacobs pouvait parvenir à une telle transmutation graphique et narrative :
passer d'une 'simple' photo presque touristique à une image mythique !
* Cit. « La damnation d'Edgar P. Jacobs », chapitre Dans l'abîme du temps ; petit clin d’œil aux auteurs Benoît Mouchart & François Rivière.




