Nouvelle sur et autour de La Roche-Guyon
Posté : 01 janv. 2020, 17:02
Chers Amis, en ce début d'une année qui sera très certainement mémorable, je vous propose de découvrir les textes suivants
Vous tous, qui aimez les saines lectures, vous vous régalerez, j'en suis sûr, avec ce mini-roman dont la trame historico-archéologico-policière vous emmènera sur des chemins non balisés à la re-découverte d'un secret bien gardé...
Le piège d’Uxellodunum
« Seules deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine ; mais, en ce qui concerne l’Univers, je n'en ai pas acquis la certitude absolue »
Albert Einstein
« Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants »
Antoine de Saint-Exupéry
Après plus d’un an de travail, et grâce à l’implication de Tioo, Nanou 78, Vaco 6 et Pladetain, voici une Nouvelle écrite à plusieurs mains dont les sites géographiques sont intimement liés à la région parisienne et, surtout, à un site majestueux et d’une historicité authentique.
L'histoire se déroule sur deux zones distinctes : l’une, autour de Saint-Germain-en-Laye, l'autre plus en aval de la Seine, à La Roche-Guyon.
Cependant, pour la zone Saint-Germain, il est possible de faire une seule randonnée (10 km) sans pratiquement croiser une voiture.
Le même trajet peut se faire en VTT, grâce aux pistes cyclables. Bien entendu ceci nécessite alors de bien calculer son parcours.
Cette histoire est le fruit d’un travail de recherches habilement mêlées à une trame intimement tissée d’Archéologie mystérieuse, d’Histoire véritable, de Géographie et de cryptologie.
Le « héros » de cette Nouvelle est bien la Guerre des Gaules écrite par Caius Julius Caesar.
Il n'est bien sûr pas nécessaire de l'avoir lue. Pas indispensable non plus.
Laissez-vous au contraire porter par les méandres de ce récit dans lequel vous reconnaîtrez forcément des sites bien connus de vous, lecteurs de Blake et Mortimer
Dans ses « Commentaires sur la Guerre des Gaules », César décrit le site d’Alésia avec une précision rare (trop, même !). Pourtant, encore aujourd’hui, la controverse fait rage concernant la localisation de cette bataille oh combien historique, et oh combien décriée !
Genoffa, jeune historienne italienne pense avoir trouvé la clef de ce paradoxe. Décidée à confirmer sa théorie, elle entreprend un voyage en France et y fait la rencontre de Julien.
Immédiatement, l’hypothèse de Genoffa va agir comme un liant entre les deux êtres ; d’abord source de conflit, puis de rapprochement, elle deviendra vite une menace.
Loin des collines de Bourgogne, les boucles de la Seine leur dévoileront une tragique évidence : la plus grande partie des victimes de la Bataille d’Alésia n’a pas encore pris les armes...
Nous vous convions à nous suivre à la recherche de la « véritable » Alésia sur les traces de César et de Vercingétorix, empruntés de nos jours par Genoffa et Julien.
Prélude
52 avant Jésus-Christ, quelque part entre la Seine et les territoires arvernes.
La lourde porte basculante du camp romain vient de se refermer sur un cavalier. Il s'enfonce dans la nuit tombante, en direction du Nord.
Au centre du camp, six hommes portant de riches armures attendent devant la tente qu'il a quittée il y a moins d'un quart d'heure.
On reconnaît parmi eux Marc-Antoine, Brutus et les quatre Caius : Trebonius, Antistius Reginus, Caninius Rebilus et Fabius.
Ils savent que la situation est grave. Toute la Gaule s'est révoltée, César a envoyé Labienus à Lutèce « calmer » les Parisii pendant que lui se chargeait des Arvernes.
César a échoué devant Gergovie. Quant au sort de Labienus, il est l'objet du message qui vient de parvenir au Consul.
La tenture révèle l'aide de camp qui les invite à entrer. Six regards graves se croisent. Caius Trebonius est le premier à rompre le silence.
- Aléa Jacta…
- Ils roulent déjà, Caius, l’interrompt Brutus !
- C'est notre dernier espoir, la nouvelle de Gergovie est connue des peuples du Rhône, ils bloquent déjà notre retraite.
- Messieurs, ce qui va se jouer derrière cette toile, ce n'est pas la victoire ou la défaite, c'est notre vie à tous.
D'un geste viril et amical, chacun frappe la cuirasse de l'autre, puis ils entrent dans la tente et saluent.
César se tient au fond, dans un fauteuil pliant. Sa main soutient son menton, dans une attitude de réflexion. Son regard est fixé sur eux mais il semble ne pas les voir.
Sans les inviter à s'asseoir, il tourne son regard vers Julius, son aide de camp.
Julius se racle la gorge deux fois puis annonce :
- Un messager de Labienus sort d'ici.
- Merci Julius, nous avons des yeux. Par les dieux, viens-en aux faits, tonne Marc-Antoine.
Julius se tourne vers César, mais celui-ci regarde ailleurs. Julius regarde le long texte qu'il a rédigé, l'offre à la flamme qui brûle à son côté et improvise un résumé.
- Les Parissii sont en déroute, Camulogène est mort, Labienus poursuit les débris de son armée le long de la Seine...
Les six hommes se regardent, cherchant confirmation de ce qu'ils avaient compris puis tombent dans les bras les uns des autres.
Des compliments qu'un civil prendrait pour des insultes jaillissent au sujet de ce général qu'ils admirent mais jalousent un peu.
- César qu'attendons-nous ?! Joignons-nous à lui et retournons mettre une raclée à ce poltron de Vercingétorix.
- Oui, trouvons-le avant qu'il ne se cache au fond d'une autre place forte.
- César, mes troupes peuvent être prêtes dans deux heures, donne l'ordre et je marche vers le Sud en avant-garde...
Le regard de César a peu changé, il reste impassible mais on y décèle de l'irritation ; ses yeux se tournent vers Julius qui reprend la parole :
- Vercingétorix n'est pas au Sud.
L'attitude de César achève d'inquiéter Brutus.
- César, qu'as-tu ? Que nous complote ce diable de Gaulois ? Si la situation est grave, dis-le ! Tu sais que tu peux compter sur nous.
La tête de César se tourne vers lui, il croit y voir de l'amitié, presque de la reconnaissance. Sans bouger la tête il fait un signe de main à Julius.
Celui-ci prend appui sur son glaive, comme pour se rassurer.
- Après notre défaite, Vercingétorix est parti avec un fort contingent d'Eduens pour apporter son soutien aux Parissii.
- Par les dieux, cela peut tout changer !
- Ils sont arrivés trop tard. Constatant la défaite, les Eduens, pour apaiser notre colère, ont livré Vercingétorix. Il est aux mains de Labienus.
Le puissant Marc-Antoine s'approche de Julius. Saisissant son cou pour amener son visage près du sien, il dit :
- Mon bon Julius, tu veux dire que ce chien s'est rendu ?
D'un geste vif du bras, Julius arrache la main qui le tenait.
- Tu ne m'as pas écouté Marc Antoine, il ne s'est pas rendu, il a été livré.
Le visage de Marc-Antoine s'orne d'un sourire carnassier, il relève brusquement sa main vers le visage de Julius mais termine son geste par une tape amicale sur sa joue.
Puis lui tournant le dos, il regarde ses camarades en écartant les bras.
-Messieurs, la Gaule est à nous !
Brutus accuse le coup, se tourne vers César, frappe sa poitrine et tend le bras :
- Gloire à toi, ô César !
Les autres l'imitent et tous crient.
- Gloire ! Gloire ! Gloire !
César les observe, fronçant les sourcils à chaque cri comme si le bruit l'insupportait. Il tend une coupe que Julius, en l'absence de serviteur, accepte de remplir.
Tous regardent le Consul y tremper les lèvres, attendant une réaction. Elle est violente.
César jette la coupe et se lève d'un coup de reins, faisant choir le tabouret.
- Gloire !!
Il sort son glaive et d'un geste rageur le plante profondément dans le coffre qui lui avait servi de repose-pieds.
- Quelle gloire ?! Celle de ramener un barbare pouilleux vendu par trois comploteurs ? Quelle gloire voyez-vous là ?
César s'approche d'une sorte de pupitre sur lequel est posée une tablette de cire, d'autres étant entassées dessous. Il frappe le plateau du plat de la main.
- Ceci est la gloire ! Quatre ans de commentaires, quatre ans de batailles, de victoires. Des fortifications formidables, des flottes construites, des vies perdues...
- Nous le savons, César.
- Vous le savez mais le monde, lui, le lira et il commencera par la fin, par un voleur de poule donné par des lâches. C’est tout ce qu’il retiendra, c’est ce qu’il retiendra de moi.
Il avait terminé ses mots dans un soupir, l’œil fixé sur les tablettes de cire. Brutus s’avance.
- Qu’attends-tu de nous César ?
César relève la tête, sonde le regard de chacun d’eux puis, d’un coup de pied bref et ajusté frappe le pommeau richement orné de son glaive. Le mouvement de l’arme fait pivoter le couvercle du coffre sur ses charnières, révélant six rouleaux de papyrus.
Les hommes se regardent puis, chacun à son tour, posant un genou à terre, s’emparent d’un rouleau. Sans détourner leur regard de leur général, ils reprennent leur place, puis commencent à lire.
Caius Trebonius est le premier à réagir.
- Tu ne peux nous demander cela, César !
Caius Fabius jette le rouleau :
- Jamais je n’exécuterai un tel ordre.
Stupéfaits, ses voisins regardent leur chef, craignant d’être associés à cette insubordination. Le regard de César apparaît pourtant bienveillant. Il se retourne et enfile son manteau rouge.
- Ce n’est pas un ordre Caius, c’est un augure. Je ne te demande pas de le faire, je sais que tu le feras.
Pour Marc-Antoine, la question ne s’était pas posée, César avait dit, donc, il ferait mais un autre souci le taraudait :
- Et Labienus, comment crois-tu qu’il prendra la chose
César tourne légèrement la tête :
- Je me charge de convaincre Labienus que ceci est bon pour César et pour Rome.
Réajustant son manteau il se dirige vers la partie privée de la tente. Avant de disparaître derrière la tenture, il ajoute :
A vous de lui faire comprendre qu’il en va aussi de son intérêt...
Vous tous, qui aimez les saines lectures, vous vous régalerez, j'en suis sûr, avec ce mini-roman dont la trame historico-archéologico-policière vous emmènera sur des chemins non balisés à la re-découverte d'un secret bien gardé...
Le piège d’Uxellodunum
« Seules deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine ; mais, en ce qui concerne l’Univers, je n'en ai pas acquis la certitude absolue »
Albert Einstein
« Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants »
Antoine de Saint-Exupéry
Après plus d’un an de travail, et grâce à l’implication de Tioo, Nanou 78, Vaco 6 et Pladetain, voici une Nouvelle écrite à plusieurs mains dont les sites géographiques sont intimement liés à la région parisienne et, surtout, à un site majestueux et d’une historicité authentique.
L'histoire se déroule sur deux zones distinctes : l’une, autour de Saint-Germain-en-Laye, l'autre plus en aval de la Seine, à La Roche-Guyon.
Cependant, pour la zone Saint-Germain, il est possible de faire une seule randonnée (10 km) sans pratiquement croiser une voiture.
Le même trajet peut se faire en VTT, grâce aux pistes cyclables. Bien entendu ceci nécessite alors de bien calculer son parcours.
Cette histoire est le fruit d’un travail de recherches habilement mêlées à une trame intimement tissée d’Archéologie mystérieuse, d’Histoire véritable, de Géographie et de cryptologie.
Le « héros » de cette Nouvelle est bien la Guerre des Gaules écrite par Caius Julius Caesar.
Il n'est bien sûr pas nécessaire de l'avoir lue. Pas indispensable non plus.
Laissez-vous au contraire porter par les méandres de ce récit dans lequel vous reconnaîtrez forcément des sites bien connus de vous, lecteurs de Blake et Mortimer
Dans ses « Commentaires sur la Guerre des Gaules », César décrit le site d’Alésia avec une précision rare (trop, même !). Pourtant, encore aujourd’hui, la controverse fait rage concernant la localisation de cette bataille oh combien historique, et oh combien décriée !
Genoffa, jeune historienne italienne pense avoir trouvé la clef de ce paradoxe. Décidée à confirmer sa théorie, elle entreprend un voyage en France et y fait la rencontre de Julien.
Immédiatement, l’hypothèse de Genoffa va agir comme un liant entre les deux êtres ; d’abord source de conflit, puis de rapprochement, elle deviendra vite une menace.
Loin des collines de Bourgogne, les boucles de la Seine leur dévoileront une tragique évidence : la plus grande partie des victimes de la Bataille d’Alésia n’a pas encore pris les armes...
Nous vous convions à nous suivre à la recherche de la « véritable » Alésia sur les traces de César et de Vercingétorix, empruntés de nos jours par Genoffa et Julien.
Prélude
52 avant Jésus-Christ, quelque part entre la Seine et les territoires arvernes.
La lourde porte basculante du camp romain vient de se refermer sur un cavalier. Il s'enfonce dans la nuit tombante, en direction du Nord.
Au centre du camp, six hommes portant de riches armures attendent devant la tente qu'il a quittée il y a moins d'un quart d'heure.
On reconnaît parmi eux Marc-Antoine, Brutus et les quatre Caius : Trebonius, Antistius Reginus, Caninius Rebilus et Fabius.
Ils savent que la situation est grave. Toute la Gaule s'est révoltée, César a envoyé Labienus à Lutèce « calmer » les Parisii pendant que lui se chargeait des Arvernes.
César a échoué devant Gergovie. Quant au sort de Labienus, il est l'objet du message qui vient de parvenir au Consul.
La tenture révèle l'aide de camp qui les invite à entrer. Six regards graves se croisent. Caius Trebonius est le premier à rompre le silence.
- Aléa Jacta…
- Ils roulent déjà, Caius, l’interrompt Brutus !
- C'est notre dernier espoir, la nouvelle de Gergovie est connue des peuples du Rhône, ils bloquent déjà notre retraite.
- Messieurs, ce qui va se jouer derrière cette toile, ce n'est pas la victoire ou la défaite, c'est notre vie à tous.
D'un geste viril et amical, chacun frappe la cuirasse de l'autre, puis ils entrent dans la tente et saluent.
César se tient au fond, dans un fauteuil pliant. Sa main soutient son menton, dans une attitude de réflexion. Son regard est fixé sur eux mais il semble ne pas les voir.
Sans les inviter à s'asseoir, il tourne son regard vers Julius, son aide de camp.
Julius se racle la gorge deux fois puis annonce :
- Un messager de Labienus sort d'ici.
- Merci Julius, nous avons des yeux. Par les dieux, viens-en aux faits, tonne Marc-Antoine.
Julius se tourne vers César, mais celui-ci regarde ailleurs. Julius regarde le long texte qu'il a rédigé, l'offre à la flamme qui brûle à son côté et improvise un résumé.
- Les Parissii sont en déroute, Camulogène est mort, Labienus poursuit les débris de son armée le long de la Seine...
Les six hommes se regardent, cherchant confirmation de ce qu'ils avaient compris puis tombent dans les bras les uns des autres.
Des compliments qu'un civil prendrait pour des insultes jaillissent au sujet de ce général qu'ils admirent mais jalousent un peu.
- César qu'attendons-nous ?! Joignons-nous à lui et retournons mettre une raclée à ce poltron de Vercingétorix.
- Oui, trouvons-le avant qu'il ne se cache au fond d'une autre place forte.
- César, mes troupes peuvent être prêtes dans deux heures, donne l'ordre et je marche vers le Sud en avant-garde...
Le regard de César a peu changé, il reste impassible mais on y décèle de l'irritation ; ses yeux se tournent vers Julius qui reprend la parole :
- Vercingétorix n'est pas au Sud.
L'attitude de César achève d'inquiéter Brutus.
- César, qu'as-tu ? Que nous complote ce diable de Gaulois ? Si la situation est grave, dis-le ! Tu sais que tu peux compter sur nous.
La tête de César se tourne vers lui, il croit y voir de l'amitié, presque de la reconnaissance. Sans bouger la tête il fait un signe de main à Julius.
Celui-ci prend appui sur son glaive, comme pour se rassurer.
- Après notre défaite, Vercingétorix est parti avec un fort contingent d'Eduens pour apporter son soutien aux Parissii.
- Par les dieux, cela peut tout changer !
- Ils sont arrivés trop tard. Constatant la défaite, les Eduens, pour apaiser notre colère, ont livré Vercingétorix. Il est aux mains de Labienus.
Le puissant Marc-Antoine s'approche de Julius. Saisissant son cou pour amener son visage près du sien, il dit :
- Mon bon Julius, tu veux dire que ce chien s'est rendu ?
D'un geste vif du bras, Julius arrache la main qui le tenait.
- Tu ne m'as pas écouté Marc Antoine, il ne s'est pas rendu, il a été livré.
Le visage de Marc-Antoine s'orne d'un sourire carnassier, il relève brusquement sa main vers le visage de Julius mais termine son geste par une tape amicale sur sa joue.
Puis lui tournant le dos, il regarde ses camarades en écartant les bras.
-Messieurs, la Gaule est à nous !
Brutus accuse le coup, se tourne vers César, frappe sa poitrine et tend le bras :
- Gloire à toi, ô César !
Les autres l'imitent et tous crient.
- Gloire ! Gloire ! Gloire !
César les observe, fronçant les sourcils à chaque cri comme si le bruit l'insupportait. Il tend une coupe que Julius, en l'absence de serviteur, accepte de remplir.
Tous regardent le Consul y tremper les lèvres, attendant une réaction. Elle est violente.
César jette la coupe et se lève d'un coup de reins, faisant choir le tabouret.
- Gloire !!
Il sort son glaive et d'un geste rageur le plante profondément dans le coffre qui lui avait servi de repose-pieds.
- Quelle gloire ?! Celle de ramener un barbare pouilleux vendu par trois comploteurs ? Quelle gloire voyez-vous là ?
César s'approche d'une sorte de pupitre sur lequel est posée une tablette de cire, d'autres étant entassées dessous. Il frappe le plateau du plat de la main.
- Ceci est la gloire ! Quatre ans de commentaires, quatre ans de batailles, de victoires. Des fortifications formidables, des flottes construites, des vies perdues...
- Nous le savons, César.
- Vous le savez mais le monde, lui, le lira et il commencera par la fin, par un voleur de poule donné par des lâches. C’est tout ce qu’il retiendra, c’est ce qu’il retiendra de moi.
Il avait terminé ses mots dans un soupir, l’œil fixé sur les tablettes de cire. Brutus s’avance.
- Qu’attends-tu de nous César ?
César relève la tête, sonde le regard de chacun d’eux puis, d’un coup de pied bref et ajusté frappe le pommeau richement orné de son glaive. Le mouvement de l’arme fait pivoter le couvercle du coffre sur ses charnières, révélant six rouleaux de papyrus.
Les hommes se regardent puis, chacun à son tour, posant un genou à terre, s’emparent d’un rouleau. Sans détourner leur regard de leur général, ils reprennent leur place, puis commencent à lire.
Caius Trebonius est le premier à réagir.
- Tu ne peux nous demander cela, César !
Caius Fabius jette le rouleau :
- Jamais je n’exécuterai un tel ordre.
Stupéfaits, ses voisins regardent leur chef, craignant d’être associés à cette insubordination. Le regard de César apparaît pourtant bienveillant. Il se retourne et enfile son manteau rouge.
- Ce n’est pas un ordre Caius, c’est un augure. Je ne te demande pas de le faire, je sais que tu le feras.
Pour Marc-Antoine, la question ne s’était pas posée, César avait dit, donc, il ferait mais un autre souci le taraudait :
- Et Labienus, comment crois-tu qu’il prendra la chose
César tourne légèrement la tête :
- Je me charge de convaincre Labienus que ceci est bon pour César et pour Rome.
Réajustant son manteau il se dirige vers la partie privée de la tente. Avant de disparaître derrière la tenture, il ajoute :
A vous de lui faire comprendre qu’il en va aussi de son intérêt...