Centaur Club

Bonjour à tous,
Je propose une analyse de L'Affaire Francis Blake sur mon blog L'Oeil Privé... S'il y a des amateurs, voici le premier épisode :
http://loeilprivebd.blogspot.fr/2013/02 ... mer-2.html
A bientôt peut-être!

Analyse intéressante, même si j'ai un bémol à mettre sur les regrets émis au sujet du manque de proximité avec La Marque jaune, on a presque l'impression de lire un appel au plagiat.

Ce n'est pas l'intention, je cherche juste à montrer au contraire le désir affiché de distance avec le modèle.

Nicolas Tellop a écrit :Ce n'est pas l'intention, je cherche juste à montrer au contraire le désir affiché de distance avec le modèle.

Alors au temps pour moi. Je crois que c'est surtout le "déceptif" qui m'a induit en erreur.

Ce qui est intéressant avec cette analyse, c'est qu'elle ne fait que confirmer ce qui pour moi rend les reprises actuelles complètement artificielles: ce détachement ironique et référentiel. Jacobs, lui, ne travaillait pas dans le second degré, ou alors de façon plus subtile, comme dans l'Affaire du Collier.

De ce point de vue, la première reprise du tandem Benoit-Van Hamme s’avère particulièrement déceptive. En effet, le premier récitatif de l’aventure indique qu’ « au moment où débute cette nouvelle histoire, […] les Londoniens bénéficient de la douceur d’un mois de juin exceptionnellement ensoleillé » : même si on trouve quelques scènes nocturnes et un petit passage pluvieux, l’album est dominé par un ciel bleu rayonnant qui désamorce totalement l’atmosphère constamment menaçante du récit et surtout qui le situe littéralement à l’opposé de son modèle.

juste pour dire que ce choix ne me semble pas si "déceptif" que ça mais surtout une façon de ne pas faire de redite
Pour reprendre l'analogie avec Hitchcock, ce dernier a utilisé le même procédé pour la scène d'anthologie avec l'avion pourchassant Cary Grant dans La mort aux trousses.

Mais Hitchcock l'explique mieux que moi (à partir de la 2e minute) :


D'accord, le procédé peut aussi être vu comme une façon de contourner la tradition Jacobsienne (représentée par La marque jaune), comme un clin d’œil,
comme une manière de brouiller les pistes, mais aussi comme une évolution logique, toujours dans l'idée de ne pas répéter ce qui a déjà été fait

Sujet coupé en 2 car on a pas mal dérivé du sujet initial pour discuter d'un autre très intéressant : les directives éditoriales.

Pour ceux qui n'auraient pas lu le roman "Les 39 Marches" de John BUCHAN (qui n'est pas vraiment un chef-d'œuvre...), je précise que le scénario d'HITCHCOCK (adaptation de sa femme et de Charles Bennett) diffère aussi quelque peu de l'intrigue originale :
il a notamment adjoint - coup classique au cinéma - une femme au héros dans sa fuite ... ! Et quelques trouvailles visuelles sympathiques ...
Dans les deux cas (roman/film), on suit l'histoire avec un certain intérêt, malgré pas mal d'invraisemblances, car le héros est un quidam - et même dans le film, il est flanqué d'une femme anonyme (les deux non dénués de séduction, évidemment ) -, un (des) personnage(s) vierge(s) au(x)quel(s) on peut croire...
Dans la BD "L'Affaire Francis Blake", il y a aussi deux héros, mais le postulat étant faussé à la base (Blake = traître), ça ne tient pas la route une minute (ou alors, il ne faut pas avoir lu avant les albums d'E.P. JACOBS !) ...

Si la forme de la BD est somme toute séduisante (grâce surtout à l'aspect "british", car le trait de Ted BENOIT, malgré ses louables efforts, n'a ni la vigueur, ni la finesse de JACOBS), le fond n'est ni original, ni crédible à mes yeux...ce qui fait que je ne partage pas l'admiration communément répandue autour de cette première reprise de Blake & Mortimer...

Erca a écrit :Sujet coupé en 2 car on a pas mal dérivé du sujet initial pour discuter d'un autre très intéressant : les directives éditoriales.

C'est vrai et je m'en excuse ... Tu as bien fait Erca .

archibald a écrit :

Erca a écrit :Sujet coupé en 2 car on a pas mal dérivé du sujet initial pour discuter d'un autre très intéressant : les directives éditoriales.

C'est vrai et je m'en excuse ... Tu as bien fait Erca .

Y'a pas de mal, couper un sujet en 2 n'est pas un acte réprobateur. J'ai moi-même participé à la "dérive" du sujet et on a bien fait puisque le second est très intéressant.

Je vous annonce la mise en ligne de la suite de l'analyse de L'AFFAIRE FRANCIS BLAKE dans L'Oeil Privé. Il y sera question de faussaires, de prohibition, de Tintin et du génie de la citation.
http://loeilprivebd.blogspot.fr/2013/02 ... timer.html

Troisième étape de l'analyse de L'Affaire Francis Blake, dans laquelle il est questions de dédoublements, d'un livreur qui n'est pas laitier, d'Horus travesti de la mémoire détournée.

http://loeilprivebd.blogspot.fr/2013/02 ... er_19.html

Cette statue est en effet associée à un épisode mémorable de La Marque Jaune, en plus du Mystère de la Grande Pyramide : alors qu’il s’est introduit chez Blake et Mortimer, Olrik, amnésique, devenu Guinea Pig, se trouble étrangement face aux reliques égyptiennes qu’il rencontre, et notamment devant cette même statue d’Horus. En fait, elle rappelle le souvenir inconscient de l’injonction du Cheik Abdel Razek « Par Horus Demeure ! » Ainsi, la statue est doublement associée à la mémoire du lecteur de « Blake et Mortimer », d’abord parce qu’elle ressuscite des images fortes de la série, et puis parce qu’à travers Olrik elle incarne la manifestation de la mémoire elle-même. Cette mémoire, à laquelle Ted Benoit et Jean Van Hamme sont censés être déférents, on voit qu’au contraire elle est ici moquée avec malice, réduit à l’état de porte-manteau, mannequin déguisé, masque grimaçant et goguenard.

Ton analyse n'est pas tout à fait exacte . La statue qui sert de porte-manteau à Mortimer n'est pas la statue d'Horus !
Encore une histoire de faux coupable

Oups! C'est corrigé... Voila le problème quand on ne voit ce qu'on veut voir... Merci pour ta remarque!

Nicolas Tellop a écrit :... Voila le problème quand on ne voit ce qu'on veut voir...

Ce problème se manifeste aussi dans la phrase

Cette mémoire, à laquelle Ted Benoit et Jean Van Hamme sont censés être déférents, on voit qu’au contraire elle est ici moquée avec malice, réduit à l’état de porte-manteau, mannequin déguisé, masque grimaçant et goguenard.

Un bel exemple de l'expression anglaise "evil lies in the eye of the beholder" ... à mon avis .

Petite question : Nicolas Tellop , est-ce un personnage créé par l'ami Thark ?

Non, à moins que je ne me retrouve dans la même situation que celle du héros du Rendez-vous de Sevenoaks de Floc'h et Rivière - ce qui me contrarierait un peu.

Sinon, pour la remarque précédante, c'est plutôt de la subjectivité, si on veut, et qui s'inscrit dans la même lignée de ce qui a été avancé précédemment et qui sera encore développé par la suite.

Est-ce mon ordinateur ou est-ce que les chapitres 2 et 3 de l'étude ne sont plus accessibles ?

A priori ça fonctionne, je viens d'aller voir...

OK , ça marche . Ta bibliothèque est ouvert le jour et la nuit .