Incohérences

Scénario : Yves SENTE
Dessin : André JUILLARD
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catallaxie
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Re: Incohérences

Message par catallaxie »

archibald a écrit :
Pykov a écrit :oui, ton lien nécessite nom d'utilisateur et mot de passe :-o
Et le message d'accueil
Cette page a été générée par un serveur maison administré par deux cons.
Yakomow & Basica vous emmerdent.
ne donne pas trop envie de s'inscrire.
Donc je ne vais pas m'inscrire dans ce forum simplement pour voir des détournements dont je ne sais pas s'il vont me faire rire . ;)
Montre-nous un exemple dans ce Forum , pour que l'on juge si cela vaut le détour ! ;)
J'aime l'humour ( même noir ); mais est-ce cette phrase peut être classée dans cette catégorie ? :mrgreen:
+1

et encore tu es gentil puisque le reste du message n'est pas très attirant. :|
Mes ventes (contact en MP):

ERV (virgin)
Gondwana ( BNP)
Malédiction 1 (BNP)
EO La machination Voronov
Affaire du collier (album BP)
Ex-libris Mortimer Voronov
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Mitsugoro
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Re: Incohérences

Message par Mitsugoro »

Allez, megaprosper, épate-nous ! ;)
Qui ose souiller de ses souliers la loge du grand Mitsugoro ?
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Longtarin
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Re: Incohérences

Message par Longtarin »

megaprosper a écrit :
L'album se passe dans les années 50, on peut envisager que les auteurs singent l'atmosphère raciste-colonialiste de la bande dessinée d'époque.


La relecture des sarcophage confirme mes soupçons.Complot "tiers mondiste", Nasir en fidèle toutou comme à la grande époque. C'est de la BD, je ne suis pas un extrémiste du touche pas à mon pote, mais j'aimerais quand même savoir ce que je lis.
Je ne suis pas d'accord avec toi! Pour seule preuve (re)lis les "Blondin et Cirage de Jijé parus dans les années cinquantes! Si Jijé se permet des blagues innocentes (si si) il n'y a pas l'ombre d'une subordination entre Blondin et Cirage!

"Le negre blanc" est le plus emblématique! On ne peut donc pas taxer la franco belge des années cinquante de raciste!

Pour la deuxieme phrase, je dirais que Nasir n'a rien d'un toutou....Seulement Nasir est Sergent et Blake Capitaine.....Ceux qui ont fait leur service militaire savent de quoi je veux parler :mrgreen: !

Pour le reste je partage intégralement l'avis de BAR83! (meme si tout le monde sait qu'un Niçois vaut deux Varois :twisted: : je rigole!!!!!!!!
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Will
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Re: Incohérences

Message par Will »

megaprosper a écrit :Mitsugoro a bien vu, la scène de la mort du ptit noir gentil qui s'est sacrifié pour la belle blonde est au mieux condescendant. C'est le vrai nom du racisme gentil.
Je n'ai pas l'album sous les yeux - je ne l'ai même pas acheté, mais récupéré à un salon sur le stand de la bé haine pet. Mais déjà l'article de journal, consulté par Mortimer-Olrik aux archives, nous parlait je crois, des deux guides, qui avaient abandonné le professeur, soigné par les deux blancs du secteur.
Je me demande si cette approche "tintin au congo" (n'aie pas peur Coco) était assumée. L'album se passe dans les années 50, on peut envisager que les auteurs singent l'atmosphère raciste-colonialiste de la bande dessinée d'époque.
Donc , si j'ai bien compris , écrire que les 2 guides noirs ont abandonnés le professeur blanc (parceque ils sont assez intelligents de sauver leur vie ) est une forme de racisme . Et le sacrifice du petit noir est une forme de racisme aussi ! :-?
Petit Pinailleur , provocateur de chance .
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Will
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Re: Incohérences

Message par Will »

L'existence d'une culture humaine , il y a 350 millions d'années , pourrait être expliqué par 2 théories/légendes :

- La théorie de Erich Von Däniken , qui dit que les dieux étaient des extraterrestres .

- Le texte du livre de la Genèse 6 , 2-4 :

2 les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils choisirent.
3 Alors l'Éternel dit : Mon esprit ne restera pas à toujours dans l'homme, car l'homme n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans.
4 Les géants étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et qu'elles leur eurent donné des enfants : ce sont ces héros qui furent fameux dans l'antiquité


A noter que je ne partage pas ces théories , mais dans une aventure de B&M cela ne me gène pas .
Petit Pinailleur , provocateur de chance .
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archibald
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Re: Incohérences

Message par archibald »

Will a écrit :.../...
4 Les géants étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et qu'elles leur eurent donné des enfants : ce sont ces héros qui furent fameux dans l'antiquité
..../...
On se rapproche des héros de la mythologie grecque ,Mi homme Mi dieux. ;)
Well then, Legitimate Edgar, I must have your land.
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BAR 83
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Re: Incohérences

Message par BAR 83 »

Longtarin a écrit :(...) meme si tout le monde sait qu'un Niçois vaut deux Varois (...)
Aââââârghhh !! Je vais de ce pas saisir la Halde !!! :D
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jef
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Re: Incohérences

Message par jef »

megaprosper a écrit :
11 oct. 2010, 12:45
Bonjour,
je vous propose de lister ici toutes les incohérences qui remplissent cet album.
Il ne s'agit pas de critiquer l'excellent travail des auteurs (je pense surtout aux dessins d'Yves Sentes, très classiques et respectueux de l'esprit original).
Mais de pousser les auteurs à faire preuve de plus de rigueur dans l'écriture des albums suivants.
En effet, les retournements invraisemblables, les inventions farfelues et les affabulations, déjà à l'oeuvre dans les sarcophages du 6ème continent prennent dans le sanctuaire du Gondwana une place démesurée, empêchant au lecteur d'apprécier pleinement cette aventure.
Pour commencer cette liste, je note

- L'intrigue n'a aucune base scientifique (350 millions d'années, non mais quand même).
- Dans une certaine mesure, elle est incohérente par rapport au piège diabolique, qui respecte, lui l'histoire de notre planète (pas son futur je l'espère).
- Si une telle "pondeuse" existait, elle serait sûrement beaucoup plus difficile à trouver et mieux défendue que par une troupes de guerrier avec des lances empoisonnées (bah oui, elle est issue d'une civilisation encore plus avancée que la notre).
- Le motif de la spirale est sûrement le motif le plus répandu dans les cultures humaines, il ne peut être le support visuel d'une civilisation en particulier.
- A l'époque de l'histoire (millieu des année 50), la théorie sur la dérive des continents n'était pas encore acceptée par la communauté scientifique (ça arrive dans les années 60) / voire l'article de wikipedia.
- Le personnage de LA VIE est d'une inconsistance crasse par rapport à ce que son nom laisse entendre. En fait de VIE il s'agit du gardien d'une pondeuse automatique. Cette vie ne concerne QUE les êtres humains, ce qui est stupide quand on possède un minimum de connaissances sérieuses sur l'évolution.

En ce qui concerne l'aventure à proprement parler :
- Comment Olrik, dans la peau de Mortimer, arrive-t-il à effectuer le même travail que Mortimer, qui chercheur en physique nucléaire?
- Pourquoi décide-t-il de partir en quête de cette civilisation disparue (Ce n'est pas du tout le tempéramment d'Olrik) ? Pour les trésors? C'est très faible.
- Pourquoi personne ne rend la bague à LA VIE, pour sauver le professeur allemand, comme ceux-ci le leur avait demandé?
- Comment les personnages, qui apparaissent à quelques mètres de la caverne de tous les mystères, peuvent-ils passer outre leur curiosité, à la fin de l'histoire, et partir comme si rien n'était arrivé? Blake, indemne, ne devrait-il pas se poser quelques légitimes questions? (Situation proche de la grande pyramide, mais dans ce cas là, ils sont tous les deux hypnotisés).

Bref tout ça pour dire que cet album est un mélange pas très réussi des 7 boules de Cristal, vol 714 pour Sydney sans oublier Tintin au Congo (arriver à faire un album raciste en 2010, c'est une vraie performance). Côté Jacob, on retrouve donc le mystère de la grande pyramide avec un retournement final comme l'affaire Francis Blake, mais complètement absurde.

Ajoutons à cela une volonté maniaque de croiser les personnages pour créer artificiellement une cohérence avec l'oeuvre de Jacob, une biographie de Mortimer qui s'éloigne des préoccupations centrale de la série et n'amène rien sur le plan narratif, et nous avons une bien mauvaise direction pour les albums à venir.

Très attaché à ces personnage, très respectueux du travail des auteurs, anciens et récents, je les conjure de mettre plus de rigueur dans la définition des intrigues, d'arrêter les inventions complètement absurdes genre sarcophage-télépathique-à-échangeur-de-personnalité, ou pondeuse-qui-explique-partiellement-les-origines-de-l'humanité, voire le rayon-qui-chercher-les gens-dans-le-passé-pour-les-ramener-dans-le-futur.

Des histoires plus simples, plus vraisemblables, avec des éléments de science fiction crédibles (ou alors vraiment intéréssants - comme l'atlantide, où se déploit tout un univers). Selon moi, l'affaire francis blake et la machination voronov sont les titres les plus réussis depuis la reprise.

Côté positif, je note la féminisation de la série, et un dessin toujours splendide dans son charme désuet.
Laissez tomber les fadaises scientifico métaphysiques et les niaiseries sur le sens de la vie, ce serait vraiment une bonne idée.

Méga.
Bonjour.
J'hésite entre deux positions: "c'est une magnifique oeuvre de SF. après tout, imaginer une pré humanité qui aurait pris place dans de temps reculés, c'est osé, mais possible..." ou: "un accident industriel majeur. une daube infernale, illisible et prétentieuse".
Je suis quand même plus proche de la deuxième version. Bien sûr, nous ne descendons que d'un des rameaux des hominidés (et nous avons cohabité avec celui de Néanderthal), donc il serait intellectuellement possible qu'un autre rameau ait également prospéré, y compris de façon plus avancée. Le seul hic c'est que, placer cela à 350 millions d'années d'ici, avec les dinosaures au milieu, et quelques extinctions de masse, ça paraît juste délirant. On pourrait, à la rigueur, admettre cette thèse vers moins 35 000, 50 000, voire 100 000 ans, mais au-delà, ç'est inimaginable en raison de l'histoire de la planète.
Quand à la présence des hommes-lycaons dans un boyau souterrain, isolé de la surface par de l'eau, sans agriculture, c'est n'importe quoi. La vie troglodyte a ses limites. Même Wells, dans "la Machine à explorer le temps", ne fait pas de secrétaires souterraines, les Morlocks, des êtres intégralement troglodytes. ils doivent de temps en temps remonter pour assurer leurs besoins.
Le délire est dépassé avec l'échange des enveloppes corporelles entre Olrik et Mortimer...
C'est dommage d'ailleurs, car outre le dessin très léché de Juillard, cet album n'est pas sans qualités, du moins au début.
Pour le reste, Yves Sente a visiblement manqué d'inspiration: cela devrait s'intituler "reconstitution de ligue dissoute à Arusha". Convoquer le ban et l'arrière-ban de la Grande Pyramide, avec la présence de toutes les canailles cairotes, c'est sans doute nostalgique, mais c'est surtout ridicule.
J'ai lu les remarques des collègues sur le "racisme" et la paternalisme envers les Noirs. Certes, faire parler en "petit-nègre" des personnages en 2008, c'est un peu daté, mais il faut se reporter à l'époque. Même des grands noms, insoupçonnables sur ce point, comme Franquin, y sont tombés (voir Tembo Tabou et autres sujets). En outre, les héros rendent un hommage conforme à sa culture au petit Masaï qui se sacrifie, et qui a la dernière satisfaction (?) de mourir en guerrier...
Au final, je ne vais pas conserver cet ouvrage raté à mes yeux. Il fera la joie de mon soldeur!

NB: je ne sais pas si cela a influencé Sente, mais les hommes-lycaons apparaissent dans un roman intitulé "En attendant le vote des bêtes sauvages". Ecrit en 1998 par l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, et inspiré par un tyran qui rappelle Gnassingbe Eyadema au Togo, il fait apparaître la garde du potentat, composée de soldats dénommés les Lycaons.
jef
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Re: Incohérences

Message par jef »

Une petite incohérence de plus: le Professeur Leaky accueille nos héros à Nairobi en disant: "bienvenue à Arusha". A la page précédente, Sarah Summertown a pourtant indiqué à Mortimer que Leaky se trouvait de passage à Nairobi...
jef
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Re: Incohérences

Message par jef »

jef a écrit :
09 juin 2024, 14:08
megaprosper a écrit :
11 oct. 2010, 12:45
Bonjour,
je vous propose de lister ici toutes les incohérences qui remplissent cet album.
Il ne s'agit pas de critiquer l'excellent travail des auteurs (je pense surtout aux dessins d'Yves Sentes, très classiques et respectueux de l'esprit original).
Mais de pousser les auteurs à faire preuve de plus de rigueur dans l'écriture des albums suivants.
En effet, les retournements invraisemblables, les inventions farfelues et les affabulations, déjà à l'oeuvre dans les sarcophages du 6ème continent prennent dans le sanctuaire du Gondwana une place démesurée, empêchant au lecteur d'apprécier pleinement cette aventure.
Pour commencer cette liste, je note

- L'intrigue n'a aucune base scientifique (350 millions d'années, non mais quand même).
- Dans une certaine mesure, elle est incohérente par rapport au piège diabolique, qui respecte, lui l'histoire de notre planète (pas son futur je l'espère).
- Si une telle "pondeuse" existait, elle serait sûrement beaucoup plus difficile à trouver et mieux défendue que par une troupes de guerrier avec des lances empoisonnées (bah oui, elle est issue d'une civilisation encore plus avancée que la notre).
- Le motif de la spirale est sûrement le motif le plus répandu dans les cultures humaines, il ne peut être le support visuel d'une civilisation en particulier.
- A l'époque de l'histoire (millieu des année 50), la théorie sur la dérive des continents n'était pas encore acceptée par la communauté scientifique (ça arrive dans les années 60) / voire l'article de wikipedia.
- Le personnage de LA VIE est d'une inconsistance crasse par rapport à ce que son nom laisse entendre. En fait de VIE il s'agit du gardien d'une pondeuse automatique. Cette vie ne concerne QUE les êtres humains, ce qui est stupide quand on possède un minimum de connaissances sérieuses sur l'évolution.

En ce qui concerne l'aventure à proprement parler :
- Comment Olrik, dans la peau de Mortimer, arrive-t-il à effectuer le même travail que Mortimer, qui chercheur en physique nucléaire?
- Pourquoi décide-t-il de partir en quête de cette civilisation disparue (Ce n'est pas du tout le tempéramment d'Olrik) ? Pour les trésors? C'est très faible.
- Pourquoi personne ne rend la bague à LA VIE, pour sauver le professeur allemand, comme ceux-ci le leur avait demandé?
- Comment les personnages, qui apparaissent à quelques mètres de la caverne de tous les mystères, peuvent-ils passer outre leur curiosité, à la fin de l'histoire, et partir comme si rien n'était arrivé? Blake, indemne, ne devrait-il pas se poser quelques légitimes questions? (Situation proche de la grande pyramide, mais dans ce cas là, ils sont tous les deux hypnotisés).

Bref tout ça pour dire que cet album est un mélange pas très réussi des 7 boules de Cristal, vol 714 pour Sydney sans oublier Tintin au Congo (arriver à faire un album raciste en 2010, c'est une vraie performance). Côté Jacob, on retrouve donc le mystère de la grande pyramide avec un retournement final comme l'affaire Francis Blake, mais complètement absurde.

Ajoutons à cela une volonté maniaque de croiser les personnages pour créer artificiellement une cohérence avec l'oeuvre de Jacob, une biographie de Mortimer qui s'éloigne des préoccupations centrale de la série et n'amène rien sur le plan narratif, et nous avons une bien mauvaise direction pour les albums à venir.

Très attaché à ces personnage, très respectueux du travail des auteurs, anciens et récents, je les conjure de mettre plus de rigueur dans la définition des intrigues, d'arrêter les inventions complètement absurdes genre sarcophage-télépathique-à-échangeur-de-personnalité, ou pondeuse-qui-explique-partiellement-les-origines-de-l'humanité, voire le rayon-qui-chercher-les gens-dans-le-passé-pour-les-ramener-dans-le-futur.

Des histoires plus simples, plus vraisemblables, avec des éléments de science fiction crédibles (ou alors vraiment intéréssants - comme l'atlantide, où se déploit tout un univers). Selon moi, l'affaire francis blake et la machination voronov sont les titres les plus réussis depuis la reprise.

Côté positif, je note la féminisation de la série, et un dessin toujours splendide dans son charme désuet.
Laissez tomber les fadaises scientifico métaphysiques et les niaiseries sur le sens de la vie, ce serait vraiment une bonne idée.

Méga.
Bonjour.
J'hésite entre deux positions: "c'est une magnifique oeuvre de SF. après tout, imaginer une pré humanité qui aurait pris place dans de temps reculés, c'est osé, mais possible..." ou: "un accident industriel majeur. une daube infernale, illisible et prétentieuse".
Je suis quand même plus proche de la deuxième version. Bien sûr, nous ne descendons que d'un des rameaux des hominidés (et nous avons cohabité avec celui de Néanderthal), donc il serait intellectuellement possible qu'un autre rameau ait également prospéré, y compris de façon plus avancée. Le seul hic c'est que, placer cela à 350 millions d'années d'ici, avec les dinosaures au milieu, et quelques extinctions de masse, ça paraît juste délirant. On pourrait, à la rigueur, admettre cette thèse vers moins 35 000, 50 000, voire 100 000 ans, mais au-delà, ç'est inimaginable en raison de l'histoire de la planète.
Quand à la présence des hommes-lycaons dans un boyau souterrain, isolé de la surface par de l'eau, sans agriculture, c'est n'importe quoi. La vie troglodyte a ses limites. Même Wells, dans "la Machine à explorer le temps", ne fait pas de secrétaires souterraines, les Morlocks, des êtres intégralement troglodytes. ils doivent de temps en temps remonter pour assurer leurs besoins.
Le délire est dépassé avec l'échange des enveloppes corporelles entre Olrik et Mortimer...
C'est dommage d'ailleurs, car outre le dessin très léché de Juillard, cet album n'est pas sans qualités, du moins au début.
Pour le reste, Yves Sente a visiblement manqué d'inspiration: cela devrait s'intituler "reconstitution de ligue dissoute à Arusha". Convoquer le ban et l'arrière-ban de la Grande Pyramide, avec la présence de toutes les canailles cairotes, c'est sans doute nostalgique, mais c'est surtout ridicule.
J'ai lu les remarques des collègues sur le "racisme" et la paternalisme envers les Noirs. Certes, faire parler en "petit-nègre" des personnages en 2008, c'est un peu daté, mais il faut se reporter à l'époque. Même des grands noms, insoupçonnables sur ce point, comme Franquin, y sont tombés (voir Tembo Tabou et autres sujets). En outre, les héros rendent un hommage conforme à sa culture au petit Masaï qui se sacrifie, et qui a la dernière satisfaction (?) de mourir en guerrier...
Au final, je ne vais pas conserver cet ouvrage raté à mes yeux. Il fera la joie de mon soldeur!

NB: je ne sais pas si cela a influencé Sente, mais les hommes-lycaons apparaissent dans un roman intitulé "En attendant le vote des bêtes sauvages". Ecrit en 1998 par l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, et inspiré par un tyran qui rappelle Gnassingbe Eyadema au Togo, il fait apparaître la garde du potentat, composée de soldats dénommés les Lycaons.
"créatures " souterraines
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Kronos
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Re: Incohérences

Message par Kronos »

Si le thème de l'inversion des enveloppes corporelles a déjà été utilisé, on a effectivement un peu de mal à imaginer que le Olrik-Mortimer ait les mêmes sujets et préoccupations que le Mortimer-Olrik
Tout le reste n'est que divagations farfelues et invraisemblances improbables
Même si le dessin de juillard était encore, à cette époque, quelque peu soigné, la catastrophe du scénario emporte tout sur son passage, jusques-et-y-compris cette ineptie de soi-disante Civilisation en plein Paléozoïque et en pleine Glaciation du Karoo , dont les quelques rares dessins de juillard font hurler de rire... jaune !
Et vous n'avez pas parlé de la résurrection incroyable du fieffé coquin d'antiquaire cairote carrément tué par les policiers de Kamal...
Quant au dirgeable qui "permet de trimbaler les touristes"... en 1958 ??? J'en rigole encore
La source d'inspiration de sente est carrément copiée sur le dirigeable d'Izzy, le sympathique noir, ami de Rick O'Connell, dans le Retour de la Momie, film sort en 2001 !!
Mis à part de splendides paysages, même s'ils ne sont guère respectueux de la réalité... tout le reste est à jeter aux orties
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tytram
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Re: Incohérences

Message par tytram »

Je vous trouve tous bien sévères... Le sanctuaire du Gondwana est une oeuvre de fiction. Elle utilise des thèmes qui ont déjà été développés dans des romans de science fiction, comme l'échange de personnalités ou les civilisations disparues.

Ce postulat posé, Il me semble que le scénario est cohérent.
Quelques exemples :
megaprosper a écrit :
11 oct. 2010, 12:45
- A l'époque de l'histoire (millieu des année 50), la théorie sur la dérive des continents n'était pas encore acceptée par la communauté scientifique (ça arrive dans les années 60) / voire l'article de wikipedia.
Avant qu'une théorie fasse consensus, elle est développée par des scientifiques, parfois depuis des dizaines d'années.
megaprosper a écrit :
11 oct. 2010, 12:45
Pourquoi [Olrik] décide-t-il de partir en quête de cette civilisation disparue (Ce n'est pas du tout le tempéramment d'Olrik) ? Pour les trésors? C'est très faible.
Si Olrik veut se substituer à Mortimer de manière crédible, il doit le plus possible agir comme le ferait Mortimer.
jef a écrit :
09 juin 2024, 14:08
La vie troglodyte a ses limites. Même Wells, dans "la Machine à explorer le temps", ne fait pas de secrétaires souterraines, les Morlocks, des êtres intégralement troglodytes. ils doivent de temps en temps remonter pour assurer leurs besoins.
Et les Atlantes ? Pas besoin d'aller chercher Wells... Jacobs suffit !
megaprosper a écrit :
11 oct. 2010, 12:45
Le personnage de LA VIE est d'une inconsistance crasse par rapport à ce que son nom laisse entendre. En fait de VIE il s'agit du gardien d'une pondeuse automatique. Cette vie ne concerne QUE les êtres humains, ce qui est stupide quand on possède un minimum de connaissances sérieuses sur l'évolution.
Des millions d'êtres humains croient encore aujourd'hui au mythe d'Adam et Eve...
Inky
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Re: Incohérences

Message par Inky »

Personnellement, je n'accorde pas une importance aussi prépondérante que certains d'entre vous à l'exactitude scientifique et à la rigueur documentaire absolue. Lorsqu'elles sont présentes, elles sont d'autant plus remarquables, naturellement ; il ne s'agit pas de porter au pinacle la fénéantise, le laxisme ou la médiocrité.
Cependant, nous lisons une bande dessinée de fiction, nous le savons. Rien de tout cela n'a vocation à se poser comme un documentaire rigoureux de toute façon. Il s'agit de littérature d'évasion, de se laisser porter par la poésie de l'imagination, les personnages, les décors et les situations… Les albums de Jacobs invitent eux aussi à mettre la vraisemblance de côté et à laisser voguer les pensées vers des histoires empruntes de merveilleux scientifique et truffées d'incohérences : une troisième guerre mondiale dystopique, des fidèles à Akhénaton dans les années 1950, une civilisation souterraine rétrofuturiste sous les Açores, un météorologue qui invente une machine à voyager dans le temps juste pour faire chier un confrère qui lui a bousillé son joujou précédent…
Rien de tout cela ne tient debout, mais le lecteur est invité à laisser son esprit critique de côté pour se laisser embarquer dans un tour de grand huit dépaysant, rêver, vibrer, et peu importe les défauts si au final l'histoire est bonne.

En l'occurrence, elle n'est pas si mauvaise. Elle s'inscrit dans une tradition du roman pulp d'aventures d'après-guerre et convoque des réminiscences très fortes du côté de Bob Morane (La Vallée des Brontosaures, Les Cavernes de la Nuit…) ou de Fleuve Noir Anticipation, où l'un des schémas narratifs récurrents est : les héros entreprennent un périlleux voyage dans une contrée pleine de dangers (aléas naturels, bêtes féroces, tribus hostiles…) avant d'aboutir à un sanctuaire reculé (vallée perdue, cratère de volcan, base souterraine, temple caché, etc.) où ils font l'expérience d'une révélation, assez souvent d'une confrontation finale avec le méchant, puis sont renvoyés à leur vie d'avant après, souvent après que leurs souvenirs aient été effacés ou qu'on leur ait fait jurer le secret sur ce qu'ils ont découvert. Le Mystère de la Grande Pyramide ou L'Énigme de l'Atlantide s'apparentent d'ailleurs à ce schéma classique.
Le Sanctuaire du Gondwana s'inscrit selon moi dans cet héritage. D'ailleurs, je faisais référence à Bob Morane, et le mot "morane" apparaît en toutes lettres à la page 39, ce qui est, je pense, un aveu explicite de cette filiation.

Parlant du jeune Uru, quelqu'un a prétendu que les auteurs le faisaient parler "petit nègre" et les taxant de racisme. Si on se donne la peine de relire la page 36 en entier, on constate qu'Uru s'exprime parfaitement lorsqu'il s'adresse au "seigneur lion" en haut de la page. Sa diction hésitante dans les bras de Nastasia s'explique parce que cette fois-ci il s'adresse à une étrangère dans la langue de celle-ci, qu'il maîtrise mal. Si on veut chipoter, on pourrait dire que Bombo a exagéré lorsqu'il a annoncé en page 32 qu'Uru ne parlait pas anglais : finalement, il arrive à se débrouiller suffisamment bien pour livrer des dernières paroles émouvantes et mémorables malgré une grammaire défaillante.

Concernant la reformation critiquée de la "bande du Caire", elle est certes très discutable, mais pas si incohérente, et je vais tenter de m'en faire l'avocat. Après la débandade en Égypte, supposons que certains des bandits soient parvenus à se carapater. Se réfugier à l'étranger en descendant se faire oublier vers le Sud peut être cohérent. Peut-être l'un d'entre eux possédait-il de la famille ou des contacts à Nairobi, pour ce qu'on en sait ? Il n'est pas illogique non plus que, par solidarité entre malfrats, il ait fait profiter un frère d'armes de sa "filière". Qui se ressemble s'assemble ; les malfaiteurs ont gardé contact et fui ensemble.
Bien sûr, faire revenir Youssef d'entre les morts n'est pas idéal après qu'il ait été en théorie touché "mortellement". Peut-être faut-il entendre "mortellement" comme "de nature à provoquer le décès"… mais finalement non, les médecins du Caire l'ont miraculeusement sauvé ? C'est capillotracté, j'en conviens. Quitte à ne pas être une hypothèse très solide, c'est toujours moins scandaleux que Morvan et Munuera qui ont ressucité Nikita Vlalarlev dans L'Homme qui ne voulait pas mourir, alors qu'on avait vu de nos yeux vu le cadavre congelé de celui-ci dans les eaux de la Moskova à la fin de Spirou à Moscou. Youssef est le type du commerçant filou et débrouillard plein de ressource, ce qui en fait donc le comparse idéal pour monter en deux temps trois mouvements une expédition aéronautique au-dessus de la savane. Je pense que c'est la raison pour laquelle Sente a décidé de le resusciter (à priori pas pour très longtemps si on en juge par la fin de l'album, mais là encore sait-on jamais…?).
En outre, la team Mortimer possède déjà des contacts sur place a son arrivée et part pour le Ngogongoro sans tarder. "Mister Bowler", par contre, débarque quelque peu au petit bonheur. Les choses s'annoncent compliquées pour lui, et le guet-apens des brutes s'avère une aubaine tout à fait inespérée : en tombant par hasard sur les anciens complices d'Olrik, "Mister Bowler" se voit soudain pourvu d'une équipe et des moyens de reprendre la poursuite. Si Sente n'avait pas utilisé ce ressort narratif certes plutôt improbable, alors on voit mal comment Mortimer aurait pu refaire son retard et participer au dénouement. L'histoire se serait arrêtée là pour lui, et il aurait tourné en rond à Nairobi, pendant que le Sanctuaire du Gondwana devenait intégralement une aventure d'Olrik. De deux maux, le scénariste a choisi le moindre (aussi une occasion discutable de fan service, naturellement, mais bon…)

Le dirigeable ne me fait pas tiquer plus que ça non plus. Il évoque là encore les grandes heures du roman d'aventures exotiques, à commencer par Jules Verne (notamment les adaptations télévisuelles du Tour du Monde en quatre-vingt jours…). Donc on reste dans l'évocation d'un imaginaire classique. Ça ne me donne pas envie de m'attarder trop à décortiquer si oui ou non en 1958 de tels véhicules touristique étaient plausibles ou non. Là où je tique plus violemment par contre, c'est quand les "masques à oxygène de montagne" sont présenté comme des alternatives crédibles à un équipement de plongée bouteille. Je n'y connais rien, mais ça me semble complètement bidon.
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DLPRR
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Re: Incohérences

Message par DLPRR »

Bonsoir,
Inky a écrit :
05 août 2024, 11:11
Personnellement, je n'accorde pas une importance aussi prépondérante que certains d'entre vous à l'exactitude scientifique et à la rigueur documentaire absolue. Lorsqu'elles sont présentes, elles sont d'autant plus remarquables, naturellement ; il ne s'agit pas de porter au pinacle la fénéantise, le laxisme ou la médiocrité.
Cependant, nous lisons une bande dessinée de fiction, nous le savons. Rien de tout cela n'a vocation à se poser comme un documentaire rigoureux de toute façon. Il s'agit de littérature d'évasion, de se laisser porter par la poésie de l'imagination, les personnages, les décors et les situations…

Sauf erreur de ma part, le Maïtre n'était pas connu pour avoir une manie de l' "à-peu-près" .... bien au contraire... faire du B&M de cette manière est l'apanage des repreneurs....
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Kronos
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Re: Incohérences

Message par Kronos »

Je ne dirais pas que les repreneurs, dans leur grande majorité, hélas, font du B&M même "à leur manière". Je dirais tout court qu'il font de la satyre de B&M
Et, quant à se laisser porter "par la poésie de l'imagination", je rêve tout éveillé, je cauchemarde en tentant d'être pris par cet étalage d'incongruités que l'on veut nous faire avaler
B&M est une BD REALISTE, que diable ! REALISTE ?! Les auteurs savent-ils seulement ce que mot signifie ?
Si les Sarcophages, avec leur dose subtile de Si-Fi, furent une bonne BD réaliste (si l'on fait exception de deux ou trois âneries), il n'en est pas de même pour le Sanctuaire qui ressemble plus à un absurde travail de commande pour boucher un trou qu'à une véritable création, mûrement pensée
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Balek et Mortamer
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Re: Incohérences

Message par Balek et Mortamer »

Le postulat le plus idiot dans cet album qui n'en manque pas, c'est celui de la justification de l'existence même de la Pondeuse. Rappelez-vous : il y a bien longtemps de cela vivaient une élite hyper-développée et une plèbe que cette élite maintenait dans une pauvreté abjecte. Sachant que cette plèbe qu'elle maintenait dans une pauvreté abjecte finirait un jour par se révolter et tout détruire, l'élite construisit la Pondeuse pour que l'Humanité puisse renaître après la catastrophe. Il y avait pourtant un moyen très simple d'empêcher cette révolte et la destruction de l'Humanité qu'elle entraîna fatalement : celui de sortir la plèbe de sa pauvreté abjecte au lieu de l'y maintenir ! Yves Sente ne prend même pas la peine d'expliquer pourquoi cela n'a pas été envisagé. Ce qu'il pose, c'est une sorte de caricature du LIe siècle vu par Jacobs, avec les Assujetis d'un côté et la caste technocratique de l'autre. Mais même là, cela paraissait moins binaire !
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archibald
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Re: Incohérences

Message par archibald »

megaprosper a écrit :
11 oct. 2010, 12:45
.../...
Il ne s'agit pas de critiquer l'excellent travail des auteurs (je pense surtout aux dessins d'Yves Sentes, très classiques et respectueux de l'esprit original).
.../...
Rendons à César ce qui est à César! Je crois que c'est Juillard qui a dessiné l'album! :p
Well then, Legitimate Edgar, I must have your land.
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Balek et Mortamer
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Re: Incohérences

Message par Balek et Mortamer »

archibald a écrit :
23 sept. 2024, 12:55
megaprosper a écrit :
11 oct. 2010, 12:45
.../...
Il ne s'agit pas de critiquer l'excellent travail des auteurs (je pense surtout aux dessins d'Yves Sente, très classiques et respectueux de l'esprit original).
.../...
Rendons à César ce qui est à César! Je crois que c'est Juillard qui a dessiné l'album! :p
Il faut dire que souvent, Yves ne se sent plus... :lol:
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