Je suis ENTIEREMENT ok avec ce que tu dis sur cette tendance à la "distanciation et à l'ironie" qui pollue trop de fictions actuelles. Parfaitement d'accord sur cet aspect-là (parasitant et artificiel) dans les reprises de B&M... et encore d'accord - mais que m'arrive-t-il ?!?

- sur Yann ! ^^
Mais je persiste au sujet de Greg, qui -mis à part l'exemple néanmoins révélateur des albums "Space-opera" de Luc Orient - tenait vraiment à ce que ses histoires parlent aussi au coeur de ses lecteurs et apportent un petit
supplément d'âme...
(combien de fois, d'ailleurs, ses scénarios ont-ils été critiqués - un peu à l'instar d'EPJ !- pour leur contenu 'émotionnel' trop impressionnant (!) dans le cadre du journal Tintin !)...
Au passage, c'est aussi à cause d'une très grande "sincérité de raconteur" que j'aime autant
Andréas 
(oui, j'y reviens, hop !). Car lui, s'il prend plaisir à triturer le média BD d'un point de vue visuel et narratif et s'il cherche souvent à repousser les limites formelles de la "salle de jeu" inépuisable que peut devenir une planche de BD, graphiquement parlant, en revanche il n'y a chez lui non plus
AUCUNE ironie,
aucun faux-semblant,
aucun parasitage de second degré/clin d'oeil goguenard dans ce qui est raconté. Aussi délirantes qu'elles paraissent, aussi alambiquées et touffues qu'elles se présentent, ses histoires, il y "croit" dur comme fer, l'Andréas !

et il entend bien nous les faire partager... en rentrant dans son trip à lui... et même si c'est au prix d'un réel effort de décryptage
visuel.
C'est déjà tellement difficile de créer de bons récits, pourquoi vouloir s'ingénier en permanence à les miner de l'intérieur, pour faire soi-disant "subtil" et classieux, alors que dans bien des cas ce procédé ne fait qu'enlever toute magie aux images et aux situations...
De ce point de vue, (qui rejoint donc le tien et dont j'ai déjà parlé ailleurs sur ce forum à propos du... "Serment des 5 lords"

), c'est bien cet investissement personnel et authentique de l'imaginaire, allié à une profonde "Intensité 1er degré" parfaitement assûmée qui nous enchante tant chez Jacobs et dans les oeuvres "inouïes-bliables"

qu'il nous a laissées...

!!!!!!!!!!