La lecture des strips récents conduit à se poser encore quelques autres questions que je soumets à votre jugement :
La scène présentée dans le strip du jour semble en effet "assez" impossible en raison de tout ce qui a été dit auparavant : le Catalina n'aurait pas dû accomplir cette mission, n'aurait pas dû être abattu par la DCA amie, le but de la mission est lui-même assez surprenant et déconcertant.
En outre, Gibraltar est une base NAVALE (donc nécessairement riche en bateaux et en hydravions militaires qui y font régulièrement escale) et une base AERIENNE possédant une vaste piste au pied du Rocher, côté nord. Donc le Catalina aurait dû chercher à se poser, soit sur la mer puisque c'est un hydravion, soit sur la piste puisqu'il possède un train d'atterrissage rétractable. Dès lors, pourquoi Blake et Mortimer ont-ils prévu de sauter en parachute à l'issue de leur mission ????? Cela fait perdre un avion dans la mesure où, abattu ou non, l'appareil abandonné en plein vol aurait fini par s'écraser. Comment les Alliés ont-ils pu imaginer de perdre ainsi un aéronef gratuitement, d'une façon si aberrante en temps de guerre et qui plus est à un moment décisif de leurs opérations ? Chaque avion, chaque navire, chaque véhicule, chaque soldat, sont utiles à la réussite de la guerre. Sans doute peut-on sacrifier l'un ou l'autre si un cas de force majeure oblige l'état-major à prendre une telle décision, mais il est évident que tout est fait pour préserver au mieux le matériel et les hommes afin de vaincre l'ennemi encore puissants à cette phase du conflit, comme devaient le prouver plus tard les difficultés des alliés en Normandie au cours de la bataille qui allait suivre le débarquement puis, dans l'hiver suivant, l'offensive des Ardennes.
Donc, dans le cas présent, il est évident que le Catalina aurait dû se poser tranquillement une fois larguées ses balises... On dirait que l'état-major anglais et Blake lui-même, pourtant pilote hors pair qui connaît son affaire, ignorent totalement que Gibraltar pouvait - devait ! - accueillir le Catalina...
Tout ceci une fois de plus révèle les incohérences d'une récit mal pensé et mal construit, avec trop de précipitation sans doute. Un tel projet ne pouvait être soumis aux impératifs d'un calendrier si serré, dont on comprend bien le but, et exigeait une tout autre préparation de la part des auteurs, surtout armés des ambitions qu'ils prétendent avoir -il suffit de relire à ce sujet les deux entretiens de cet été dans Casemate pour mesurer l'étendue de ces ambitions et de les comparer au résultat, à ce stade de la prépulbication, stade suffisamment avancé pour que nous restions pantois devant tant de négligence !
