Mitsugoro a écrit :Les deux sont risqués.
L'amateur sincère risque de livrer un album de fan, mais pas un album d'auteur au sens professionnel du terme. On voit déjà ça dans le domaine de la fanfiction où beaucoup de fics sont à mettre au rebut parce que leurs auteurs restent aveuglés parce qu'ils aiment sans se soucier de livrer avant tout une prose bien écrite et cohérente.
Le pro "respecteux", son problème, c'est qu'il risque de se contenter d'appliquer une recette préétablie (un peu comme ce qu'on voit en ce moment...), avec les risques de sclérose que cela implique...
C'est vrai que ce n'est pas facile de respecter un mythe tout en faisant plaisir aux fans
(cf au cinéma les nouveaux Star Wars, Indiana Jones et James Bond), mais généralement ça marche avec un cocktail de nouveautés rafraîchissantes
qui ne remettent pas en cause les fondamentaux du mythe, i.e. ce qu'on sentait si bien chez B&M dans les 3 premières reprises
: l'AFB, la MV et l'ERV apportaient les personnages féminins, le rétablissement du métier d'espion de Blake, des nouveaux méchants charismatiques, tout en conservant le rythme, les récitatifs, la guerre froide, l'intensité narrative romannesque et même l'hypothèse scientifique chère à Jacobs dans l'ERV
(il y manquait juste la vision d'apocalypse). Malheureusement, depuis on a dérapé vers le tourisme mou, les péripéties en boucle
, les histoires sentimentales (comme si James Bond se mettait à avoir des enfants
), le symbole du mal devenu méchant ridicule
(et sans le 2ème degré du traitement de Rastapopoulos dans Vol 714 pour Sydney) et le fantastique mystique de pacotille (le sanctuaire et sa fontaine de vie gadget, le denier et sa colère de Dieu pourrie
).
Qui pourra nous ressusciter le plus grand méchant de la BD avec une vraie bonne menace planétaire ?