Antoine a écrit :Oui ! J'ai lu L'Onde Septimus avant La Marque Jaune. Il est difficile de donner un avis car même si j'avais apprécié le dessin de L'Onde Septimus, j'avais trouvé l'intrigue assez compliquée, avec pas mal d'éléments que je ne comprenais pas bien (je savais à peine qui était Olrick...) donc forcément on peut dire que j'ai préféré La Marque Jaune. J'ai relu L'Onde Septimus rapidement ce week-end (car je l'avais prêté et on vient seulement de me le rendre) et au final je ne le trouve pas si mauvais. Je pense que je vais tenter de relire les deux à la suite, en commençant pas le plus vieux des deux.
Argh !
Malgré toi, Antoine, tu mets en évidence une des (nombreuses) "aberrations" auxquelles on arrive maintenant, avec ces reprises qui partent dans tous les sens, en fonction des lubies - ou obsessions - de certains repreneurs...
Ca m'attriste d'avoir confirmation que l'impact légendaire de "
La Marque Jaune" puisse à ce point être gâché quand on a (malencontreusement) lu
L'Onde Septimus AVANT...

!
(je précise qu'il y a néanmoins qqs séquences qui me plaisent beaucoup dans L'O.S., au moins dans la 1ère partie... ).
L'un des moments forts et sidérants de La M.J. est justement la découverte tardive de l'identité du terrifiant Marque Jaune / Guinea Pig. Or, non seulement tu dis que le personnage d'Olrik (et non pas "Olrick"

) ne t'évoquait pas grand chose, ce qui est forcément décevant pour toi compte tenu du rôle et de l'aura impressionnante du personnage dans la série originelle, mais en plus
la lecture de cette reprise t'a complètement privé du moindre effet de surprise à la lecture de la Marque Jaune. Pfuiiittt, évanoui, le coup de théâtre soigneusement amené par Jacobs !...
Les albums de reprise, que des lecteurs récents comme toi découvrent parfois en premier, parasitent et même court-circuitent carrément la découverte "historique" de la série...
Pour rester sur Olrik, par exemple : quand on lit les albums dans l'ordre de leur parution, donc 'tout Jacobs' avant, Olrik s'impose d'emblée avec toute sa puissance stratège et machiavélique, dans
Le Secret de l'Espadon... Puis, devenu gangster de haut vol avec une incroyable palette de "méchanceté raffinée et protéiforme" ^^, il nous captive tout au long du
Mystère de la Grande Pyramide, avant de subir à la toute fin du tome 2 l'un des sorts funestes les plus intrigants et les plus fascinants que la BD nous ait jamais offert...
Le "choc" est d'autant plus grand quand on découvre ensuite qui se cache sous le costume fantômatique de
La Marque Jaune... Désormais, si la lecture des reprises passe en premier, tout ça est gâché !
Je pourrais aussi évoquer le Dr Septimus, incroyable savant sadique, paranoïaque et schizophrène - audace incroyable pour l'époque et le contexte du journal Tintin - , dont la vraie nature est révélée par à-coups et avec virtuosité par un Jacobs au sommet de son Art...
A cause de l'espèce de projection virtuelle, irritante et caricaturale, qui reste de lui dans
L'Onde Septimus, tout est désormais maladroitement éventé, abîmé à jamais.
C'est fichu, si j'ose dire

; tu ne profiteras jamais totalement, Antoine, du plaisir jubilatoire qu'aurait pu être pour toi - comme ça l'a été pour beaucoup d'entre "nous"

- la découverte haletante des manipulations narratives et des séquences énigmatiques à suspense qui font de
La Marque Jaune un véritable chef-d'oeuvre... Son impact sur les nouveaux lecteurs qui, comme toi, auront découvert
L'Onde Septimus avant, est désormais considérablement amoindri... Snifff...
Damn it !!!
[edit : En 2012, "La Marque Jaune" a été classée en 4ème position des 50 BD essentielles (de tous les temps) par le magazine "Lire" et est unanimement considérée comme un des sommets du 9ème Art...
... Quant à L'Onde Septimus... S'il n'y avait le superbe graphisme d'Antoine Aubin pour lui donner de l'éclat... et quelques scènes marquantes imaginées par Dufaux... (du moins dans la 1ère moitié, puisque la fin de l'album ressemble, elle, à un piteux bâclage qui est carrément une faute éditoriale... ), hem...]...