" ELECTRIC MILES " de Brüno (dessin) et Fabien Nury (scénario).
Glénat a écrit :Los Angeles, 1949. Parmi les rayons d'un magasin de comics, Morris Millman, agent littéraire, croise une de ses idoles : le prolifique et brillant Wilbur H. Arbogast, qui a jadis publié de nombreuses nouvelles dans le magazine pulp Outstanding. Mais Arbogast, fantomatique et secret, n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été. Morris rêve de remettre Wilbur sur le devant de la scène. Aurait-il un texte, n'importe quoi à vendre, à promouvoir ? Oui, peut-être...
Mais ce livre promis est aussi toxique, il rend fou, il tue. C'est du moins ce qu'affirme l'auteur déchu... L'agent, appâté, veut à tout prix publier ce texte, le vendre à des producteurs de cinéma, tout ça sans même l'avoir lu. Il vient, sans le savoir, de réveiller la folle volonté de puissance d'un auteur dément. Wilbur H. Arbogast ne veut pas seulement vendre un livre, il veut créer une bible. Fonder une religion, régenter le monde...
Et grâce à la naïveté de son premier lecteur, il pourrait bien y arriver.
Avec Electric Miles, le duo Nury / Brüno, continue de nous surprendre, en transportant le lecteur dans un polar fantastique digne de Philip K. Dick et Stephen King.
Album hors du commun et 'multi-genresque', Electric Miles est remarquable par son univers visuel intense, habité, et par sa façon plus ou moins déroutante de jouer avec de nombreuses références - parfois évidentes, parfois plus cryptiques.
Délibérément, les tonalités narratives sont imprévisibles voire ambiguës mais elles parviennent à maintenir une véritable tension et surtout un climat aussi mystérieux qu'hypnotisant.
Pour ma part, je prends plaisir à m'y perdre (un peu) et surtout à admirer (beaucoup !) ces planches toujours mémorables dont BRÜNO a le secret.
Des pages qui bénéficient aussi de la palette parfaitement adaptée et maîtrisée d'une certaine coloriste, Laurence CROIX : amis blakémortimériens, son nom devrait vous dire quelque chose...
Pour ceux qui connaissent peut-être une des précédentes "tueries" commises par les mêmes auteurs, j'ai nommé TYLER CROSS (paru chez Dargaud et devenu sans conteste un polar de référence), vous ne serez pas étonnés par leur complicité virtuose, même si les compères nous proposent ici une forme de récit dont les contours sont moins faciles à définir...
J'en ai déjà trop dit.
Je préfère ajouter un autre point de vue éclairé, la note "coup de cœur" rédigée par Thomas de la librairie "BD 16" (Paris), mentionnée dans un autre post, où j'ai acheté ce bel ouvrage !
