L'Onde Septimus : Les critiques

Scénario : Jean DUFAUX
Dessin : Antoine AUBIN et Etienne SCHREDER

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Quarnstron
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Re: L'Onde Septimus : les pinaillages

Message par Quarnstron »

mokenamoke a écrit :C'est vrai que les premières planches de l'Onde Septimus étaient très prometteuses, au début on était pleins d'espoir. Mais quelle déception par la suite, et d'autant plus pénible qu'on était tombés de haut.
Je rejoins parfaitement votre point de vue.
Pour tout dire, je n'ai acheté l'Onde Septimus qu'après avoir feuilleté les premières pages et avoir été impressioné par la qualité graphique, en me disant "Tiens, enfin quelque chose qui s'approche de ce que faisait Jacobs". J'ai aussitôt acheté le livre alors que j'avais jamais acheté (et encore moins lu) les autres reprises.

Je me suis juré de ne jamais le rouvrir. J'hésite encore à le proposer à la vente à un bouquiniste. Je crains que son affaire ne périclite ensuite.
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Quarnstron
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Re: L'Onde Septimus : les pinaillages

Message par Quarnstron »

Cher Park Lane, c'est fort simple. Mais d'abord je voudrais apporter une précision en introduction de ce bref développement.
Quoique grand amateur de bandes dessinées, je n'en suis l'actualité que d'assez loin. Et mes quelques achats sont surtout pour des intégrales d’œuvres que je n'ai pas pu m'offrir étant plus jeune. J'ignorais donc tout, ou presque, de cette dernière reprise, et des auteurs.

Ce qui m'a impressionné, c'est la qualité du trait et de la mise en couleur. Certes le titre "L'onde Septimus" et la couverture assez parlante m'ont certainement mis dans des dispositions d'esprit favorables. Le fait aussi (pour apporter une précision personnelle) que je sorte d'un an en Afrique centrale où mon maigre stock de BD était composé d'une intégrale Bruce J. Hawker et du Marchand d'idées a probablement contribué à ce que je sois plus ouvert à cette reprise qu'aux précédentes (Ce n'est pas une critique contre ces merveilleuses BD, mais une allusion à mon absence d'exposition aux oeuvres de Jacobs pendant cette période ! :lol: )

Cela étant, je le redis, c'est le dessin d'Aubin qui m'a donné envie de l'acheter. Et même si l'histoire est vite apparue peu compréhensible, j'avais graphiquement l'impression de me retrouver dans une histoire de Jacobs (du moins tels que mes souvenirs m'y ramenaient).
Hélas, la qualité s'est progressivement dégradée tant scénaristiquement que graphiquement et mon sentiment a graduellement évolué, au fil de ma déception croissante, d'une satisfaction teintée de nostalgie vers une certaine forme d'amertume que je résumerai ainsi : "je me suis finalement fait avoir par un truc purement commercial".
En cela, je rejoins parfaitement ce qu'a écrit Mokenamoke dans son dernier message.

Déçu, je suis allé sur des sites de BD, mais pas le Centaur Club dont l'ignorais encore l'existence, pour savoir ce que d'autres amateurs en avaient pensé ; et j'ai découvert diverses critiques, le "sort" réservé à Aubin pour tenir les cadences, etc. J'ai quand même décidé de relire l'Onde une 2e fois, surtout pour essayer de comprendre ce qui s'y passait.
Les défauts sont ressortis en plus gros et, sur le plan narratif, la confusion de l'histoire m'est apparue encore plus évidente.

Résultat, j'ai décidé de me replonger dans les aventures originales (j'y inclus le diptyque Sato malgré ses imperfections) et de ne plus faire d'infidélités à l'oeuvre du maître.
Et (pour faire un lien avec mes quelques posts relatifs au Bâton de Plutarque) aujourd'hui mes critiques ne sont pas celles d'un lecteur aigri (encore que ;) ) mais plutôt celle de quelqu'un qui se demande pourquoi certains "auteurs" pensent qu'ils peuvent reprendre des œuvres en assurant le service minimum et ne portant aucun respect au lecteur ni à l'auteur original dont ils tirent profit du succès en participant à ce qui est devenu une "série alimentaire".
Pour moi, ces 2 dernières reprises (celle que j'ai lue et celle en pré-publication) sont à l'oeuvre de Jacobs, ce que Psycho en couleur (je n'ose même pas rechercher le nom du tâcheron qui a commis cette horreur) est au Psycho d'Hitchcock, pour ne prendre qu'un exemple parmi, hélas, beaucoup d'autres.

Il y aurait beaucoup de choses à dire, mais voici, plus ou moins, mon sentiment. :p

La seule satisfaction que je retiens aujourd’hui de la lecture de cette "Onde" c'est la découverte d'un dessinateur Aubin, dont j'ai eu envie de lire d'autres créations. Mais ceci est une autre histoire. :idea:
Modifié en dernier par Quarnstron le 09 août 2014, 12:13, modifié 1 fois.
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Quarnstron
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Re: L'Onde Septimus : les pinaillages

Message par Quarnstron »

Merci pour ce lien très intéressant.
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Erca
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Erca »

Il serait intéressant de comparer ce type de contrainte éditoriale à celle que subissait Jacobs, qui ne s'était pas privé pour s'en plaindre dans une célèbre "auto-parodie".

Image
Cynik, diabolik et machiavélik, mais surtout, anthologik...
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Nestor
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Nestor »

Un album particulièrement intéressant, mais que je considère comme un gâchis.

Cet album avait TOUT pour être une reprise exceptionnelle, voire même au niveau des albums de Jacobs, mais certaines erreurs décisives le disqualifient et font de cet opus un album un peu étrange, offrant en même temps le meilleur et le pire des reprises.

Du côté du positif, le point fort est incontestablement des scènes marquantes, très jacobsiennes pour leur côté fantastique et leur côté "belles images" restant durablement à l'esprit, tout en réussissant le coup de force d'être originales par rapport à l’œuvre de Jacobs.
Ces scènes sont légions : les morts étranges, la séance d'hypnose d'Olrik, les militaires dans l'asile et surtout la découverte d'un immense vaisseau dans le sous-sol londonien (il fallait y penser !), les visions que créée le vaisseau et enfin la multiplication des Septimus ! La vision du vaisseau dans le sous-sol et celle des Septimus dans les docks sont vraiment exceptionnelles.
D côté du positif également, l'intrigue générale et le mystère que doivent résoudre nos héros sont intéressants. Le dessin d'Aubin est de très belle qualité. Enfin, nos trois personnages sont vraiment dans leur rôle. Bref, cet opus se présentait comme fidèle à l’œuvre de Jacobs, tout en apportant vraiment de la nouveauté et en évitant la tendance "parodique".

Sauf que... (presque) rien ne tient debout dans cette histoire, (presque) rien ne tient debout, et au final l'impression qui en ressort est que les auteurs avaient de belles images en tête et qu'ils ont voulu les mettre dans l'album, et tant pis si elles ne s'expliquent pas. Sauf que l'impression qui en ressort est que cet exercice est un peu vain et artificiel, et que l'on assiste finalement qu'à une suite de belles scènes sans cohérence et sans lien entre elles.

Pêle-mêle :
- Que fait le Septimus qui déambule au début dans la rue ? Pourquoi ses lunettes s'assombrissent-elles ? Où est passé le bobby Carrington ? Mort ? Envolé dans l'espace intersidéral ?
- Comment le vaisseau est-il arrivé sous terre ? Que venait-il faire sur Terre ? Pourquoi personne ne l'a-t-il vu atterrir (en plein Londres...) ?
- Que deviennent les personnes transformées en Septimus (pendant la transformation et après) ? Pourquoi sont-elles transformé ?
- Comment se fait-il que les Septimus (ayant intégré le corps d'humain) changent de nature et se transforment en fumée en mourant ?
- Où sont passés tous les spectateurs du Théâtre ?
- Pourquoi McFarlane ne se transforme-t-il pas en Septimus ? Qu'advient-il de lui ?
- A quoi correspondent les décors du vaisseau ?
- Pourquoi y a-t-il des Septimus sur la frise du London Pavilion ?
- Pourquoi les militaires et Olrik crient-ils "Asile" ?

Bref, tout expliquer par une super intelligence artificielle est très insuffisant. On ne peux pas écrire de belles scènes juste pour faire de belles scènes, mais sans que l'histoire ne tienne debout. Alors à moins d'une hypothétique suite expliquant tout (tout en étant plaisante à lire, hein !), je conserve mon impression de gâchis.

Reste néanmoins quelques (très) belles pages.
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gadjo
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par gadjo »

tout à fait d'accord, cet album n'est qu'une suite de saynètes clins d’œil à la Marque jaune (chaque scène ou presque fait écho à La marque jaune).
Certaines sont très réussies d'un point de vue formel mais l'ensemble est décousu. On peut y voir une parabole, avec de la bienveillance, en considérant que la forme déstructurée et confuse du récit répond
au fond (la folie, la schizophrénie, la question d'identité etc.). Tout ou presque est conçu comme un miroir déformé par le prisme de la folie de La marque jaune (l'album)
C'est selon moi ce que Dufaux cherchait mais c'est un peu facile et raté à mon humble avis

Ceci dit, tes questions ont des réponses je crois
Nestor a écrit :- Que fait le Septimus qui déambule au début dans la rue ?
il cherche Guinea Pig tout simplement
Pourquoi ses lunettes s'assombrissent-elles ?
parce qu'il voit le bouquin La marque jaune
ça manifeste sa concentration, sa confusion ou peut-être sa colère (voir aussi les autres bouquins placés à côté qui font référence à des extra-terrestres, fusée, etc.)
Tout se mélange, ça renforce le lien dans sa pensée perturbée entre Septimus et sa condition de prisonnier de son vaisseau
qui phagocyte l'autre ?
Où est passé le bobby Carrington ? Mort ? Envolé dans l'espace intersidéral ?
transformé en "septimus"... ou parti en fumée
Mais c'est vrai que la séquence est assez mal foutue/racontée puisque interrompue brutalement pour créer artificiellement du mystère.

Idem pour la scène du théâtre, ou la sortie du vaisseau de Blake planche 40... si l'arc électrique provoqué sans doute par le télécéphalocope d'Evangely
explique que l'alien ne parvienne pas à imposer sa volonté à Blake et que ça l'attire (via les septimus) vers l'entrepôt de Southwark,
on apprend juste que Blake s'est sauvé 15 planches + tard ... C'est pas grave, ça fait de belles images :roll:
Comment le vaisseau est-il arrivé sous terre ? Que venait-il faire sur Terre ? Pourquoi personne ne l'a-t-il vu atterrir (en plein Londres...) ?
on ne sait pas depuis combien de temps ce vaisseau est là. ça peut remonter à des millénaires.
Pour la raison de sa présence, libre à toi d'imaginer ce que tu veux : exploration qui a mal tourné, accident, etc.
ça n'a pas grande importance, l'important c'est qu'il soit enfoui (symbolique de l'inconscient/subconscient etc.) et en +, ça permet de coller une séquence souterraine comme dans Jacobs
(c'est bien les souterrains, on peut y plaquer la signification psychologique qu'on veut)
Que deviennent les personnes transformées en Septimus (pendant la transformation et après) ? Pourquoi sont-elles transformé ?
elles cessent d'exister je pense Quand elles '"meurent", les ondes se dispersent.
Soit elles sont "absorbés par l'entité et prennent l'apparence de Septimus soit elles partent en fumée et les Septimus sont créés autrement.

en fait, comme je l'ai compris : cette entité est coincée dans son vaisseau depuis des siècles/millénaires. Sa découverte/les bombardements l'ont réveillée ou lui ont permis d'essayer
de se libérer. Elle cherche donc à communiquer, à s'intégrer, voire à coloniser la terre (on n'en sait trop rien en fait)
Mais ça ne marche pas, ses contacts avec l'être humain ont pour seul effet de rendre fous les personnes qu'elles touchent/côtoient (les soldats de Banks).

Jusqu'à ce que Mortimer lui offre la possibilité de s'incarner en Septimus avec ses bidouillages sur le télécéphaloscope. Problème, les tripatouillages d'onde mega de notre barbu
font que les ondes de l'alien trouvent un moyen de s'incarner cette fois mais la forte volonté de Septimus se superpose à la sienne. Comme Septimus était déjà cinglé en + et
que ses ondes cérébrales ne sont que des résidus de sa personnalité, ça tourne au délire complet incontrôlé
L'alien (ou son incarnation Septimus) pète les plombs, ses buts se mélangent, il devient obsédé par Guinea-pig.
Peut-être aussi pense-t-il que ça lui permettrait de devenir "complet" et donc de vraiment se libérer puisque la volonté de Septimus n'a qu'un but : retrouver Guinea-Pig.
Ou alors sa création lui échappe en partie et poursuit ses propres buts de fou à lier.
Cette schizophrénie étant symbolisée par la multiplication des Septimus.
Comment se fait-il que les Septimus (ayant intégré le corps d'humain) changent de nature et se transforment en fumée en mourant ?
parce que ça donne de belles images :p
ça montre aussi qu'ils ne sont plus les personnes mais des êtres désincarnés, des ondes portés uniquement par la volonté dérangée de l'alien/septimus.
La question est aussi de savoir si les Septimus sont des humains transformés ou des duplicatas créés autrement (comment ? on ne sait pas...)
et que les humains finissent en fumée comme Bailey
Où sont passés tous les spectateurs du Théâtre ?
tous à la buvette à l'entracte :mrgreen:
+ sérieusement, on revient là au problème de continuité du récit. L'image se veut belle, effrayante (le public composé exclusivement de Septimus).
Dans le récit, c'est aussi un clin d’œil à Jacobs et encore là aussi aux faux-semblants (un ersatz de la scène de la marque jaune puisque joué par des acteurs)
mais comme pour la disparition du bobby, ça s'arrête en plein climax et on en est réduit à imaginer la suite
Pourquoi McFarlane ne se transforme-t-il pas en Septimus ? Qu'advient-il de lui ?
On ne sait pas s'il devient un Septimus mais on peut penser que oui. Ou alors il finit comme Bailey en volutes de fumée
A quoi correspondent les décors du vaisseau ?
aux délires de l'alien qui se mélangent avec les souvenirs de Septimus.
Là encore, ça permet aussi (et surtout) de faire de belles images et des clins d’œil au lecteur (British Museum, appartement de Septimus)
Pourquoi y a-t-il des Septimus sur la frise du London Pavilion ?
parce que c'est sensé faire une belle image. Marque jaune > marque septimus. ça renvoie encore aussi au problème d'identité
(fragmentée en 4, juste une réminiscence, un écho, etc.)
Pourquoi les militaires et Olrik crient-ils "Asile" ?
c'est un subtil (?) jeu de mots entre l'asile d'aliéné et l'asile (la demande de refuge).
Là encore, les personnes ayant cotoyé de trop près l'alien (qui cherchait refuge) sont devenus fous et répètent les paroles de l'alien
Vu la dernière image, Olrik est peut-être le porteur (l"incarnation) de la volonté de l'alien (il fait face aux autres, ses disciples qui lui répondent) comme l'était
les incarnations en Septimus même si c'est à un degré moindre (là encore, écho,réminiscence...).

ce leitmotiv ("asile") montre d'ailleurs bien que Dufaux cherche à créer plusieurs degrés de lecture avec un jeu de miroirs constant et de renversement des rôles
faisant échos à La marque jaune tout en restant ambigu, en ouvrant des pistes sans y répondre vraiment (c'est un récit sur la folie)
Qu'il ait réussi ou raté son coup, c'est autre chose
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par archibald »

Nestor a écrit :...../... surtout la découverte d'un immense vaisseau dans le sous-sol londonien (il fallait y penser !), ...../....
L'idée d'un vaisseau spatial dans les sous sols de Londres provient du film Quatermass And the Pit [1967]

http://www.centaurclub.com/forum/viewto ... ass#p34789
Dufaux dit lui même s'en être inspiré . :p
Ceci étant le dessin d'Aubin est magnifique. ;)
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Nestor
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Nestor »

gadjo a écrit :tout à fait d'accord, cet album n'est qu'une suite de saynètes clins d’œil à la Marque jaune (chaque scène ou presque fait écho à La marque jaune).
Certaines sont très réussies d'un point de vue formel mais l'ensemble est décousu. On peut y voir une parabole, avec de la bienveillance, en considérant que la forme déstructurée et confuse du récit répond
au fond (la folie, la schizophrénie, la question d'identité etc.). Tout ou presque est conçu comme un miroir déformé par le prisme de la folie de La marque jaune (l'album)
C'est selon moi ce que Dufaux cherchait mais c'est un peu facile et raté à mon humble avis

Ceci dit, tes questions ont des réponses je crois
Nestor a écrit :- Que fait le Septimus qui déambule au début dans la rue ?
il cherche Guinea Pig tout simplement
Pourquoi ses lunettes s'assombrissent-elles ?
parce qu'il voit le bouquin La marque jaune
ça manifeste sa concentration, sa confusion ou peut-être sa colère (voir aussi les autres bouquins placés à côté qui font référence à des extra-terrestres, fusée, etc.)
Tout se mélange, ça renforce le lien dans sa pensée perturbée entre Septimus et sa condition de prisonnier de son vaisseau
qui phagocyte l'autre ?
Où est passé le bobby Carrington ? Mort ? Envolé dans l'espace intersidéral ?
transformé en "septimus"... ou parti en fumée
Mais c'est vrai que la séquence est assez mal foutue/racontée puisque interrompue brutalement pour créer artificiellement du mystère.

Idem pour la scène du théâtre, ou la sortie du vaisseau de Blake planche 40... si l'arc électrique provoqué sans doute par le télécéphalocope d'Evangely
explique que l'alien ne parvienne pas à imposer sa volonté à Blake et que ça l'attire (via les septimus) vers l'entrepôt de Southwark,
on apprend juste que Blake s'est sauvé 15 planches + tard ... C'est pas grave, ça fait de belles images :roll:
Comment le vaisseau est-il arrivé sous terre ? Que venait-il faire sur Terre ? Pourquoi personne ne l'a-t-il vu atterrir (en plein Londres...) ?
on ne sait pas depuis combien de temps ce vaisseau est là. ça peut remonter à des millénaires.
Pour la raison de sa présence, libre à toi d'imaginer ce que tu veux : exploration qui a mal tourné, accident, etc.
ça n'a pas grande importance, l'important c'est qu'il soit enfoui (symbolique de l'inconscient/subconscient etc.) et en +, ça permet de coller une séquence souterraine comme dans Jacobs
(c'est bien les souterrains, on peut y plaquer la signification psychologique qu'on veut)
Que deviennent les personnes transformées en Septimus (pendant la transformation et après) ? Pourquoi sont-elles transformé ?
elles cessent d'exister je pense Quand elles '"meurent", les ondes se dispersent.
Soit elles sont "absorbés par l'entité et prennent l'apparence de Septimus soit elles partent en fumée et les Septimus sont créés autrement.

en fait, comme je l'ai compris : cette entité est coincée dans son vaisseau depuis des siècles/millénaires. Sa découverte/les bombardements l'ont réveillée ou lui ont permis d'essayer
de se libérer. Elle cherche donc à communiquer, à s'intégrer, voire à coloniser la terre (on n'en sait trop rien en fait)
Mais ça ne marche pas, ses contacts avec l'être humain ont pour seul effet de rendre fous les personnes qu'elles touchent/côtoient (les soldats de Banks).

Jusqu'à ce que Mortimer lui offre la possibilité de s'incarner en Septimus avec ses bidouillages sur le télécéphaloscope. Problème, les tripatouillages d'onde mega de notre barbu
font que les ondes de l'alien trouvent un moyen de s'incarner cette fois mais la forte volonté de Septimus se superpose à la sienne. Comme Septimus était déjà cinglé en + et
que ses ondes cérébrales ne sont que des résidus de sa personnalité, ça tourne au délire complet incontrôlé
L'alien (ou son incarnation Septimus) pète les plombs, ses buts se mélangent, il devient obsédé par Guinea-pig.
Peut-être aussi pense-t-il que ça lui permettrait de devenir "complet" et donc de vraiment se libérer puisque la volonté de Septimus n'a qu'un but : retrouver Guinea-Pig.
Ou alors sa création lui échappe en partie et poursuit ses propres buts de fou à lier.
Cette schizophrénie étant symbolisée par la multiplication des Septimus.
Comment se fait-il que les Septimus (ayant intégré le corps d'humain) changent de nature et se transforment en fumée en mourant ?
parce que ça donne de belles images :p
ça montre aussi qu'ils ne sont plus les personnes mais des êtres désincarnés, des ondes portés uniquement par la volonté dérangée de l'alien/septimus.
La question est aussi de savoir si les Septimus sont des humains transformés ou des duplicatas créés autrement (comment ? on ne sait pas...)
et que les humains finissent en fumée comme Bailey
Où sont passés tous les spectateurs du Théâtre ?
tous à la buvette à l'entracte :mrgreen:
+ sérieusement, on revient là au problème de continuité du récit. L'image se veut belle, effrayante (le public composé exclusivement de Septimus).
Dans le récit, c'est aussi un clin d’œil à Jacobs et encore là aussi aux faux-semblants (un ersatz de la scène de la marque jaune puisque joué par des acteurs)
mais comme pour la disparition du bobby, ça s'arrête en plein climax et on en est réduit à imaginer la suite
Pourquoi McFarlane ne se transforme-t-il pas en Septimus ? Qu'advient-il de lui ?
On ne sait pas s'il devient un Septimus mais on peut penser que oui. Ou alors il finit comme Bailey en volutes de fumée
A quoi correspondent les décors du vaisseau ?
aux délires de l'alien qui se mélangent avec les souvenirs de Septimus.
Là encore, ça permet aussi (et surtout) de faire de belles images et des clins d’œil au lecteur (British Museum, appartement de Septimus)
Pourquoi y a-t-il des Septimus sur la frise du London Pavilion ?
parce que c'est sensé faire une belle image. Marque jaune > marque septimus. ça renvoie encore aussi au problème d'identité
(fragmentée en 4, juste une réminiscence, un écho, etc.)
Pourquoi les militaires et Olrik crient-ils "Asile" ?
c'est un subtil (?) jeu de mots entre l'asile d'aliéné et l'asile (la demande de refuge).
Là encore, les personnes ayant cotoyé de trop près l'alien (qui cherchait refuge) sont devenus fous et répètent les paroles de l'alien
Vu la dernière image, Olrik est peut-être le porteur (l"incarnation) de la volonté de l'alien (il fait face aux autres, ses disciples qui lui répondent) comme l'était
les incarnations en Septimus même si c'est à un degré moindre (là encore, écho,réminiscence...).

ce leitmotiv ("asile") montre d'ailleurs bien que Dufaux cherche à créer plusieurs degrés de lecture avec un jeu de miroirs constant et de renversement des rôles
faisant échos à La marque jaune tout en restant ambigu, en ouvrant des pistes sans y répondre vraiment (c'est un récit sur la folie)
Qu'il ait réussi ou raté son coup, c'est autre chose
Merci pour tes propositions de réponse gadjo, il y a des aspects auxquels je n'avais pas pensé.
Mais ce qui me dérange dans tout cela, c'est justement le fait qu'on en soit réduit à se triturer l'esprit pour imaginer toutes sortes de réponses plus ou moins loufoques, la plus pratique étant : oui, mais c'est la volonté de l'alien qui fait cela, parce que c'est un alien, donc il est super fort. Vous pouvez pas comprendre. :mrgreen:

Et tout cela alors que les récits de Jacobs reposent justement sur une vraisemblance (parfois un peu tirée par les cheveux, mais les apparences étaient sauvées).
Dans la marque jaune justement, on a deux belles pages d'explication. Alors qu'au fond, ce n'était qu'un surhomme. Mais tout est expliqué, les balles qui s'écrasent, la "paralysie" que peut provoquer la marque jaune, etc. Dans l'onde Septimus, rien n'est expliqué, ça ne tient pas debout.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par mokenamoke »

Il est possible que cette histoire ne soit pas finie et qu'on doive encore se farcir un tome 2, auquel cas les explications éventuelles risquent fort d'être reportées au tome 3. De toute manière c'est une histoire à dormir debout qui ne vaut même pas la peine qu'on se casse la tête pour essayer de comprendre. Il y a effectivement quelques belles images, mais ça ne suffit pas pour faire une reprise, pour moi c'est tout au plus une parodie ratée.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par gadjo »

Nestor a écrit :Mais ce qui me dérange dans tout cela, c'est justement le fait qu'on en soit réduit à se triturer l'esprit pour imaginer toutes sortes de réponses plus ou moins loufoques, la plus pratique étant : oui, mais c'est la volonté de l'alien qui fait cela, parce que c'est un alien, donc il est super fort. Vous pouvez pas comprendre. :mrgreen:
non, ce n'est pas si loufoque ;)

Dufaux a cherché à concevoir un récit ouvert à l'interprétation en raison du thème (et aussi à cause de l'époque à laquelle ça a été écrit)
Il est tout à fait logique que tout ne soit pas expliqué comme ça peut l'être dans La marque jaune de Jacobs.
Ce n'est pas un récit linéaire ni une BD forcément classique dans la forme du récit, ça demande qu'on réfléchisse davantage aux tenants et aboutissants, aux indices
et références plus ou moins fragmentaires et obscures et non qu'on suive juste les péripéties.

de plus, l'alien n'est pas si fort que ça : il est coincé dans son vaisseau, est sans doute une victime plus qu'autre chose même s'il constitue une menace
et se fait en partie boulotter mentalement par les obsessions monomaniaques de Septimus

Après, on peut apprécier ou pas, trouver que ça ne colle pas à la série Blake et Mortimer, que Dufaux s'est planté (un peu ou dans les grandes largeurs, c'est selon :D )
mais cela va au-delà du simple récit parodique, du moins dans l'intention.
Pour ma part, même si je n'aime pas cet album pour plusieurs raisons, je reconnais que par certains aspects, c'est une des reprises qui tente le + d'innover
au lieu de juste se contenter de ressasser mollement encore et encore les mêmes clichés comme d'autres repreneurs le font, ce qui pour le coup est beaucoup plus parodique ;)

PS : personnellement, je ne crois pas vraiment à une suite directe de cette histoire, rien ne la justifierait vraiment
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Longtarin »

gadjo a écrit : Pour ma part, même si je n'aime pas cet album pour plusieurs raisons, je reconnais que par certains aspects, c'est une des reprises qui tente le + d'innover
Je ne suis pas d'accord dans le sens et pour cette série c'est le drame des reprises, il n'y a pas réellement d'innovation dans le sens ou tous les repreneurs se sentent obligés de revenir à l'oeuvre de Jacobs (Pourquoi Nasir est rentré dans S.S. indiens, comme Mortimer devient membre du Centaur Club, comment se sont ils connus...etc etc etc )

Mitsugoro avait qualifié ça du syndrome "Don Rosa" ....Elle avait tout à fait raison

J'ai hâte de lire une reprise ou il n'y aura aucune tentative de retour à la série mère ou d'explication sur le sacro saint "corpus".... Larguez les voiles les gars, ce n'est plus une série d'aventure c'est un musée

Le prochain "baton" me fait redouter le pire!
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par gadjo »

tout à fait

L'Onde Septimus tombe aussi dans ce travers sur bien des points et c'est très agaçant effectivement.
ça fait partie des nombreuses choses que je n'aime pas dans cet album.

Mais, sur certains plans (la construction du récit notamment) et certains plans seulement, Dufaux tente quelque chose d'un peu différent pour la série.
Ce n'est pas du tout le cas dans Le secret des 5 lords ou le Bâton de Plutarque par exemple, où là, le scénariste se contente justement d'empiler
les références aux albums précédents et tombe dans le "syndrome Don Rosa", pour reprendre l'analogie pertinente de Mitsugoro
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Longtarin »

gadjo a écrit : Mais, sur certains plans (la construction du récit notamment) et certains plans seulement, Dufaux tente quelque chose d'un peu différent pour la série.
Ce n'est pas du tout le cas dans Le secret des 5 lords ou le Bâton de Plutarque par exemple, où là, le scénariste se contente justement d'empiler
Interessant! Peux tu developper ? je suis incapable d'analyser un livre ou une BD! Pour moi une BD est bonne parce qu'elle ...me plait (La Palice?! :mrgreen: ) le scénario est intéressant et les dessins à mon gout...

mais je suis incapable d'analyser la forme.... ! C'est un peu comme un match de foot: si mon équipe a gagné alors elle a bien joué, et si un joueur a marqué il a été performant, indépendamment de la tactique et du fond de jeu développés, choses que je suis incapable d'analyser ! Lorsque je lis le C.R. dans "l'Equipe" je me demande si c'est bien le match que j'ai été voir???? ....Et pourtant ça fait des années que je monte au stade :oops: Et des années que je lis et relis les B&M!! :p
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par mokenamoke »

Intéressant ! Je ne connais rien au foot et je vous crois sur parole quand vous dites que si une équipe gagne elle a bien joué, quoique il doit quand même aussi y avoir une part de chance dans les résultats des matches, sans parler des arbitrages qui sont parfois contestables. En ce qui concerne la BD et la littérature en général, là c'est très différent : ce n'est pas parce qu'une BD se vend bien qu'elle est bonne ! Il y a le réflexe du collectionneur qui joue, ceux qui ont commencé à suivre une série ont souvent dur à la lâcher, même quand la qualité est en chute libre. Les éditeurs le savent et c'est pourquoi ils poussent les auteurs à continuer des séries qui se sont bien vendues dans le passé, et ils sont de moins en moins regardants pour la qualité, il suffit d'une bonne campagne de pub et ça se vend toujours. Donc en fin de compte, c'est la faute des acheteurs - notre faute - si la qualité diminue, il faut en être bien conscients. Il faut croire que le réflexe du collectionneur doit être bien câblé dans notre cervelle, ou programmé dans nos gènes, allez savoir.
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Nestor
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Nestor »

gadjo a écrit :
Nestor a écrit :Mais ce qui me dérange dans tout cela, c'est justement le fait qu'on en soit réduit à se triturer l'esprit pour imaginer toutes sortes de réponses plus ou moins loufoques, la plus pratique étant : oui, mais c'est la volonté de l'alien qui fait cela, parce que c'est un alien, donc il est super fort. Vous pouvez pas comprendre. :mrgreen:
non, ce n'est pas si loufoque ;)

Dufaux a cherché à concevoir un récit ouvert à l'interprétation en raison du thème (et aussi à cause de l'époque à laquelle ça a été écrit)
Il est tout à fait logique que tout ne soit pas expliqué comme ça peut l'être dans La marque jaune de Jacobs.
Ce n'est pas un récit linéaire ni une BD forcément classique dans la forme du récit, ça demande qu'on réfléchisse davantage aux tenants et aboutissants, aux indices
et références plus ou moins fragmentaires et obscures et non qu'on suive juste les péripéties.
Le problème est que j'ai un gros doute sur le fait que Dufaux ait tourné son récit de la manière que tu présentes dans l'intérêt du récit.
J'ai surtout l'impression que le récit "est ouvert à l'interprétation" car il y avait un nombre de pages limités et car il était + vendeur et + facile de présenter de belles images que de présenter des pages d'explication tenant plus ou moins debout.
Je me trompe peut être.
gadjo a écrit :Après, on peut apprécier ou pas, trouver que ça ne colle pas à la série Blake et Mortimer, que Dufaux s'est planté (un peu ou dans les grandes largeurs, c'est selon :D )
mais cela va au-delà du simple récit parodique, du moins dans l'intention.
Pour ma part, même si je n'aime pas cet album pour plusieurs raisons, je reconnais que par certains aspects, c'est une des reprises qui tente le + d'innover
au lieu de juste se contenter de ressasser mollement encore et encore les mêmes clichés comme d'autres repreneurs le font, ce qui pour le coup est beaucoup plus parodique ;)

PS : personnellement, je ne crois pas vraiment à une suite directe de cette histoire, rien ne la justifierait vraiment
Ah mais par contre, je suis tout à fait d'accord sur l'originalité du récit.
Et c'est un peu ce qui m'embête en fait, car je suis certain qu'à peu de choses près, cet album aurait pu être excellent, au niveau des Jacobs.

Je ne serais par contre pas opposé à un deuxième tome, si des explications crédibles sont fournies et si la même qualité est au rendez-vous. ;)
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par Nestor »

Park Lane a écrit :Il est certain que la logique du collectionneur fait partie de nos tentations et peut être facilement instrumentalisée. Dans le cas de séries comme celle-ci, elle joue de nos souvenirs d'enfance qu'elle prétend renouveler en leur apportant de nouveaux aliments.
Pour ce qui concerne la logique des reprises, je crois que vous décrivez bien les deux voies explorées, celle de la fidélité fétichiste, celle de la tentative d'innover. La première n'a de sens que si elle apporte à ce qui existe un élément nouveau dans le cadre d'une histoire bien conduite et passionnante. La seconde, qui n'est d'ailleurs pas incompatible avec la première, suppose d'arriver à proposer quelque chose d'inattendu qui parvienne cependant à s'articuler sans que cela semble incongru avec l'oeuvre de référence. Il me semble que c'est un exercice très difficile qui suppose de ne pas tomber dans la parodie, sauf à créer une série parallèle comme Les aventures de Philipe et Francis.
Pour ma part je trouve un grand exemple de réussite dans ce domaine dans Noël Noir, album de Michel Jacquemart et de Regric, qui, parmi les reprises de la série Lefranc se distingue d'une manière particulièrement exemplaire. A la fois cet album s'inscrit dans le cadre initial de la série créée par Jacques Martin, les années cinquante, et propose un sujet et un récit d'une très grande originalité par rapport aux codes de la série. De surcroît, cette histoire est très bien conçue et conduite et remarquablement mise en scène par le dessin de Regric. Je ne sais pas si vous l'avez lue, mais pour ma part elle m'a profondément convaincu et je la considère, à titre tout à fait personnel, comme la meilleure reprise de la série Lefranc publiée à ce jour.
Pour arriver à faire quelque chose du même genre dans le cas de Blake et Mortimer il faudrait sans doute beaucoup de travail car le cadre de l'univers jacobsien est si particulier qu'on a du mal à pouvoir lui ajouter quelque chose de neuf qui fonctionne, s'émancipe et ne tombe pas dans la parodie.
Le seul album à tenter réellement cette conversion est en effet L'Onde Septimus, qu'on trouve cette tentative réussie ou ratée, parce que les auteurs n'hésitent pas à transgresser les codes établis dans la série, ne serait-ce qu'en donnant à Olrik une importance et une dimension qu'il n'avait pas auparavant, au point d'en faire le véritable personnage central de l'album.
Bien sûr, il appartient au jugement critique de chacun de se prononcer sur cet album, mais il a au moins l'intérêt d'avoir tenté de surmonter l'obstacle de la fidélité fétichiste. A vrai dire, il est dans la suite des reprises qui se sont succédées au fil des années une sorte d'OVNI suffisamment étrange pour qu'il me soit personnellement difficile d'arriver à formuler à son sujet un jugement définitif, si tant est qu'un jugement puisse jamais être définitif.

:idea:
Oui, le sujet des reprises est très délicat.
Mais pour ma part je n'achète pas les Blake et Mortimer simplement par esprit de collectionneur mais bien parce qu'en dépit des défauts des reprises, je les trouve tout de même globalement de qualité.

Quand je vois de quelle manière a tourné Lucky Luke ou encore Lefranc (en général, je ne parle pas de "Noël noir"), je trouve finalement que Blake et Mortimer est plutôt bien loti.
Certaines BD déclinent d'ailleurs sans repreneur : quand je repense à l'album d'Astérix "Le ciel lui tombe sur la tête"...
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par archibald »

Nestor a écrit : ..../...

Oui, le sujet des reprises est très délicat.
Mais pour ma part je n'achète pas les Blake et Mortimer simplement par esprit de collectionneur mais bien parce qu'en dépit des défauts des reprises, je les trouve tout de même globalement de qualité.

Quand je vois de quelle manière a tourné Lucky Luke ou encore Lefranc (en général, je ne parle pas de "Noël noir"), je trouve finalement que Blake et Mortimer est plutôt bien loti.
Certaines BD déclinent d'ailleurs sans repreneur : quand je repense à l'album d'Astérix "Le ciel lui tombe sur la tête"...
Je respecte ton point de vue même si je ne le partage pas .
Quant à moi , je pense qu'il y a une lente détérioration dans les reprises ,qui à tendance à s'accélérer .
Les reprises ne sont plus le travail d'une seule équipe ;Il n'y a même pas quelqu'un de valeur chez l'éditeur pour coordonner tout cela correctement .
Puis qu'on est ici dans le sujet de l'Onde Septimus . Tu ne vas pas me dire que tu n'as pas noté une détérioration des dessins sur la fin .
Sans doute parce qu'on trouvait que cela n'allait pas assez vite pour une sortie de l'album pour Noël et qu 'on a fait venir Schrédrer pour accélérer le mouvement .

On est pas loin du sabotage des Lefranc . , que je n'achète que lorsque je les trouve à bas prix.. :p
Et souvent j'hésite après les avoir feuilleté . Je ne les ai pas tous ! ;)
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par mokenamoke »

En gros on pourrait classer les reprises en 3 catégories :

1) les bonnes : l'Affaire Francis Blake, l'Etrange Rendez-vous, la Machination Voronov
2) les mauvaises : le Sanctuaire du Gondwana, l'Onde Septimus, le Bâton de Plutarque
3) les passables : tout le reste

Ce qui est remarquable, c'est que les bonnes sont justement les plus anciennes, et 2 des 3 mauvaises sont les plus récentes, ce qui donne une indication fiable sur le sens des événements : il suffit d'extrapoler et on voit où on va !
Si on tient compte de toutes les reprises, on peut dire que la "moyenne" est encore meilleure que les reprises de certaines autres séries, mais ça risque fort de ne pas durer : si la qualité continue à descendre en chute libre, la moyenne va suivre avec un léger retard.
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par archibald »

mokenamoke a écrit :En gros on pourrait classer les reprises en 3 catégories :

1) les bonnes : l'Affaire Francis Blake, l'Etrange Rendez-vous, la Machination Voronov
2) les mauvaises : le Sanctuaire du Gondwana, l'Onde Septimus, le Bâton de Plutarque
3) les passables : tout le reste

Ce qui est remarquable, c'est que les bonnes sont justement les plus anciennes, et 2 des 3 mauvaises sont les plus récentes, ce qui donne une indication fiable sur le sens des événements : il suffit d'extrapoler et on voit où on va !
Si on tient compte de toutes les reprises, on peut dire que la "moyenne" est encore meilleure que les reprises de certaines autres séries, mais ça risque fort de ne pas durer : si la qualité continue à descendre en chute libre, la moyenne va suivre avec un léger retard.
J'ajourerais les 30 deniers dans les pires! :D
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Re: L'Onde Septimus : Les critiques

Message par gadjo »

Longtarin a écrit :
gadjo a écrit :Mais, sur certains plans (la construction du récit notamment) et certains plans seulement, Dufaux tente quelque chose d'un peu différent pour la série.
Ce n'est pas du tout le cas dans Le secret des 5 lords ou le Bâton de Plutarque par exemple, où là, le scénariste se contente justement d'empiler
Interessant! Peux tu developper ? je suis incapable d'analyser un livre ou une BD! Pour moi une BD est bonne parce qu'elle ...me plait (La Palice?! :mrgreen: ) le scénario est intéressant et les dessins à mon gout...
Nestor a écrit :Le problème est que j'ai un gros doute sur le fait que Dufaux ait tourné son récit de la manière que tu présentes dans l'intérêt du récit.
J'ai surtout l'impression que le récit "est ouvert à l'interprétation" car il y avait un nombre de pages limités et car il était + vendeur et + facile de présenter de belles images que de présenter des pages d'explication tenant plus ou moins debout.
Je me trompe peut être.

je vais essayer de répondre et développer donc, pardon par avance pour la longueur du message :oops:
attention, je ne dis pas que j'ai raison, je propose juste une manière de considérer l'album et d'essayer de le comprendre

-----

Comme je l'ai dit dans mon message précédent en réponse à Nestor, la forme du récit ne suit pas une trame réellement linéaire mais procède par juxtapositions de scènes parallèles apparemment
sans lien réel et qui donnent des indices épars, parcellaires et des explications + ou moins obscures sur le sens global de l'histoire.
On s'éloigne un peu de la narration "classique" au 1er degré (poursuite autour d'un objet ou recherche du "méchant", résolution d'une énigme policière, etc.) pour un récit au sens beaucoup moins évident.
Or je pense vraiment que la forme n'est pas gratuite mais sert le propos (folie, confusion) en laissant une part libre d'interprétation au lecteur.
Pour résumer (grossièrement sans doute), on est plus proche d'Andreas que de Hergé dans le fond et la forme (du moins le découpage du récit, le dessin restant au contraire très classique)

À la première lecture, si on aborde logiquement ce récit comme une histoire de B&M classique (puisque c'est un album de la série B&M), l'enchaînement des séquences et l'ensemble du récit ne fait
guère de sens. je crois qu'on est tous d'accord. On a l'impression que les scènes se suivent sans vraiment de rapports entre elles, que tout ça est gratuit, foutraque, abscons, illogique même, bien
que certains passages soient parfois très beaux grâce au dessin d'Aubin. Bref, ça donne la nette impression que ça ne tient pas debout.

Difficile tout de même de croire que Dufaux n'ait pas voulu faire autre chose qu'empiler au petit bonheur des scènes juste pour qu'Aubin nous gratifie de beaux dessins et encaisser son chèque.
Ce serait trop réducteur. J'ai beau contrairement à d'autres ne pas considérer Dufaux comme un grand scénariste, il a quand même des années de métier et a réalisé des projets ambitieux et assez
bien construits dans l'ensemble. Un assez bon faiseur d'histoires tout au moins. ça mérite donc qu'on se penche un peu plus sur cet album pour essayer de voir où il a voulu en venir.

1ère constatation :
là où la caractérisation des personnages est limpide chez Jacobs (héros, bons, méchants, traitres), tout le monde a ici un rôle assez peu clair

- l'alien peut être considéré comme une victime coincée dans son vaisseau et essayant juste de communiquer mais incapable d'y parvenir, ce qui fait de lui une menace pour l'humanité même si c'est
+ ou moins involontaire Il rend fous les humains avec qui il entre en contact (Blanks et ses soldats) ou "grillent" ceux qu'il essaie de contrôler à distance, vraisemblablement parce qu'ils ne supportent
sans doute pas les ondes qu'il leur envoie. Mais rien ne prouve que ce soit volontaire, il peut lui aussi avoir des soucis à contrôler cette onde, comme Mortimer et Evangely.
je le vois un peu comme le "Starman" de la chanson de Bowie :D : "he'd like to come and meet us, but he thinks he'd blow our minds"
C'est un thème assez classique de la SF et de la littérature fantastique d'ailleurs (déjà chez Lovecraft par exemple)
On peut constater par exemple que l'alien n'attaque pas Blake, le Septimus présent lui demande de partir, c'est tout, puis l'ignore totalement ensuite.
Sa position "souterraine" n'est pas anodine non plus

- la (les) réincarnation(s) de Septimus, qui n'est qu'une réminiscence plus ou moins ratée du Dr Jonathan Septimus, agit comme un robot à la Guinea-pig obsédé par une seule idée
alors que c'est lui qui dirigeait les opérations dans La marque jaune (il est symptomatique que Septimus dise "le maître" planche 62 alors que le maître, c'était lui pour Guinea-pig)

- les scientifiques :
Mortimer joue aux apprentis sorciers en offrant à l'alien la possibilité de s'incarner dans une version abâtardie de Septimus, ce qui va créer plus de problème qu'autre chose d'ailleurs pour tout le monde.
On est assez proche de Jacobs sur ce point, même si le fait que Mortimer suive cette pente jusqu'à l'obsession (voir son air exalté lors de sa discussion avec Blake) est assez curieuse et peu rationnelle,
surtout après sa lutte contre Septimus chez Jacobs. Nasir et Blake le mettent d'ailleurs en garde.

Scaramian aussi n'est pas exempt de tout reproche puisqu'il laisse cette menace tranquille (son étude ne semble pas l'accaparer beaucoup quand même, il a juste mis une porte blindée devant
et on n'en parle plus, un peu comme l'arche d'alliance à la fin d'Indiana Jones) et il compte la folie de Blanks et de ses hommes pour négligeable, ce qui en fait un personnage fat, assez peu sympathique
et cynique qui semble surtout obsédé par sa position de conseiller scientifique du premier ministre qu'autre chose.

- Evangely et consorts, présentés au départ comme les "méchants" sont somme toute assez minables et eux aussi rapidement débordés par les événements. Ils n'assument donc pas vraiment
non plus leur statut auto-proclamé au début de l'album. Leur ambition d'aller "Plus loin plus haut, plus fort" que Septimus, on attend encore. tout se termine par une débandade assez grotesque,
loin de la fin spectaculaire de Septimus.

- Lily Sing et les chinois disparaissent assez brutalement eux aussi. On ne peut pas dire qu'ils aient servis à grand chose sinon comme symboles vis-à-vis d'Olrik...(voir + bas)

- Olrik, LE méchant par excellence d'habitude, est ici en pleine crise existentielle (la référence au "désespéré" de Courbet) obligé de se droguer pour ne pas cauchemarder.
Il n'initie rien, il est juste celui que tout le monde veut utiliser et autour de qui tout tourne. Il redevient un cobaye.
Sauf à la fin où il agit enfin mais de façon assez étrange puisqu'il devient presque un héros qui se sacrifie pour annihiler la menace et sauver l'humanité

Quant à Blake il essaie d'agir de son côté mais il subit souvent + qu'autre chose au moment décisif. L'homme d'action qu'il est reste paralysé, ce qui ne lui ressemble guère. Il "découvre" l'alien certes
et il est un des rares à rester lucide et à ne pas suivre uniquement son petit but personnel (quoique... il part obstinément sur son idée que l'alien doit être détruit et ne va pas plus loin. Il agit comme
la caricature traditionnelle du militaire bas du front :roll: ). Mais il se retrouve incapable d'agir.
il est sauvé par l'éclair provoqué par Evangely la première fois et c'est Olrik qui détruit la menace.

Il y a donc en + de la construction à première vue assez incohérente du récit une confusion voire un renversement plus ou moins important des rôles traditionnels de chacun.
Et il n'y pas de responsable précis à tout ce foutoir finalement. Tous semblent davantage subir à des degrés divers les événements plus qu'autre chose en suivant aveuglément leurs buts respectifs et égoïstes
sans se rendre compte et/ou contrôler de ce qu'ils déclenchent autour d'eux. Et le récit a priori confus répond parfaitement dans la forme à cette confusion des personnages et des rôles qu'ils occupent ainsi qu'à
la confusion créée par les actions des différents protagonistes qui s'entremêlent (alien, onde septimus, expériences d'Evangely et Mortimer).
Et le dénouement (la fin de la crise) est obtenu par l'intervention non pas des héros mais du méchant, déjà en proie à des problèmes psychologiques et qui en perd complètement la raison, ce qui est paradoxal
et contraire aux fins traditionnelles chez Jacobs.

Tout ça pour dire que selon moi, ce n'est pas juste gratuit et mal foutu mais bel et bien volontaire de la part de Dufaux (la forme répondant au fond).
Chacun poursuit son but/son obsession dans une plus ou moins grande confusion mentale sans essayer d'avoir une vision d'ensemble et par conséquent, le récit fait de même en nous présentant des séquences
qui semblent à première vue ne pas avoir de réel lien entre elles mais qui peuvent s'expliquer et devenir cohérentes par ce biais et forment bien un tout

2e constatation :
Quantité pour ne pas dire quasi toutes les séquences voire même plusieurs cases précises renvoient directement à la marque jaune.
Mais là encore et comme le titre de l'album l'indique déjà, à une vision déformée, inversée voire confuse de l'histoire originale.
On peut presque prendre chaque scène et trouver son équivalent dans la marque jaune. Seulement, là où Jacobs narrait une aventure palpitante et teintée de fantastique mais de forme assez classique
(méchant mystérieux, énigme policière, poursuites, etc) avec un enchainement très logique et une histoire basés sur l'action et le suspense, Dufaux déconstruit le récit de La marque jaune "façon puzzle"
et recase presque tout dans le désordre pour obtenir un récit surréaliste et introspectif (les scènes d'action se terminent souvent très vite et brutalement car ce n'est pas le propos)
Là encore, il est difficile de croire que c'est un hasard tant c'est systématique

NB : On a d'ailleurs là un autre degré de lecture éventuel et une autre forme de jeu avec le lecteur, selon qu'on ait lu (et connaisse plus ou moins bien) la marque jaune

Mais plus qu'une simple "fidélité fétichiste" à l’œuvre de Jacobs dont abusent d'autres repreneurs, pour reprendre les termes de Park Lane, et même si Dufaux tombe parfois dans ce travers, ces références
constantes complètent la relative déstructuration du récit et servent eux aussi son propos : tout est (re)vu à travers le prisme de la confusion psychologique (voir la folie) des personnages

Tout ce jeu de miroirs et de faux-semblants ("counterfeiters" comme l'indique une enseigne et "Forgery" sur le triporteur planche 18, la scène de théâtre, le British Museum, la projection de l'appartement de Septimus,
etc., etc), toute cette confusion dans le récit, tous ces personnages plus ou moins détournés du rôle qu'on peut attendre dans un Blake et Mortimer pousse à considérer l'histoire sous un nouvel angle de lecture
(qui est le vrai propos de l'histoire à mon avis) : la folie, la schizophrénie, la quête d'identité, la perte des repères clairs et traditionnels dans le récit et la caractérisation des personnages
+ qu'une suite à proprement parler, tout est un jeu en référence à La marque jaune mais dans une version abâtardie et dégénérée.

Si on adopte ce point de vue, la forme fragmentaire et le fond commencent alors à prendre sens, ce qui semble incohérent au premier abord acquiert une logique interne. Une logique assez folle évidemment puisque
c'est le propos, mais une logique, depuis les atermoiements d'Olrik en début d'album (son trauma vis-à-vis de Septimus que tentent de guérir les "jaunes", symboles de son passé glorieux d'homme d'action sûr de lui
loin de l'introspection) au comportement de l'alien en passant par les délires psychotiques et monomaniaques de Septimus et sa multiplication schizophrénique ou encore les tentatives foireuses de Mortimer et Evangely
(selon la formule célèbre : "science sans conscience n'est que ruine de l'âme")

Tout est donc construit dans cette optique psychologique de mise en abyme, références croisées et déformées à La marque jaune, trompe-l’œil et faux-semblants et peut se résumer comme je l'ai déjà dit dans
le leitmotiv ambigu et à double-sens : "Asile !" qui émaille l'album et qui conclue la préface de Dufaux et l'histoire. Ce n'est pas gratuit ni involontaire.

Tout n'est pas expliqué noir sur blanc, certaines choses sont laissées libres d'être interprétées par le lecteur, ce qui là encore est "logique" et classique pour un récit sur la folie et les troubles de la personnalité.
2 exemples :
- l'accident de voiture planche 15 par exemple : simple coïncidence et référence à l'accident de Guinea Pig ou tentative ratée d'approche de Mortimer (qui tripatouille les ondes) de la part de l'alien ?
- Olrik se sacrifie-t-il en endossant le rôle du héros dans une sorte de rédemption ou cherche-t-il juste à se libérer égoïstement de ses problèmes existentiels ?

Je sais bien qu'on a souvent tendance depuis quelques années à exagérer l'analyse psychologique voire psychanalytique de la BD (voir les pseudos-analyses freudiennes de la personnalité de Tintin, la prétendue
homosexualité de Spirou et Fantasio ou de Blake et Mortimer et autres absurdités plus ou moins importantes du même acabit).
Je n'apprécie que très très rarement tout ça, mais je pense qu'on ne peut pas y échapper dans le cas présent puisque c'est Dufaux qui construit volontairement tout son récit autour de ce thème et nous entraine
dans cette voie. En tout cas, il est très difficile à mon humble avis d'envisager d'essayer de comprendre cette histoire autrement que sous cet angle, qu'on apprécie ou pas la démarche et le résultat.

J'espère avoir été + clair. Vous pouvez évidemment ne pas du tout être d'accord avec moi mais j'espère vous offrir des pistes de réflexion et de lecture ;)

-----

Pour finir ce nouveau très long message (pardon encore), je tiens à préciser que si je donne l'impression peut-être de défendre cet album et si je reconnais dans une certaine mesure les intentions assez
ambitieuses de Dufaux, je considère que le résultat est raté.
Pourquoi ?
Parce qu'il singe trop souvent La marque jaune sans finalement apporter grand chose de neuf, parce que son prédicat d'Onde Septimus et d'extra-terrestre ne tient pas debout, parce que son scénario
tourne un peu trop à l'exercice de style systématique et au maniérisme vide à mon goût, qu'il le rend obscur à dessein sans que cela ne se justifie forcément et parce qu'il ne parvient souvent pas à éviter le
piège de la facilité. Bref, parce qu'il a créé un récit typique d'une certaine idée de la BD moderne qui se veut profonde en jouant sur la narration, les codes et les personnages, en essayant de leur donner une
"épaisseur psychologique" mais tout cela reste assez vain.
Autrement dit, c'est une histoire qui se regarde le nombril, intéressante à essayer d'analyser à défaut d'être intéressante à lire.
Si on ajoute à ça tous les défauts déjà évoqués ailleurs (la fin bâclée notamment), ça donne un album bancal et dispensable qui n'atteint que très partiellement le but qu'il s'était fixé.

:p
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