Les niaiseries continuent dans le strip de ce matin (samedi) !
Lequel, bien sûr, soulève encore plus de questions qu’il ne donne de réponses…
- confier une telle mission à un avion bi-moteur relèvent d’une méconnaissance gravissime des conditions de vol au-dessus de l’Atlantique, présumément de nuit - car il y a tout de même encore quelques aviateurs allemands en l’air, en dépit des coupes sombres effectuées dans la Luftwaffe !!! – et par temps incertain…
Les Anglais possédaient pourtant bien des quadrimoteurs comme le « Sunderland », nettement plus grands, plus lourds, avec un rayon d’action plus grand, mieux armés et plus rapide en plus... Mais le couple infernal connaît-il seulement les types d’avions alors en usage dans la R.A.F. pour nous pondre un « Catalina » dont il n’existait que quelques exemplaires en service dans les eaux anglaises… ?! (voir plus loin)
- confier une telle mission à un hydravion ? Sans doute parce-que l'avion va devoir amerrir pour permettre à Mortie et Blakie de mettre à l'eau les fameuses cafetières...
Mais attendons de voir ce qui va se passer car, avec Sentepabon, on peut (et l’on doit !) s'attendre à tout.
Il était question précédemment du largage des balises… Or, qui dit « largage », dit largage en vol !
Si les balises devaient effectivement être larguées en vol, il suffisait de prendre un gros navion de transport de la R.A.F., qui n’en maque pas, de le faire partir d'une base à terre, de lui faire larguer en vol les balises à l'endroit voulu, et de le faire atterrir ensuite sur la base aérienne de Gibraltar (d'où, en outre, l'inutilité de faire sauter Blake et Mortimer en parachute sur Gibraltar comme indiqué dans un strip précédent, au risque de voir l’un ou l’autre, ou les deux, avoir un accident regrettable. Car, à n’en pas douter, M n’a certainement pas subi d’entraînement intensif au saut en parachute ; risqué, surtout au vu des conditions !!!).
Mais nous n’en sommes pas encore là, et il va nous falloir encore patienter cinq ou six planches, peut-être, pour aborder ce délicat problème…
- le « Catalina » trône au beau milieu du port, presque à quai, dans les Alexandra Docks, dit le récitatif... Il y est parvenu comment ? Les hydravions mouillent habituellement sur rade. Les Alexandra Docks de Newport sont des bassins à l'intérieur du port, et on y accède uniquement par un étroit chenal que le « Catalina » serait bien en peine de franchir à cause de ses grandes ailes...
Le grand port marchand avec rade, dans le coin, pendant la guerre, était Liverpool, plus au Nord. S'ils ne mouillent pas sur une rade, les « Catalina », étant pourvus d’un train d'atterrissage amovible, peuvent venir à terre sur une hydrobase dotée d'une pente douce les faisant passer de l'eau à la terre et vice-versa.
- petite question à part : les « Catalina » étaient-ils en service dans la RAF ? Question bête, merci de l’avoir posée !
Oui, sans aucun doute, et depuis 1941. Mais un seul Squadron du Coastal Command, le 210è, utilisait des « Catalina » dans les « Home Waters » !!!
Tous les autres squadrons, au nombre de 8, étaient répartis un peu partout dans le Monde, en Afrique, à Gibraltar, en Indes ou à Singapour.
Et le plus grand nombre de ces « Catalina » étaient plutôt basés à terre, d’où ils pouvaient se poser sur une piste grâce à leur train d'atterrissage spécifique !
D'ailleurs, dans le cas qui nous occupe, c'est la solution qui aurait dû être privilégiée par nos deux comploteurs machiavéliques qui n’y connaissent rien, pour une bête raison pratique : l'embarquement des caisses sur une base aérienne étant nettement moins craignos que sur un plan d’eau !!! Il suffisait ainsi d'amener le camion près de l'avion, et celui-ci décollait de la base à destination de Gibraltar. De plus, les caisses doivent peser assez lourd ; d'où l'utilité de choisir plutôt un « Sunderland » (s'il fallait vraiment un hydravion) car le déjaugeage (= décollage d'un plan d'eau pour un hydravion) risquerait d'être laborieux (voir peut-être impossible vu la quantité de caisses à embarquer) ; car toutes ces caisses semblent représenter un poids certain, autant qu’un certain poids, tout en représentant également un volume certain (un camion entier, du genre d’un Bedford QL que nous montre Juju, puisque c'est en camion que ces caisses sont transportées).
N’oublions pas non plus que le « Catalina », dont le poids total en charge ne dépassait pas les 16 tonnes, en plus de son équipage normal et des passagers supplémentaires, de la distance appréciable à parcourir, doit obligatoirement emporter une grande quantité de carburant pour atteindre Gibraltar (et retour ???)…
D’ailleurs, parlons-en, de ce « Catalina » assez surprenant, dessiné par Juju… Qu’est-ce que ce montre avec ce nez de cochon ??? Certainement pas un « Catalina ». de plus, mais JYB l’ a déjà dit, on ne voit aucun flotteur aux extrémités des ailes… ?! Pour le moins surprenant, pour une hydravion, non ?!

- Consolidated Catalina PBY MkIVa du 210è Squadron du Coastal Command
Sachant de plus, que les « invités » doivent sauter en parachute sur Gibraltar à l'issue du voyage.... Cela commence à faire beaucoup pour cet hydravion, je trouve...
- par ailleurs, la forme du Catalina (de son avant) n’est absolument pas conforme à ce type d'avion durant la guerre sous couleurs anglaises ! Voir maquette
Pour poursuivre dans un autre registre :
- le bateau à quai dans la première case a une coque noire et une lisse blanche. Or, pendant la guerre, tous les navires marchands alliés étaient peints uniformément en gris !!!
- dans le récitatif de la 3ème case, c'est maintenant qu'on apprend que les caisses contiennent bien les balises secrètes. Il n'est certes jamais trop tard pour le préciser, même si on s'en doutait un peu. Etait-ce une façon, pour Sente, de maintenir un « semblant » de suspense, en instillant un petit doute sur le contenu réel des caisses...?
- au vu de la forme des caisses (qu'on a déjà vues lors du chargement du camion, et nettement plus grosses, en plus !) je les vois mal contenir des balises telles qu'elles figurent sur le plan de Mortie (d'où le doute qui persiste sur leur contenu réel).
Cela voudrait-il dire qu’il va falloir les monter, comme un meuble en kit, à bord de l'hydravion avant le largage, antenne, hélice, et tout le toutim...??? Quel boulot !!! Sans compter les essais...inexistants !
Tout ça à bord de l'hydravion, pendant le trajet aller par exemple ?
Et bien sûr, à bord de cet hydravion somme toute assez petit, il y a toute la place qu'il faut pour faire ce « petit » bricolage... Si le montage des balises n'est pas terminé à destination, il lui faudra donc rester un « certain » temps à flotter sur la mer, ou à faire des ronds en l'air s'il ne se pose pas sur l'eau, à la merci de la Luftwaffe ?
Pourquoi ne pas préparer et monter les balises avant, puis les transporter, une fois prêtes, sur les lieux du largage, par exemple à bord d'un sous-marin, ou plutôt d'un cargo ou d'un navire de guerre ?
- au fait, dans l'hypothèse où le « Catalina » ait réellement prévu de se poser sur la mer pour y larguer les balises, encore faudrait-il que l'état de la mer le permette !!! Si la mer est démontée et qu’il soit impossible de mettre les « cafetières » à l’eau, que fait-on ? Demi-tour ?!
Tout ça pour rien !!! Un bateau aurait été beaucoup plus logique, plus pratique et, surtout, plus sûr.
Petit retour en arrière :
- dans le strip 114, dans la première bulle, il était dit à Mortie, en présence de Blake : « Vous devez partir sans tarder pour Gibraltar afin d'y lancer votre dispositif de balises. Blake sera votre pilote et votre officier de liaison ».
Nouveau sac de noeuds en vue...
Pourquoi embarquer les caisses dans un hydravion ? S'il faut aller à Gibraltar, un embarquement dans un bateau serait plus simple, ou alors un avion de transport normal !
Dans cette histoire, tous les protagonistes semblent ignorer qu'il y a une importante base aérienne au pied du Rocher...
Mais, surtout, dans la bulle du strip 114, on apprend que Blake sera le pilote... Le pilote de l'hydravion ?!
Pourquoi Blake serait-il le pilote s’il doit sauter également avec Mortie ?
Comment va-t-il pouvoir sauter en parachute au-dessus de Gibraltar ? Qui va prendre les commandes après son saut en parachute ???
Alors que l’équipage a déjà un pilote, spécialement entraîné sur hydravion, qui n’est pas la même chose qu’un avion !
De plus, piloter un « Catalina » est tout un apprentissage. Blake a-t-il été formé et qualifié, et quand ? Certes, il est le héros et il sait tout faire...
Mais il faudrait tout de même rester un tantinet réaliste... En plus de tout ça (voir la bulle du 114), non seulement Blake doit livrer une valise secrète au commandant Longreach, mais il est en plus l'officier de liaison de Mortie… !
C'est donc l’homme-orchestre de la « bande » !
- en outre, admettons une seconde que Blake soit bien le pilote ?! Il n'a apparemment fait aucune préparation pour et sur la navigation, pris aucun contact avec la météo, l'état-major, ni rien, ni personne ! Passant directement de Blechley Park (où il n'a pas dormi, on l'a vu) au port de Newport pour embarquer dans l'hydravion.
A lire ce strip, on dirait qu'il va tout bonnement embarquer dans le « Catalina », mettre le contact, et hop, c'est parti, direction Gibraltar, comme si de rien n’était...
- dans les strips précédents, à bord du camion, Mortie agardé son noeud pap'.
On voit donc parfaitement qu'il est fin prêt pour participer à une mission secrète et délicate en temps de guerre...
Dans le strip 117, il est dit à B & M : « Une fois le largage des balises accompli, vous sauterez sur le « Rocher » ! »
Parce-que l'avion (l'hydravion) ne se posera pas à Gibraltar ?! Ni sur la base à terre grâce à son train d'atterrissage, ni sur l'eau grâce à sa capacité amphibie ?! Pourquoi ??? Pourquoi, de plus, proposer une solution aussi alambiquée à Blake et lui faire prendre un tel risque, alors qu’il emporte avec lui une valise secrète qu'il doit remettre en mains propres à un certain commandant Longreach ?
Ouf !
Bon, je sais,,j'arrive un peu après la bataille, puisque certains ont déjà pas mal défloré le sujet, mais...
Et un autre "Catalina"