Rob1 a écrit :A la relecture du piège diabolique, il me semble que la durée de deux mois peut bien s'être déroulée pendant que Mortimer est dans le futur et remet en état le réacteur nucléaire.
Les deux seuls indicateurs temporels que l'on a sont "quelques jours plus tard" planche 37 (vignette C1) et "des semaines ont passé" planche 40 (vignette A1). Donc deux mois, ça tient la route.
Rob1 a écrit :- Focas est chargé de créer une méthode pour "robotiser" les humains... mais un peu plus loin, on découvre que le "guide suprème" a déjà une telle méthode puisqu'il l'utilise sur Focas !
Exact. On peut alors interpréter cette demande du Guide suprême comme un leurre, par exemple pour tester la fidélité de Focas puisqu'il a appris que "certains de ceux à qui il croyait pouvoir se fier, [s'apprêtent] à se dresser contre lui" (planche 36, vignette C2)... ou alors, plus simplement, comme une étourderie de Jacobs.
Rob1 a écrit :- lorsque Mortimer revient avant la mort Miloch, j'ai du mal à comprendre les interactions entre le chonoscaphe du temps de Miloch et le chonoscaphe du présent (utilisé par Mortimer). Jacobs ne semble pas avoir développé ce problème, mais que Miloch installe un sélecteur temporel dans un chronoscaphe qui en est déjà équipé, c'est surprenant.
En fait, je crois que ça colle plutôt bien à la conception du temps qui nous est donnée dans l'album, comme je l'avais expliqué sur
ce sujet :
Erca a écrit :on a affaire dans Le Piège diabolique à une conception absolument déterministe du temps : le voyage de Mortimer est manifestement déjà effectif avant même qu'il ne l'effectue et ses conséquences sont déjà visibles dans le présent qu'il va quitter. Par exemple, il faut bien reconnaître dans le "diable à la barbe de feu" de la brochure présentée planche 2 le professeur Mortimer qui se rendra au Moyen-Age quelques planches plus loin. De même, les hommes du 51ème siècle parviennent à reconnaître Mortimer sur la base d'une fiche rédigée évidemment avant l'arrivée de ce dernier, et qui le présente déjà comme l'expérimentateur du Chronoscaphe. Le temps est donc assimilé à un circuit fermé dont l'homme ne peut s'extirper et qu'il ne peut subvertir, même en inventant un Chronoscaphe. L'avenir présenté sera celui qui adviendra quoi qu'il en soit. On est loin de la vision volontariste et aléatoire de L'Etrange Rendez-Vous.
Pour aller plus loin, il ne semble pas y avoir de passé, de présent ou de futur : au lieu d'être progressive et linéaire, la dimension temporelle apparaît comme statique. L'homme a l'illusion que le temps passe mais en réalité, passé, présent et futur ont lieu en même temps pour former un réseau d'actions cohérent, comme décidé à l'avance.
Cynik, diabolik et machiavélik, mais surtout, anthologik...