mokenamoke a écrit :Même si les auteurs appréciaient B & M je ne crois pas qu'ils aient voulu les "copier". C'est simplement une série de plus dans la veine que j'appelle "Vieille Angleterre"
Oui, de leur propre aveu (ils le disent même dans le documentaire "
Edgar P.Jacobs : Blake ou Mortimer ?") il faut voir et lire leurs BD comme un hommage appuyé à toute cette ambiance surrannée "so british" qui peut être si jouissive, quand c'est bien fait ! Du duo Floc'h/Rivière, il faut noter aussi l'album "
Blitz" qui est une belle réussite dans le genre !

D'autre part, le style de Floc'h s'inscrit dans la droite ligne des chantres de la néo-ligne claire de l'époque (Swarte, Van der Meulen, Chaland, Clerc, etc... ) et je maintiens que ça prend beaucoup plus racine chez Hergé que chez Jacobs. Mis à part
Le mystère de la GP, le graphisme de Jacobs n'est pas "ligne claire". Il y a une part d'épure, mais il est à la fois beaucoup plus réaliste et beaucoup plus expressionniste que ça. S'il n'y avait pas eu les contraintes d'imprimerie, EPJ aurait rêvé de continuer à utiliser ses techniques favorites : Crayon Conté (crayon gras sur papier à grain) et lavis (encres délayées dans toute la gamme des demi-teintes).
D'où sans doute une part de ma frustration quand je constate l'évolution toujours plus épurée (et souvent froide) du trait de Juillard dans le cadre de B & M... Les nouvelles planches du "
Serment..." semblent pousser cette démarche à l'extrème... ! Et même si chez Jacobs la couleur était extraordinaire et avait un rôle primordial, il n'empêche qu'il y avait bien plus de matières, de densité et surtout d'ATMOSPHERES à couper au couteau

dans ses planches à lui, même en noir & blanc...
(ce qui, je le re-re-redis ^^ n'enlève rien au très très grand Talent de Juillard par ailleurs...

).