Prépublication Bâton de Plurarque- vos commentaires

Scénario : Yves SENTE
Dessin : André JUILLARD
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Kronos
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Message par Kronos »

Je reviendrai sur Olrik sous peu mais, en attendant, je vous livre quelques réflexions personnelles à la lecture de cette catastrophe annoncée

En ce qui concerne l’écriture approximative des ports figurant soi-disant sur la carte de la War Room, je trouve ahurissant que ni Sente, ni Juillard, ni l'Editeur, ne relèvent ces erreurs dans le nom des ports sur la carte
Normalement, lorsqu’on a les planches originales, grand format, sous les yeux, on voit mieux les détails, et l'Editeur devrait tout regarder
Cette histoire de carte aurait donc dû être vérifiée, comme tout scénariste qui se respecte, est sensé faire avec son/ses dessinateur(s).
Automatiquement, le scénariste regarde les cartes géographiques et vérifie que tout est bien en place, ainsi que l'orthographe des noms qui y figurent.
Mais Sente a-t-il seulement vu et vérifié les planches originales de Juillard avant qu’elles ne soient envoyées au Soir et d’autres ?

Cette question, je ne cesse de me la poser depuis pas mal de temps déjà car, manifestement, Sente donne véritablement l’apparence du mec qui se fout du résultat final comme de sa première paire de chaussettes qui doivent donc être pas mal usagées…

Si je n’avais qu’une critique à faire (on peut toujours rêver, n’est-il pas ???), c'est sur le fait que Sente, non seulement écrit des choses erronées, dénuées de sens, d’une légèreté à faire frémir, aussi peu ou mal documentées qu’il est possible, mais, qu’en plus, il n'a pas l'air de relire les planches fournies par Juju, à quelque stade d’avancement qu’elle puissent être
Sinon, au vu du résultat plutôt « équivoque », il se retrouverait dans la peau du lecteur lambda confronté à tant d’amateurisme et de fainéantise, et pourrait donc parfaitement se rendre compte des conneries qu'il raconte et que Juju reproduit fidèlement, des lourdeurs - voire même du ridicule - des dialogues…
Ce faisant, cela lui permettrait éventuellement, pour peu qu’il le veuille vraiment, corriger divers détails (qui ne sont plus des détails, comme ce téléphone à 7 trous, en gros plan).
Mais je pense que Sente « envoie la purée », et se contente de toucher les confortables royalties qui lui sont accordées par Dargaud, sachant que de toute façon, et quoiqu’il fasse, ses albums de B&M et autres se vendront d'office, sur le nom...
L'art de prendre ses lecteurs pour des cons dans les grandes largeurs.
mokenamoke
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Message par mokenamoke »

Perso ça ne me dérange pas qu'on explique certaines choses du passé, ça donne des réponses à des questions que tout le monde se posait depuis longtemps. Par exemple savoir qu'Olrik a été nommé colonel dans l'armée hongroise, ça vaut quand même mieux que de se demander éternellement où il a bien pu obtenir ce grade. Savoir comment Blake et Mortimer deviendront plus tard les locataires de la veuve Benson, ce n'est pas essentiel, mais enfin ce n'est pas dérangeant non plus. Vous n'aimez pas non plus qu'on fasse allusion à l'Allemagne nazie, mais alors il faudrait quand même m'expliquer dans quelle guerre se déroule cette histoire, si c'est bien la deuxième guerre mondiale je ne vois pas comment elle pourrait avoir lieu sans les nazis.
On dirait qu'à cette époque Blake ne fumait pas encore la pipe, mais peut-être que je me trompe.
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Quarnstron
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Message par Quarnstron »

mokenamoke a écrit :Perso ça ne me dérange pas qu'on explique certaines choses du passé, ça donne des réponses à des questions que tout le monde se posait depuis longtemps. Par exemple savoir qu'Olrik a été nommé colonel dans l'armée hongroise, ça vaut quand même mieux que de se demander éternellement où il a bien pu obtenir ce grade. Savoir comment Blake et Mortimer deviendront plus tard les locataires de la veuve Benson, ce n'est pas essentiel, mais enfin ce n'est pas dérangeant non plus. Vous n'aimez pas non plus qu'on fasse allusion à l'Allemagne nazie, mais alors il faudrait quand même m'expliquer dans quelle guerre se déroule cette histoire, si c'est bien la deuxième guerre mondiale je ne vois pas comment elle pourrait avoir lieu sans les nazis.
On dirait qu'à cette époque Blake ne fumait pas encore la pipe, mais peut-être que je me trompe.
Justement pour moi, vouloir ancrer le prélude à l'Espadon dans la 2e guerre mondiale n'apporte rien du tout (mais je crois comprendre que ce n'est pas la première fois que c'est évoqué dans les reprises) et ne fait que créer une confusion sans nom.
Je comprends cependant parfaitement que c'est une question de point de vue, loin de moi l'idée de vouloir imposer le mien. ;)
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Message par jyb »

Kronos a écrit :Cette histoire de carte aurait donc dû être vérifiée, comme tout scénariste qui se respecte, est sensé faire avec son/ses dessinateur(s).
Je ne peux que confirmer les propos de Kronos. Etant moi-même scénariste (pour ceux qui ne le sauraient pas), je tiens personnellement à vérifier les planches des dessinateurs qui travaillent sur mes histoires (dont Pix, honorable membre du présent forum), et à vérifier en particulier toute carte géographique qui s'y trouverait, puisqu'une carte participe du scénario, les personnages se déplaçant (selon le scénario) dans des endroits répertoriés (que la carte soit authentique ou fictive d'ailleurs, c'est pareil, il me faut vérifier la conformité entre le scénario, les dessins et les lieux où se situe l'action et où se déplacent les personnages).

Mais comme mon avis de scénariste pas connu risque de compter pour du beurre, je préfère m'en remettre à l'exemple d'un grand Maître ès-scénario dont je connais bien, voire très bien, l'oeuvre : Jean-Michel Charlier, auquel j'ai consacré un site entier : jmcharlier.com
Il se trouve que je dispose d'un jeu de photocopies de la plupart des planches de l'une de ses dernières BD avant son décès, Ron Clarke (dont un album a été tiré chez Alpen ; les dessins sont de Jacques Armand). Or, en fait de photocopies de planches, il s'agit plutôt - et c'est là leur intérêt majeur, dans le cadre de cette discussion - des photocopies sur lesquelles JMC lui-même a, de sa main, annoté les dessins pour y apporter diverses corrections. Je ne vais pas tout montrer ici, mais je peux dire qu'il y a de 1 à 4 ou 5 annotations par planche, surtout sur des fautes d'orthographe ou de ponctuation, mais pas seulement ; et c'est là l'autre intérêt de la chose, car on comprend que JMC, en professionnel consciencieux, surveillait tout, dans les pages qui lui étaient présentées pour validation avant l'impression.

Charlier agissait de même avec la plupart de ses autres dessinateurs, et si ce n'était pas sur des jeux de photocopies, c'était en direct, lors de mémorables rencontres au fameux bar des Champs-Elysées Le Fouquet's, lieu de rendez-vous habituel pour l'équipe, dans les années 1980 (JMC est décédé en 1989). Venaient là certains dessinateurs qui pouvaient faire le déplacement, comme Patrice Pellerin (Barbe-Rouge), Francis Bergèse (Buck Danny), etc.
Sur les photocopies (de piètre qualité hélas) de Ron Clarke que je détiens, on remarque que Charlier corrigeait les fautes d'orthographe. Voici un exemple, extrait de la planche 22A :
Image
L'on voit donc, entourés ici et là, un manque d'accent circonflexe (deux fois dans la bulle de gauche), une virgule en trop dans la bulle du bas, et au contraire une virgule manquante dans la bulle de droite, ainsi que, dans la même bulle, un manque d'accent grave, dûment entouré de la main de JMC. Le dessinateur a évidemment corrigé et ces corrections sont vérifiables dans la revue Okapi qui a prépublié l'histoire, puis dans l'album.
Parfois, ça va plus loin, avec une modification du dessin. Voici un exemple parmi d'autres dans cette seule BD. Dans la planche 7A, Charlier indique de déplacer une bulle, qui va du milieu à droite, au coin en bas à gauche. Voici côte à côte les deux images, avant et après :
Image

Sur mon site jmcharlier.com, à la page de Ron Clarke (ici : http://jmcharlier.com/ron_clarke.php ), j'ai reproduit un strip où, entre autres erreurs et étourderies, le dessinateur a oublié de mettre une montre au poignet du héros. Ce que ne manque pas de signaler le scénariste (les mentions manuscrites sont bien de Charlier, je reconnais son écriture) :
Image

Je n'ai pas trouvé de carte géographique dans le jeu de planches photocopiées de Ron Clarke, mais je trouve dans deux cases successives un plan griffonné à la main par le héros. Pas de corrections dues à Charlier dans les plans eux-mêmes, mais il y en a dans les bulles, comme quoi JMC a bien lu et corrigé. S'il y avait eu des erreurs dans les légendes du plan, on peut être sûr qu'elles auraient été repérées par JMC et corrigées de sa main :
Image
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Kronos
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Message par Kronos »

Dont acte ! Bravo Monsieur JYB pour cette belle démonstration de ce que C'EST qu'un scénariste !
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Re: Prépublication

Message par mokenamoke »

Quarnstron a écrit :
mokenamoke a écrit :Perso ça ne me dérange pas qu'on explique certaines choses du passé, ça donne des réponses à des questions que tout le monde se posait depuis longtemps. Par exemple savoir qu'Olrik a été nommé colonel dans l'armée hongroise, ça vaut quand même mieux que de se demander éternellement où il a bien pu obtenir ce grade. Savoir comment Blake et Mortimer deviendront plus tard les locataires de la veuve Benson, ce n'est pas essentiel, mais enfin ce n'est pas dérangeant non plus. Vous n'aimez pas non plus qu'on fasse allusion à l'Allemagne nazie, mais alors il faudrait quand même m'expliquer dans quelle guerre se déroule cette histoire, si c'est bien la deuxième guerre mondiale je ne vois pas comment elle pourrait avoir lieu sans les nazis.
On dirait qu'à cette époque Blake ne fumait pas encore la pipe, mais peut-être que je me trompe.
Justement pour moi, vouloir ancrer le prélude à l'Espadon dans la 2e guerre mondiale n'apporte rien du tout (mais je crois comprendre que ce n'est pas la première fois que c'est évoqué dans les reprises) et ne fait que créer une confusion sans nom.
Je comprends cependant parfaitement que c'est une question de point de vue, loin de moi l'idée de vouloir imposer le mien. ;)
Jusqu'à présent les reprises se déroulaient après la Marque Jaune, même si certains flash back se passaient bien avant l'Espadon. A partir du moment où on choisit de faire un album avant l'Espadon ( parce que la période après la Marque Jaune est déjà trop remplie ) et si en plus on choisit d'en faire une histoire de guerre ( ce qui n'était pas obligatoire ) il fallait bien qu'on parle de la 2ème guerre mondiale, c'est la seule qui convient pour l'époque. Si au lieu d'une histoire de guerre on avait fait une histoire policière, on aurait pu laisser tout en l'état, laisser la 2ème guerre mondiale "fusionnée" avec la 3ème, donc avec l'empire Jaune, mais alors on restait avec une fausse note à la fin de la Marque Jaune, quand Septimus parle des bombardements de la Luftwaffe.
Mais tout ça n'aurait aucune importance si on avait vraiment une bonne histoire.
On a ici un Olrik plutôt marrant, une espèce de caricature, il ne faut pas oublier que tout comme Blake il a au moins 10 ans de moins que dans la Marque Jaune, sans doute qu'en vieillissant il deviendra un peu moins vantard, tout comme Blake deviendra moins distrait.
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Message par jyb »

jyb a écrit :Parfois, ça va plus loin, avec une modification du dessin. Voici un exemple parmi d'autres dans cette seule BD. Dans la planche 7A, Charlier indique de déplacer une bulle, qui va du milieu à droite, au coin en bas à gauche. Voici côte à côte les deux images, avant et après :
Image
Au fait, savez-vous pourquoi Charlier a fait modifier l'emplacement de la seconde bulle ? (je connais la réponse, bien sûr ; et ce n'est ni Charlier ni le dessinateur Armand qui me l'ont donnée ; les deux sont d'ailleurs décédés l'un peu après l'autre, il y a un quart de siècle de cela).
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Message par mokenamoke »

Pour qu'on sache que la remarque "tiens, tiens . . . " se passe dans la tête du personnage de gauche avec les cheveux blonds. Dans la 1ère version on pouvait croire que c'était dans la tête de l'autre avec son foulard rouge (sans doute un interprète qui traduit la réponse de l'Indien). C'est donc le blond qui avait posé une question.
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Message par freric »

Kronos a écrit :Dont acte ! Bravo Monsieur JYB pour cette belle démonstration de ce que C'EST qu'un scénariste !
Sincérement, je suis épaté par tout cela. Merci JYB de nous faire partager tout cela.
Image

Pour me joindre taper : fred.centaurclub(a)gmail.com.
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Re: Prépublication

Message par jyb »

mokenamoke a écrit :Pour qu'on sache que la remarque "tiens, tiens . . . " se passe dans la tête du personnage de gauche avec les cheveux blonds. Dans la 1ère version on pouvait croire que c'était dans la tête de l'autre avec son foulard rouge (sans doute un interprète qui traduit la réponse de l'Indien). C'est donc le blond qui avait posé une question.
Oui, c'est ça, mais on peut résumer en disant d'une autre manière qu'il ne faut jamais (par le dessin) "croiser les bulles" : les personnages qui parlent doivent être placés dans la case dans l'ordre où ils prononcent leurs paroles (ou émettent leurs pensées). Ceci, afin que le lecteur ne soit pas perturbé par le fait de devoir faire une petite gymnastique pour comprendre qui vient de parler, alors que le personnage qui a prononcé ce discours est placé physiquement, dans l'image, AVANT le dernier qui a causé.
Ce défaut arrive non pas souvent, mais de temps en temps. Ceci perturbe le lecteur au point que la lecture d'une BD peut être hachée ou plus difficile. C'est pourquoi un scénariste comme Charlier veillait au grain (et moi aussi d'ailleurs, je veille au grain) : des bulles bien disposées donnent à lire une BD qui "coule" bien.
Ceci était une parenthèse hors sujet...
freric a écrit :
Kronos a écrit :Dont acte ! Bravo Monsieur JYB pour cette belle démonstration de ce que C'EST qu'un scénariste !
Sincérement, je suis épaté par tout cela. Merci JYB de nous faire partager tout cela.
Ben... De rien les gars, mais pour moi (comme pour Charlier à son époque), ce petit travail supplémentaire de vérifications systématiques, dans tous les domaines, c'est vraiment la routine, il n'y a rien d'extraordinaire à tout ça...
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Message par gadjo »

très intéressant jyb, merci

Pour bosser dans l'édition, je sais par expérience qu'il y a presque toujours des coquilles qui échappent aux relecteurs malheureusement...
comme disait une responsable de publication : "une fois le bouquin publié, il ne faudrait jamais le rouvrir..." :p
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Message par Mr Smith »

Quarnstron a écrit :
mokenamoke a écrit :(...) Vous n'aimez pas non plus qu'on fasse allusion à l'Allemagne nazie, mais alors il faudrait quand même m'expliquer dans quelle guerre se déroule cette histoire, si c'est bien la deuxième guerre mondiale je ne vois pas comment elle pourrait avoir lieu sans les nazis.(...)
Justement pour moi, vouloir ancrer le prélude à l'Espadon dans la 2e guerre mondiale n'apporte rien du tout (mais je crois comprendre que ce n'est pas la première fois que c'est évoqué dans les reprises) et ne fait que créer une confusion sans nom. (...)
Le gros problème de ce scénario, c'est de vouloir d'une part, "raccrocher" la saga de Blake & Mortimer à la vraie Histoire, via des éléments qui se veulent authentiques, et d'autre part de s'en éloigner allègrement par des "fantaisies" (pour rester poli... :-? ) qui viennent annihiler toute crédibilité !

Le conflit du "Secret de l'Espadon" était totalement fictif, et en cela "acceptable" comme tel, mais la 2e Guerre Mondiale dépeinte très librement dans "Le Bâton de Plutarque", en s'apparentant également (par de nombreux détails déjà évoqués plus haut) à une uchronie, s'avère particulièrement indigeste, et vaine. :evil:
Il est à souhaiter (comme semble le penser les auteurs de cette reprise eux-mêmes) que cet album ne soit pas lu par un jeune public, car sa vision de la Dernière Guerre en sera passablement faussée... :|
Quant à vouloir donner un pedigree détaillé d'Olrik, c'est lui enlever son mystère : grossière erreur, messieurs les repreneurs ! :?:
NB : inscription au forum (en 2010) sous le pseudo "HUDSON", suite en tant que "Mr Smith", animateur du blog "Hangar N°7" sur à E.P. Jacobs.

Image
http://hangar7.canalblog.com/

http://steedsecrets.canalblog.com/
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Message par Kronos »

Je crois que Sente et Juillard ont un peu lorgné du côté de leurs anciens confrères pour y pomper à qui mieux mieux certaines scènes d’anthologie ; plagiat ou repompage qu’ils ose appeller du pudique qualificatif « d’hommages » !!!

Le coup du monocle et du fume-cigarettes d’Olrik est à hurler de rire tellement c’est grotesque et typique des « méchants » des années1950/1960
Cette vue d’un Olrik, strips 98 et 99, aussi caricatural, me conforte dans cette « délicate » pensée en me faisant me souvenir de personnages tellement identiques que c’en est presque pitoyable, pour Senju

Je me permets d’appuyer ma démonstration avec le petit « raccourci » ci-après, tellement explicite qu’il ne nécessite guère d’autres mots…
Montage smoking et plagiats copie.jpg
De plus, à croire que ni Sentepabon ni Juju n’ont jamais mis un smoking pour oser y mettre des revers blancs, alors que tout le monde sait, voir les dessins ci-dessus à l’appui, que les revers de smokings sont en satin de la même couleur, et pas gris, ni violets, ni a fortiori, blancs !!! :evil:
De plus, la chemise sue l'on porte dessous est Toujours à boutons (de nacre) apparents, et non pas ce liseré informe et indéfini
Mais ceci n’est qu’une des très/trop nombreuses approximations dont ils peuvent se vanter
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Re: Prépublication

Message par jyb »

gadjo a écrit :Pour bosser dans l'édition, je sais par expérience qu'il y a presque toujours des coquilles qui échappent aux relecteurs malheureusement...
comme disait une responsable de publication : "une fois le bouquin publié, il ne faudrait jamais le rouvrir..." :p
C'est vrai. Et d'ailleurs, tout le monde (dans le monde de l'édition) a plus d'une anecdote au sujet de telle ou telle bourde monumentale que personne n'a vue alors qu'elle sautait aux yeux, et qui n'a été découverte que trop tard, lorsque l'ouvrage est paru.... Mais il faut mettre toutes les chances de son côté pour éviter ces coquilles, et la relecture par le scénariste, dans le cas d'une BD, est un "plus". D'autant que Charlier, puisque je parlais de lui, était un grand littéraire et un amoureux des mots, en plus d'être journaliste, historien, etc., aussi une relecture par lui, c'était un "plus plus".

Par ailleurs, dans le cas d'une BD toujours, il ne s'agit pas que de coquilles dans les textes : il y a aussi le dessin, et même des centaines de dessins qui sont chacun une miniature où l'on ne peut pas tout voir, tout éplucher ; or la relecture consiste aussi à voir si tout va bien à ce niveau. Le coup d'oeil du scénariste, qui a prévu au départ les diverses péripéties à mettre en images, est important pour voir si tout est correct à ses yeux. Non pas que les dessinateurs soient incompétents, mais d'une part, des étourderies peuvent arriver, vu le boulot que c'est de rester assis et concentré pendant des heures à faire des p'tits Mickeys, et d'autre part, les dessinateurs peuvent avoir interprété différemment ce que leurs scénaristes ont décrit à leur intention : entre ce que le scénariste a en tête, ce qu'il décrit, parfois incomplètement ou trop vaguement, et ce que le dessinateur comprend, imagine ou voit de son côté, et aussi ce qu'il peut faire en fonction de divers paramètres et des difficultés de représenter ceci ou cela, il peut y avoir une nette différence. Là aussi seul le scénariste peut juger la conformité entre ce qu'il voulait et le résultat final.
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Re: Prépublication

Message par Quarnstron »

Mr Smith a écrit :
Quarnstron a écrit :
mokenamoke a écrit :(...) Vous n'aimez pas non plus qu'on fasse allusion à l'Allemagne nazie, mais alors il faudrait quand même m'expliquer dans quelle guerre se déroule cette histoire, si c'est bien la deuxième guerre mondiale je ne vois pas comment elle pourrait avoir lieu sans les nazis.(...)
Justement pour moi, vouloir ancrer le prélude à l'Espadon dans la 2e guerre mondiale n'apporte rien du tout (mais je crois comprendre que ce n'est pas la première fois que c'est évoqué dans les reprises) et ne fait que créer une confusion sans nom. (...)
Le gros problème de ce scénario, c'est de vouloir d'une part, "raccrocher" la saga de Blake & Mortimer à la vraie Histoire, via des éléments qui se veulent authentiques, et d'autre part de s'en éloigner allègrement par des "fantaisies" (pour rester poli... :-? ) qui viennent annihiler toute crédibilité !

Le conflit du "Secret de l'Espadon" était totalement fictif, et en cela "acceptable" comme tel, mais la 2e Guerre Mondiale dépeinte très librement dans "Le Bâton de Plutarque", en s'apparentant également (par de nombreux détails déjà évoqués plus haut) à une uchronie, s'avère particulièrement indigeste, et vaine. :evil:
Il est à souhaiter (comme semble le penser les auteurs de cette reprise eux-mêmes) que cet album ne soit pas lu par un jeune public, car sa vision de la Dernière Guerre en sera passablement faussée... :|
Quant à vouloir donner un pedigree détaillé d'Olrik, c'est lui enlever son mystère : grossière erreur, messieurs les repreneurs ! :?:
C'est tout à fait cela.
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Re: Prépublication

Message par Quarnstron »

Kronos a écrit : (...)
Montage smoking et plagiats copie.jpg
De plus, à croire que ni Sentepabon ni Juju n’ont jamais mis un smoking pour oser y mettre des revers blancs, alors que tout le monde sait, voir les dessins ci-dessus à l’appui, que les revers de smokings sont en satin de la même couleur, et pas gris, ni violets, ni a fortiori, blancs !!! :evil:
De plus, la chemise sue l'on porte dessous est Toujours à boutons (de nacre) apparents, et non pas ce liseré informe et indéfini
Mais ceci n’est qu’une des très/trop nombreuses approximations dont ils peuvent se vanter
La ressemblance aved le baron Golo est assez plaisante. :lol:

Sinon, ici, Olrik est un butor et un fat et chacun sait que les Allemands de son époque n'avaient aucun (bon) goût vestimentaire. Dès lors, difficile pour notre apprenti-traître, mais déjà grand maître des échecs (rappelez-moi combien de fois il a réussi à vaincre B&M ?), de savoir ce qu'il est approprié de porter en pareille circonstance. Il n'est pas allé à la bonne école. Ca ira beaucoup mieux après son 2e passage dans la boarding school de Lhassa. :p

Tiens, ça me rappelle une réplique de Patrick Dewaere dans "Coup de tête". Je cite de mémoire. "Ce jour-là j'ai compris qu'il y avait 2 façons de porter le smoking : comme un homme et comme un garçon (serveur)."
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Message par jyb »

Park Lane a écrit :Toutes ces précisions sont passionnantes et révèlent combien le travail en duo du scénariste et du dessinateur relève d'un art délicat qui exige une grande attention et une grande rigueur. Je trouve extrêmement éclairantes tes remarques au sujet des problèmes d'interprétation qu'ils peuvent parfois rencontrer au moment de l'incarnation du scénario par l'image.
J'ajoute une précision dont il faut tenir compte dans toute collaboration scénariste/dessinateur. Souvent, de grands scénaristes ont été, à leurs débuts ou dans leur prime jeunesse, des dessinateurs. Des dessinateurs pas forcément au top ; je dirais même qu'ils s'aperçoivent, ou que leur entourage professionnel s'aperçoit pour eux, qu'ils sont davantage faits pour raconter des histoires, et un jour, ils se sont tournés entièrement vers le scénario, qui est davantage leur "truc". C'est le cas de Charlier et de Goscinny (je ne prends pas au hasard ces deux exemples). Car c'est important qu'un scénariste ait eu une expérience de dessinateur, pour se mettre dans la peau du dessinateur quand ce scénariste prépare un scénario et élabore le découpage et les descriptions.

Mon credo à moi est que justement, un scénariste qui n'a jamais dessiné, qui n'a jamais été confronté au devoir de représenter quoi que ce soit sous forme de dessins, au besoin en faisant l'effort de rechercher des photos, de se prendre la tête avec des questions aussi diverses que, par exemple, l'anatomie du corps humain, la composition d'une image, etc., peut difficilement être scénariste de BD (il peut certes imaginer une histoire avec ses péripéties, mais il peut difficilement passer à la phase concrète "découpage pour une BD"). Le scénariste qui scénarise une BD mais qui ne se préoccupe pas des difficultés du dessinateur, qui ne visualise pas ce que son dessinateur va pouvoir faire, qui n'a même parfois aucune notion de dessin, et qui passe à autre chose une fois qu'il a envoyé son scénario par La Poste ou via sa messagerie, en s'en lavant les mains : j'ai un doute quant au résultat final...

Mais tous les cas de figure sont à envisager : par exemple un scénariste qui propose à son dessinateur une sorte de synopsis détaillé (mais pas découpé, à charge pour le dessinateur de s'occuper lui-même du découpage page par page, image par image) ; par exemple encore une écriture à deux : un co-scénariste imagine l'histoire, et un autre co-scénariste installe les dialogues, et, cerise sur le gâteau, le dessinateur qui reçoit ça aménage les planches selon ce qu'il lui semble préférable (dans ce cas, le dessinateur devient à son tour co-scénariste). Etc. Bref, toujours est-il que, j'y reviens, ce serait bien qu'un scénariste (ou des scénaristes s'ils sont plusieurs sur le coup) aient une expérience et une vision de dessinateur pour préparer au mieux un scénario de BD.

Il y a le cas aussi, bien sûr, des auteurs complets qui savent tout faire, et bien : bons scénaristes ET bons dessinateurs à la fois (Hergé, Jacobs justement puisque nous sommes sur "son" forum, Greg, Pratt, Tillieux... parmi les plus connus et les anciens décédés).
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Message par mokenamoke »

Une secrétaire ? Si tu parles du lieutenant Clark, ce serait donc un travesti ? On aura tout vu ! :lol: :lol: :lol:
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Message par Quarnstron »

jyb a écrit :
Park Lane a écrit :Toutes ces précisions sont passionnantes et révèlent combien le travail en duo du scénariste et du dessinateur relève d'un art délicat qui exige une grande attention et une grande rigueur. Je trouve extrêmement éclairantes tes remarques au sujet des problèmes d'interprétation qu'ils peuvent parfois rencontrer au moment de l'incarnation du scénario par l'image.
J'ajoute une précision dont il faut tenir compte dans toute collaboration scénariste/dessinateur. Souvent, de grands scénaristes ont été, à leurs débuts ou dans leur prime jeunesse, des dessinateurs. Des dessinateurs pas forcément au top ; je dirais même qu'ils s'aperçoivent, ou que leur entourage professionnel s'aperçoit pour eux, qu'ils sont davantage faits pour raconter des histoires, et un jour, ils se sont tournés entièrement vers le scénario, qui est davantage leur "truc". C'est le cas de Charlier et de Goscinny (je ne prends pas au hasard ces deux exemples). Car c'est important qu'un scénariste ait eu une expérience de dessinateur, pour se mettre dans la peau du dessinateur quand ce scénariste prépare un scénario et élabore le découpage et les descriptions.

Mon credo à moi est que justement, un scénariste qui n'a jamais dessiné, qui n'a jamais été confronté au devoir de représenter quoi que ce soit sous forme de dessins, au besoin en faisant l'effort de rechercher des photos, de se prendre la tête avec des questions aussi diverses que, par exemple, l'anatomie du corps humain, la composition d'une image, etc., peut difficilement être scénariste de BD (il peut certes imaginer une histoire avec ses péripéties, mais il peut difficilement passer à la phase concrète "découpage pour une BD"). Le scénariste qui scénarise une BD mais qui ne se préoccupe pas des difficultés du dessinateur, qui ne visualise pas ce que son dessinateur va pouvoir faire, qui n'a même parfois aucune notion de dessin, et qui passe à autre chose une fois qu'il a envoyé son scénario par La Poste ou via sa messagerie, en s'en lavant les mains : j'ai un doute quant au résultat final...

Mais tous les cas de figure sont à envisager : par exemple un scénariste qui propose à son dessinateur une sorte de synopsis détaillé (mais pas découpé, à charge pour le dessinateur de s'occuper lui-même du découpage page par page, image par image) ; par exemple encore une écriture à deux : un co-scénariste imagine l'histoire, et un autre co-scénariste installe les dialogues, et, cerise sur le gâteau, le dessinateur qui reçoit ça aménage les planches selon ce qu'il lui semble préférable (dans ce cas, le dessinateur devient à son tour co-scénariste). Etc. Bref, toujours est-il que, j'y reviens, ce serait bien qu'un scénariste (ou des scénaristes s'ils sont plusieurs sur le coup) aient une expérience et une vision de dessinateur pour préparer au mieux un scénario de BD.

Il y a le cas aussi, bien sûr, des auteurs complets qui savent tout faire, et bien : bons scénaristes ET bons dessinateurs à la fois (Hergé, Jacobs justement puisque nous sommes sur "son" forum, Greg, Pratt, Tillieux... parmi les plus connus et les anciens décédés).
C'est très intéressant, et, corrigez-moi si je me trompe, je crois que cet art du découpage était aussi une nécessité (perdue chez certains aujourd'hui ?) et le produit des prépublications.
Le fait que les histoires soient impérativement rythmées pour qu'à la dernière case de chaque planche ou presque il y ait ce petit élément qui tient en haleine et donne envie de poursuivre la lecture (et donc d'acheter le numéro suivant)... Ce fameux "cliffhanger" propre à tout feuilleton bd, roman ou télévisé.
jyb
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Re: Prépublication

Message par jyb »

Quarnstron a écrit :C'est très intéressant, et, corrigez-moi si je me trompe, je crois que cet art du découpage était aussi une nécessité (perdue chez certains aujourd'hui ?) et le produit des prépublications.
Le fait que les histoires soient impérativement rythmées pour qu'à la dernière case de chaque planche ou presque il y ait ce petit élément qui tient en haleine et donne envie de poursuivre la lecture (et donc d'acheter le numéro suivant)... Ce fameux "cliffhanger" propre à tout feuilleton bd, roman ou télévisé.
Oui, c'est un truc classique de scénaristes de BD. Aujourd'hui, pas mal de scénaristes oublient cela car les histoires sont éditées directement en album, et la nécessité d'avoir un suspense accrocheur en bas de chaque planche n'est plus évidente. Toutefois, certains continuent de suivre la consigne, et il le faut car cela oblige à une gymnastique amenant une certaine densité de l'action et un certain nombre de rebondissements, prépublication dans un journal ou pas.
Par exemple, un maître du suspense de bas de page, c'est Van Hamme. Qu'il pleuve ou qu'il vente, que ses histoires soient publiées en album directement ou prépubliées dans tel ou tel journal, quels que soient le thème de ses séries ou les scènes qu'il raconte, il place toujours un bon suspense dans la dernière case de chaque planche, et il calcule toujours le déroulé de chaque planche pour y arriver.

Au fait, je profite de cette intervention pour revenir sur la question de la relecture, par leur propre scénariste, des planches d'une BD avant parution.
En effet, j'ai l'impression d'avoir laissé croire que le scénariste se méfie de ses dessinateurs en demandant donc à voir le résultat. Ce n'est pas le cas, d'autant que Gadjo a dit avant moi que des coquilles diverses et multiples, il y en a tout le temps dans les livres ; c'est la faute à personne en particulier ; réaliser un livre, une BD, est un travail particulier et lourd. Bref, il vaut mieux que le scénariste vérifie par lui-même. D'abord, comme je l'ai dit, il vaut mieux être un de plus à relire, ça fait davantage de chances de pouvoir repérer le maximum de coquilles et erreurs. Ensuite, des étourderies, bien excusables, de la part du dessinateur peuvent s'être glissées ici et là, et c'est sans doute son co-auteur qui est le plus à même de les voir.

Mais j'oubliais une autre raison, et c'est peut-être la principale (en tout cas à mes yeux, en tant que scénariste moi-même) : aussi soigneux et consciencieux que puisse être un scénariste, des éléments ont pu lui échapper, et c'est en visualisant les planches réalisées d'après son scénario, avec le recul (une planche est dessinée plus ou moins longtemps après l'écriture du scénario), "à tête reposée" comme on dit, et avec l'oeil neuf du lecteur qui découvre, qu'il peut se rendre compte que quelque chose cloche éventuellement dans son scénario. Cela m'est arrivé de nombreuses fois de me rendre compte, de cette façon, de petites incohérences ou d'improbabilités scénaristiques, qu'en général il est assez facile de corriger, soit dans le texte, soit dans le dessin - parfois, ça demande de refaire un dessin complet, là c'est embêtant...

Et comme nul n'est infaillible, même les plus grands, je vais reprendre un exemple avec JM Charlier, et toujours dans son histoire de Ron Clarke (dont j'avais oublié de donner le titre : Le Tigre de mer).
Dans la planche 26, un commando (dirigé par le héros Ron Clarke) attaque une île sur laquelle sont planqués des pirates. Dans le bas de la planche, la 26B donc, les membres de ce commando arrivent en vue d'une élévation. Voici ce que cela donne dans le dessin original, avant modification, et avec les annotations de Charlier :
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On comprend que Charlier n'avait pas pensé à mettre en présence des guetteurs sur le sommet de ce volcan éteint. Charlier a donc barré la bulle d'une croix et mis en bas, sous la case (là aussi, je confirme que c'est bien son écriture) : "A revoir (oui, il y a sûrement des guetteurs)". Là, c'est facile à rectifier : il suffit de refaire le contenu de la seconde bulle, et voici ce que ça donne en finale :
Image
Comme on le constate, le dessinateur n'a pas modifié le tracé du phylactère concerné, et on a donc une bulle d'une certaine dimension, avec dedans un texte relativement court entouré de pas mal de marges blanches...

En haut de la planche suivante, la 27A, le commando passe à l'attaque. Dans la version première, il n'y a pas de guetteurs qui gênent l'opération. Voici cette version originale, avec les annotations de Charlier (y compris la correction de deux petites fautes d'accent dans les bulles) :
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Mais dans la version définitive, voici ce que cela donne pour se débarrasser des guetteurs dont la présence s'avère logique et obligatoire, en usant d'un artifice pour ne pas obliger le dessinateur à tout refaire :
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J'ai d'autres exemples comme ça à raconter sur d'autres BD de Charlier, mais je n'ai pas les versions originales pour pouvoir le démontrer (je n'ai eu entre les mains que quelques scénarios manuscrits, que j'avais pu lire autrefois, mais je ne les ai pas par devers moi pour faire des scans et montrer ici la différence entre "avant" (= la version écrite) et "après" (= la version dessinée et définitive après modifications).

Bref, c'est pour cette raison aussi qu'un scénariste, quels que soient sa notoriété et son savoir-faire, doit relire les planches dessinées avant parution.
Modifié en dernier par jyb le 13 août 2014, 13:10, modifié 3 fois.
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