
Souce : Article de France info "Astérix, Lucky Luke, Blake et Mortimer... Pourquoi les stars de la BD ne meurent jamais"
[b]Pierre Godon[/b] [i]France Télévisions[/i] Mis à jour le 20/10/2017 | 07:34 a écrit :La jurisprudence "Blake et Mortimer"
Si l'on voit autant de séries reprises, c'est en grande partie de la faute de Blake et Mortimer. Une série très estimée du vivant de son créateur, Edgar P. Jacobs (1904-1987), mais qui n'avait jamais défrisé les courbes de vente. La faute à la lenteur maladive de son créateur (d'autres appellent ça du perfectionnisme), qui n'avait achevé que onze albums en quarante ans. En 1996, neuf ans après la mort de Jacobs, grâce à un plan marketing aux petits oignons, et grâce à un bon album, L'Affaire Francis Blake s'écoule à près de 600 000 exemplaires. Plus que Jacobs n'avait jamais vendu de son vivant.
Mortimer dans une des cases d'Edgar P. Jacobs (tirée de l'album "Le Piège diabolique") exposées au musée de l'Homme, à Paris, en 2003. (JOEL SAGET / AFP)
Mieux, l'attrait de la nouveauté permet de vendre un million d'exemplaires du fonds. La poule aux œufs d'or, qui entraîne la parution mécanique d'un album du physicien écossais et de l'espion anglais à la fine moustache blonde tous les deux ans. Quitte à terminer en catastrophe certains albums, comme Le Bâton de Plutarque (paru en 2014), quand le dessinateur n'était pas dans les délais. "Un 'Blake et Mortimer' c'est comme un bon Goncourt", s'amuse Claude de Saint-Vincent dans Les Echos. D'un strict point de vue comptable, c'est même mieux. Reste à savoir si, comme beaucoup d'acheteurs du Goncourt qui craquent surtout pour le bandeau rouge, les acquéreurs des derniers Blake et Mortimer les ont lus...