Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Un personnage nous apprend (planche 11 montrée dans la revue Casemate) que ce cargo a été investi par une organisation "il y a plusieurs mois" alors qu'il était "abandonné depuis la dernière guerre" et (dans une autre bulle) "voué à la démolition".
Je ne sais pas en quelle année se déroule cette aventure de Blake & Mortimer, mais nous savons que c'est dans les années 1950. Comme la reine Elisabeth II d'Angleterre y est mise en scène et comme Elisabeth a accédé au trône en février 1952 puis est devenue vraiment souveraine à son couronnement en juin 1953, nous pouvons déduire que la BD se situe après l'été 1953. Donc, le cargo Liberty ship est resté inactif (on dit : désarmé) dans le port de Londres entre le printemps 1945 (fin de la guerre en Europe) et au plus tôt un peu après juin 1953, soit huit ans. Donc (bis), il faut croire que le navire est resté là sans rien faire durant huit ans, mais que personne n'y a touché, alors qu'il aurait dû partir à la démolition (sans doute huit ans auparavant) ? Curieux. Pour ne pas dire : énorme !
S'il était voué à la démolition, il y a longtemps que le port de commerce de Londres s'en serait débarrassé. On ne laisse pas un bateau "ventouse" comme ça - surtout, je n'insisterai jamais assez là-dessus, destiné clairement à la démolition - monopoliser un quai, en plein coeur de Londres, surtout pendant huit ans... On serait dans le fin fond d'une lagune en Afrique noire, ou dans je ne sais quel coin perdu de la planète, on pourrait admettre qu'une épave reste à ne rien faire pendant des années et que personne ne songe à la déménager, ou n'ait les moyens de s'en occuper.
Ou alors, il y a une raison judiciaire : l'épave est bloquée à Londres suite à un litige quelconque, et tout le monde attend que le litige soit réglé ? Mais huit ans, tout de même...! Et puis s'il y avait une telle raison, l'organisation qui, dans le scénario, a souhaité installer à bord un laboratoire clandestin n'aurait pas pu acheter l'épave, mise sous scellés à cause de l'embargo judiciaire.
Si quelqu'un a une autre explication...
Bref, pour moi, l'épave n'a rien à faire là (en principe, elle aurait dû être démolie il y a des années), et le laboratoire dans ses cales n'a pas lieu d'être non plus. Car pas de bateau (puisque démoli) = pas de laboratoire.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Ainsi donc, dans la BD Le cri du Moloch, on apprend que le cargo qui sert d'abri à un laboratoire clandestin est abandonné là "depuis la dernière guerre". Or, ce n'est pas possible qu'il soit là depuis la dernière guerre, pour quatre raisons.
1) voir mon précédent post : on ne laisserait pas une épave vouée à la démolition à quai en plein coeur des docks de Londres pendant huit ans. Si le cargo est abandonné à Londres (c'est possible, ce sont des choses qui arrivent), la période d'immobilisation dure bien moins longtemps que ça, et donc ce n'est pas depuis la dernière guerre.
2) si le cargo est abandonné là depuis la dernière guerre, il devrait donc être resté dans son aspect en 1945. Or, en particulier, tous les navires marchands (et militaires) alliés étaient, pendant la guerre, peints en gris, de la pointe avant à la pointe arrière, du sommet du mât à la quille. Dans Casemate, sauf si les couleurs ont viré à l'impression, le cargo Pathna n'est pas gris. J'en déduis qu'un armateur en a hérité après la guerre, l'a repeint de couleurs civiles et, forcément, l'a utilisé commercialement en lui faisant faire des voyages. Donc, ce n'est pas depuis la guerre que le cargo est là. Et s'il était vraiment là depuis la guerre, personne ne se serait amusé à le peindre en vue de sa démolition (puisqu'on apprend dans la BD qu'il est voué à la démolition). Quand on amène sa voiture à la casse, on ne lui refile pas un coup de Polish pour faire joli. Pareil pour un bateau qui part à la casse...
On peut penser que ce sont les récents acquéreurs du cargo (pour installer le labo clandestin) qui l'ont fait repeindre dans les jaunes/ocres. Dans ce cas, il y aurait une belle peinture neuve, sans ces énormes traces dégoulinantes de rouille sur la coque...
3) idem : s'il était là dans son état de la guerre, le cargo aurait encore son nom qu'il portait durant la guerre. S'il était abandonné (depuis la guerre), il n'y a aucune raison de changer de nom. Or, tous les Liberty ships avaient pour nom de baptème à leur construction celui d'une personne (prénom suivi du nom de famille). 2 700 Liberty ships ont été construits (nombre énorme, soit dit en passant, jamais vu dans toute l'histoire de la marine marchande mondiale depuis que les bateaux existent sur terre, ou plutôt sur mer), et chacun portait le nom d'un personnage historique, plus ou moins connu d'ailleurs, surtout de l'histoire des Etats-Unis bien sûr : hommes politiques, militaires, artistes, industriels, savants, romanciers, héros et aventuriers du farwest, trappeurs, etc. Par exemples : un très connu : Abraham Lincoln ; un pas connu : Myron T Herrick (gouverneur de l'Ohio, mort en 1929, il fut deux fois ambassadeur des USA en France) ; un autre pas connu : John Barton Payne (mort en 1935, il fut ministre de l'Intérieur des USA). Il y a eu aussi des noms de personnalités étrangères aux USA. Par exemple, il y eut un Liberty Louis Pasteur (le savant français, inutile de présenter) ; ou José Marti (patriote cubain) ; etc. Voilà le genre de noms qu'on attribuait aux Liberty ships : un ou deux prénoms + un nom de famille. Donc, la "formule" du nom Pathna, dans la BD, ne colle pas (sauf erreur, c'est un nom repris d'un district de l'Inde ; rien à voir).
Ou alors (voir le point 2 ci-dessus), il faudrait admettre que le Liberty a été revendu après la guerre à un armateur étranger qui l'a rebaptisé, et du coup, Pathna est possible, mais cela signifie donc que ce Pathna ne peut pas être abandonné dans le port de Londres "depuis la dernière guerre" (sic) (note : dans la réalité, aucun Liberty ne s'est d'ailleurs appelé Pathna ; mais la BD étant une fiction, les auteurs peuvent lui donner le nom qu'ils veulent ; cependant, pour respecter la règle américaine de l'attribution des noms des Liberty ships pendant la guerre, il aurait fallu imaginer un nom de personne, avec prénom et nom de famille, du genre : John Smith ou Malcolm King ou que sais-je - j'ai vérifié, il n'y a aucun John Smith ni aucun Malcolm King dans la (longue) liste officielle des Liberty ships ; ces noms sont bien fictifs et peuvent faire l'affaire).
On pourrait admettre que c'est l'organisme secret qui a racheté récemment le cargo, pour aménager ses cales en laboratoire clandestin, qui l'a rebaptisé en Pathna. Or, je ne le crois pas. Les propos échangés entre les visiteurs du cargo, dans la BD, n'ont pas l'air de dire qu'il a changé de nom ; on comprend "entre les lignes" qu'il s'appelait Pathna dès la guerre et qu'il a été acquis sous ce même nom. Par ailleurs, le cargo semblant rester à quai, pour servir de hangar flottant en quelque sorte, et abritant un matériel fragile qui ne supporterait pas une navigation en mer, il ne va pas se déplacer ; alors, à quoi bon changer son nom ? Enfin, on voit que la coque est sale et rouillée. Or, on ne peint pas le nouveau nom d'un bateau directement sur la rouille et sur une coque sale. On nettoie au préalable au moins la zone où sera peint le nom et on applique de l'antirouille puis un apprêt de peinture propre. Voir ci-dessous ma photo, avec un Liberty ship devenu français début 1947 ; sa coque n'a pas été nettoyée ni repeinte, mais le nom figure sur un à-plat de couleur noire (l'à-plat est plus long que le nom Grandcamp car le nom américain d'origine, Benjamin R Curtis, est long et on l'a masqué entièrement avec du noir) :
Voici un cas similaire, avec un autre Liberty français, le Bayeux, juste après sa francisation début 1947, où le fond de peinture sous le nouveau nom est cette fois blanc et non noir, alors qu'un chantier n'a pas encore eu le temps ou l'occasion de nettoyer et repeindre l'ensemble de la coque (ce sera fait quelques semaines après la prise de cette photo) :
La bande de peinture blanche est là encore plus longue que le nom français, car le nom d'origine américaine de ce navire était Mello Franco.
Bref, on devrait voir à peu près la même chose sur la coque du dénommé Pathna si son nom avait été modifié récemment.
4) idem : s'il était là dans son état de la guerre, le cargo aurait encore son équipement de guerre. En particulier (mais pas que), outre la couleur générale grise, tout cargo allié était équipé de canons pour se défendre des attaques ennemies. Des petits canons contre les avions (DCA), et deux gros canons contre les sous-marins. Il y avait 8 petits canons disséminés en abord du pont et sur le château, un gros canon tout à l'avant et un autre, plus gros encore, tout à l'arrière. Pour servir cet armement, une équipe de canonniers embarquait sur chaque cargo, en plus de l'équipage habituel constitué de marins. Certes, dans les semaines et les mois qui ont suivi la fin de la guerre (capitulation japonaise en septembre 1945), les canons ont été débarqués (et les canonniers aussi, bien sûr). Certains navires (y compris les Liberty ships) les ont conservés encore jusque courant 1946. Mais quelque chose qui n'a pas été débarqué des cargos qui devaient partir à la démolition (comme le Pathna), ce sont les plates-formes supportant ces canons. Puisque les plates-formes et toutes les autres pièces du navire allaient être démontées dans un chantier de démolition, on les laissait en place, et dans le cas du Pathna, on n'allait pas démonter ces plates-formes dans le port de commerce de Londres. A chacun son boulot. On devrait donc voir ces plates-formes dans les dessins du Pathna...
On pourrait rétorquer que ce sont les récents acquéreurs qui ont démonté les plates-formes. Je pense qu'ils n'ont rien fait de ce côté, car celui qui fait visiter dit "Nous l'avons remis en état. Du moins, en fonction de ce que nous attendons de lui" ; or, les plates-formes sur le pont ne gênent en rien les aménagements dans les cales, donc il n'y a pas lieu de virer les plates-formes. Cela aurait d'ailleurs entraîné des tracasseries supplémentaires.
Je joins une photo intéressante, bien que pas de très bonne en qualité, celle d'un cargo Liberty ship américain ; la photo a été prise fin décembre 1946, quand ce navire s'est malencontreusement échoué sur la côte norvégienne, lors d'un voyage entre les USA et la Norvège (un voyage civil en temps de paix, bien sûr, pour transporter des marchandises tout ce qu'il y a de pacifique également, en l'occurrence une pleine cargaison de sacs de haricots, embarqués à La Nouvelle Orléans) :
On voit que le cargo est tout gris (certes, la photo est en Noir et blanc, mais on voit qu'il n'y a pas de décorations, pas de ligne horizontale peinte sur la coque pour délimiter la ligne de flottaison, pas de coque noire ou sombre, pas de logo de l'armateur sur la cheminée, etc.). Le Pathna de la BD devrait être tout gris comme ça (s'il a bien été abandonné à la fin de la guerre, comme le prétend un personnage de la BD).
Bien qu'on soit fin décembre 1946, on voit que le Liberty a encore ses plates-formes de canons, et même - bien que la photo ne soit pas très nette -, je crois deviner qu'il a encore ses canons installés sur lesdites plates-formes : une grande plate-forme à l'avant, une autre tout à l'arrière, et des petits plates-formes (8 en tout) ici et là : une de chaque côté du mât avant, une à chacun des quatre coins supérieurs du château, et deux sur le dunette à l'arrière (un poil avant le gros canon arrière). Le Pathna devrait avoir au moins ces plates-formes (pas les canons, mais les plates-formes).
On voit aussi deux plans inclinés, en vis-à-vis, de chaque côté du deuxième mât (le même deuxième mât dont j'ai abondamment parlé précédemment). Ils supportent des radeaux de sauvetage qui viennent en supplément des canots de sauvetage réglementaires. En cas de naufrage et d'abandon rapide, suite à un torpillage ou à l'explosion d'une mine sous-marine, il suffisait de déclencher un levier, et ces radeaux glissaient, tombaient à l'eau et pouvaient supporter des marins qui plongeraient par-dessus bord. A priori, on devrait voir ces radeaux sur le Pathna aussi. Ce type de radeaux est resté à bord des Liberty (et d'autres types de navires comme ça) assez longtemps après la fin de la guerre.
Mais cette photo a un autre intérêt (je ne l'ai pas choisie au hasard...) : le Liberty s'appelle Am-Mer-Mar. Drôle de nom ! Il a été baptisé ainsi par les Américains lors de son lancement en septembre 1944, et il a conservé ce nom bizarre après la guerre. Ce n'est manifestement pas le nom d'un personnage historique, comme le préconisait la règle pour les Liberty ships. En effet, dans toute règle, il y a des exceptions. En voilà une. Mais ce nom n'est pas, par exemple, celui d'une ville de l'Inde - suivez mon regard. Les quelques exceptions qui existent ont un lien avec la guerre en cours. Am Mer Mar est en fait le diminutif de : American Merchant Marine, soit : marine marchande américaine. Ce nom a été choisi pour rendre hommage aux marins américains (civils) qui participaient aux opérations sur tous les océans, pour gagner la guerre face aux Nazis et aux Japonais.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Au moins les lecteurs de Blake & Mortimer se documentent , eux ...
Après comme tu le dis , il s'agit d'une fiction. Mais bon...
Pourquoi ce choix d' un bateau délabré pour cacher un laboratoire secret ? Pour montrer Limehouse ?
Le laboratoire de Septimus aurait-il été démoli ?
la réponse peut être à la sortie de l'album, pour ce choix scénaristique ....
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Quand tu la reliras, tu trouveras dans un album du début un lieutenant sur le Liberty ship qui s'appelle Brouard, comme moi. Devine pourquoi...
C'est indépendamment de Blake & Mortimer, et en tout cas bien indépendamment du Cri du Moloch, que je me documente sur les Liberty ships... C'est un de mes dadas depuis près de 40 ans, et j'ai accumulé une documentation conséquente sur le sujet...
C'est surtout là où je voulais en venir : ce cargo ne pouvant pas être là (voir toutes mes explications précédentes), le laboratoire embarqué dans ses cales ne peut pas être là non plus...
Il suffirait de changer un dialogue ou deux (du moins, d'après ce que nous pouvons lire dans les 4 pages publiées dans Casemate) pour expliquer que ce cargo est abandonné là depuis un an ou deux, pas plus, et là ça passe.
Mais comme tu dis, il va sans doute falloir lire l'album entier pour avoir l'explication de ce choix scénaristique.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
J'ai lu ton nom dans les remerciements. Je ne faisais pas référence à cette série totalement innocemment ...
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Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
On s'absente 3 jours et j'en apprends sur les Liberty ship.
et sympa le clin d'oeil de la série Tramp. Cela me donne envie de la relire.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Dans la planche 11, on voit donc le cargo Liberty ship en entier, à quai. Je disais précédemment que les ailerons de passerelle paraissent grossiers et trop longs. Je ne réexpliquerai pas ce que sont les ailerons de passerelle, il suffit de se référer à ce que j'ai dit il y a quelques jours ici même, mais pour rappel et pour montrer concrètement ce que c'est, je mets en ligne ci-dessous un recadrage sur l'image des ailerons bâbord (à droite quand on regarde le cargo sous l'angle dans l'image). Il y a l'aileron bâbord supérieur (flèche jaune) et l'aileron bâbord inférieur (flèche bleue) :
Pourtant, voici le devant du château d'un Liberty ship, "à nu", sans les équipements annexes. C'est vraiment le château basique, dans sa présentation la plus épurée, de tous les Liberty ships (tous construits, je le rappelle, d'après les mêmes plans). On voit que les ailerons ne sont pas si imposants que sur le dessin et qu'ils sont structurés différemment (alors que dans le dessin, l'aileron supérieur est gros, pour ne pas dire grossier, et les deux légèrement relevés vers le haut) :
Qu'a-t-il pu se passer pour que le dessinateur dessine autre chose que les véritables ailerons...?
Il faut rappeler que pendant la guerre, le haut du château est équipé de quatre plates-formes pour canons, une à chaque coin supérieur du château. J'ai déjà parlé de ces plates-formes d'artillerie dans un précédent post, mais pour mieux voir de quoi il s'agit et surtout à quoi ça ressemble, voici la photo d'une maquette avec les quatre plates-formes :
Entre parenthèses, on remarque, sur les deux photos ci-dessus, la couleur grise du navire. Le même gris dont je parlais précédemment pour décrire les navires alliés en temps de guerre, et qui, en principe, devrait être celui du Liberty de la BD, s'il est réellement abandonné là, dans le port de Londres, "depuis la dernière guerre".
Pour mieux appréhender la forme et surtout le volume d'une telle plate-forme, voici une photo prise par en dessous ; on voit que la plate-forme déborde nettement du château (ici sur l'avant de l'aileron) :
Qu'arrive-t-il quand on regarde sous un certain angle (à peu près l'angle du cargo dans la BD) un Liberty ship doté de ces plates-formes ? Pour peu que la photo soit prise de loin et pas très nette, avec du soleil qui crée des ombres, l'aileron paraît comme grossi, un peu boursouflé ; en plus, le bout de l'aileron se prolonge dans une sorte de "fondu-enchaîné" avec la plate-forme située derrière, du même côté. J'ai eu un peu de mal à trouver des photos sous l'exact angle de vue souhaité, mais en voici une :
Et en voici une autre :
Je pourrais poursuivre dans les descriptions plus pointues, mais ça va faire long ; je suppose que ce sont des photos comme ça, avec plates-formes d'artillerie du temps de guerre (ou de l'immédiat après-guerre), que le dessinateur a eus pour modèles mais qu'il a mal interprété les volumes, les formes, la disposition des divers éléments. On devine dans le dessin le vague volume de la plate-forme d'artillerie. Total : le château et les ailerons du Liberty dans la BD sont disproportionnés et plus qu'approximatifs.
Je focalise sur l'aileron et l'ébauche d'une vague plate-forme d'artillerie, mais on remarque aussi, en comparant avec les photos, divers autres éléments manquants ou approximatifs, comme les épontilles (supports verticaux, sous les ailerons) ou la forme et le tracé du haut du château, entre les deux plates-formes d'artillerie avant.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
A vos loupes !
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Eh oui, cher ami, tu viens de mettre le doigt sur LE problème principal, ou l'un des deux problèmes principaux, concernant la représentation du Liberty ship (sachant qu'il y a plein de petits problèmes secondaires, déjà évoqués plus haut). Et il faut relire tous mes discours depuis le début pour comprendre que c'est important (tout est relatif...) de savoir si ce Liberty, dans la BD, est abandonné à Londres depuis la dernière guerre, comme le dit un personnage, ou pas. Car ce que j'ai raconté et montré plus haut, au sujet des ailerons de passerelle et des plates-formes d'artillerie, concerne essentiellement les Liberty ships pendant la guerre ou l'immédiat après-guerre, quand les Liberty ont conservé encore quelque temps leur aspect du temps de guerre.
Car, après la guerre, de nombreux Liberty devenus inutiles (la guerre étant finie) ont été revendus à divers pays (en 1946-1947 dans le cas de la France) qui ont en quelque sorte "civilisé" ces Liberty, en les débarrassant de leurs équipements militaires, de leur aspect guerrier, en appliquant sur la coque, les superstructures, les mâts et la cheminée, des peintures civiles (selon les couleurs de chaque compagnie), etc., et en "habillant" les navires ou en les modifiant, selon les besoins ou les demandes spécifiques des équipages ou des armements. Ainsi, les ailerons de passerelle, tout en gardant leur forme et leurs dimensions d'origine - forme et dimensions immuables -, ont pu avoir des ajouts divers et variés. Or, d'une compagnie à une autre, d'un Liberty à un autre, des changements ont pu intervenir à ce niveau, parfois des détails difficiles à détecter par des personnes non-averties.
Le problème est qu'il existe cent ou mille variations, il n'y a pas deux Liberty (civils) pareils, c'est à s'arracher les cheveux, et je comprends fort bien qu'un dessinateur de BD s'y perde...
Ainsi, la rambarde que tu as détecté peut être "fermée" par des panneaux, ou laissée ouverte à tous les vents comme pendant la guerre. Voici par exemple le château d'un Liberty français, vu à peu près sous le même angle que dans la BD, où l'on voit divers ajouts (dont une toile de tente horizontale, qui recouvre les deux ailerons supérieurs, de tribord à bâbord - car on est à Dakar, en pays tropical, il fait chaud et le soleil tape -, une toile qui, sur une photo comme ça, peut donner l'impression qu'il y a un étage de plus au-dessus du château) :
Sur cette photo, le Liberty, bien que versé après la guerre dans la flotte d'une compagnie de navigation marchande française, a quand même conservé (on le voit bien) les plates-formes de canon sur les côtés de la passerelle, càd sur les ailerons de passerelle. Mais ces plates-formes disparaîtront prochainement, car cette photo a été prise en 1947 et à l'occasion de quelques autres transformations, on les démontera pour toujours. Il y a d'autres changements notables, comme, par exemple, la forme et le nombre de fenêtres sur le devant du château.
Donc, le tout est de se fixer sur l'aspect du Liberty (pendant la guerre ou après la guerre) et sur une décoration et un ensemble de modifications, et de s'y tenir une bonne fois pour toutes, d'une case à l'autre, lorsqu'il faut dessiner un Liberty particulier dans une BD.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
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Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Je redis qu'il faut avouer que dessiner un Liberty ship tel qu'il se présente en temps de paix est un vrai casse-tête, tellement il faut observer et comprendre les innombrables modifications apportées extérieurement et intérieurement, une fois qu'il a été rendu à la vie civile... (c'est un peu pareil avec d'autres types de navires, d'ailleurs). Il faut sacrément se documenter pour bien "verrouiller" les dessins - surtout quand, dans le cas du Cri du Moloch, le Liberty semble y avoir un rôle important.
Autre interrogation : à voir les deux dessins du cargo Liberty à quai, on comprend que, apparemment, ses mâts de charge sont en action pour charger ou décharger des cargaisons. Les mâts de charge sont ceux qu'on aperçoit dans l'ensemble de la mâture et qui sont tous inclinés, obliques. Ils sont rassemblés par paires et chaque paire forme un grand "V". En effet, les mâts de charge sont mobiles autour d'une rotule à leur base qui vient s'articuler au pied de chaque gros mât vertical, du coup, à les voir comme ça, sous l'angle choisi dans la BD, ça fait un "V".
Je remets ci-dessous une des deux images pour qu'on se remémore la scène :
D'une façon générale, les mâts de charge d'un cargo classique servent à déplacer, du quai vers l'intérieur d'une cale, ou à l'inverse, de l'intérieur d'une cale vers le quai, les cargaisons du navire. Tels qu'ils sont là dans la BD, on dirait qu'ils sont en action. Bizarre : le Liberty Pathna de la BD restant à quai, abandonné depuis longtemps, et surtout abritant un vaste laboratoire clandestin à la place de ses cales, que peut-il bien charger ? (ou décharger ?). On peut supposer que le dessinateur a utilisé la photo d'un Liberty ship à quai, au cours d'opérations commerciales habituelles, ou entre deux opérations commerciales, et qu'il a dessiné ce qu'il a vu.
On va me dire :
- les mâts de charge dans la BD sont en position pour charger peut-être de la nourriture pour le personnel du laboratoire. Certes, mais le personnel du laboratoire peut très bien aller prendre ses repas dans une cantine ou un restaurant à terre. Et pourquoi mettre en oeuvre tous les mâts de charge ? Un seul suffirait. Pourquoi, également, mettre en oeuvre les mâts de charge des deux côtés du navire : ceux côté quai et ceux côté bassin ? Des boîtes de Corned Beef embarquent côté quai, et des régimes de bananes côté bassin, apportés par une péniche ?
- ils chargent peut-être du matériel nécessaire au fonctionnement et à l'entretien du laboratoire clandestin. Possible, mais pareil : un seul mât de charge suffirait, et pourquoi mettre en oeuvre tous les mâts de charge, côté quai et côté bassin ? Il y a des choses qui arrivent par le quai, d'autres par voie fluviale ?
Il faut savoir aussi que les mâts de charge sur un Liberty ship fonctionnent à la vapeur. Laquelle vapeur provient des chaudières à eau de la machine. Ce qui veut dire qu'il faut allumer les chaudières pour avoir la vapeur nécessaire aux treuils. A moins que les chaudières soient tout le temps allumées ? Il faut savoir encore que ces treuils à vapeur font un boucan infernal et insupportable... Mais bon, pas impossible... Encore faut-il que la machine soit restée en place ; peut-être qu'on l'a retirée pour installer le laboratoire clandestin, qui, selon les images vues dans Casemate, prend beaucoup de place.
Autre interrogation : le laboratoire clandestin installé dans les cales a-t-il été embarqué par morceaux entiers ? (au moyen des mâts de charge, donc). Il faut savoir que les ouvertures des cales sur le pont ont des dimensions relativement réduites. Ces ouvertures s'appellent des "panneaux de cale". Il y a 5 cales dans un Liberty ship, de volumes différents. Chaque panneau - chaque ouverture - a pour dimensions : 6,10 mètres de large et, selon la taille de la cale : de 6,10 m à 10,60 mètres de long. Il faut donc faire entrer dans les cales (de préférence dans la plus grande, qui possède donc la plus grande ouverture), des pièces qui ne font pas plus de 6 mètres de large et pas plus de 10 mètres de long. Probable que toutes les pièces du laboratoire ont des dimensions inférieures et qu'elles ont toutes pu passer par les ouvertures des cales, mais ça veut dire que le labo avait dû être démonté au préalable avant de pouvoir être embarqué, puis remonté à l'intérieur des cales. Car la BD (dans la revue Casemate) permet d'apercevoir des équipements assez volumineux, qui n'ont pas pu entrer d'un coup dans la cale.
Pour info, habituellement, quand de grosses marchandises ne peuvent pas être mises à l'abri dans les cales, on les saisit sur le pont ("en pontée" dans le langage marin). Voir par exemple cette cargaison en pontée (à droite et à l'extrême gauche), qu'on n'a pas réussi à faire entrer dans les cales d'un Liberty, parce que trop volumineuse :
Encore un truc bizarre : sur le quai, il n'y a aucune grue portuaire, ni aucuns rails pour ces grues. Or, sur les quais des ports de commerce à l'époque, on trouve en général des grues portuaires, roulant sur ses rails parallèles au navire amarré (voir d'ailleurs la photo ci-dessus, prise à Gênes, grand port de commerce, avec quatre grandes grues en arrière-plan). Mais dans la BD, pas de grue, pas de rails... Juste une vaste esplanade vide. Curieux. Certes, l'organisation qui a installé un laboratoire clandestin à l'intérieur du cargo a pu faire le ménage autour en plaçant des sentinelles un peu partout. Mais elle n'a quand même pas fait le ménage jusqu'à débarrasser le quai de ses grues portuaires ; c'est un travail phénoménal et compliqué - et inutile s'il faut un jour remettre les rails et les grues en place... Certes, des quais peuvent ne pas avoir de grues, mais alors, il y a au moins des rails de chemin de fer sur lesdits quais, le long des navires amarrés, pour faire venir des wagons de marchandises (et là, les mâts de charge cités plus haut entrent en jeu pour embarquer ou débarquer les marchandises venues par le train). Or, dans la BD, on ne voit pas non plus de rails de chemin de fer, ce qui fait que les trains de marchandises ne pouvaient pas venir le long des cargos lorsque ce quai était en activité.
Ainsi, voici une photo - et même, LA photo - qui a servi au dessinateur pour dessiner un quai du port de Londres, dans les mêmes docks de l'Isle of Dogs (citée dans la BD) où est amarré le Liberty ; c'est dans la 2e image de la planche 11, toujours cette planche 11 où apparaît le Liberty par deux fois :
La photo a été prise en 1980, une époque où cette zone du port avait été mise en sommeil depuis longtemps et transformée en une friche industrielle. Or, malgré cela, que reste-t-il sur le quai, à droite de la photo ? Des rails, comme sur tout quai de port de commerce. Des rails sans doute pour les trains de marchandises qui, autrefois, arrivaient le long des navires à charger ou à décharger.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Je précise que je réagis en tant que connaisseur des Liberty ships (et de leurs dimensions). Mais dans une BD de fiction, ou un film d'action type James Bond, on peut imaginer tout ce qu'on veut et faire abstraction de plein de choses gênant le déroulé du scénario...
Dans l'image ci-dessus, je ne sais pas trop où sont l'avant et l'arrière du cargo. L'avant est peut-être vers la gauche ? Donc l'arrière vers la droite ? Ou vice versa. En tout cas, l'axe de la vue me paraît être dans le sens de la largeur du navire. Etant donné la taille des personnages au fond (on voit un soldat armé, posté au fond, au pied de la cloison), on dirait que, entre les yeux du lecteur, et le fond de l'image, il y a une bonne trentaine de mètres, au moins. C'est là que ça coince, car un Liberty ship ne fait "que" 17 mètres de largeur au maximum (c'est 17 mètres sur une grande partie du navire, sachant qu'évidemment, la partie avant se rétrécit pour finir en pointe à la proue, et que la partie arrière se rétrécit en s'arrondissant pour devenir la poupe). Et encore, c'est 17 mètres (et quelques centimètres) "hors tout", comme on dit. Mais à l'intérieur des cales, en tenant compte de l'épaisseur des tôles et du revêtement intérieur des cales, ça fait moins ; disons : 16 mètres. Donc, 16 mètres de largeur "utile". Il a donc fallu - dans la BD - que les concepteurs du laboratoire aient "poussé les murs" pour élargir considérablement le bateau... On serait donc dans un film fantastique genre Transformers.
Pour ce qui est de la hauteur, c'est un peu pareil : une cale de Liberty est bien moins haute que ce qu'on croit deviner par ce dessin. Le dessinateur lui-même est conscient du problème puisque, dans Casemate, il avoue : "On va découvrir que ce cargo minable cache un gigantesque laboratoire. Pour que celui-ci y trouve sa place, j'imagine que la coque n'est qu'un subterfuge et que le labo occupe toute la place jusqu'au fond du port. Et encore, pas sûr que ça suffise !" En effet...
Je montre ci-dessous une vue en coupe d'un Liberty, au niveau d'une cale. C'est presque mieux qu'une vue en coupe, c'est carrément une photo, montrant un Liberty ship cassé en deux (j'ai raconté plus haut les déboires des Liberty ships dont le défaut de sinistre réputation était de se casser facilement en deux, au niveau de l'aplomb du château ; en voilà un autre exemple, qui n'est autre que ce Liberty coupé en deux dont j'ai montré la partie avant à la page 4 de la présente discussion, dans mon discours sur les cassures des Liberty ships ; on peut se référer aussi à cette précédente photo pour illustrer le propos) :
On voit qu'en réalité, l'intérieur de la coque d'un Liberty ship, au niveau des cales à marchandises, est séparé horizontalement en deux : la cale proprement dite (le grand volume en bas, que j'ai numéroté 1 en bleu) et au-dessus, une cale moins haute, appelée entrepont (car cet espace à marchandises est situé entre deux ponts : le pont principal, au-dessus, qui lui sert de "toit" si je peux dire, et le deuxième pont, qui sert de parquet à cet entrepont et qui sépare la cale de l'entrepont ; j'ai désigné cet espace par le chiffre 2 en bleu). Un personnage dans la BD expliquant que le Liberty a été "remis en fonction" (sic) et que "nous y avons installé du matériel technique" pour pouvoir recevoir ce laboratoite, il faut comprendre que, suite à des travaux d'aménagements, le deuxième pont a été supprimé ? Quel boulot ça a dû être... Car ce pont est quand même fait de poutres métalliques solides, qu'il a donc fallu découper au chalumeau... Ce qui a dû fragiliser encore plus le Pathna...
Pour info, la hauteur de la cale (la grande cale sous l'entrepont) est d'environ 7 mètres. Soit environ un peu plus de deux étages d'une maison. On va dire trois étages d'une maison en ajoutant la hauteur de l'entrepont au-dessus (à condition de virer le deuxième pont pour disposer de toute la hauteur disponible et installer un laboratoire comme on le voit dans la BD).
Cependant, je modère mon propos : question hauteur de l'espace disponible, on dirait que le premier et le second plans de l'image extraite de la planche 12 sont corrects et proportionnés (à condition de virer le deuxième pont, je répète, ce qui n'est pas une mince affaire, je répète encore). C'est le fond de l'image qui laisse comprendre que la salle est bien plus haute que ça, donc beaucoup trop haute, et c'est là que ça coince aussi.
Quant à la longueur d'une cale (précédemment, je n'ai parlé que de la largeur et de la hauteur), la plus grande mesure environ 21 mètres, de cloison à cloison (c'est la cale 2 ; car les cales ont des longueurs différentes ; la plus petite est la cale 3). Y a-t-il 21 mètres de longueur dans la vignette de la BD, entre la paroi à droite et la partie gauche de l'image (où l'on ne voit d'ailleurs pas de cloison en vis-à-vis...) ? Il y a largement plus de 21 mètres, mais on peut facilement imaginer que la cloison séparant la cale 2 de sa voisine, vers la gauche (cale 3 ou cale 1 ?) a été abattue. Là encore, opération pas facile à faire, car toutes les pièces d'un cargo participent à sa solidité, et si on vire trop d'éléments, il devient fragile...
Il faut aussi considérer que si la coque est fêlée (par fragilité, et on sait qu'un Liberty ship n'est déjà pas le plus costaud, par nature), l'eau pénètre à l'intérieur. Or, si l'intérieur des cales - ou de ce que sont devenues les cales dans la BD - n'est plus compartimenté avec des cloisons, le bateau est envahi plus vite et coule plus vite. Et Adieu le laboratoire... A mon avis, les concepteurs de ce laboratoire auraient dû penser au compartimentage et à un système de portes étanches (comme sur les sous-marins par exemple) pour éviter qu'une entrée d'eau envahisse tout rapidement et soit fatale au bateau, donc au si précieux laboratoire. D'ailleurs, les deux parties de Liberty coupé en deux, que j'ai montrées en deux fois plus haut, flottent toujours. Pourquoi ? Parce que les cloisons des cales sont toujours en place, tiennent le coup malgré la pression, et rendent étanches les autres cales : le bateau ne coule pas... (dans le cas présent : sa partie avant ne coule pas, et sa partie arrière séparée ne coule pas non plus). C'est "étudié pour"... Principe d'Archimède.
Cela dit, je dois reconnaître que le matériel du laboratoire que l'on voit là, dans l'image que j'ai mise en ligne plus haut, pourrait fort bien tenir dans la plus grande cale d'un Liberty ship. Par rapport à une cale de Liberty, il n'est pas aussi gigantesque que le dit le dessinateur ! Il suffirait de rapprocher les cloisons les unes des autres, de tracer une surface de parquet aux bonnes dimensions, de resserrer les distances entre les matériels (= colonnes et sphère, tableaux de commandes, etc.), de virer les soldats qui surveillent mais qui encombrent, et tout entrerait sans trop de problème. Quant à la hauteur de la sphère entourée des deux colonnes, ça passe, même en laissant en place le deuxième pont, car dans le "toit" d'une cale, càd dans ce deuxième pont, il y a l'ouverture, ce que j'ai appelé dans un précédent post le "panneau de cale", par où l'on charge ou décharge les marchandises. Une fois ce panneau de cale ouvert, à vue de nez les colonnes et la sphère y passent, et là, on ne trouverait rien à redire... (au seul niveau des volumes et des dimensions, j'entends).
Je profite de l'occasion de montrer, ci-dessus, la photo du Liberty coupé en deux pour signaler des détails dont j'ai abondamment parlé dans de précédents posts . Par exemple les deux plates-formes d'artillerie qui débordent du haut du château. Ou l'aileron supérieur, en haut à droite, où l'on remarque que le bastingage, qui apparaît sur d'autres photos, est masqué par une protection. Cette protection existe et peut se voir sur diverses photos de Liberty ships (j'ai déjà indiqué que ce genre de bastingage peut être ouvert ou fermé par des panneaux comme ici). Mais ce qui, du coup, induit en erreur les dessinateurs de BD et leurs coloristes, qui s'y perdent quand il s'agit de dessiner et de colorier ces détails... Et Archibald lui-même s'est interrogé à ce sujet, dans un précédent post.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
.
Je l'ai trouvé ici.
Je comprends que pour quelqu'un comme toi, Jyb, qui connais les Liberty-ships comme ta poche, toutes ces invraisemblances sont choquantes.
En tout cas merci de nous faire partager tes connaissances.
Je suis allé faire un tour en "distanciel" inside the last WW2 Lbert Ship.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Evidemment, il y a d'autres éléments qui ont permis aux Alliés de gagner la guerre...
Attention : quand on se prend au jeu, quand on met le doigt dans l'engrenage, on devient "accro" aux Liberty ships car le sujet est inépuisable...
Des écorchés, des plans de Liberty ships, j'en ai plusieurs, comme celui-ci :
Ou celui-ci :
(il faudrait pouvoir les agrandir pour mieux voir les détails et mieux lire les légendes descriptives ; si besoin, à la demande, je pourrai faire des gros plans).
Tout ça pour dire aussi que, pour réaliser une BD aujourd'hui mettant en scène un Liberty ship, il y a toute la doc voulue.
Dans la vidéo dont tu as mis en ligne un lien, on voit un des trois Liberty ships restaurés et transformés en musées dans le monde (il y en a deux aux USA, et un en Grèce). Celui de la vidéo, c'est le Grec, qui a été rebaptisé Hellas Liberty ; son nom originel américain est Arthur M Huddle (voir mes notes précédentes : tous les Liberty ont eu à l'origine un nom de personne). Les Grecs, peuple maritime et qui a eu des armateurs richissimes, lesquels ont fait fortune après la guerre grâce aux Liberty ships justement, ont tenu à rendre hommage à ce type de navire, en faisant venir des USA, en 2008, un des derniers qui restaient visibles dans un parc à épaves ; ils lui ont fait traverser l'Atlantique à l'aide de deux remorqueurs et l'ont restauré et repeint à neuf. Il est maintenant au Pirée où on peut le visiter.
Dans la vidéo toujours, à peu près aux deux tiers du film, on visite un entrepont (ce dont je parlais plus haut) et la caméra plonge à un moment dans la cale en dessous. Sauf qu'il me semble que c'est la cale avant, qui n'est pas une des plus vastes cales ; mais on voit qu'il n'y a pas tellement de hauteur dans cette cale (toutefois, la cale avant a un fond relevé par rapport aux autres, comme un faux plancher, car le fond de cette cale est occupé, tapissé par des réservoirs - on appelle ça des "deep tanks" -, dont on aperçoit les trappes dans la vidéo ; la cale 2 dont j'ai parlé plus haut, qui est la plus grande de toutes, dispose de plus de hauteur car elle n'a pas ces "deep tanks" en guise de "plancher").
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Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Les produits dérivés vont sortir avant l'album ?
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Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Ce n'est pas un atelier où l'on construirait une flopée d'Espadons pour sauver le monde libre, que diantre ?
Dans le fond on aperçoit un écran (tube cathodique d'un oscilloscope ?) dont la taille me semble gigantesque.
Re: Ce que nous savons de L'Onde Septimus -2 - Le cri du Moloch
Plus sérieusement, je ne pense pas que Jacobs lui-même aurait analysé autant de données techniques ! Même si il aimait que tout soit parfait. L'écran de contrôle figurant dans la base secrète de l'album de la Marque Jaune était pure science-fiction...
Laissons un peu de liberté aux auteurs ! et aussi le droit à l'erreur sur quelques millimètres carrés représentant un mât de bateau !