Votre avis sur le dernier Espadon

[jef]

Bon, cela dit, je ne résiste pas à continuer à pinailler...
un des Nazis revanchards exhibe un superbe uniforme de SS à bord u pétrolier en page 33 de l'édition standard. Bonjour la discrétion! Il nous dit qu'il est "provisoirement" commandant du navire (?). Dans ce cas, il est à la merci d'une inspection, et doit se signaler dans les ports: il le fait dans cette tenue?
Pareil pour Olrik: sitôt débarrassé de sa fausse tenue d'officier britannique (voir mon autre commentaire), il dégotte miraculeusement à bord du bateau un uniforme de colonel de l'armée de l'Empire Jaune. Là, David Copperfield (le magicien, pas l'autre) est battu...
Et le pilote de l'hélicoptère(celui qui est abattu sur le pétrolier) a un peu trop de galons sur ses épaulettes: on imagine mal un colonel, ou équivalent, effectuer une mission banale de transfert.
Une petite question de vraisemblance: en page 49, on parle de couverts en plastique. En 1948?
Dans la série des anachronismes, parler en 1948 de banque des Caraïbes pratiquant l'exonération fiscale est sans doute prématuré. Les paradis fiscaux sont apparus plus tard (certes, on ne peut exclure le cas de zones franches installées dans certains territoires, mais c'est un dispositif douanier, non fiscal).

[emP77]

Je trouve cet album extrêmement réussi. J'aime particulièrement la séquence du panel dans laquelle Blake Mortimer murmure son véritable rang. La réaction des membres du club présents est assez révélatrice. Elle s'adresse à deux « elephants in the room » de la série sans pour autant être concrète.

Pour moi, il s'agit d'une suite très cohérente des trois premiers albums.

[freric]

Je considère "le dernier Espadon" comme une synthèse du "Secret de l'Espadon".
On retrouve tout le schéma scénaristique de l'histoire de Jacobs, et la fin est humiliante pour une histoire de Blake et Mortimer!

[olY-san]

Je viens de le relire pour la première fois depuis sa sortie. Je trouve le scénario assez bon, voire prenant. L’action s'enchaîne au grès des rebondissements plutôt très bien vus. En tout cas, narrativement, l’ensemble est, comme cela a déjà été souligné, sur une schéma très Jacobsien - même si certains partis pris sont assez iconoclastes -. Par contre j’ai du mal avec les états d’âme que JVH prête à nos héros. Je ne vois pas ce que cela apporte que ce grand maître du scénario qui n’a rien à prouver «  règle ses comptes » avec eux. Il aurait gardé ses préoccupations pour lui que cela ne m’aurait pas dérangé… Et je m’explique mal quand et comment Blake aurait pu se procurer cet immense, encombrant et très peu discret Union Jack qu’il déploie sur Buckingham Palace après l’avoir enfermé dans une bombe, tout cela au nez et la barbe de Nazis d’une cruauté sans borne et d’indépendantistes de l’IRA aussi déterminés que « collaboratifs » Dans la poche droite de son pantalon peut-être ?
Et pour finir, je trouve certains passages de cet album trop violents… là-encore, dans mon petit cerveau que certains jugeront bisounoursisant … l’action n’oblige pas nécessairement de tout montrer de manière réaliste. Ici, on nous montre un Olrik tueur froid et sans pitié (ce qu’il est sans doute, mais que Jacobs choisissait globalement plus de suggérer que de démontrer) presque aussi ignoble que le Nazi en chef… Pour moi, notre bon Colonel doit se débrouiller pour faire faire les sales besognes… trop class pour se salir trop souvent directement les mains…
Bref, en résumé, j’ai aimé, mais j’ai pas aimé