Thark a écrit :[C'est d'autant plus absurde d'avoir fait ça dans un grand nombre de planches, quand on voit, à l'inverse, comment les éditions B&M ont réussi à restituer enfin toute la
subtilité des grisés au crayon (ombres et matières) que l'on peut admirer surtout dans le Tome 2 de la réédition (les séquences dans les falaises du Makran en particulier !)... De sublimes nuances de gris totalement sabotées pendant des décennies par les éds du Lombard : le résultat imprimé était juste sale et charbonneux

!)...
Je ne me souviens pas de ce que donnaient ces planches dans la version des Editions du Lombard, mais en rachetant la version proposée par les Editions Blake et Mortimer il y a quelques temps, j'ai été frappé par leur beauté ! Ce sont en soi des oeuvres absolues à l'intérieur de l'oeuvre merveilleuse que constitue cet album.
Pour le plaisir de la curiosité, il y a moins un autre exemple d'album complet contenant quelques planches laissées en crayonné dans l'histoire de la bande dessinée récente. Je dis bien au moins un, car ma connaissance de l'histoire de la bande dessinée est insuffisante pour aller plus loin que cette hypothèse et je serais d'ailleurs très intéressé de savoir s'il existe d'autre cas du même type. Il s'agit, dans un genre graphique fort éloigné de Blake et Mortimer, de
Delirius 2 de Philippe Druillet. Mais les raisons sont très différentes de celles qu'expose Mr Smith à propos des planches en crayonnés du deuxième volume du
Secret de l'Espadon dans le sujet intitulé "Premières planches au crayon", (ici :
http://www.centaurclub.com/forum/viewto ... =72&t=1699). Contrairement à Jacobs qui, selon Mr Smith, "abhorrait la mise à l'encre, et préférait de loin la technique du crayon (réhaussée d'encre...) qu'il avait notamment utilisé pour ses illustrations de "La Guerre des Mondes" et des "Frères de la Côte" dans le Journal Tintin" et qui, "Surchargé de travail à ses débuts chez Tintin, (...) a ainsi livré un temps des planches "non-abouties" du Secret de l'Espadon (...), à l'encontre de la rédaction et de l'imprimeur" ; Philippe Druillet a volontairement conservé dans
Delirius 2 des planches crayonnées en raison des étapes douloureuses qui ont jalonné la création de cet album. Je relève ici l'explication qu'il en donne dans sa préface à cet album paru le premier février 2012 :
"Jacques Lob avait du génie. Nous décidons d'une suite. J'attaque donc
Delirius 2. en 1987, les premières planches sont au crayon (planches sur fond noir dans cet album)."
Jacques Lob décédant en 1990, Druillet abandonne alors le projet qu'il reprend en 2004, l'interrompt de nouveau à la suite de drames personnels, puis y revient en 2010 et achève l'album. Mais il laisse donc un certain nombre de planches à l'état de crayonnés cependant mis en couleur dès 1987 par Jean-Paul Fernandez. En voici deux exemples :