Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons
Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons
Il me semble évident que les gens sont conscients (ou le deviennent vite) que les armes peuvent tuer très loin et que s'en tenir à distance est une bonne idée. Au hasard : pourquoi n'y a-t-il aucun film des combats en première ligne pendant les guerres mondiales ? Même en seconde ligne, c'est très rare (je me souviens par exemple d'images dans Paris-brûle-t-il qui semblent tirées d'archives vu leur qualité : on voit un camion brûler et des ombres bouger... de très loin).
Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons
On leur donnait l'ordre de foncer, ce sont des soldats avec une mission précise et offensive, et ils étaient armés. Rien à voir avec la scène du pont dans Le Bâton de Plutarque.rigolissimo a écrit :D'accord, mais bon il y a toujours des exceptions et des intrépides. En 1914, les soldats fonçaient à découvert sous la mitraille... avant de s'enterrer dans les tranchées pour ne plus foncer que de temps en temps sous la mitraille.
Il n'est pas question de procédure, il est question d'instinct de survie. Quand ça tire à tout va, on se planque, réflexe humain et normal.rigolissimo a écrit :Mais je parlais des larges zones d'interdiction, etc. Je pense que c'est une procédure moderne, je pense que les gens se cacheraient naturellement (derrière un parapet, chez eux), mais ne s'éloigneraient pas naturellement autant (d'où la nécessité d'avoir des policiers qui excluent les curieux, les riverains, les repoussent loin.) Toute cette procédure me fait penser à une prudence toute moderne.
Prenons un cas précis, évoqué par Rob1 : 1944 (comme dans la BD Le Bâton de Plutarque), contre les Allemands (idem) dans une capitale européenne (idem), avec la libération de Paris en août :

La légende de la photo dit que ce sont les Invalides qui sont sous le feu des armes. On voit que c'est relativement loin. Pourtant, les civils se planquent. On voit aussi qu'ils sont sur un semblant de pont.
Cas isolé ? Je choisis exprès mes images ? Voici une autre scène, un autre lieu, toujours pendant la libération de Paris :

Deux cas isolés, je choisis toujours exprès mes images ? Autre image, mêmes circonstances :

Ce n'est pas flagrant parce que c'est la libération de Paris ? Prenons autre chose, la guerre d'Espagne, en 1936-38 :

Pas encore assez flagrant parce qu'il n'y a pas de civils sur la photo ? (normal qu'il n'y ait pas de civils sur la photo ! Contrairement à la scène du pont dans Le Bâton de Plutarque, ils se sont barrés depuis longtemps !). Prenons plus près de nous, la guerre en ex-Yougoslavie, à Sarajevo (donc, début des années 90) :

Des images comme ça, j'en ai des palanquées à votre service. Et je rappelle la photo de la passerelle à Anvers en 1944.
Résumé : quand ça tire, quand on est civils ou même soldats, on se met aux abris, on baisse la tête, on se couche par terre, on se planque derrière n'importe quel obstacle : parapet de pont, arbre, voiture, etc. Il n'est pas question de procédure, de jouer au héros (sauf si on a une mission et des armes, ce qui n'est pas le cas de la scène du pont dans Le Bâton de Plutarque). Rob1 l'a bien dit aussi dans le post précédent, et c'est curieux que de fameux auteurs de BD ne sachent pas tout ça - ou alors il aurait fallu qu'ils situent leur histoire dans une rêverie, ailleurs et hors du temps.
- rigolissimo
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Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons
Bon, d'accord, je croyais qu'il y avait des militaires sur le pont dans le Bâton de Plutarque. Mais bon j'ai trop la flemme pour aller vérifier. Il y a toujours des trompe-la-mort, et même parfois désarmésjyb a écrit :On leur donnait l'ordre de foncer, ce sont des soldats avec une mission précise et offensive, et ils étaient armés. Rien à voir avec la scène du pont dans Le Bâton de Plutarque.rigolissimo a écrit :D'accord, mais bon il y a toujours des exceptions et des intrépides. En 1914, les soldats fonçaient à découvert sous la mitraille... avant de s'enterrer dans les tranchées pour ne plus foncer que de temps en temps sous la mitraille.


Oui, oui, je sais, c'est évident. Mais vous parliez de Dommartin et des *mesures* prises, décidées.jyb a écrit :Il n'est pas question de procédure, il est question d'instinct de survie.rigolissimo a écrit :Mais je parlais des larges zones d'interdiction, etc. Je pense que c'est une procédure moderne, je pense que les gens se cacheraient naturellement (derrière un parapet, chez eux), mais ne s'éloigneraient pas naturellement autant (d'où la nécessité d'avoir des policiers qui excluent les curieux, les riverains, les repoussent loin.) Toute cette procédure me fait penser à une prudence toute moderne.
Maintenant, je pense que des gens prenaient plus de risques à l'époque (l'instinct n'est pas toujours suffisant) et c'est pourquoi on prend aujourd'hui plus de mesures pour écarter les curieux et les éloigner (parce qu'il y a des gens téméraires ou peu conscients).
Même journée, autre lieu dans Paris, même fumée, ici toute proche : des curieux dans la rue. Difficile de savoir si tous les combats sont finis, plus de tireurs allemands embusqués ? Personne au milieu du carrefour, mais pas mal de gens sans arme qui regardent des côtés du croisement.

Paris, Août 1944, avenue de l'Opéra, des échauffourées près de la Kommandantur siège de l'administration militaire allemande, témoignent de l'âpre lutte entre l'armée d'occupation, la milice et les résistants FFI résolus à libérer Paris...
Je mets fin à cette discussion pour ma part.
Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons
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Génial , Sir Archibald !!!
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Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons

Autant dire qu'en cas d'alerte aérienne comme dans la - grotesque - séquence en question du B. de P., il ne manquait pas de personnel (et d'abris dédiés) ayant autorité pour faire évacuer les zones dangereuses, et ce, à l'avance



De la part du scénariste, cela traduit une méconnaissance du contexte guerrier qu'il prétend dépeindre avec précision...d'où une perte de crédibilité flagrante

Mais s'il n'y avait que ce seul défaut dans l'album...hélas !



http://hangar7.canalblog.com/
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Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons
Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons
Au lieu de théoriser sur ce qui aurait du passer , on pourrait renvoyer à ce qui s'est vraiment passé . Des témoignages authentiques : ercaKronos a écrit :Que rajouter de plus à ce qui est dit ???

Re: Le bâton de Plutarque - Ce que nous savons
je dois battre ma coulpe, une fois n'est pas coutume, et je n'ai pas honte de l'avouer
Lors de la prépub, je n'avais pas été le dernier à soulever le fait que, autant Blake et que Mortimer, tout en étant sur tous les fronts, arrivaient à faire ce qu'ils faisaient, sans prendre une minute de sommeil pendant plus de 48heures...
Vu comme cela, cela semblait tout de même un peu "exagéré"
Et puis, je suis tombé sur des documents du Imperial War Museum, dans lesquels il est clairement explicité que les aviateurs de la RAF recouraient régulièrement à l'absorption de drogues "illicites" afin de pouvoir tenir le coup et assurer coûte que coûe la mission qui était la leur : la défense du ciel et du sol anglais
Cet usage, plus ou moins modéré, leur permettait ainsi de rester sur le pied de guerre jusqu'à plus de 3 jours d'affilée
L'histoire ne dit pas comment ils en sortaient ou bout de ces 3 jours...
Quoiqu'il en soit, à la lumière de ces documents, il apparaît bien possible que notre cher Blake ait pu faire tout ce qu'il fait, s'il a effectivement usé de telles substances...
Dont acte !